Hum, vous avez raison, ça fait peu en compétition politique, et c'est inquiétant.

De plus, aucun choix ne me correspond vraiment.

Bon, bien que j'étais contre....

Utopia, Rois, Reines, gueux, et autres trucs que je ne saurais définir.

C'est, avec un doute, et une part d'aversion, que je souhaites être candidat pour les élections.

Bien que je doute que cela mène quelque part, vous pouvez compter sur moi pour être fidèle à ma culture.

En effet, en tant que renégat, je m'engage à:

-Toujours tout remettre en question quand ce sera possible.

-Ne jamais adhérer totalement à une idéologie.

-Ne jamais favoriser une Nation plus que une autre (et surtout la notre).

Enfin, pour ceux qui veulent la liberté, et qui pensent avoir souvent une occasion de râler vous pouvez compter sur ma participation.

De toutes façon, si je ne râles pas en étant élu, je le ferais quand même de manière citoyenne, donc bon.

Et pour ceux qui se posent des questions, je suis un Scorvien, nous sommes des ex-Humains évolués naturellement, pleinement organiques, et sans OGM.

Vous pouvez nous faire confiance, contrairement aux synthétiques, même si certains sont sympathiques.

En bref, si vous voulez un roi, avec un bon vieux système politique, pour protester, plutôt que une entité dont vous avez du mal à comprendre la nature ou les motivations, vous pouvez être avec moi.

Et je ne vous en voudrait pas si je ne suis pas élu, après tout, ce parlement reste secondaire.

Merci, et bonne chance aux autres, en espérant que ces élections soient un peu plus animées que ce que elles prévoient.

Tiens, ça faisait déjà 2 cycles? On est toujours pas habitué au décalage chez nous.

C'bon signe ca! V'fixer v'règles à v'deux tous seuls dans vot' coin, pis v'l'changez à deux tous seuls dans v'coin.

C'beau, c'pratique ca, une démocaratie oussque t'peux décider c'que t'veux quand c't'arrange. Faudra surtout pas oublier d'faire l'meme au moment d'faire voter l'gens... Et faire aussi l'meme ou cas oussque d'tes élus dérangeants y r'mettra en quesstion c'qu'qu't'as pas envie.

C'd'bon boulot, m'Bananarane. T'mérites vraiment t'place.

La silhouette longiligne de la commandante Olorìn s'encadra dans la porte. Elle avait troqué sa longue robe rouge pour une de la même coupe mais d'un noir profond, aux reflets changeants. Elle s'adossa au chambranle, un fin sourire aux lèvres, la tête légèrement penchée.

Et dans un dernier clin d'oeil à l'attention de l'intéressée, elle disparut dans le couloir.

"La belle histoire que vous nous contez, cher Olhorin, c'est en fait exactement comme l'absence de gouvernement Tempête, en somme. Donc, ce de quoi nous tentons de sortir. Une chouette utopie, je vous l'accorde, mais nous avons tous vu comment cela se passe. Personne ne fait rien, et tout le monde profite du fait que personne ne fait rien. Enfin, pas sûr que les plus faibles approuvent ce dernier point...

Si vous connaissez Utopie aussi bien que moi, alors vous savez qu'elle n'est pas prête pour ce genre de fonctionnement. On se pose les questions lorsqu'il y a un conflit, notamment sur la protection des faibles, ou comment contrôler ou encadrer la politique écologique de chacun... Puis au final, un commandant meurt, alors il n'y a plus vraiment d'urgence à répondre à la question, donc on oublie et on reste au même point, c'est ce qui se passe depuis le début.

Le système proposé par Paullus, si je l'ai bien compris, encourage chacun à participer. Simplement il y aura une structure pour cadrer les débats, pour valider ou non certaines idées, et, si jamais cela venait à manquer, elle aurait aussi pour rôle de lancer de nouvelles initiatives.

Je ne suis pas plus démocrate que vous, mais l'auto-gestion d'Utopie a déjà démontré qu'elle n'était pas valable, et aujourd'hui nous en sommes encore au même point que le jour où nous avons découvert le Radar Sectoriel Basique (RSB). Il faut aller de l'avant."

La rouquine revint dans la salle.

Elle passa la porte et fit une courtoise révérence au dictateur auto-proclamé et non-contesté.

Sans attendre de réponse, elle s'assit en tailleur à l'entrée de la salle et commença à faire courir un objet le long de ses doigts graciles en laissant échapper un fin sourire.

Un sourire à la rousse.