[RP Privé avec Alyse Nifheim]

C'était sa première visite au Foyer impériale. Emilia observait chaque recoin de la ville incarnant le point culminant de la culture de l'Empire du Verre. Bientôt, le conseil des Exarques, les principaux dirigeants de l'Empire prendrait place au sein de cette planète. Et de part son statut, elle devait se préparer à rejoindre le conseil en tant que nouvelle Exarque. Son regard généralement assuré et dur avait changé, laissant place au stress et à la recherche de l'application d'un quelconque protocole. Heureusement pour elle, elle conservait son épée, sans aucun doute sa plus fidèle alliée. Lautrec était un ami sur qui on pouvait compter, mais ce dernier ne pourrait pas la couvrir en permanence, et puis la nouvelle exarque devait vite apprendre à voler de ses propres ailes. Révolue est l'époque où elle gérait un groupe de criminels dans le crime organisé. Mais malgré tout, sa plus fidèle amie demeurait sa lame. Un vieux dicton dit "Une arme ne trahit jamais son maître, alors autant en prendre soin.". Elle gardait toujours une main sur sa lame "Ballestra".

Elle rejoignit l'Hémicycle. Une sorte de grand bâtiment dont le toit, en forme de dôme laissait passer la lumière illuminant la salle de réunion des Exarques. On aurait dit quelque chose de similaire une salle du trône. Deux imposantes statues veillant sur le trône, l'une représentant Alice, l'autre Alyse en armure d'apparat, chacune tenant à deux mains leurs lames fabriquée sur mesure pour chaque Impératrice. L'Impératrice était là d'ailleurs, assise sur la salle du Trône, elle discutait avec Lautrec, un Hologramme d'un homme en train de fumer un cigare, Andrew, Mac Wotek et une femme plante en armure plutôt exotique.

Il y avait comme une réunion. Pas de conseil de guerre visiblement étant donnée l'absence de table. Plus une réunion orale entre les différents Exarques. Elle croisa le regard d'un nouveau venu au sein de l'assemblée. C'était un homme lézard à l'apparence intimidante. Sorlack, connu pour sa grande sagesse au sein de la cour D'Alyse. Elimia sentit son stress la ronger et resserra l'emprise de sa main sur la poigne de son épée, c'était là un moyen de se sentir en sécurité. De faire le vide dans son esprit. Elle voulut prendre l'air, elle emprunta une série de couloir pour accéder à une terrasse. Là, une jeune femme jouait au "Jeu des Rois". Un jeu organisé sur un damier avec des figurines arborant diverses apparences simulant une bataille entre deux rois ou empereur. Cette jeune femme qui jouait n'était autre que Scylla, l'un des Amiraux les plus prestigieux de l'Empire du Verre.

- Impératrice en B-7. déclara t-elle en bougeant une figurine à l'effigie d'Alyse. La vie de l'Empereur est menacé.

-Raaah... Empereur en A-5 déclara le joueur adverse, un officier dont la partie tournait en sa défaveur.

- Chevalier de l'Ordre en A-3... L'Empereur est mort, vive l'Empereur. Cette phrase caractérisait la fin de la partie, lorsque l'un des joueurs avait réussi à vaincre la pièce symbolisant l'Empereur.

Scylla marqua une pause, serra la main de son adversaire. L'homme se leva, la salua avec un salut militaire et quitta la terrasse. Emilia salua l'Amiral avec respect.

Le Maréchal avait entamé de ranger les pièces une par une. En théorie, certains jeux étaient équipés de machinerie permettant de le faire automatiquement, sans parler des versions holographiques du fameux jeu de plateau. Cependant, Scylla faisait parti de ces gens un peu nostalgiques de ce temps qu'ils n'avaient pourtant jamais connus où, contrairement à maintenant, une action prenait du temps et demandait en règle général plus qu'un simple effort de volonté et deux pression de bouton.

Ainsi-donc, lorsqu'Emilia lui parla, Scylla, qui était occupée à fixer d'un air amusé la figurine de l'Impératrice, celles de ce jeu étaient en effet étrangement proche dans leurs détails de l'actuelle suzeraine de l'empire et ce même s'il était très inusuel de représenter cette dernière dans des objets quotidien, releva les yeux et la fixa. Comme elle ne reconnu pas instantanément la chevalière, son assistant intégré lui indiqua son nom, son origine et de son rôle au sein de l'Empire.

Scylla se redressa et claqua ses talons l'un contre l'autre.

En effet, elle était Maréchal de l'Empire, et s'occupait principalement de la gestion des officiers de l'armée de terre impériale. Le temps où elle gérait les opérations depuis le terrain était révolu depuis plus d'une quinzaine d'année. Elle n'avait cependant jamais perdue l'habitude des entrainements, et beaucoup des soldats et d'officier de terrain pouvaient témoigner avoir vu au moins une fois la favorite de l'Impératrice quitter son impeccable costume blanc pour une panoplie treillis militaire-débardeur noir, le temps d'une longue série d’exercice physique. Dans l'état, Scylla faisait aussi très attention à son apparence, en conséquence de quoi elle faisait en sorte d'entretenir une musculature fine. Pas question de ressembler à une soldate. Elle était une maréchal, ni plus ni moins.

Sans quoi elle ne se serait de toute façon pas trouvée là où elle était, à parler avec Emilia : Les deux femmes se situaient sur une sorte de terrasse faisant face à un impressionnant jardin parcouru de cours d'eaux et majoritairement composé d'arbres aux aspects sauvages. Quelques drones jardinier rodaient à l'ombre des plantes, coupant occasionnellement une tige ou arrosant discrètement un parterre de produits divers.

Aux extrémités du jardin, on devinait les murs gothiques et flamboyants du palais. Le tout respirait le calme et la sérénité d'une civilisation ayant atteint son age d'or.

Quelle étrange illusion.

Scylla eut un sourire amer. Fixant un drone occupé à planter un arbuste loin derrière Emilia, elle continua à lui parler.

La main du haut chevalier tentait de voir ce que fixait ainsi Scylla. Cette dernière devait surement regarder l'horizon, rien de plus. Les jardins de la cour impériale forçaient le respect. La cour de l'élégance était une véritable apologie de l'élégance. Emilia avait toujours cette tension qui la rongeait, ce climat politique ne lui plaisait guère. Elle regarda un instant l'Amiral de la flotte. Un fin sourire se dessina sur son visage à la vue du sabre de l'amiral.

Elle avança, de sorte à se retrouver dans le champs de vision de l'Amiral.

Elle fit quelques étirement. S'agiter lui permettait de canaliser son stress dans ses mouvements. Quoi de mieux qu'un duel pour oublier quelque chose? La fièvre du combat transcende l'esprit. On ne fait plus qu'un avec sa lame. C'est cet état que cherchait Emilia.

La militaire cligna des yeux et haussa un sourcil. Elle n'était pas chevalier et considérait de fait ses chances de victoires face à une femme formée en priorité au combat à l'arme blanche assez faibles. Cependant ce serait un défit intéressant.

Et puis plus généralement, Scylla sentait distinctement les regards curieux de quelques officiers venir se poser sur le duo qu'elle formait avec Emilia. Ils attendaient du spectacle.

Et bien soit.

Elle dégaina, recula d'un pas et fit quelques passe d'arme dans le vide. Quand elle se jugea échauffée, et eut assez jaugée l'équilibre de son propre sabre pour le juger parfait, c'était une arme d'apparat à l'origine, elle ne l'avais jamais utilisée au combat ou en duel, l'officière se retourna vers celle qui serait son adversaire.

En parallèle, deux serviteurs firent irruption sur la terrasse, récupérant la table où se trouvait le plateau de jeu des Rois, les deux chaises qui l'entouraient ainsi que quelques objets fragiles disposés ici et là.

Sourire glacial, Scylla accepta la sorte d’élastique qu'un serviteur lui tendait et attacha ses cheveux. Le serviteur approcha alors de la chevalier, lui en proposant un à elle aussi.

Emilia dégaina lentement son sabre, la lame de l'arme émettant un petit bruit métallique en sortant de son fourreau. Elle inclina respectueusement la tête en direction de Scylla en guise de salut de duel. Elle prit une position de combat, ses deux mains tenant sa lame. Elle lança un regard au serviteur pour lui exprimer qu'elle n'avait besoin de rien.

Elle prit une grande inspiration. Leva son arme puis marqua le début du combat en commençant par un premier coup de taille. Facilement anticipable. Un sourire était visible sur son visage.

Scylla avait parée le coup sans grande difficulté. Les lames continuèrent de s'entre-choquer avec une rapidité allant croissante et une précision toujours égale. Cependant, ce premier assaut fut plutôt bref. Les deux combattantes avaient échangées de positions. Désormais Scylla faisait dos aux jardins et Emilia au Palais. Une petite foule de servants et d'officiers finissait de se former, conservant une distance respectueuse des deux femmes. La question qui revenait le plus souvent, murmurée à la hâte, concernait la raison du duel. Pour beaucoup il était impensable que deux éminentes figures se donnent simplement en spectacle. L’imagination fertiles des quelques fées de l'assemblée donna bientôt naissance à des histoires proprement baroques qui alimenteraient bientôt la presse à sensation.

Mais revenons-en à nos guerrières. Scylla, qui avait reprit une position de garde, n'avait pas pratiquée le duel depuis des lustres, mais se souvenait de ceux effectués lorsqu'elle était encore en train de faire ses écoles, avant qu'elle ne devienne tour à tour capitaine, commandant, général puis Maréchal. Il existait plusieurs types de duellistes. Certains favorisaient l'attaque, d'autre la riposte, certains aimaient l'observation.

Elle, pour sa part, n'avait jamais été une grande duelliste, mais de mémoire, elle...

... Fronça les sourcils, se rendant compte qu'elle avait oubliée un détail d'envergure : Ses améliorations. Chaque verre jouissait d'amélioration en tout genre, mais les militaires de Verre étaient particulièrement augmentés. Scylla ne faisait exception à cette règle

Par souci de fairplay, elle désactiva le petit ensemble de servomoteurs discrets et d'implants l'aidant à choisir ses positions, ses coups et à réduire son temps de réaction.

Elle attaque à son tour. Débarrassée de la perfection mécanique des augmentations, son style de duel devenait plus personnel : Il y avait quelque-chose de profondément noble, théâtrale, peut-être même un peu baroque dans les gestes de Scylla. Un équilibre parfait, un rythme délicieusement irrégulier... Et puis son visage, dont l'expression oscillait toujours entre l'ennui, le cynisme et le mépris, s'animait d'une rage froide, d'une pure agressivité qui semblait comme cadenassée par une forte dose de civilisation, de contrôle; Elle se battait en duel avec une espèce de rage froide. On aurait put la comparer à un blizzard, glaçant, mordant, douloureux et d'une blancheur sans pareille.

-100 leems sur la galathéenne! Vociféra-t-il, un billet à la main.

Les deux duellistes révélaient peu à peu leur personnalité aux cours de leurs échanges. Scylla était froide, calculatrice, calme. Chacun de ses pas n'était pas le fruit du hasard. Son regard entrainé préférant jauger le style de combat d'Emilia pour ensuite en déterminer une faille exploitable.

Emilia, elle incarnait au combat l'exacte opposée de Scylla. là où Scylla était telle un blizzard. L'énergie que dégageait Emilia se rapprochait plus d'une fournaise. Des coups rapides, une certaine passion pour le combat pouvait se dégager de ses mouvements. Duelliste orienté vers l'attaque, Emilia testait la défense de Scylla avec de multiple assauts, mais la future Exarque ne cherchait pas une faille précise, juste la fatigue. Avec la fatigue, on en vient à faire des erreurs, et on est plus vulnérable.

Les échanges continuèrent avec une intensité sans cesse renouvelée, augmentant sans cesse en terme de vitesse et de force.

Elle se rapprocha soudainement, contournant la posture de Scylla pour lui infliger un coup de genoux à la poitrine. Sans attendre, elle enchaina avec un coup d'épée qui infligea une légère éraflure à Scylla, le coup aurait cependant été bien plus dangereux si Scylla n'avait pas réussi à surmonter la douleur du coup précédent pour dévier la lame de son adversaire.

Emilia esquissa un sourire.

Emilia était une ex pirate Galactique. Entre marauds et mécréants, aucune règles n'est applicable. La survie justifie les moyens.

La militaire fit peu de cas de la douleur. Elle inspira une profonde goulée d'oxygène, emplissant ses poumons de l'air frais de la terrasse tout en reprenant une position de garde. D'un geste presque inconscient, Scylla porta sa main libre au niveau de son épaule droite, où le sabre l'avait frappée, caressa la coupure peu profonde du bout de son index et positionna sa main face à ses yeux. Le sang rouge vif qui perlait désormais sur son doigt tranchait drastiquement avec la pâleur sans pareille de sa peau et le blanc pur de son costume.

Scylla parlait pour elle-même, sa voix était teintée d'un mélange de mépris et de lassitude. En moins d'une seconde, son regard était passé de son index à son adversaire. Elle fit quelques pas sur le côté.

La remarque désignait clairement John Mac Wotek, mais il était difficile de dire si le Maréchal avait pensé ses mots comme une insulte à son encontre. Elle semblait ne pas prêter la moindre attention au petit public qui l'entourait. Soudainement, avant qu'Emilia puisse répondre, Scylla chargea. Les coups semblaient moins précis, mais plus rapide et nombreux. L'échange fut long. Parfois, Emilia reculait, parfois c'était à Scylla de battre en retraite. Soudainement, l'officière brisa l'équilibre des forces en déviant la lame ennemie et enchaina par un coup violent. Les épaules des deux duelliste se froissèrent de près lors d'un court instant de silence et de calme. L'attaque de la verre, qui visait l'épaule, trancha quelques mèches de l’abondante chevelure d'Emilia. Scylla continua d'avancer sur quelques mètres, se retourna et, sans cacher une certaine forme de fierté un peu morgue, vint placer sa propre lame à la verticale, en face d'elle.

Elle haussa imperceptiblement les épaules. Autour de sa blessure, le sang commençait doucement à imbiber sa manche.

Emilia passa la main dans ses cheveux, esquissant une grimace en sentant qu'elle avait perdu une partie de ses cheveux. Emilia portait une queue de cheval, le coup précis de Scylla avait sectionné une bonne partie de ses cheveux sur le côté droit de sa tête. Nouvelle grimace d'inconfort de sa part en repassant la main dans ses cheveux. Elle passa sa lame derrière sa tête, agrippa de son autre main ses cheveux et les coupa d'un mouvement pour leur donner une certaine régularité.

A la question de Scylla. Emilia posa son épée sur son épaule droite.

Elle lâcha un soupir. Son regard brillait d'une lueur de défi.

Elle exécuta un mouvement gracieux avec son sabre, l'envoyant tournoyer en l'air, Emilia adopta une posture différente, comme un serpent dansant sur le sol. Elle rattrapa l'arme en la tenant à l'envers. Lame pointée vers l'arrière.