[RP Privé]

L'Empire et ses ressortissants avaient la cote, et ce n'était pas pour déplaire à l'Impératrice. En fait, elle considérait essentiel de donner une image aussi positive que possible des siens aux peuples extérieurs, préférant tant que possible éviter la confrontation.

Ainsi, et quoi qu'aient put en penser ses fidèles Exarque, elle avait décidée d'accepter l'invitation cryptique qui lui avait été faite de se rendre en personne sur les Fontaines de Sang, nom au combien positif du monde servant de planète mère aux Suceuses de Sang.

Enfin. D'accepter l'invitation.

De l'accepter partiellement : A comprendre, Alyse avait fait le choix d'envoyer un représentant, jugeant sans doute qu'il n'était pas du ressort d'une chef d'état de partir en comité réduit sur un monde lointain au gouvernement encore méconnu pour une simple rencontre diplomatique. L'esprit-ruche comprendrai surement, même si ses mœurs ne contenaient pas de concept d'individualité.

L'agent que l'impératrice décida d'envoyer était Itavus Maucioca, un important administrateur connu pour son gout prononcé du macabre et qui avait jusque-là supervisé de loin certaines des expériences les plus inavouables des services Recherche et Développement de l'armée impériale. Il avait acceptée la mission sans broncher.

Après ça, l'expédition fut montée en vitesse, et le représentant arriva finalement sur la surface des Fontaines de Sang dans une petite navette qui avait quittée une flottille positionnée pour l'heure en orbite. Une fois au sol, le vaisseau s'ouvrit et l'homme en sortit accompagné d'une escouade lourdement armée de soldats en armure intégrale blanche. Itavus se contentait d'un générateur de bouclier portatif et d'un masque respiratoire, dès-fois que l'air contienne des saloperies. Du reste il portait une tenue qui n'avait pas grand chose du baroque jusque-là affiché par la cour impériale : Calot noir, long manteau sombre dont la manche gauche était ornée dans sa partie supérieur d'un triangle contenant un obscure logo impérial, le gars avait un tout petit côté fasciste. Ajoutons à cela le fait qu'il n'était pas très grand et en léger surpoids et on peut raisonnablement affirmer qu'il tranchait radicalement avec la finesse presque éthérée de l'Impératrice.

Cela était cependant sans importance. Ce qui l'était, c'était qu'Itavus patientait bras croisés, observant le paysage que la planète avait à lui offrir et attendant que les délégués des Suceuses de Sang ne viennent à sa rencontre.

"Pas d'arme ? Ah."

Le masque rendait la voix de l'administrateur proprement nasillarde. Levant son poing gauche, il claqua des doigts et les soldats battirent en retraite pour rejoindre la navette qui les avait amené.

"Nous irons donc à deux."

A deux ? A priori l'homme était seul. Soudainement, les morts comprirent : Quelque-chose venait d'émerger du col haut de l'individu. Une sorte de petite femme aux cheveux court et bleu portant une combinaison étanche sombre et dotée de sortes d'ailes de libellule.

En bref, d'une fée. Elle portait elle aussi un masque respiratoire et fixait avec attention un datapad. Après quelques secondes d'intensive lecture, la seelie se plaça sur l'épaule gauche d'Itavus Maucioca et releva les yeux de sa tablette pour fixer les suceuses de sang tandis que le représentant s'installait.

"Je m'appelle Itavus Maucioca, et cette remarquable jeune femme posée sur mon épaule est mon assistante personnelle, Erell. Erell ?"

-Salut."

-Merci Erell. Si nous sommes ici c'est pour représenter l'entité politique connue sous le nom d'Empire de Verre. Certains de ses Exarques, hauts-fonctionnaires anoblis si vous préférez, ont déjà eut des contacts houleux avec votre esprit-ruche. Notre but est d'apprendre à mieux vous connaitre ainsi que de vous aider à avoir une meilleurs image de notre faction et une meilleurs compréhension des êtres dotés de conscience unique."

Il se tut et croisa les bras.

"Dans l'état, nous sommes curieux d'entendre vos objectifs."

Elle l'écouta et poursuivi.

"Nous avons en effet des objectifs."

L'homme lança un bref regard sur son épaule, comme pour vérifier que son assistante prenait bien en note tout ce qui se faisait, mais c'était foncièrement inutile : Le PDA qu'elle portait se remplissait d'écriture illisibles de par leur taille ai rythme des pensées de la fée. Celle-ci rendit un regard presque mort à son chef, qui se détourna aussitôt en faisant la moue.

"L'Empire veut se développer, défendre son idéal et, plus que tout, ses citoyens. Dans l'état, nous jugeons que le moyen optimal de défendre notre peuple de toute agression extérieure sans avoir à éliminer toute les potentielles sources d'agression consisté à rassembler sous l'égide d'un même ensemble de règle et de lois les différents peuples, et de coopérer ouvertement avec eux. En d'autres termes, nous estimons essentiel d'organiser la vie galactique.

Et même si nous ne l'avons encore jamais exposé clairement et ouvertement, j'ai tendance à estimer que son impériale Majestés Alyse Niflheim II est la plus en mesure de le faire de part son tempérament calme, réfléchit et fédérateur."

Itavus eut un soudain éclat de rire, comme s'il se moquait de lui-même, qui ne manqua pas de faire réagir Erell. Elle s'envola un peu pour éviter ce qui, à son échelle, passait pour un tremblement de terre et se gratta l'arrière du crâne, l'air un peu gêné.

"En tant qu'impériaux fidèles c'est notre pensé, cependant nous savons bien qu'elle ne peut pas être partagée par tout le monde. Dites-moi, mesdames... Madame ? Dois-on vous appeler au pluriel ? Au singulier ? Hm, enfin, qui verriez-vous, pour l'heure, rassembler les peuples galactiques sous une même constitution. Quelle personnalité, quelle alliance. Soyez franches.

Elles se mirent à l'écouter attentivement quand il se mit à parler de la politique galactique et des intentions de la majesté.

La fée hocha doucement la tête, comme pour exprimer qu'elle appréciait ce qu'elle venait d'entendre. Pour sa part, Itavus rebondit sur ce qu'avait dit l'entité avec un petit ton joyeux.

"Bien, merveilleux : Vous avez tout à fait raison de ne pas vous prononcer. Il est trop tôt, largement trop tôt. C'était clairement la meilleurs réponse que nous pouvions attendre de la part d'un dirigeant ou, dans votre cas, d'une civilisation personnifiée.

Peut-être est-ce lié à votre apparence et à la peur naturelle que les vivants ont de la mort, mais beaucoup vous craignent et vous considèrent comme un potentiel danger ou du moins comme une source de désagrément majeur. Ce n'est pas l'avis de l'impératrice."

Il se gratta le front et continua.

"Pour être tout dire, nous n’apprécions pas exactement certains des commandants qui semblent vous soutenir, ou du moins ne pas vous rejeter ouvertement, mais nous aimerions entretenir une relation neutre avec vous. Comprenez-moi bien : Je ne parle pas ici au nom de tout les Exarques impériaux, mais seulement du Centre-Empire, directement contrôlée par sa Majesté Alice.

En soit un simple X-com aurait suffit, mais ma suzeraine jugeait plus adapté d'envoyer quelqu'un prononcer ces mots en personnes. Prenez ça comme une marque de respect."

"Parfait."

L'homme se releva et la fée qu'il transportait prit son envole, se positionnement en vol stationnaire sur la gauche du visage du représentant.

"Je n'ai rien à ajouter en l'état. Mis à part si vous avez quelque-chose à nous dire avant notre départ, je crois qu'il va être temps pour nous de vous laisser à vos affaires."