Pages : 1 2
Cdte. Eliad
Respect diplomatique : 1217 ![]() 23/05/308 ETU 23:45 ![]() ![]() |
Score : 16
Détails
![]()
La jeune femme se trouve derrière son bureau, baigné d’une lumière artificielle rosée qui lui permet d’éclairer les ténèbres tombées depuis longtemps…elle se frotte les yeux, soupire, et son regard s’égare par delà la baie vitrée. Dehors, la Capitale s’endort, du moins dans ces quartiers administratifs où se situent les centres décisionnaires de Songe. Elle se lève, s’approche de la fenêtre qu’elle fait coulisser, et se laisse envahir par la douce fraîcheur de la nuit. Quelques pas, sa tête se tourne un peu plus à droite, là où les rues ne vivent que la nuit tombée, et d’où lui parviennent quelques bruits étouffés, quelques lumières plus vives qui éclairent le ciel. Eliad Donati se laisse aller, et dans la torpeur qui l’envahit, elle s’imagine là-bas, avec ces gens si ordinaires, s’amusant, riant, se noyant dans la masse des noctambules, oubliant leurs soucis dans une folle sarabande. Elle a à peine 24 ans, et elle est si vieille, si seule, si loin des filles de son âge. Aurait-elle eu des amies, des soupirants, si elle n’avait été l’Héritière des Donati ? Suivi des études d’art en dilettante, passé ses nuits à danser ? Elle s’oublie, ignore ses nuits passées dans ce bureau à étudier divers rapports, et même les rapports de combats, de plus en plus nombreux… « Alors, ma douce, on a des regrets ? » Eliad esquisse un sourire las. Comme chaque soir depuis des mois, Lucie vient rompre ses rêveries. Comme chaque soir depuis des mois, Lucie va lui parler de sa voix la plus douce, insidieuse Cassandre qui lui annonce les pires nouvelles, la ramène à sa triste réalité et chasse ses illusions. Comme chaque soir depuis des mois, Lucie va la consoler, l’attrister, la perdre et la retrouver. « Pas vraiment, Lucie, pas vraiment…juste que, parfois, je me demande ce que ça ferait, d’être différente…d’être ordinaire. Normale. » « Vœu pieux, ma tendre sœur…mais hélas impossible. Cesse donc de te rêver brebis alors que tu es louve. Ne vois-tu pas, ma douce, que ta place est enviable parce qu’inaccessible ? Ne crois-tu pas, Eliad, que ce qui t’a été donné est rare ? Tu as un destin, et peu peuvent en dire autant…Combien ont des idéaux, des ambitions, et nul moyen de les appliquer ? » La Donati se tait. Bien sûr qu’elle sait tout ça. Elle inspire profondément alors qu’elle se tourne vers son bureau. Lucie est face à elle, droite, devant son bureau. Elle est belle, jeune, elle aussi, et rayonne d’une aura rare, sensuelle, inquiétante. « Voyons, Eliad, tu tiens ton rôle à merveille…tout est en place, les engrenages ne bougent que dans le bon sens. Tu peux être heureuse, ma tendre, c’est un succès, jusqu’à présent. Nous sommes en place, à œuvrer de concert, tous ensembles, pour faire de Songe ce modèle dont nous rêvons depuis l’aube des temps. Sois heureuse, ma sœur, et dis-toi que ce n’est pas ces Sans-Visages qui y changeront quoi que ce soit…on travaille tous très bien, et tu pourras te reposer d’ici très peu de temps… » Lucie sourit, et sa noirceur sous-jacente se mêle à la douceur de sa voix chaude tandis qu’elle se laisse aller, elle aussi, à évoquer un passé lointain fait de promesses et de serments. De réunions cachées et de tavernes sombres. De lumière et de gloire, aussi. Eliad Donati l’entend plus qu’elle n’écoute, et voit par delà les mots des scènes réelles, des hommes, des femmes. Ses amis, ses frères. Un entourage si familier qu’elle n’en saisit plus, parfois, la portée. « …reviens sur le sol, petite fille. Et à ta place, je jetterais un œil dehors. Ta quiétude…vient de cesser. » Le Gouverneur de Songe chasse la jeune femme en un instant, et Eliad Donati se tourne. La ville est toujours belle, calme, sauf dans ce quartier ouest qui ne vit que quand le reste dort. « Lucie, que veux-tu dire ? Rien ne se passe, voyons. » Elle jette un coup d’œil derrière son épaule, mais bien évidemment, sa compagne n’est plus là. Elle a disparu, comme chaque soir, en silence, arrivant et partant comme un esprit. La Donati se concentre alors sur la cité, sur ces cris de liesse qui rompent sa monotonie, sur cette étoile dans le ciel qui vient de luire un peu plus fort. ………………………………………………………………………………………………… Le pire, dans les gardes de nuit, c’est le calme…bien évidemment, ces dernières semaines, ces connards de Sans-Visages avaient fait des leurs, mais ils se tenaient à carreau depuis quelques jours…valait mieux, d’ailleurs, parce que si ça n’avait tenu qu’à lui, Pamar Donati, affecté au PC télex d’Eliad depuis les 15 dernières années, ben on aurait lancé des flottes partout, exécuté les traîtres à la va-vite, et punit ces enfoirés qui avaient dégommé ses potes. Il mord férocement dans son casse-dalle, évite de justesse la coulée de mayonnaise qui longe son uniforme avant de s’écraser au sol. Au moins le lieutenant ne lui passera pas un savon pour ça…tellement con, celui-là, que ça ne serait pas surprenant qu’il bosse pour les Sans-Visages…enfoiré d’officier… Il rumine autant sa frustration que son sandwich, et lorsque le téléscripteur se met à siffler, Pamar sursaute, projetant sa sauce sur le clavier de son ordinateur, gueule de rage, et d’une main grasse saisit le feuillet qu’il porte à ses yeux. FREGATE DE COMMANDEMENT A ETAT-MAJOR Bombardement atomique subi (initié par un cdt. inconnu) Un croiseur hyperatomique appartenant à un cdt inconnu et présent à la coordonnée 4.0.9.1 a bombardé l'une de nos flottes. Nous avons subi les pertes suivantes : Système 0.9.4 1 000 000 frégates ioniques 200 000 corvettes légères laser 10 000 croiseurs bombardiers ioniques Lorsque la main gauche se décrispe, l’immonde concentré de calories se soumet à la gravité et tombe lentement sur le carrelage. Si Pamar n’était pas déjà parti en courant et en ameutant la caserne entière par ses cris, il se serait encore senti victime d’une poisse noire…et aurait entendu le déclenchement des autres signaux de réception qui envahissent la pièce dans une cacophonie aigue. …………………………………………………………………………………………………... Le regard d’Eliad suit cette supernova qui explose dans une ultime gerbe de feu avant de s’éteindre, dernière flambée de puissance avant la nuit. Cette agonie glorieuse, si humaine qu’elle ne peut s’empêcher de faire des rapprochements microcosmiques…tout comme cette comète qui se détache, ange déchu d’une révolte vaine contre un Dieu de marbre brut. La jeune femme suit la course du Porteur de lumière au travers de l’atmosphère, et sa chute illuminée dans les lumières du quartier chaud, boule incandescente se mêlant aux lights des lasers projetés dans la nuit. Il fait soudain jour, et si quelque chose tinte dans l’esprit d’Eliad, le spectacle qui la fascine ferme sa conscience. Les flammes dansent devant ses yeux, les cris redoublent, et c’est à cet instant qu’elle comprend, lorsqu’un hurlement empreint d’une souffrance plus qu’humaine la renvoie à elle-même. « C’est étrange, ma fille, comme une apocalypse peut avoir différentes formes…celle-ci dépasse de loin nos espérances, non ? » L’Héritière ne se retourne pas, à quoi bon ? Pas plus qu’elle n’entend la porte de son bureau s’ouvrir brusquement, laissant entrer l’officier de permanence aux télécommunications, essoufflé par sa course échevelée et pourtant déjà passée. Non, le Gouverneur de Songe voit un monde se disloquer dans un autre, dans les cendres et les cris, dans l’incendie qui se propage dans sa Capitale plus vite encore que les voix, dans les explosions qui éclairent le ciel comme un feu d’artifice funeste, et par-dessus tout, elle entend ces sinistres strophes qui lui martèlent le crâne, sans cesse, crescendo. « Car par delà le temps, et l’espace, et les gens, Quelque soit la culture ou bien la religion, Peu importe la race ou leur évolution, Un conflit éternel se déroule sciemment. Deux forces se combattent et ne cessent jamais, Triomphantes ou vaincues, à tel ou tel endroit, Une époque, une terre, et l’une fait sa loi, Sachant que par ailleurs, la donne allait changer. Qu’on dise Bien ou Mal, si on est religieux, Peut-être Ordre et Chaos, pour celui pragmatique, Il y a deux opposés, et plus que sémantiques, Différentes visions d’un Destin malheureux. Pensons que l’équilibre est le meilleur chemin, Mais que nous sommes pions d’un Echiquier plus grand, Qui ne laisse de choix que dans le noir ou blanc, Choisissons la couleur et marchons vers la fin. L’un est sécuritaire et l’autre anarchique, Tel est toujours figé et celui-ci diffus, Des lois parfois rigides, un monde moins confus, Ou le droit de chacun, aux règles égotiques. Dans ce monde actuel, tu sers le côté noir, Celui du libre arbitre, et de la création, Qui d’un foisonnement de pensées et d’actions, Fait naître les idées, et transforme l’espoir. Tu es prédestinée, tu n’as eu qu’à entendre, Cet appel qui te lie comme agent de nos forces, Cette ère est la notre, tu ne fus que l’amorce, La machine est lancée, nul ne peut la suspendre. Les masques tomberont, tu fus de bonne foi, Ton époque est finie, merci de tes services, Regagne donc ta place et assiste aux sévices, N’essaye pas de lutter, ceci est notre loi. » La jeune femme secoue la tête, et voit enfin le messager hors de souffle du coin de l’œil. Il pleure à chaudes larmes, et ne peut cesser de regarder par-delà les vitres le brasier qui s’étend maintenant dans la ville. Il est là, à genoux sur l’épais tapis, ses yeux oscillant entre le sol et l’extérieur, tenant dans sa main droite un papier chiffonné. Alors Eliad avance, et lit le compte-rendu. Elle crispe ses mâchoires, hésite un court instant…puis avec mépris, évitant Lucie qui se tient assise sur la table de bureau, souriante et confiante, redresse le soldat, et de sa voix la plus ferme, sans ciller un instant devant l’homme effondré, redevient, pour ses derniers instants, le Gouverneur de Songe. « Lieutenant, assez ! Vos pleurs ne changeront rien à la situation. Vous êtes soldat, nous sommes en guerre, et nous perdons une bataille. Faîtes évacuer l’Assemblée Galactique, préparez mon vaisseau. Regroupez les forces dans les PCs sécurisés. Et convoquez le gouvernement en liaison holographique sur le chemin. Que les Siriathiens fournissent un rapport étendu des forces ennemies, que Markvart prépare la riposte. On plie bagage…pour l’instant. » L’homme se calme un peu en entendant la Donati aussi ferme. Mais lorsqu’il essaye de parler, bafouillant quelque peu, une crainte terrifiante dans le regard, la jeune femme le coupe vite. « Oubliez les civils. On ne peut rien pour eux. Plutôt on réagit, plus on en sauvera. Obéissez. MAINTENANT. » Alors l’homme se relève quelque peu, la fixe avec peur, haine, espoir. Il hésite quelques longues secondes, et part accomplir ses tâches. Eliad Donati, 24 ans, Gouverneur de Songe, vient de voir partir en fumée ce qu’elle avait construit. Quand elle trouve enfin la force de contempler la Capitale qui tombe sous les assauts des Sans-Visages, le reflet dans le miroir hésite entre une infinie douleur et une résolution sans faille. Dans son dos, les traits de Lucie, qu’elle ignore superbement, s’effacent peu à peu, se superposant à ceux d’un grand homme chauve un brin vulgaire, garde-fou et influence majeure de ceux qui, un jour, décidèrent du devenir de Songe. Et de celui d’une jeune femme.
|
||
Cdt. Froward
Respect diplomatique : 472 ![]() 23/05/308 ETU 23:54 |
Score : 11
Détails
![]()
Quelques heures plus tôt, système 9 du secteur 0. Sur la planète Capitale, tout était calme. La population locale, de loin la plus nombreuse de toutes les planètes de la galaxie restait terrée chez elle. Dans les rues, des escouades de Sans-Visages patrouillaient. De temps à autres, des bruits de fusillades retentissaient, mais le calme revenait rapidement. Un calme lourd, oppressant... Autour de l'Assemblée, les Sans-Visages avaient positionnés des blindés, dans le but d'empêcher à quiconque d'entrer, mais aussi de sortir, de l'Assemblée. D'ailleurs, ce bâtiment mythique, symbole de la galaxie, avait été le premier à tomber sous les coups des militaires ennemis. Peu après, ils avaient investi la salle principale, là où se concentrait habituellement la majorité des Représentants des divers peuples de Songe. Néanmoins, la réactivité de la Gouverneur avait permis d'éviter le pire, et la totalité des dirigeants avait été évacuée. Lorsqu'ils entrèrent, les militaires Sans-visage ne découvrirent que des bancs vides, et une enveloppe laissée à leur destination :"Vous ne nous aurez pas aussi facilement!" Parmi les vaisseaux qui quittaient précipitamment la capitale, le Croiseur Amiral Fregger Prime, vaisseau de Commandement de la Confédération Snorrique. Malgré quelques avaries engendrées par les rayonnements hyperatomiques, il parvint à prendre la direction d'un système de repli. A son bord, Markvart et Ragnhild, légèrement contusionné pour l'un, l'avant-bras droit formant un angle bizarre au niveau du coude pour la seconde. Néanmoins, la situation aurait pu être pire si Eliad n'avait réagi avec discernement. L'invasion avait été brutale, et des débris flottaient autour du bouclier magnétique du vaisseau. De temps à autres, des restes apparemment humains passaient devant la vitre du poste de commandement, mais étaient repoussés par les boucliers. La bataille avait fait des morts, c'était indéniable... Les moteurs rugissaient, alimentés pour la première fois par une petite quantité d'apotium, matières dont les scientifiques disaient qu'elle avait de formidables capacités énergétiques. Et il ne se trompaient pas! En quelques heures, le système de repli fut atteint, et de là, l'opération de reprise de la Capitale commença. Toute la population fut mise à contribution, et les chaînes d'assemblage de kamikazes battirent des records de productivité. En moins de dix heures, plus de huit millions étaient déjà crées, et les 2 millions restants le furent dans l'heure suivante. Au Q.G., Markvart et Ragnhild préparaient les stratégies avec les 10 Généraux qui devraient, dans moins de douze heures, reprendre le contrôle de la Capitale... ou mourir. Tous réfléchissaient à leur maximum, et des lunettes à imagerie magnétique auraient permis de voir les méninges surchauffer. En deux heures, le plan était décidé. Les 10 flottes de kamikazes prendraient la direction du système de la Capitale. Une fois sur place, deux d'entre elles devaient se diriger sur les vaisseaux ennemis, et les détruire. Pour ce faire, ils avaient été spécialement chargés d'Apotium enrichi. Les survivants du premier assaut devaient ensuite s'écraser sur les dernières lignes de bunker atmosphérique. Cela fait, les 8 flottes restantes n'avaient plus qu'à rentrer dans l'atmosphère de la Capitale, et prendre d'assaut les points névralgiques. D'après les relevés fournis par les mécanoïdes du roi Leif Erikssen, la plupart des vaisseaux Sans-visages avaient été détruits durant la prise de la Capitale, de même que les bunkers. Néanmoins, Markvart avait préféré viser large, pour reprendre la Capitale à coup sûr et ne pas laisser la possibilité aux Sans-Visages de bâtir des défenses trop importantes. A l'heure convenue, les kamikazes passèrent à l'assaut. De toute part, des explosions retentissaient. Les vaisseaux Sans-visages, imposants et blindés avec des matériaux hautement résistants, détruisaient les premiers kamikazes comme de vulgaires coquilles de noix. Néanmoins, la flotte Snorrique gagnait peu à peu du terrain, les escadres arrivant de toute part, et submergeant au final les vaisseaux ennemis. Sur la Capitale, les habitants observaient avec appréhension les éclairs qui zébrés le ciel, tandis que les détonations avaient poussé les envahisseurs à se replier autour du spatio-port. A plusieurs milliers de kilomètres au-dessus des citoyens de la première planète de Songe, les kamikazes survivants s'en prenaient aux défenses. Comme l'avaient montré les rapports, les défenses étaient presque toutes détruites, et les huit flottes de l'arrière-garde purent passer sans encombre. En à peine deux minutes, le ciel de la Capitale fut comme déchiré, et des millions de boules de feu semblaient prêtes à s'abattre à la surface de la planète. De manière totalement synchronisée, des millions de parachutes aux couleurs de la Confédération Snorrique surgirent des boules de feu, tandis que celles-ci poursuivaient leur chemin, imperturbables. A moins de 200 kilomètres de la surface, des rayons lasers atteignirent les coques vides des kamikazes, et en décimèrent une petit partie. Les Sans-visages durent se rendre à l'évidence, le combat était perdu. L'impact des kamikazes sur les bâtiments de commandement produisit une détonation assourdissante, faisant des morts tant parmi les Sans-visages que parmi les civils. De toute part, des cadavres gisaient à moitié calcinés, tandis que les flammes léchaient les façades des bâtiments encore debout. Quelques minutes après l'impact, les capsules des militaires Sborrique atterrirent en douceur, freinés dans leur chute par les immenses parachutes destinés à cet effet. Aussitôt, les commandos prirent d'assaut les bâtiments restants, tirant à vue sur les ennemis. La reprise des administrations fut aisée, les Sans-visage ayant quitté les lieux au début de la bataille... En plein coeur de la ville principale de la Capitale, le combat faisait rage entre les forces ennemies et celles de la Confédération Snorrique, menées par une Ragnhild méconnaissable. mue par une furie sanguinaire, elle hurlait des ordres aux soldats tout en écrasant son quota de Sans-Visages. Mètre par mètre, les forces Confédérées avançaient, poussant les Sans-visages à se replier dans l'Assemblée. Les lasers fusaient, transformant le quartier de l'Assemblée en un véritable gruyère. Dans la rue principale, les cadavres ennemis jonchaient les pavés, et la compagnie menée par Ragnhild, le bras en écharpe, atteignit les portes de l'Assemblée après quelques échanges de tirs. A l'intérieur, tout était clame... Trop calme... Soudain, des lasers touchèrent l'avant-garde de l'armée Snorrique. Presque tous les soldats du premier rang tombèrent, tandis que Ragnhild et deux Généraux s'en sortirent grâce au sacrifice de deux soldats. Aussitôt, l'armée Confédérée riposta, et eut tôt fait de mettre un terme à la résistance Sans-visage. Le bilan était terrible, surement le plus élevé depuis de toute la période moderne. Plus de deux millions de morts parmi les militaires Snorrique et un million de blessés, un million de civils morts et autant de blessés. Du côté Sans-visage, on comptait plus de trois millions de morts et 500 000 survivants, la plupart blessés et tous fait prisonniers. D'ailleurs, la plupart d'entre eux était déjà en train d'embarquer à bord de croiseurs Snorriques, tandis que les équipes de secouristes dépêchées par le Gouvernement en exil affluaient pour soigner les civils. Loin de toute cette activité, Ragnhild et Markvart, arrivé sur la Capitale à bord du Fregger Prime, contemplent la ville, du haut du bureau du Gouverneur. Partout, des colonnes de fumées s'élèvent dans le ciel, tandis que les cris des blessés envahissent les rues. De toute part, des Légions de secouristes arpentent les rues, équipement médical à la main. Assise sur le siège du Gouverneur, Ragnhild observait son frère. Toute cette violence, tous ces morts l'avaient touché, preuve que sa conversion n'était pas encore totale. "Il est temps, Markvart. Temps pour quoi?? Il est temps de proclamer l'avènement de notre maître! Temps pour le Malin de triompher! Nous avons vaincu, ne le comprends-tu pas?? Et quelle victoire! Des millions de morts et de blessés, tu appelles ça une victoire!! Quelle importance?! Nous avons accompli notre mission, nous avons repoussé les forces ennemies, nous avons Songe au creux de notre main!! Nous sommes LA puissance! Et tu t'inquiètes des morts?! Quel idiot tu f... Silence!! mugit Markvart Ne vois-tu donc pas dans quelle position cette victoire à la pyrrhus nous mets? Nous avons fais plus de morts parmi les nôtres que du côté adverse! Et alors, le principal objectif est atteint le Bien a une nouvelle fois perdu! Peut-être, mais il reviendra plus fort encore, jusqu'à l'ulitme bataille..." Le silence se fait entre le frère et la soeur, rompu par la sonnerie d'un com-x. Le voyant Message prioritaire clignotait à toute vitesse. La Gouverneur Eliad Donati arrive à bord d'un vaisseau du Clan, laissez la passer. Discours urgent à faire à l'Assemblée. "Ragnhild, je vais accueillir Lucifer au spatio-port. Tâche de trouver une équipe de maintenance qui puisse nettoyer l'Assemblée. Rapidement!"
|
||
Cdte. Eliad
Respect diplomatique : 1217 ![]() 24/05/308 ETU 00:01 ![]() ![]() |
Score : 12
Détails
![]()
La jeune femme était seule…comme à son habitude, bien malgré elle. Dans sa frégate, elle attendait, perdue dans ses pensées. Elle savait que Ragnhild était pour Markvart ce que Mickey était pour elle, une Némésis la rappelant sans cesse à ses obligations par rapport à eux…à lui. Mais à ce stade, quelque soit le camp qui triomphait par le biais de ces ennemis méconnus, aucun d’eux ne pouvait laisser faire. Il fallait agir, quoiqu’il en coûte, et peu importe le résultat. D’ailleurs, sans qu’aucune parole n’ait été échangée, les échanges de regards entre Markvart et elle avaient été très clairs…quoiqu’ils en pensaient, les rôles avaient été distribués. Ils les tiendraient. Pions, promotions en Dames, allez savoir…ils avanceraient vaillamment. Soudain l’holo-projecteur s’alluma, et les caméras embarquées sur les kamikazes commencèrent à diffuser l’attaque. Du sang, de la fumée, et encore la souffrance. Avant même que les plans passent combats d’infanterie, Eliad avait éteint. Elle fuyait Mickey, elle fuyait Lucie. Elle se reniait elle-même. Elle était Eliad Donati. Elle était Gouverneur de Songe. Il y avait 24 heures…il y avait une éternité. Elle ‘était plus rien qu’un symbole du passé. Mais quelque part, au fond d’elle, elle était une part du présent, du futur. Parce qu’elle seule gardait une justification politique. Parce qu’elle seule, aussi, avait senti la fin, et n’avait pu l’empêcher. Actrice, et spectatrice. Elle était Donati, elle était Légionnaire. Peut-être malgré elle, mais rien n’était moins sur…et après tout, qu’importe. Et lorsque derrière elle retentirent les premiers cris de joie, portés par cet enthousiasme illimité qu’exacerbent le sang et la peur, et la mort, la jeune femme alluma son enregistreur 3D, et face caméra, dit doucement… « Bonsoir, nobles représentants des peuples de Songe. Je suis Eliad Donati, et vous m’avez élue. Suite à une attaque que la presse vous racontera demain, que l’Histoire magnifiera, j’ai été défaite, et j’ai du…m’enfuir…hors de la Capitale, abandonnant sa population à son triste devenir. Pour le Bien commun. Pour ne pas mener une guérilla encore plus couteuse en vies, civiles et militaires, et compromettant les opérations de contre-attaque. J’ai pu vous faire partir avant l’invasion terrestre des Sans-Visages, mettre en sûreté l’essentiel de nos flottes, et confier la contre-attaque aux plus compétents des stratèges de Songe, les Froward. A cette heure-ci, si je vous parle, c’est que le Gouvernement vient de reprendre notre symbole, notre planète première. La première manche est donc notre, malgré cet assaut qui nous a pris par surprise. SI nous l’avons reprise, c’est que partout, dans le Secteur 0, nos flottes ont vaincues. Les Sans-Visages ne lâchent que lorsqu’ils sont tous morts…et j’ai payé pour voir. J’ai prévenu du danger, mais je n’ai pu l’empêcher. Aux familles des civils de la Capitale, je présente mes excuses. Les plus plates, les plus basses. A mes vaillants soldats, je voue tout mon respect. Quant à vous, mes pairs…je suis désolée de n’avoir su être plus forte que ce que je fus, que ce que je suis. J’ai failli à ma tâche. Peu importe la façon dont vous me jugerez, ce n’est rien par rapport à mon propre reflet, celui que je verrai chaque jour dans mon miroir. J’ai toujours voulu une Songe forte, Unie, devant les Dangers que je pressentais. Je n’ai pas trahi ma parole, ni aucun engagement. J’ai promis, beaucoup, et tenu mes promesse. Mon tort, je vous l’avoue. J’ai été faible. Je n’ai pas su vous convaincre du danger, pas su mobiliser vos troupes, et les miennes. J’ai, peut-être, sans doute, puisque telle est l’histoire, atteint mes limites. Je peux être un leader politique, pas un chef militaire, et je n’ai pas su pallier à cette faille que je savais déjà. La Capitale est reprise, l’essentiel est sauvegardé. J’en tire les leçons, afin que cela ne se reproduise plus. Je vous demande, Commandants de Songe, de reconnaître l’autorité des Froward sur la Capitale. Des membres du Gouvernements, ce sont les plus à mêmes de protéger notre Galaxie, et son Centre administratif. Ils ont été élus, ils sont donc légitimes. Ils nous ont, ce soir, emmené à la victoire, ils ne le sont que plus. Si vous m’en jugez digne, je continuerais à occuper mes fonctions politiques, gestionnaires, administratives. Mais je cède les opérations de terrain à plus compétents. Songeurs, Songeuses, veuillez me pardonner. Merci de votre attention, que les Dieux vous gardent. » Lorsqu’Eliad éteint son enregistrement, ses larmes commencent à poindre, et c’est juste à temps que la connexion se coupe. Elle a raté, ou réussi, suivant qui parle en elle. Elle n’est pas fière. Elle souffre. Elle se repaît d’elle-même, de ses propres faiblesses. Et tandis que dans le navire amiral se font entendre les premiers cris de victoire, il reste une jeune femme seule dans sa chambre, ne répondant pas alors que les Froward se préparent à l’accueillir à l’Assemblée. Au soldat qui tape à sa porte, elle remet juste son enregistrement. Et quelque part, un grand chauve crie victoire. Lui, il sait qui est Lucifer. Et contrairement à Elle, ça ne lui pose…aucun problème.
|
||
Cdte. sona
Respect diplomatique : 433 ![]() 24/05/308 ETU 09:50 |
Score : 12
Détails
![]()
Sur la capitale cérélunéene, un écran tridi se mit à retransmettre des images. Review : Time - 2 cycles / Location : Consulat XII – headquarter. Ready. >> Launch. Dans le poste de commandement, deux techniciens veillaient, il faisait sombre dehors. Et seul les moniteurs de surveillances éclairaient les lieux. Les deux hommes somnolaient. L’un appuyé sur un pupitre, l’autre assis dans le fauteuil central. Un des moniteurs fut soudain constellé de points lumineux. Une inscription en rouge apparut au bas de l’écran… Les deux hommes ne réagirent que lorsque qu’une alarme se déclenchât. Rapidement sur pieds les deux hommes se ruèrent sur la console radar. -« Non ! C’est impossible ! Ils vont droit sur la capitale… » -« Abrutit sonne l’alerte général, et réveille le consul… » Review : Time – 1.5 cycles / Location : Consulat XII – headquarter. Ready. >> Launch. Un homme bedonnant, les trais tiré, avait rejoint les deux gardiens. -« Qu’est-ce qu’il se passe ici ? » -« Des troupe étrangères sont passées au dessus de la planète, apparemment ils se dirigent vers la capitale… » -« QUI CA, ILS ? » -« On n’en sait rien… » -« Vous vous fichez de moi ?! » -« Rien n’a permit l’identification des flottes, ni transpondeur, ni communication, ni même le type de vaisseaux… » -« ET ce sadea ? » -« Il a fait feu instantanément... Nous attendons les résultats. » Review : Time – 1 cycles / Location : Consulat XII – ATMO Fence Ready. >> Launch. L’espace insondable, magnifique, si fascinant dans sa froideur. Un point brillant au lointain que les astronomes pouvait aisément identifier : La capitale. >>Zoom : 51 ; auto-tracking on Sur l’écran apparaît les charges balistiques atomiques tirées quelques heures plus tôt. Un peu plus loin l’armada inconnue. Les projectiles approchent, on peu distinguer des nefs aux formes inconnue, terriblement menaçante. Un décompte apparaît au bas de l’écran. La distance restante entre les semeuse de mort et les troupe des sans visages. Une fois a zéro, de multiples explosions ont lieu. Review : Time – 0.99 cycles / Location : Consulat XII – headquarter Ready. >> Launch. -« Ca y’est les charges ont explosés! » Clame le premier technicien. Le consul s’éponge le front, ses mains tremblent. -« Alors ! Le résultat ? » -« … » -« ALORS !? » -« Rien … » -« QUOI ??? » rugit le consul. -« Les charges sont passée trop loin des objectifs… » -« C’est impossible ! » Le deuxième technicien répond. -« Si… Le sadea a calculé la trajectoire des obus atomiques selon la vitesse relative maximale de l’armada. Mais celle-ci a brusquement accéléré. Ils ont du être informé du tir… » -« Aucun vaisseaux ne peut atteindre une vitesse suffisante que pour échapper a nos tirs ! » -« Bien entendu, aucun de nos vaisseaux ne le peu… » Le consul blêmit. -« Misèricorde… » Review : Time – 0.15 cycles / Com-x: Consulat XII – Cerelune Ready. >> Launch. Le visage du consul apparaît à l’écran. L’image est parasitée. -« Vénérable du conseil. La capitale vient d’être reprise par les Frowards, que devons nous faire ? » -« Quelle est la situation sur la planète ? » -« Catastrophique... On dénombres les morts et blessés par millions… Rare sont les bâtiments qui tiennent encore. Le risque d’épidémie est grand… » -« Sona aurait envoyé de l’aide matérielle et humanitaire… Nous ferons de la sorte… » -« Toujours pas d’avancée de ce coté ? » -« Non, la maintenance patauge, impossible de la faire sortir de sa réclusion… » - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Le contingent de transporteurs approchait de la Capitale. Des milliers de vaisseaux marchands d’élite. Les soutes pleines à craquer de ressources, de rations alimentaires, de vaccins et médicaments divers, d’abris démontables pour les populations. Des milliers de bénévoles, prêts à aider le peuple dans sa misère, constituaient les équipages… Le capitaine d’escorte surveillait la progression des flottes, quelque chose sur l’un des radars attira son regard… Un transporteur supplémentaire venait de rejoindre le convoi. -« Sergent, ouvrez un canal de communication sécurisé » -« Canal ouvert mon capitaine » -« Matricule f2e1241 veuillez vous identifier. » -« Matricule f2e1241, Désolé pour le retard, une légère avarie dans le stabilisateur de champs nous a fais perdre un peu de puissance. » -« Je ne vous ait pas sur mes liste. » -« Matricule f2e1241, Mission spéciale sur ordre de Sona… » -« Ha ? Veuillez transmettre vos codes de missions dans ce cas. » Il se tourna vers le lieutenant, lui fit un signe de tête interrogatif. -« Tout est en règle mon Capitaine. Ils ont les codes d’autorisations Alpha. » -« Parfait Matricule f2e1241, vous avez l’autorisation de rejoindre le convoi. » Etrange tout de même que Sona dépêche une mission d’un si haut niveau de sécurité sur la capitale. Probablement du matériel de haute technologie basé sur l’utilisation de l’apotium, ce si curieux minerai. Pensa le Capitaine. Mais après tout on ne discutait pas un code Alpha, on y obéissait… Peu après, les transporteurs se mirent en orbite, le temps de planifier la rentrée atmosphérique et deux heures plus tard, ils entamaient la descente vers le sol… Tandis que dans une soute particulière, un ricanement métallique se fit entendre. Suivit d’une étrange complainte. Ainsi le temps est venu. Me voici, frères et sœurs maudit. L’heure approche ou tous ensembles réunit. Il sera de nouveau un, droit venu de la géhenne…
|
||
Cdte. Atanitchatarania
Respect diplomatique : 119 ![]() 24/05/308 ETU 12:19 |
Score : 11
Détails
![]()
La nouvelle était parvenue jusqu’à la capitale de mon insignifiant royaume, peu de temps après que les terribles évènements se soient produits. A dire vrai, l’interdiction d’accès à la planète du gouvernement depuis plusieurs heures avait éveillé les soupçons de Bull, Georges Odrejean pour les intimes, mon général logisticien chargé des basses besognes tel que la maintenance des vaisseaux de ma maigre flotte, et mon meilleur ami en dehors de mes relations sexuelles… Je me souviens qu’il m’avait mis la puce à l’oreille lors du dernier repas pris en commun dans la grande salle. (pour les incultes et pour les vieillards à l’audition défaillante, je précise qu’il ne le faisait pas au sens propre du terme. Bull n’était pas un chien, bien qu’il se dégage de lui une certain allure de bouledogue. --Atanita, avait-il dit. (seuls les amis proches pouvaient se permettre de s’adresser à moi de cette manière. Pour les autres, selon leur rang, la protocole exigeait qu’ils m’appelassent Atanitacha, Atanitachata, Atanitachatara ou encore Atanitachatarania. Seuls mes amants avaient le droit à Atani, et encore, juste le temps pendant qu’ils occupaient ce statut. Il n’y avait rien de sectaire dans cela. J’avais mis cette méthode au point en compensation d’une loi que j’avais imposée au conseil interdisant le port de signes distinctifs autant militaires que civils. Tout le monde avait les mêmes droits dans mes royaumes, sauf celui de s’adresser à moi autrement que par « le droit » qui lui était accordé par moi et qui pouvait évoluer selon les mérites de chacun ou de mon humeur. Mais comme j’étais la plupart du temps d’excellente humeur et que je savais tenir mon rôle de « chef suprême », les injustices n’étaient pas plus courantes dans ce domaine que dans … la pluie qui tombait là plutôt qu’ailleurs. ……………. Nous ne recevons plus la moindre nouvelle de la capitale galactique. Il se trame quelque chose. -- Je suis au courant Bull, (je lui avais donné ce surnom il y a des années de cela, à cause de son allure de bouledogue/buldozzer. Quiconque d’autre se serait permis une telle chose eut été foudroyé sur le champ. A vrai dire il y eut un cas. Un jeune officier qui avait atteint un stade ou il avait le droit de m’appeler Atanitachata, avait cru pouvoir s’adresser de cette manière à Bull. Le pauvre se retrouve hélico presto à superviser les opérations d’exploration des hauts fonds d’un puit d’apotium dont on ignorait tout du danger. C’était tout de même mieux que de passer à la moulinette entre les mains de Bull. -- Je suis au courant Bull, repris-je après avoir chassé ces souvenirs. J’ai été informé par mon ami et très estimé ( il a quand même mis à la disposition de mon Peuple plusieurs planètes et méritait bien que je me considère comme tel, non mais)… Je lui ai envoyé un x-com et il m’a confirmé qu’il se tramait des choses. Hélas, il a bien évoqué un complot des sans visages, mais ne m’en a pas dit davantage… L’amitié tout fraîche comme la notre n’ouvre pas forcément toutes les portes… Nous n’avions plus qu’à attendre… Mais c’était mal connaître mon tempérament fougueux… Bull allait porter une nouvelle ration de nourriture à son énorme bouche, lorsque subitement je me levais : -- Prépare mon vaisseau personnel, Bull !!! Tout de suite maintenant… C’est le « tout de suite maintenant » qui lui fit lâcher l’espèce de pelle avec laquelle il enfouissait la bouffe dans son gouffre de bouche. Le tout s’étala sur na nappe, puis sur le sol à la grande joie des bouledogues de Bull. Oui, Bull aimait passionnément ces animaux. Allez savoir pourquoi ?:…. Je me rendis donc à mon vaisseau et lançais les moteurs à gravité zéro, à fond, vers le secteur 0. Il fallut, bien entendu, bifurquer un peu, car l’approche de la capitale par les routes habituelles était quelque peu perturbée. Je posais manuellement l’Androxia dans une zone peu fréquentée sans me faire remarquer grâce à une technologie de camouflage copié sur celles des chasseurs furtifs, enfilais ma combinaison de bataille avec option d’invisibilité et me dirigeais vers l’assemblée située à quelques heures de vol. C’est donc quelque peu fatiguée, que je débarquais à l’instant, juste à temps pour voir apparaître notre magnifique gouverneur. Je ne m’occupais pas de savoir si elle était blonde, brune, rousse, grande ou petite. Mes yeux étaient juste rivés sur elle et sur la beauté qui se dégageait de toute sa personne, une beauté qui venait de plus loin que le réel présent, une beauté et une force mêlées qui à elles seules vous incitaient à vous taire, à regarder, à boire et enregistrer la moindre fraction de seconde de réalité créée par sa seule présence. C’était donc Elle, Eliad …. Elle s’installa, et lorsqu’Elle se mit à parler, un silence plus lourd que le plomb qui aurait permis, même aux petits vieux des travées du fond, d’entendre le frottement d’une plume échappée de l’aile d’une mouche…. A plumes. (si si , il en existe)… Le contenu du discours m’importait assez peu. D’ailleurs le contenu était à présent connu de presque tous. C’était ce qu’ il fallait saisir entre les mots qui importait… Ces sans visages étaient-ils donc la peste d’aujourd’hui ? Eliad avait terminé son oraison et quittait l’assemblée. Je tentais de me rapprocher de son passage en jouant des coudes. Ce fut facile pendant premiers rangs occupés par les vieillards, qui d’une chiquenaude avait tendance à s’écrouler. Ce fut plus difficile ensuite, mais quelques coups d’épaule bien placés, quelques coups de pied « involontaires » et je parvenais enfin aux environs du rang 457, c’est à dire, à quelques 200 mètres de la sublime Eliad. Je refusais d’accepter cet échec alors que j’avais bravé tous les dangers et envoyé plusieurs personnes à l’hôpital pour parvenir jusqu’à Elle Je gueulais son nom : Eliad Donati !!!! Mais il y avait trop de bruit, j’étais trop loin, trop petite, trop insignifiante… Je concentrais mes dernière forces pour une dernière tentative désespérée. Il me fallait attirer son attention. Je voulais un sourire, un petit signe…. Je devais trouver autre chose pour y parvenir. Il y avait trop de crétins qui gueulaient stupidement la même chose. Brusquement je lançais par dessus la foule : Ou est ce co…….. de Miiiiiiiiiiiiiiiiiiiiichey !!!!! Cette fois je fus récompensée… Elle, Eliad, Eliad Donati, tourna la tête vers moi et je sus que son sourire m’était adressé. Son sourire n’était que pour moi…. Je regardais tout de même autour de moi, mais j’étais rassurée. Aucun visage n’était éclairé de la même lumière que le mien… je regardais à nouveau vers Elle, mais Eliad était déjà loin… Je me maudissais d’avoir perdu quelques fractions de seconde d’Elle, mais le bonheur qui m’habitait suffit à faire oublier tout le reste. Je m’assis sur le premier siège que je croyais disponible jusqu’à ce qu’un petit vieux se mette à gueuler que je lui écrasais les ………genoux. Je décidais de rester debout et n’en bougeais qu’une heure plus tard pour regagner mon vaisseau, ma planète mère. J’avais envie d’être seule pendant quelques siècles afin que ma joie ne soit pas perturbée par des parasites…. |
||
Cdt. Lorendoras
Respect diplomatique : 403 ![]() 24/05/308 ETU 12:34 |
Score : 11
Détails
![]()
Quelque part sur la capitale de l'Empire de Kelm: Allongé sur les banquettes de la salle du trône, l'Empereur Lorendoras profitait d'un copieux dejeuner. A ses côtés, deux femmes aux charmants atours, agitaient des palmes en direction de leur empereur, lorsque déboula le Grand Chambellan de Sa Majesté. Ses gestes convulsifs trahissaient son empressement et l'état de stress dans lequel il se trouvait, il s'inclina brievement tandis que l'Empereur levait enfin les yeux vers lui: "J'espère que vous avez une bonne raison de troubler mon repas Chambellan, je n'aime pas être dérangé pendant que je m'alimente ! Mes médecins sont unanimes sur le fait que mes crampes d'estomac y sont intimement liés" "Oui, oui, oui, oui... Mais c'est que... La situation l'exigeait..." "Bon, vous allez enfin en venir au fait, ou il faut vous tirer les vers du nez ? "La capitale de Songe est tombée puis a été repris, et on veut nous taxer 5% de nos revenus pour reconstruire toutes les flottes perdues dans la bataille" L'Empereur eut un air dépité, il laissa passer un moment puis répondit: "Ah ben c'est sur que s'ils comptaient sur nos 20 fregates ioniques ils n'allaient pas aller loin. Filez leur leurs 5%, de toute facon 5% de rien, ca fait toujours rien. Et puis, renouvelez tout nos voeux de confiance, de bonheur, et tout le baratin, a Madame la Gouverneure... De toute façon c'est pas nous qu'aurions fait mieux." "Bien votre excellence" ------------------------------ Communiqué de l'Empire de Kelm Sa Majesté l'Empereur Lorendoras renouvelle toute sa confiance et sa sympathie envers le gouvernement de Songe, et lui fait entière confiance pour régler la crise à laquelle nous faisons face. 5% de nos maigres ressources ont été attribué à l'effort de guerre.
|
||
Cdt. Anudar Bruseis
Respect diplomatique : 222 ![]() 24/05/308 ETU 18:05 ![]() ![]() |
Score : 10
Détails
![]()
A l'intérieur de l'amphithéâtre de la Boulê de l'OEcoumène, un hologramme de Lanaka Téthys terminait son compte-rendu des derniers développements de la situation sur la Capitale... "Et c'est ainsi, concluait-elle, que le précédent Gouverneur, Eliad Donati, a remis son pouvoir au Clan des Froward. Respectés Egaux de l'OEcoumène, j'ai préféré reprendre contact avec notre Boulê avant de prendre position devant Songe au nom de notre peuple, la situation me paraissant trop complexe pour que je puisse prendre une quelconque initiative..." Des applaudissements s'élevèrent des rangs de l'amphithéâtre et l'Arkhonte Anudar Bruseis se leva. "Respectés Egaux, dit-il de sa voix puissante, nous disposons enfin d'éléments clairs et définis pour appuyer nos décisions... Lanaka Téthys doit-elle reconnaître pour nous le transfert de la charge de Gouverneur au Clan des Froward ?" Chacun des sièges sur l'amphithéâtre était surmonté d'une lampe qui s'illumina en rouge ou en vert, matérialisant le désaccord ou l'accord de l'élu ; les diagnostes de la Boulê réalisaient alors le comptage pour déterminer la décision finale. Sans surprise, la majorité de la Boulê donnait son accord, les seuls Isolationnistes s'opposant - une fois de plus - à une poursuite de la politique d'ouverture au mondes de l'extérieur, qu'ils qualifiaient de barbares. "L'OEcoumène devra-t-il payer la taxe de reconstruction de la Capitale de Songe ?" Il y eut cette fois-ci un nombre plus grand de feux rouges, en particulier du côté de la frange Despotiste, les partisans militaristes du précédent Arkhonte, mais l'accord fut remporté malgré tout. "Enfin, acceptons-nous d'intégrer nos forces à la structure de commandement unifié qui est appelée à se former ?" Cette fois-ci, la majorité - bien que toujours représentée par les feux verts - n'était pas assez importante pour que la question soit remportée sans débats. Anudar conclut donc : "La question devra donc être débattue lors d'une prochaine session. Lana, je te demanderai de bien vouloir apporter au plus vite un compte-rendu de cette session au nouveau pouvoir de Songe. Nous confirmerons les modalités de notre participation au commandement unifié des forces de Songe aussitôt qu'elles auront été formalisées."
|
||
Cdt. Haboo-Deubhra
Respect diplomatique : 314 ![]() 24/05/308 ETU 20:32 |
Score : 7
Détails
![]()
Depuis deux cycles et avec toutes les peines du monde, la maintenance n'avait pas réussi à relancer la connexion... Elle avait râlé tant qu'elle le pouvait sur tous les employés et techniciens présents, mais finalement, elle s'était résignée... Foutues pannes ! Aller sur place ? Pas question... Y'avait cette histoire de signal à régler, non, c'était vraiment trop important au point de quitter le QG. Finalement, ils apprirent la terrible chute de la Capitale... perpétrée par les Sans Visages, qui finalement, venaient de taper fort ! L'évacuation d'urgence, sous l'ordre du Gouverneur, de tous les dirigeants et autres personnes, présents dans le bâtiment... La tentative de récupération réussie par l'armée des Froward... Le bain de sang... tous ces sacrifices, ces morts. Enfin, ils virent une Eliad étrangement triste, qui décida de laisser Markvart Froward, défendre la planète si chère aux Songeurs... Ils en étaient bouche bée. Comment cela avait-il pu arriver ? N'avait-ils pas entendu que la Capitale était une forteresse bien gardée ? Comment elle a pu tomber aussi facilement..? Lélooya était perplexe. Et si Eliad, le chauve et tous les autres, avaient finalement toujours dit vrai, concernant cet ennemi à la puissance inimaginable...? Non, il y avait trop d'éléments 'bizarres', non. Ils ne pouvaient que mentir ! Elle en était persuadée. Du moins, il y a deux cycles ! Les derniers évènements lui donnaient finalement tort et logiquement, elle devrait s'excuser pour avoir mis leur parole en doute... mais, elle avait du mal à le concevoir. 'Ces humains... Tous des menteurs ! C'est obligé, on nous cache quelque chose !' En pleine réflexion intérieure, l'androïde fut dérangée par la voix de cette employée humaine qui lui parlait d'une nouvelle taxe... - Quoi encore ?! - Oui, mais cette fois, c'est 5%... Markvart Froward en est le demandeur... C'est pour... - Hé beh ! Il chôme pas c'lui là, à peine au pouvoir qu'il en abuse déjà ! Ils me débectent vraiment ces humains ! - Mais non vous vous trompez... C'est pour les pertes subies et pour aider la population... - M'oué. Peut-être... Et ça fera combien tout ça ! - Attendez... (calcule le montant) 70 936 924 leems Madame... - Quoii ?! Non mais t'es folle ! Jamais on donnera tout ça ! Non mais ho ! - Vous êtes sûre..? Je pense que l'on devrait quand même.. enfin.. euh. Mais la petite vénale qui fulminait dans son siège n'écoutait plus... Non seulement les dernières 24h lui donnaient tort, et ça, c'était pas bon pour son orgueil, mais voilà qu'en plus, elle devait 'donner' (disons plutôt soutenir...) à un inconnu. Enfin, pas si inconnu que ça, puisqu'elle avait déjà échangé quelques com-x avec le concerné... Et puis même ! L'aide financière était une demande légitime... Lélooya le savait au fond d'elle mais c'était difficile pour elle, d'admettre ses erreurs. Mais surtout. De devoir une fois de plus, 'servir' les humains. - Qu'avez-vous décidé finalement ? - Envoyez leur des fleurs de notre part... ah et un message aussi ! - Bien Madame. Mais quel sera le contenu de ce message ? - Bah, le truc habituel quoi ! Toutes nos condoléances, et blablabla... - Euh... enfin... pourquoi ne pas le dire vous-même ? - T'a raison. Bandes d'incapables ! Et l'employée lança la connexion sans hésitation. Si connerie il devait avoir, pas question d'en être l'instigatrice... A ça non ! B'soir. On a appris pour c'qui s'est passé... Et, c'est bien. Fin' non, j'voulais dire, c'est bien d'avoir récupéré la Capitale ! Bien joué à la fratrie Froward et à leurs hommes. Nos condoléances pour toutes vos pertes, vraiment... Un chapeau pour Eliad pour avoir sauvé des vies aussi... Vous avez assuré, ouais, pas mal. Vous avez repoussé ces... ('Bordel !' pesta-t-elle discrètement avant de reprendre) Sans Visages. Elle marqua une longue pause... Chose inhabituelle, elle qui est si vive, si impulsive. Lélooya semblait réfléchir. Du point de vue extérieur, elle paraissait, et c'est une première, 'mature'. Malheureusement, la minute écoulée, l'androïde retrouva son caractère infecte. C'est bien beau tout ça ! J'en pleurerais presque ! On dirait un d'ces épisodes de Fléaux de l'Amour... 'Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants' Oh non, à moins que c'était dans ces contes pour gosses..? Bah, on s'en balance ! Je sais que ça peut être déplacé mais... J'y crois toujours pas à vos histoires. Et pas la peine de compter sur moi pour payer vot' imposition ! Bande de voleurs !
|
||
Cdt. Turion
Respect diplomatique : 118 ![]() 24/05/308 ETU 21:45 |
Message édité -
Score : 10
Détails
![]()
Macharius, le diplomate de l’Imperium était dans le vaisseau diplomate « Lexus » mis à sa disposition par le Seigneur. …../ Ouverture du canal sécurisé…../ Source du signal : Macharius. Identifiant : ******** Canal stable…/ -Bonjour Seigneur Turion. -Qu’est-ce que vous voulez délégué ? répondit le dirigeant en levant les yeux de ses rapports pour regarder son interlocuteur sur le moniteur de son bureau. Il remarqua de suite que quelque chose n’allait pas. Le diplomate se trouvait dans le vaisseau diplomate « Lexus » plutôt que dans son bureau de l’Assemblée Galactique. Fidèle à son caractère, plein de dédain, Turion replongea dans ses feuilles mais continua la discussion : - Je vous ai envoyé sur la capitale pour participer à l’Assemblée Galactique, si vous ne me dîtes pas dans la minute pourquoi vous n’y êtes pas je fais exécuter votre famille. Elle est déjà sous surveillance pour que je sois sûr que vous ne me trahissiez pas, il serait dommage qu’il lui arrive des ennuis non ? - Pardonnez-moi Seigneur. C’était un cas de force majeur. Le gouverneur a fait évacuer la capitale, les Sans-Visages l’ont envahi. A l’heure où je vous parle, les forces armées de la famille Froward tentent de la eprendre, il semble qu’elles prennent le dessus sur l’envahisseur, mais il est encore difficile de juger de manière certaine la situation. - Ne les appelez pas Sans-Visages. C’est une machination du conseil pour instiller un climat de peur. Il y a autre chose qui mérite d’être dit ? demanda Turion toujours occupé à lire. - Le pouvoir va passer aux mains de Markvart et Ragnhild, les deux dirigeants actuels de la civilisation Snorre. Un impôt exceptionnel va être levé pour financer l’aide aux victimes civiles et à la reconstruction de la capitale. Le Seigneur Turion quitta son bureau pour se donner le temps de réfléchir aux différentes options qui s’offraient à lui. Finalement il donna ses ordres : - Vous aller retourner sur la capitale quand elle sera de nouveau aux mains des songeurs. Vous ne ferez aucune allusion à propos de notre allégeance aux nouveaux dirigeants. Ils ont pour eux la légitimité de leur victoire, pas de la légalité, même s’ils sont membres du conseil. Il vaut mieux nous garder une porte de secours au cas où la situation évoluerait. Leur nomination par Eliad ne veut pas dire qu’ils seront appréciés par les commandants présents à l’Assemblée. De plus, nous restons indépendants dans la lutte contre les envahisseurs. Nous attendrons qu’Eliad ou le conseil publient des informations précises et fiables qui nous permettront de contrer nos ennemis pour nous rallier à un possible commandement central. Jusqu’à ce moment il vous faudra considérer leurs déclarations comme de la propagande destinée à faire des commandants de Songe des gentils toutous. Enfin, en ce qui concerne notre participation à l’impôt, elle sera de la même nature que celui-ci, exceptionnelle. - Bien Seigneur. - Avant que vous ne partiez, j’aimerais savoir qui vous donne des ordres ? Le gouverneur ou moi ? demanda calmement Turion en relevant la tête et regardant le diplomate dans les yeux. - Euh… vous, Seigneur, répondit le diplomate avec une pointe d’appréhension. - C’est bien ce qu’il me semblait. La prochaine fois que vous agirez sans me prévenir, si vous ne vous faites pas tuer c’est moi qui m’en chargerai. L’Imperium ne fuit jamais, il est victorieux ou il meurt. Est-ce c’est clair ? Turion coupa la transmission la réponse de Macharius lui semblait évidente. Macharius restait abasourdi par l’attitude du Seigneur. Plus vite l’Empereur serait sur pied mieux ça vaudrait pour l’Imperium, se dit-il. C’était louche cette maladie de l’Empereur qui durait depuis 3 mois. Au même instant, sur toutes les planètes de l’Imperium, les sirènes hurlaient leur signal d’alerte, tout l’empire venait de passer en niveau d’alerte écarlate, dernier niveau avant la mise en état de siège total. L’Imperium se préparait enfin à la guerre.
|
||
Cdt. Stormbringer
Respect diplomatique : 275 ![]() 26/05/308 ETU 18:39 |
Score : 9
Détails
![]()
24/05/308 ETU 00 :30 Un imposant vaisseau s’approche de l’astroport personnel du gouverneur. Ses couleurs sont différentes de toutes celles vues habituellement aux alentours de la capitale. Lourdement armé, tout l’équipage est en alerte. « Eternia 1 SED, autorisation spéciale de vous arrimer en piste 3.29. Veuillez désactiver l’ensemble de vos canons et boucliers. Le dôme protecteur de la capitale va prendre le relais. Eternia 1 SED, confirmation, nous posons en piste 3.29. Armement désengagé. » Dans un silence de mort perturbé par le seul vrombissement sourd des réacteurs, le vaisseau se pose enfin, le sas de sortie aussitôt cerné par un bataillon de gardes armés jusqu’aux dents. Au loin au début de la piste, une silhouette sombre mais gracieuse se dirige encapuchonnée vers le vaisseau. Flanquée de deux gardes du corps, précédée de Markvart et suivie de Raghnild, elle avance doucement sans révéler ses traits. Arrivée au sas, elle fait un signe de la main. Les gardes immédiatement se retirent et un homme aux cheveux blancs et au visage dur et renfrogné se tient face à elle dans l’encadrement. Son vieil uniforme militaire tiré à quatre épingles, il se courbe en une révérence devant la silhouette. L’homme jette un regard entendu aux jumeaux Sans un mot, la silhouette franchit le seuil et le sas se referme aussitôt. « Eternia 1 SED paré à repartir réengagement des fonctions de défense. Demandons confirmation. Eternia 1 SED, espace aérien dégagé, voie claire, vous pouvez y aller. Des corvettes de la confédération Snorrique vous escorteront jusqu’au PC1 du système. » __________________________________________________________________________ 24 heures plus tôt… Accoudé à son fauteuil de commandement, le général fixait son verre ballonné contenant un liquide jaunâtre tirant vers le brun exhalant une senteur forte. D’apparence la salle de commandement ressemblait avant tout à un bureau d’homme d’affaire ou d’avocat. En effet devant lui se tenait un bureau de bois sculpté dans une matière noble et dont on ne trouvait trace que dans les écrits anciens. Les aficionados de la technologie auraient ri devant un tel spectacle mais la noblesse d’Eternia, elle, se passionnait pour ce qu’ils nommaient « antiquité ». Derrière lui une immense vitre révélait le vide sidéral. Au deuxième plan l’on pouvait voir la surface d’une planète tempérée parcourue de feux d’artifices. De temps à autres des corvettes passaient tout près, tirant sur leurs proies. Décidément il aimait à contempler ces spectacles. Il se délectait de chaque moment lors d’une bataille et raffolait de rester aux commandes, assis, dégustant un verre, assistant à la danse macabre, et à la mort qui prenait son dû. « Mon général, le dernier rapport confirme que la planète est tombée. Les dernières poches de résistance ont été écrasées et nos pilotes achèvent la poursuite des fuyards. Vos ordres ? Qu’ils les poursuivent en effet ! Nous ne saurions tolérer que les traîtres s’en sortent. Pour la planète, contactez Eltan qu’il fasse le nécessaire pour déléguer un gouverneur intérimaire et prenne contact avec la BART. Ce n’est plus de notre ressort maintenant. Notre tâche est finie ici. D’autres missions nous attendent. Le temps presse… Bien mon général, je transmets. Que sait-on de la capitale ? Le commandant Froward est en route pour la reprendre général. Nul doute qu’il sera vainqueur dès cette nuit. Certes… Souhaitons le. » Dion savait qu’Abigor n’échouerait pas. Militairement seul ce vieux correcteur de Sendorn pouvait peut-être lui tenir tête, mais ces sans-visages, c’était autre chose. Ils étaient décidément très forts. Il bouillait d’impatience. Lui le vieux briscard n’avait qu’une seule envie. Les affronter. Après tout il ne vivait que pour le combat, les tactiques et la stratégie. Rien ne l’excitait plus que d’aller sur le champ de bataille. De toutes façons il ne se voyait pas mourir autrement qu’au champ d’honneur. Cependant un nouveau sentiment avait légèrement pris place au fond de son âme… Peut être pas exactement de la peur, tout du moins une appréhension. Il le savait le combat que Songe allait livrer serait le plus dur de tous. Il en était un pion parmi tant d’autres mais même s’il brûlait d’aller en découdre, il ne pouvait s’empêcher de penser que ce serait son dernier. Pourtant l’Imperator était plus imposant que jamais. Rares étaient les vaisseaux en Songe dont la taille était similaire. Il venait en plus d’être équipé des dernières avancées technologiques, dont certaines trouvées grâce aux débris des batailles contre les sans-visages et ce grâce au SADEA. Depuis son éveil, Satan régissait les possessions de la « conne » comme il aimait à la nommer et il était décidément une aide logistique et tactique de premier plan. Ces nouvelles armes étaient les plus puissantes de la galaxie. Mais serait-ce suffisant ? Quoi qu’il en soit il lui restait quelques proies à débusquer avant que les véritables hostilités commencent. « Cap sur le secteur 7, la prochaine cible est là-bas ! Hâtons-nous, le maître est parti la rejoindre, les choses vont se préciser » ______________________________________________________________ A bord de l’Eternia 1 SED, le commandant Stormbringer conduisait la jeune femme à son poste de commandement. « Vous avez appelé et je suis venu… Maîtresse. Prenez place. Un rafraîchissement, une collation ? Ces dernières heures ont dû vous éprouver. C’est vrai mon bon Léviathan mais l’essentiel est préservé. Et j’apprécie que tu aies répondu à mon appel. Vous le savez, tel mon nom, je n’aspire qu’à vivre terré dans les profondeurs de notre royaume ne me levant que pour frapper les proies que vous désignez. Mon allégeance vous est acquise, peu importe ce que les gens peuvent en penser. A ce propos j’ai plaisir à vous informer que tout est en ordre de marche concernant ma mission. Bientôt Songe sera sécurisée et n’aura plus à craindre d’être trahie de l’intérieur. Prenez vos quartiers, nous serons sur notre bonne vieille géhenne dans 48 heures tout au plus. » Au loin les corvettes Snorriques emmenées par les jumeaux Froward eux-même s’éloignaient alors qu’ils quittaient l’espace aérien du système de la capitale. En effet, Abigor même s’il se devait de présider à la destinée de son peuple, en excellent pilote de chasse qu’il était, aimait toujours de temps à autres se joindre aux batailles. Ses faits d’armes étaient d’ailleurs inscrits dans la légende de sa nation. Le vaisseau, toutes armes sorties débutait son voyage vers une terre connue d’eux seuls et d’une poignée d’élus. _________________________________________________________________ 26/05/308 12H00 Une explosion de lumière. Émergent du vide, l’Eternia 1 SED ralenti et coupe ses réacteurs extra-sectoriels afin de se mettre en orbite de Géhenne. Lentement, il pénètre l’atmosphère de la planète. L’imposant vaisseau traverse les brumes et les volutes de fumée issues des nombreux volcans peuplant cette terre. Puis parvenant à une altitude de vol terrestre, il survole enfin cette terre de désolation où aucune race dans l’univers n’aimerait voire ne saurait vivre. Des rivières de laves parcourent les roches volcaniques et se jettent en cascades dans des ravins vertigineux. L’air est emplit des vapeurs nocives où se mêlent les cendres et les rejets toxiques d’une terre inhospitalière. Il faut une heure pour apercevoir enfin l’imposant donjon qui trône au sommet d’un pic rocheux surplombant la lave. Bâti à même la roche, il culmine ce monde issu des plus terribles visions de l’enfer, arborant la même couleur noire que les montagnes alentours. Curiosité, la technologie est tout de même présente et un spatio-port se tient aux arrières pour accueillir les improbables vaisseaux qui oseraient venir. Quelques heures plus tard Léviathan et Lucifer retrouvent Lillith, Samaël, Asmodée, Bélial, Méphistophélès, Satan et Andréalphus, tous présents pour saluer leur rassemblement. La légion quasi au complet savoure déjà les batailles à venir et dans les yeux de chacun brille la fierté de l’œuvre accomplie. Lillith s’avance : « Tout est prêt Lucifer, d’ici tu pourras t’exprimer comme si tu étais à la capitale. Abigor va veiller à la défense de notre institution et nous savons d’ors et déjà que l’APLF est sur le pied de guerre. Le temps est à l'alliance et leurs éléments se tiennent prêts et défendrons, eux aussi, coûte que coûte Songe contre les sans-visages. Les préparatifs sont achevés en secteur 0 et nos croiseurs de guerre en position de faire feu n’importe où où il sera nécessaire. Fort bien, que les pêcheurs lavent leurs âmes car le temps est venu pour la moisson… »
|
Pages : 1 2