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Cdte. Lakshmi
Respect diplomatique : 131 03/08/1017 ETU 23:58 |
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Score : 19
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Depuis de longues minutes, si ce n'est plus d'une heure, Lakshmi proférait jurons, pestait, hurlait et débattait de vive voix avec l'hologramme de Sanjit. Il s'efforçait de la calmer et de la rassurer mais ses tentatives ne faisaient que renforcer la conviction de la jeune commandante. Dans ses yeux, fureur, rage et désespoir se disputaient la place d'honneur. Elle essayait de comprendre, mais rien ne pouvait justifier de tels actes à ses yeux. Excédée, elle courba l'échine devant son mentor et s'excusa pour le discours qu'elle allait délivrer. « Attends! Ne te lance pas dans un tel réquisitoire. Tu vas juste passer pour une imbécile. Ils ne te connaissent même pas ! » « Sanjit, je n'en ai strictement rien à faire. Il arrive un moment où se taire, c'est se rendre coupable et faire leur jeu. C'est aussi, plus que tout, renoncer à mes principes les plus fondamentaux. » « Oui, mais... » « Fous moi la paix ! » Sans un état d'âme, elle mit un terme à la communication. Finalement, le trône avait été remporté par la rage, celle qui serrait ses dents sur son cœur et qui lui prenait la main pour assommer les chagrins. Elle peinait à s'asseoir, à tenir en place. Quand bien même tentait-elle de prendre une grande inspiration pour se calmer, la colère reprenait immédiatement le dessus et de plus belle. D'un mouvement ample des bras, elle renversa ce qui se trouvait devant elle, à savoir chaises, tables, bureau et documents divers. Plus rien n'avait d'importance, tous ces objets n'étaient que combustible à la haine qu'elle éprouvait en cet instant, car nul autre mot ne pouvait définir l'aversion qui la cahotait. Ce qui la consumait, plus que les braises ardentes des pertes qu'elle venait de subir, était la réminiscence des récents évènements qui l'avaient amené à prendre le contrôle d'une civilisation. Ces souvenirs-là étaient encore gravés au fer rouge dans son âme et prenaient une dimension somatique. Son corps tout entier souffrait, son esprit était éclaté comme un bateau échoué par la houle. Un seul pansement pouvait venir apaiser ce maelström qui l'endêvaient. Celui de la parole. Prendre les mots contre ceux qui prenaient les armes. Sans attendre un seul instant, elle fit établir le lien entre le Ganesh et Keiko. Instantanément, elle se mit à déverser son venin à l'Assemblée. « Alyse Niflheim, lorsque vous appuyez sur la gâchette, ce geste pour vous anodin et qui ne vous coûte qu'une maigre seconde, ce sont des millions de personnes qui voient leurs vies s'éteindre aussi rapidement que votre prise de décision. Ce sont des hommes, des femmes, fils et filles, enfants, réfugiés, clandestins, engagés, militants, militaires, pères, mères, compagnons, amis, rivaux, nourrissons et milles autres vies que vous arrachez crapuleusement. Alyse Niflheim, lorsque vous choisissez la solution de facilité, celle de la rapidité, ce n'est pas votre peuple qui souffre mais tous ceux qui ne sont pas vous. Ce ne sont pas vos pilotes qui sont brûlés vifs, ni l'équipage qu'ils transportaient, encore moins les enfants de vos patries qui deviennent orphelins en l'espace d'une tierce. Ce sont toutes ces autres gens que vous n'avez pas pris le temps de considérer au nom de votre narcissisme. Alyse Niflheim, lorsque vous faites usage de l'arme hyperatomique, c'est votre paresse qui transpire. C'est votre incapacité à mener une guerre correctement qui ruissèle, car il est tellement plus facile de ne pas se poser de questions, de ne pas prendre le temps de cibler ses adversaires mais simplement d'annihiler quiconque aurait eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais instant. Alyse Niflheim, lorsque vous venez cracher à l'Assemblée que vous n'avez que respect et que vous n'aspirez qu'à la paix, c'est sur des millions d'êtres vivants que vous chiez facétieusement. Ce sont les dépouilles des innocents morts pour votre cause bestiasse et vos prétextes insolents que vous insultez. C'est la mémoire des morts, de leurs familles et de leurs proches que vous humiliez. » Lakshmi marqua une courte pause. Elle avait attisé son feu, qui avait irradié de mille lueurs avant de se consumer. Il ne lui restait en elle qu'une maigre force, une dernière volonté d'achever l'admonestation qu'elle voulait à présent clôturer. Elle mis au feu les dernières gouttes d'essences, à présent taries. « Alyse Niflheim, dédaignant les conséquences que peuvent avoir le fait d'égratigner votre égo d'ordure interstellaire, je déclare publiquement que vous n'êtes qu'une bagasse abyssale et ne valez guère mieux que le coulis blanchâtre d'une raclure de fond de capote. Vous êtes la flétrissure de cette galaxie et votre mère aurait dû se résoudre à terminer votre vie en vous pendant à un cintre en cuivre lorsque vous n'étiez qu'une graine de lie au fond de son utérus. » Au revoir... marmonna-t-elle après avoir coupé les communications aussi promptement qu'elle les avait initiées. Exténuée, elle décida que retrouver son lit serait, à cette heure, la décision la plus pertinente qu'elle pourrait entreprendre. Peut-être un verre de rhum avant... « Tu as bien agi. Je suis fier de toi » se contenta-t-il de dire, avant de la laisser à ses contemplations.
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Cdt. Shaide
Respect diplomatique : 483 03/08/1017 ETU 23:56 |
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Score : 11
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... Ah. Quand même. ... C'est très... "irrespectueux".
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Cdt. Rinzler
Respect diplomatique : 430 03/08/1017 ETU 23:57 |
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Score : 13
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Sebastian resta bouche bée. Épousez moi.
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Cdt. Hans Stuckart
Respect diplomatique : 896 04/08/1017 ETU 00:03 |
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Score : 12
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Hans Stuckart, assis à son bureau sur Alexandra Alètheia sourit en vidant le fond de son verre de Scotch Pandorien (dégueulasse d'ailleurs...) - Hmmm... Querelle de chattes en perspective...
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Cdte. Abby
Respect diplomatique : 129 04/08/1017 ETU 00:03 |
Score : 11
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Abby jeta un coup d'oeil au Galactopédia. "Tiens ! Bagasse ! Je connaissais pas ce mot"
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Cdte. Mina Shadow
Respect diplomatique : 151 04/08/1017 ETU 00:06 |
Score : 10
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Mina somnolait en écoutant vaguement l'assemblée... Mais quelle violence dans cette assemblée de paix !!!
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Coa. Alètheia
Respect diplomatique : 103 04/08/1017 ETU 00:13 |
Score : -3
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... Du coup, ''ça rage connor?''
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Cdte. Alyse Niflheim II
Respect diplomatique : 645 04/08/1017 ETU 01:40 |
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Score : 17
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"Probablement, oui." La vois était distordue, comme si la communication était exceptionnellement mauvaise. Rapidement, l’émetteur holographique impériale grésilla, et une projection vacillante de l'Impératrice apparue. Elle était assise contre un rocher, à proximité d'une source de lumière réduite, et portait ce qui ressemblait à une armure de sortie spatiale. Son visage était couvert de coupures récentes. La monarque ferma les yeux et poussa un soupire las. "A vrai dire, il aurait été tentant de répondre que nul réquisitoire ne fut proclamé lorsque nos adversaires utilisèrent les mêmes armes. Il aurait aussi été tentant de hausser un sourcil et de faire mention des innombrables civiles impériaux morts des mains d'autres puissances galactiques -sujets ayant déjà été traités et ayant amenés à des non-lieux ou la colère des nôtres ne rencontra au final que la suffisance des partis responsables." L'Impératrice rouvrit les yeux. Son visage exprimait de l'ennui. "Cette galaxie est un bourbier ou les paroles des uns et des autres ne sont pas jugées impartialement selon la vérité qu'elles contiennent mais selon les relations diplomatiques entretenus par les locuteurs et les auditeurs. C'est la fatalité de la vie diplomatique et politique, je suis prête à l'accepter. Tout pays navigue dans un océan de boue, de mensonges et de calomnies. Je reconnais que mes amiraux ont utilisés des armes hyper-atomiques, comme nos ennemis avant-nous, et continueront à le faire jusqu'à la fin du conflit. Tout simplement parce que s'ils ne le font pas, des vies impériales prendront fin. Mon seul rôle, en tant que dirigeante de l'Empire de Verre, est de protéger ses citoyens et son idéal de toute agression extérieure. Je n'ai pas pris d'engagement envers vos populations et ne peut exprimer de regret réellement sincère en entendant votre diatribe : Des gens sont morts, des innocents, sans doute. Soit. Je m'étais préparée à ça et je comprend votre colère : Un sentiment similaire m’habiterait si j'étais à votre place. A vrai dire, un sentiment similaire m'a déjà habité lorsque des milliers de vaisseaux civiles impériaux furent brisés, prit entre les feux de factions en guerre, et que nul n'a accepté de reconnaitre le désastre pour ce qu'il me semblait être alors. De même, une colère plus puissante encore m'agrippa lorsque quelques-uns de nos vaisseaux marchands furent détruis sans préavis par des factions que nous considérions alors comme amies. De ces événements j'ai appris une leçon importante : L'altruisme ne mène à rien si l'on est le seul à le pratiquer. En d'autres termes, j'ai été naïve. Cependant je dois me révéler surprise. Lorsque les Céphéens bombardaient les routes commerciales à l'arme atomique, nul n'a élevé la voix contre eux. Sans coute car nombreux sont leurs alliés, ou ceux la soutenant et l'accueillant chez eux, voyant probablement en elle un moyen bien pratique d'occuper et peut-être de détruire des rivales politiques." Elle lança un bref regard sans émotion en direction de la loge du Roi shaide et reprit. "Seulement j'ai été naïve, une fois encore. J'imaginai que l'apathie de cette galaxie nous éviterait les effusions futiles de sentiments après ces bombardement. Simple mesure de réciprocité. Nous appliquons à nos alliés et à nos ennemis et traitements similaires à ceux qui nous sont imposés. Ah, j'ai tout simplement sous-estimé le besoin commun de trouver un bouc émissaire à rouler dans la boue. Et évidemment, notre statue de Fédération militaire et notre condition d'Empire font de nous des adversaires communs tout trouvés, n'est-ce pas ?" L'impératrice haussa les épaules et eut un petit rire sinistre, bien trop paisible. "Peut-être suis-je une "bagasse abyssale", selon vos propres mots. Ces insultes ne me touchent que superficiellement en ça qu'elles sont mérités. J'ai factuellement causée la mort de certains de vos citoyens en acceptant de commettre des actes terribles sauvant certains de ceux que j'ai jurée de protéger. Vous voyez ? J'accepte votre colère et vos insultes car elles sont basées sur des prétextes juste et entendables. Mais la guerre fait rage et nous ne comptons plus nos morts depuis longtemps. Dans cette lutte pour la survie de nos croyances et de notre culture, tout les moyens sont bons. Les dégâts collatéraux sont malheureusement inévitables. Et si les morts sont pleurés, ce serait bien une première dans cette galaxie, j'aurai dû mal à sincèrement croire qu'il s’agirait d'autre-chose que d'une manœuvre politique visant à s'attaquer à l'Empire de Verre." Il y eut un grondement terrible et l'Impératrice lança un regard soudain sur sa gauche. Subitement, elle ramassa ce qui ressemblait à une lance thermique et se leva pour se placer en position de combat. Des voix étouffées s'exclamèrent hors du cadre de la projection. "Je suis actuellement en pèlerinage loin de tout mensonge et de toute politique. Dans un lieu où seule la vérité pure de la survie m'entoure, mais je tenais à passer en personne, pour que les choses soient claires : La flotte impériale a du sang civil sur les mains. Je n'ai aucun regret, je sacrifierais cent étrangers pour sauver un verre, car je juge que c'est mon devoir de monarque. Tss. Je parle dans le vide, devant une assemblée fantôme et hostile, mais j'ai bon espoir que vous visualisiez les archives et tombiez sur mes mots. Après tout, vos insultes avaient sans doute pour but de me faire intervenir publiquement, n'est-ce pas ? Ou alors aviez-vous pour seul objectif de trainer mon nom dans la fange ? Si tel est le cas, vous n'êtes pas la première. Ces petits exercices de styles ne me touchent plus, sinon très superficiellement, comme vous vous en doutez probablement. Enfin. Vous semblez être une femme sincère, une femme de valeur." Alyse eut soudainement un sourire. Un sourire franc, éclatant même. C'était rare sur son visage. "Si mes impressions sont fondées, alors je suis heureuse que vous soyez là, présente en Clairvoyance, et que via ces insultes, vous ayez démontrée à tous votre courage et votre franchise. Clairvoyance a besoin d'individus corrects." Elle hocha la tête et son casque s'activa, couvrant les parties exposées de son visage alors qu'un nouveau grondement, similaire au précédent, tonnait à proximité. La communication coupa subitement.
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Cdte. Lakshmi
Respect diplomatique : 131 04/08/1017 ETU 12:25 |
Score : 7
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« Maman, que devrais-je faire? » Assise par terre dans le noir, sa question ne trouvait d'interlocuteur que dans le vide devant elle et la réponse qu'elle aurait espéré n'était que le mutisme du vent, qui lui aussi s'était tu. Lakshmi mourrait d'envie de contacter Sanjit mais elle savait pertinemment ce qu'il lui conseillerait, de ne pas risquer de s'embourber dans un conflit qui n'était pas le sien. Pourtant il était le sien ! À quel moment cet homme qui avait été en première ligne des grandes guerres d'antan, celui qui avait la pleine confiance de la mère qu'elle n'avait jamais connue en toutes affaires militaires, s'était-il tant émoussé? À quel instant, cet homme qui avait été le premier à s'engager dans les conflits, avait-il choisi de s'éloigner? Peut-être lorsqu'il avait connu les temps de paix, lorsqu'il avait vieilli et perdu la flamme de sa jeunesse, qu'il craignait désormais pour son patrimoine plus que ses opinions. Cet homme n'était plus le même qu'il avait été, ses conseils n'avaient plus aucune valeur. Adressé cette fois-ci à l'univers, elle murmura un message à son mentor. « Au revoir Sanjit. Je vais faire sans toi à présent, il est temps que je suive mon propre chemin. » - Ambiance musicale recommandée - Sa volonté était exaltée. Non ! Sa décision de ne pas laisser les paroles de Niflheim l'atteindre était prise, sa volonté serait de fer et tant que la vie brûlerait en elle, jamais elle ne tolérerait pareil discours. Lakshmi ralluma les lumières de sa chambre et prit position devant sa baie vitrée. Dehors, la vie ne s'était pas arrêtée, les voitures sillonnaient le ciel et les lumières aux autres fenêtres lui rappelaient qu'elle n'était pas seule. Jamais elle n'était seule, c'est pour eux qu'elle s'engagerait, c'est à tous ces gens, ces inconnus, qu'elle dédierait son existence. D'un geste ferme, elle enclencha son Com-X. La sonnerie retentit longtemps avant que l'interlocuteurs ne réponde. Il s'agissait d'un homme d'une trentaine d'années, encore peu marqué par les rides et la vieillesse, pourtant la fatigue transperçait sur son visage. « Il est presque trois heures du matin. Que me veux-tu? » « Aslam, rallume les forges. Immédiatement. Ce soir aucun de nous ne dormira. » « Putain. » Inutile d'avoir fait quinze ans d'étude et de posséder trois doctorats pour comprendre que l'homme n'était pas ravi. À son visage, sa nuit devait à peine de commencer et il avait espéré qu'elle dure le plus longtemps possible. D'un signe de tête il acquiesça et lui donna rendez-vous dans une heure et demi. Allumer une forge ne se faisait pas sur un coup de tête et certainement pas solitairement, il allait devoir réveiller tous ses employés, affronter leur ire, patienter jusqu'à ce qu'ils se rendent sur place et attendre que l'acier fonde avant de pouvoir recevoir Lakshmi. « Et tu veux qu'on fasse quoi au juste avec les forges? » « Je veux que tu me fasses une couronne. » « Tu te fous de ma gueule, c'est ça? Non, parce que tu me réveilles à 3h, tu me fais passer une heure en communication avec quarante-trois employés énervés, ensommeillés et fatigués et un tellement saoul qu'il croyait que c'était le fantôme du pirate Calico Blackman qui lui parlait du fond des abîmes. Tu te rends compte, j'ai passé vingt minutes à lui faire comprendre que j'avais besoin de lui immédiatement et que non, je n'étais pas un capitaine pirate revenu des morts pour lui arracher les testicules mais bien son employeur qui allait vraiment le faire s'il ne se grouillait pas de décuver, tout ça pour que tu me dises quoi? Que tu veux une couronne? Une putain de couronne, à 5h du matin? Vraiment? Non mais genre sérieusement, tu en as d'autres des idées de merde dans le style? Parce que tant qu'on y est, dis moi toutes tes envies à la con pendant que je suis encore réveillé histoire que je crois pas rêver d'entendre de pareilles conneries à des putains d'heures où les gens ont juste envie de dormir. MAIS QU'EST-CE QUI TE PRENDS BORDEL DE MERDE? Il y a six-cent-vingt-quatre-mille-trois-cent-soixante-quatorze autres forgerons sur cette planète dont huit-mille-neuf-cent-dix-sept qui sont ouverts 24h/24 et c'est moi que tu viens réveiller? VRAIMENT? VRAIMENT DE PUTAIN DE VRAIMENT? » « C'est bon, tu as fini? » déclara-t-elle le plus simplement du monde. Il poussa un long soupir, il avait compris que rien ne servait de lutter. « Bon, ok. Tu veux quoi comme couronne? Je te le fais sur mesure, y'a pas de soucis, mais là je te jure que tu vas casquer niveau leems parce que en vrai, je te fais aucun cadeau. Je t'aime bien mais... » « Ferme-la. Arrête de te plaindre et sors tes outils, ok? » « Bon, tu veux quoi? » Elle posa un masque en acier sur son plan de travail. Elle lui expliqua qu'elle désirait transformer cet objet en couronne sans qu'il ne perde de son timbre. « Tu sais que ce n'est pas juste un vulgaire objet quand même? Il y a un système neuronal implanté à l'intérieur, ça va être compliqué de faire ce que tu souhaites... » « Je sais. C'est pourquoi sur six-cent-vingt-quatre-mille-trois-cent-soixante-quatorze autres forgerons sur cette planète dont huit-mille-neuf-cent-dix-sept qui sont ouverts 24h/24, c'est toi que je viens réveiller. Tu as mes plans, maintenant démerde toi et appelle moi quand tu as fini. J'ai une autre mission pour toi, je te l'expliquerai une fois que tu auras fini ma couronne, c'est le plus important. » « Oui Chef ! Va forte. » « Va forte. » L'assemblée était éteinte, depuis deux heures un peuple mineur faisait sa séance de doléance car son unique VME s'était fait pirater par une escouade de brigands qu'ils n'avaient pu identifier. Ils désiraient obtenir une compensation du gouvernement car selon eux, s'ils s'étaient fait pirater c'est parce qu'ils ne sécurisaient pas suffisamment les routes de transport. L'hologramme de Lakshmi se matérialisa au milieu de leurs rangs, ce qu'ils considérèrent comme un affront des plus exécrables. D'un geste de la main, elle chassa leurs réclamations et s'engagea à rembourser leurs pertes en quintuple s'ils venaient à se taire et la laisser parler. Aux antipodes de son apparition précédente où elle ressemblait à une harpie et avait parlé sans peser le poids de ses mots, elle était cette fois préparée à délivrer un véritable discours. Au diable ses vêtements casuels en lin, qui la faisaient apparaître comme une baguenaude, au diable les apparences simples. Si elle souhaitait faire effet, il lui devait d'apparaître comme une personne respectable, car tel était le crédo d'une Assemblée. Elle portait une tunique blanche taillée sur mesure, mélange de soie, de latex, de gore-tex avec des contours en tartan noir. Sur sa tête présidait une couronne en acier, barrée de filigranes en or, argent, cuivre, sertie d'obsidiennes, d'apatites, d'héliotrope et d'hématites. D'une démarche chaloupée et assurée, Lakshmi se positionna en premier rang afin d'être clairement entendue de tous. « Peuple de l'Assemblée, je ne me suis pas présentée la dernière fois, je me prénomme Lakshmi, dirigeante d'un Empire sans nom et je vous salue bien bas. Dans un premier temps, avant d'entamer ce pour quoi je suis venue ici, je souhaitais rappeler brièvement, à tous les gens qui ne savent pas parler français et qui essaient d'utiliser des mots sans les connaitre dans l'espoir de paraître plus brillants qu'ils ne le sont vraiment, que l'on mène un réquisitoire, on ne le proclame pas. Alyse Niflheim, j'ai d'autres paroles qui vous sont adressées. J'ai passé toute la nuit à écrire une chanson à votre honneur mais il se trouve que je chante vraiment mal. Un moment, je me suis dit que j'allais faire venir un musicien professionnel afin de le chanter, mais il voulait me prendre dix millions de leems pour composer une mélodie et chanter devant l'Assemblée cette holothurie. J'ai donc décidé de vous dédier un poème, une ode à votre Grande Personne, reine de l'Empire de Verre et de tous ceux qui s'y associent : Alyse Niflheim Toi que point je n'aime Va te faire foutre Cordialement J'en ai ma claque, en visionnant toutes les archives de l'Assemblée, d'entendre toutes vos voix de geignards se plaindre cent et mille fois que cette grognasse d'Alexia est la cause de tous les maux que vous subissez. Je sature de voir, en boucle, en répétition, comme une litanie qu'on vous a forcé à réciter cent fois chaque nuit avant d'aller dormir, vos plaintes comme quoi les façons de procéder de vos adversaires sont immorales, indécentes, inconvenantes, scandaleuses, obscènes et répugnantes. Pourtant, lorsqu'il s'agit à votre tour de commettre ces mêmes exactions, vous êtes soudainement dans un droit légitime, presque comme si vous accomplissiez une mission divine. J'en ai marre de vous entendre vous plaindre, encore, encore, encore, encore, encore, encore, encore, encore, encore et encore et encore des mêmes choses. Arrêtez de vous faire passer en victimes lorsque vous êtes les agresseurs ! Non ! Je ne vous ai pas pris comme bouc émissaire parce que c'est plus simple de cracher toujours sur la même personne. Je ne connais pas la mesure de votre égo mais sachez que vous n'êtes pas le centre de l'univers et qu'à l'exception de mouches à merde, rien n'orbite autour de vous. Je vous ai prise pour cible lorsque vous avez sauvagement assassiné mes pilotes, lorsque vous avez détruit dix-mille croiseurs impériaux sans sommation. Non ! Ce n'est pas la première fois que les morts sont pleurés dans cette Galaxie. Ce n'est pas parce que votre empathie se limite à vos ongles manucurés et votre visage que tout le monde suit votre mauvais exemple. J'ai suffisamment d'occupations dans ma vie et je ne m'ennuie pas assez pour venir faire de la propagande à l'Assemblée discréditer l'Empire de Verre. Je suis venue ici car vous avez agi de la pire des façon, car vous avez fait usage d'une arme de destruction massive sans éprouver le moindre remord. Car oui, faut-il peut-être que je vous le rappelle, l'Empathie ne se limite pas aux siens mais bien à tous ceux qui vivent et existent. Comment pouvez-vous seulement penser, et encore plus clamer haut et fort, que vos vies valent mieux que toutes celles des autres? Que cinq-cent hommes et xénos ne sont que cendres et souvenirs diffus face à un seul verre, aussi futile soit-il? Car oui, le devoir d'un monarque est de protéger son peuple, mais le devoir d'une Bonne Personne est de veiller à ce que toutes les vies soient traitées de la même façon et que chaque individu ait le droit de jouir de sa liberté et de sa vie comme bon lui semble au lieu de n'être traité que comme de la chair à canon dont l'on peut disposer comme bon nous semble. Dans les guerres, lorsque l'on ne compte plus les morts, lorsque l'on choisit de fermer les yeux sur les décès, sur les individualités de chacun, c'est que l'on a perdu son humanité. Lorsque l'on pense que tout n'est que chiffres, nombres et numéros c'est que l'on n'est plus qu'une machine de guerre qui n'a plus de sensibilité. Vous n'êtes plus qu'un outil qui, dans la seule optique de protéger votre seule et unique personne, vous servez de millions de gens comme des pions dont l'on peut disposer sans éprouver de remords. Si votre pèlerinage consiste à recevoir et renvoyer des lances sur des populations locales lors d'une intervention diplomatique, alors nous n'avons rien en commun et je rejette vos compliments à mon égard. Je préfèrerais autant ne pas être félicitée de la bouche du diable en personne. La guerre, sachez le, ne concerne nullement ceux qui n'ont rien demandé et qui ne souhaitaient qu'exister en paix. Ce n'est pas en nous impliquant dans vos querelles d'égo et en mesurant quotidiennement la taille de vos gonades pour savoir qui a les plus gonflées que vous mettrez terme à une guerre. Lorsque la guerre sera terminée, lorsqu'un camp sera assis sur les ossements de ses adversaires, lorsque les planètes seront brûlées, les peuples décimés, et que plus aucun tir ne résonnera dans les confins de l'espace, qu'est-ce qui se passera ? Qu'attendez-vous d'un monde qui n'a connu que la guerre ? Avez-vous un seul instant songé à quoi ressemblera la Galaxie lorsque vos égos seront flattés et ceux de vos ennemis pliés ? Est-ce que les gens reviendront sur les planètes en déclin ? Est-ce que l'on entendra encore les gens rires, les gens chanter et les musiciens jouer ? Est-ce que l'art existera encore, en dehors des peintures montrant les cadavres tellement nombreux qu'il est nécessaire de les empiler et de mettre le feu aux monticules de morts, sans savoir qui s'y trouvait ? Parce que, lorsque vous faites feu d'une telle façon, ce n'est pas vous qui souffrez, ce sont toutes ces personnes qui n'aspiraient qu'à mener une existence paisible. Ce sont tous ceux que vous avez enrôlé dans vos armées à force de propagande, en leur promettant un avenir radieux, qui saignent inutilement. Tout ça parce que vous n'avez pas considéré la solution la plus simple, la plus grosse évidence que personne n'a pris le temps de prononcer : Lorsque vous faites la guerre, jamais vous ne réalisez que tôt ou tard, vous devrez faire ce que vous n'avez jamais pensé à faire, à savoir baisser les armes, ravaler son égo et pardonner à ses adversaire les exactions commises. Il est peut-être préférable de faire table rase du passé et des dominions perdus à l'ennemi pour enfin se serrer les mains et construire un meilleur futur. Et franchement, le premier de vous qui me sort "Maaaaaais ohlalalalalalaaaaaaa on a essayé déjà de faire huit fois et demi la paix avec nos ennemis mais ces enculés de merde n'ont pas voulu nous écouter parce que ce sont des gros connards de première" je lui arrache l'oeil droit avec une fourchette. Si vous voulez vraiment prouver votre bonne foi et arrêter de prendre les gens pour des cruches qui boivent vos mensonges comme du miel, menez vos putains de discussions de paix en public, histoire de voir qui sont vraiment ceux qui essaient d'entuber les autres et semer mensonges aux quatre vents. Merci. »
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Cdte. Hélène
Respect diplomatique : 86 04/08/1017 ETU 12:58 |
Score : 3
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Hélène entra dans la pièce. Au moment moment une commandante qu'elle n'avait encore jamais vu se tenait là entrain de déblatérer interminablement sur ce qu'elle pensait de ce conflit. À la fin de son discours, où Hélène cru s'être endormie, elle prit soudain la parole. "Euh juste ... c'est qui celle là ? "
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