Maintenant que cette légion de nouveaux fonctionnaires étaient réunis devant l'Assemblée de Devenir, Pavlovitch décida qu'il était temps d'aller de l'avant. Les grands projets se bousculaient dans sa tête et il ne savait pas par où commencer. En tout cas, il était certain qu'il allait changer cette horrible fronton.

- Regardez comme c'est horrible, s'adressa-t-il au chef de chantier qu'il avait repris à l'Administration en désignant le fronton du bâtiment de l'Assemblé. C'est froid, c'est morne et affligeant. Pouvez-vous créer un fronton plus ... accueillant, plus grandiose? Vous connaissez brièvement ma philosophie. Je ne pense pas à quelque chose d'imposant ni de démesuré. Simplement quelque chose qui ne laisse pas perplexe et qui donne envie de s'impliquer dans la société.

- Bien, Monsieur, moi et mes ouvriers allons faire de notre mieux. Ce sera fait pour votre discours d'ouverture, répondit le chef de chantier, déjà très motivé dans ce qu'il accomplissait.

- Bon l'Administration a décidé de tenir un piquet de grève et de ne mettre à notre disposition aucune de leurs infrastructures. Cependant, vous vous doutez que les bâtiments de l'Assemblée doivent continuer d'être entretenus. C'est pourquoi, étant gouverneur de Devenir et de ces lieux, je réquisitionne, avec regret, les outils administratifs de l'Assemblée Galactique. Cette méthode peut vous sembler radicale, je le conçoit parfaitement. Mais nous ne pouvons accueillir les Commandants de l'Univers dans des bâtiments non chauffés ou climatisés et non entretenus. Je vous prie donc de me suivre, nous allons investir les lieux pour faire tourner la machine administrative.

- Bonsoir, messieurs. Désolé de vous interrompre, mais nous ne faisons malheureusement plus parti de l'Administration. Dès que vous aurez terminez votre répétition, vous devrez remballer tout votre matériel. Vous serez installé dans un bâtiment annexe à l'Assemblée.

- La prestation de demain est toujours maintenue? demanda un violoniste.

- Bien sûr! Tout est maintenu.

- Me revoilà, leur adressa-t-il quelque peu essoufflé. Nous allons nous installer dans le bâtiment annexe de l'Assemblée. C'est une construction dédiée à accueillir du personnel de travail supplémentaire au cas où. Et le cas est venu. On peut y loger quatre mille personnes. C'est largement assez pour nous tous. Nous réaffecterons les dortoirs en bureaux et nous les occuperons jusqu'au jour où l'Administration acceptera de nous céder les bureaux officiels de l'Assemblée.

- Monsieur, pourquoi ce n'est pas eux qui occuperaient ce bâtiment? demanda un banquier.

- Pour la simple et bonne raison, très cher, que si je les chasse, outre le fait que ce serait mal vu, la plupart d'entre eux auront perdu leur foyer. L’Administration est une mini-ville a elle toute seule, vous savez. Et une partie des employés y vivent continuellement. Ils ne voudront certainement pas quitter leur chez-eux aussi facilement. Même s'ils sont relogés ailleurs.

- Bon, maintenant, je vais demander aux architectes et aux ouvriers d'intérieur de préparer la grande salle des discours pour demain. Verdure, artisanat locale, installez toute la décoration que vous voudrez du moment qu'elle soit achetée auprès des petits commerçants locaux et qu'elle ne soit pas excessivement chère. La luxure et la démesure n'ont rien a faire ici. Aménagez également une place pour les musiciens, merci. Et tout les autres, vous pouvez vous rendre dans le bâtiment annexe pour l'aménager. Je viens vous donner un coups de main et ensuite vous pourrez retrouver vos familles dans vos habitations toutes neuves dans l'Avenue des fonctionnaires, l'une des avenues les plus prestigieuses de de la Capitale, avec vue sur le bâtiment principal de l'Assemblée Galactique et sur son parc en arrière plan.

- Le fronton est prêt, Monsieur, dit le chef de chantier à l'oreille de Pavlovitch.

- Excellent travail! Vous avez une équipe remarquable. Rentrez donc vous reposer, vous l'avez mérité. Sauf si vous désirez prendre place pour m'écouter.

- C'est cela que je comptais faire, Monsieur. Ne le prenez pas mal, mais je préfères savoir ce que vous comptez faire de la Capitale et du reste de la galaxie.

- Vous faites bien, se réjouit Alexandre. Gardez toujours cet esprit critique!

Chers Commandantes et Commandants,

Je vous remercie de daigner prêter attention à mon présent discours. Ce n'est une nouvelle pour personne, je pense l'avoir assez répété, je vais ici terminer la présentation de mon gouvernement et entamer son recrutement. Je me permettrai également d'aborder certains sujets. Mais avant tout cela, je vais vous lire les décisions qui ont été prises au cours des négociations entre l'organisme dissous l'Opposition et l'Ordre Humain.

À la table des négociations se trouvaient les Commandants Eicho, Ithylia, Telo Martius et moi-même. Telo Martius occupait le poste de représentant de l'Ordre Humain; la Commandante Gritche n'était pas présente en raison de son décès précose; les Commandants Scred et Maitre Weller n'y étaient pas présent en raison de la ratification d'un traité de paix en amont au nôtre; et les Commandantes Kate et Anna Ferderowsky n'y étaient pas non plus présentes pour leurs origines d'extra-galactique - qui ne peuvent être totalement appliqué à la première d'entre elles.

Voici ce qui a été décidé :

4) Quatre Secteurs sont d’ores et déjà décrétés : secteurs régies par l’Ordre Humain*. Il s’agit des secteurs 2, 9, 15 et 20. Des secteurs sont interdits à l’accès pour l’Ordre Humain : secteur 8.

*NB de Pavlovitch : merci de lire les informations qui suivent avant de céder à toute indignation

J'ajouterai à ceci ce communiqué : "Nous sommes prêts à assumer cette responsabilité [protéger le Secteur 0], surs que nous pourrons compter sur le soutien actif du Gouvernement de Devenir et de ses membres dans cette tâche." -- Anna Federowsky, Chef des Armées de la Fédération des Mondes Unis.

La paix enfin signée, nous pouvons maintenant nous atteler à la formation du Gouvernement. Ainsi, permettez moi de vous soumettre l'organisation de celui ci.

Ceci étant fait, il est maintenant temps d'aborder certains sujets. Voici les priorités que je donnerai à mon gouvernement dès sa constitution :

Bien qu'il n'en fasse actuellement pas parti, j'entends plus particulièrement soutenir les équipes du Commandant Denior déjà en place, plutôt que d'y envoyer une autre équipe. Ceci risquerai en effet de créer une certaine désorganisation. Cependant, si le Commandant Denior ou tout autre organisme qui s'occuperait de soigner les populations, en plus des services médicaux libres et officiels, nécessitent de plus de bras ou de matériel, n'hésitez pas à me le demander personnellement. Je vous enverrai tout ce dont vous aurez besoin et financerai vos équipes autant que cela sera nécessaire.

Bien que je n'accorde pas plus de mépris à cette arme qu'à une autre, car quelle que soit sa nature le but d'une arme reste inchangé et est particulièrement répugnant, il faut reconnaître l'important potentiel destructeur de cette technologie. Les dégâts matériels occasionnés aussi considérables furent-ils ne furent cependant pas plus important que les dégâts sentimentaux et sociaux. Des millions de vies se sont envolées suite à l'utilisation de l'hyper-atomique, sans parler des séquelles génétiques qui en ont résulté. Même si mon gouvernement n'entend rien imposer, je m'engage à tout faire pour proscrire cette arme de Devenir.

Je pense que je ne peux pas être plus clair la dessus, si ce n'est que cette constitution ne concernera que les Secteurs qui l'auront reconnue et acceptée.

J'en arrive donc à la fin de mon discours. J'espère que tout ceci n'aura pas eu chez vous un effet soporifique. J'ajouterai quand même que je suis un certain admirateur d'art musical, architectural et littéraire - plus particulièrement poétique. Ne vous étonnez ainsi pas de voir germer plusieurs académies aux quatre coins de la Capitale. Par ailleurs, gardez à l'esprit que le Devenir de demain ne sera pas bâti par moi uniquement, ni par un petit groupe de Commandants, mais bien par la communion de toutes nos forces, de toutes nos nations. Enfin, avec l'Orchestre Philharmonique Traditionnel et les Choeurs Polygenos, qui vont vous interpréter l'hymne galactique de ma gouvernance, je déclare les candidatures au gouvernement ouvertes!

Je vous laisse répondre. Ensuite, j'aurai à vous questionner sur votre projet clé-en-main.

Représentant de l'administration,

Afin de vous permettre de donner un avis constructif sur le projet présenté précédemment je vais vous donner les réponses à ces questions, bien que je ne suis pas certain que ce soit le moment idéal pour les poser.

L'accord pour la libérations d'Alexandre VI n'a été obtenu que grâce à ces négociations, comprenez que si nous devions l'attendre pour commencer et finir pour ne plus l'attendre la guerre aurait duré encore quelques cycles.

Parce que ces négociations étaient entre l'Ordre Humain et l'ex-opposition. Ces deux partis étaient, je pense, correctement représentés. Nous n'avons pas pris la peine d'inviter les intervenants extérieurs au conflit, cela n'a même pas été envisagé.

Je vous invite à présent à donner votre avis sur ce qu'a présenté le gouverneur légitime de notre galaxie à la fin des hostilités afin que lorsque tout ceci se concrétise vous ne puissiez vous plaindre de ne pas avoir pu donner votre opinion.

Ce n'est visiblement jamais le bon moment pour vous poser certaines questions, commandant Eicho. Comme il est visiblement toujours impossible, selon vous, de faire quoi que ce soit.

L'administration donnera un avis circonstancié sur le projet de votre leader maximo une fois que nous en aurons terminé l'analyse.

Dans notre langue, il existe un terme péjoratif de trois lettres qui vous sied à merveille. Je me demande si vous prenez conscience des inepties dont vous nous faites part. Même le plus déterminé des contestataires auraient compris qu'il était temps de se taire pour ne pas dégrader davantage son image. Ce n'est malheureusement pas votre cas.

Premièrement, admettons que nous vous avions invité. Bien. Qu'est-ce que cela aurait-il apporté? En effet, vous semblez visiblement être un intégriste qui voit complots et dictatures dans les moindres faits et gestes de n'importe quel individu. C'est impossible de tenir une discussion constructive avec vous. C'est d'ailleurs ce qu'on peut observer depuis votre apparition ici. De plus, l'Administration n'a pas pris une part active dans la guerre inter-galactique. Je pense que si nous aurions du amener à la table des négociations tout les Commandants et Coalitions qui ont subit directement et indirectement des dégâts, jamais nous ne nous en serions sortis.

Deuxièmement, vous allez maintenant nous reprocher de ne pas avoir attendu Alexandre VI pour entamer les négociations. STOP! Vous savez que nous négocions depuis je ne sais combien de cycles et c'est MAINTENANT, MAINTENANT QUE LES NÉGOCIATIONS SONT FINIES QUE VOUS VENEZ TENIR CETTE REMARQUE?! Seriez-vous entrain, pardonnez moi le langage, de vous foutre de ma gueule? Ceci sent l'argument du désespoir. Tel un criminel qui refuse d'aller en prison et qui préfère se donner la mort en emportant le plus de monde avec lui, vous reconnaissez que votre argumentaire ne tien pas la route et vous tentez alors de nous enquiquiner avec vos remarques intellectuellement insultantes dans l'unique but de nous ralentir et de nous énerver. Sans parler que pour que votre tendre aimé Alexandre VI ait une place aux négociations, il aurait fallut que nous terminassions préalablement ces négociations afin qu'il soit libéré et donc que nous pussions dès lors les entamer. J'imagine que vous saisissez l'erreur de logique temporelle et de causalité.

Enfin, merci de ne plus souiller cet endroit de vos paroles vainement assassines. Ici, voyez-vous, nous travaillons pour Devenir. Alors si vous voulez continuer à vociférer, allez donc ailleurs pour ne pas nous déranger.

Permettez-moi d'ignorer vos invectives et de me concentrer sur l'essentiel.

Inutile de relever que vous me taxez d'être un complotiste, un intégriste et qu'il est impossible de tenir une discussion constructive avec moi. Après tout, cela n'a pas grand chose à voir avec ma question, n'est-ce-pas ?

Donc, en admettant que vous ayez invité l'administration galactique en qualité d'institution ayant gouverné la capitale avant l'attaque de l'Ordre Humain :

1) Vous auriez tout simplement respecté le Droit et reconnu notre statut de faction belligérante ayant été agressée. Vous auriez pu rétrocéder la gouvernance de la capitale à l'administration, étant donné que vous étiez membre du gouvernement et que vous reconnaissiez notre légitimité à assurer la gestion des institutions de la capitale. Votre nation disposait d'ailleurs des droits d'accès comme tous les membres du gouvernement aux outils offerts par ces institutions que vous concentrez en ce moment-même entre vos seules mains.

2) Nous aurions pu ainsi, dès le départ, partir sur de bonnes bases car nous aurions été impliqués dans des négociations au sein desquelles notre expertise, notre avis et notre compétence auraient été utiles. Vous auriez respecté notre institution sans chercher à l'écarter des enjeux galactiques.

Je ne peux pas vous laisser dire que l'administration n'a pas pris une part active dans ce conflit. Nos flottes ont combattu jusqu'au bout, nous avons fourni des milliards de ressource à l'opposition via l'Empire Robotique d'Ythilium.

Et puis, commandant Pavlovitch, je ris de bon coeur quand vous me déclarez que les négociations sont terminées. Forcément, qu'elles sont terminées, puisque vous les avez menées discrètement, pour ne pas dire en cachette, dans votre coin. Pourquoi ne pas avoir réuni tout le monde devant cette assemblée, puisque cela concerne toute la galaxie ?

Je suis au regret d'apprendre que je vous fais perdre vos nerfs, commandant. J'espère que vous n'irez pas jusqu'à vouloir bannir quelqu'un. C'est que l'administration galactique ne sera pas là pour intervenir, cette fois-ci. Vous prétendez que je vous ralentis ? C'est évident. Je dirai même que je vous gêne. Et puis, allez, je vous donne raison sur ceci : mon argumentaire ne tient effectivement pas la route face à vous. J'ai naïvement pensé que vous seriez soit loyal, soit assez franc que pour assumer votre prise de pouvoir.

Mon tendre aimé Alexandre VI, comme vous dîtes, aurait mérité de votre part la même affection, ou du moins, le même respect. Histoire de ne pas vous permettre de me traiter d'imbécile, comme vous semblez en prendre l'habitude, soit par vos injures, soit par vos insinuations :

Vous auriez pu exiger avant toute chose qu'Alexandre VI soit libéré comme condition préalable aux négociations. Où voyez-vous une erreur de logique temporelle et de causalité ? Vous ne l'avez pas fait, et pour cause, cela vous arrangeait bien de le laisser à l'écart. Ah, commandant, si seulement vous admettiez cela. Vous auriez le mérite de la franchise.

Pour conclure, vous voilà réduit à déclarer que je souille cet endroit. Qui êtes-vous, Pavlovitch, pour me traîner ainsi dans la boue ? Je reconnais ne pas vous épargner, mais je n'ai jamais attaqué votre personne. Je critique votre attitude et je réfute vos contre-vérités, ce qui peut expliquer votre exaspération mais vous outrepassez vos prérogatives. Qui est ce " nous " derrière lequel vous vous cachez pour me signifier d'aller voir ailleurs si j'y suis ? Votre arrivisme, votre hypocrisie et votre mauvaise conscience ? Ou bien est-ce un " nous " majestatif, sans doute ?