La fin de la cérémonie fut ponctuée d'un opéra, interprété par les chœurs impériaux.

♫ http://tny.gs/1wzGRpW ♫

La salle s'était déjà partiellement vidée. Seuls quelques délégations étaient restées pour écouter les tessitures et les envolées lyriques dans le confort du velours et des sièges rembourrés. Marie-Chantal observait les moniteurs de l'assemblée monarchique depuis son lointain secteur. Tout s'était déroulé selon ses plans. Elle avait eu l'occasion d'observer les invités, de noter les présences, les absences, les accointances.

L'irruption grand-guignolesque de son turbulent collègue du Secours Galactique, Jean-Khaled, n'avait pas fait ciller leurs majestés tyranniques, qui entretenaient savamment leurs chamailleries en public, feintant la mésentente. Dans quel but ? Il n'était pas très important de le savoir. La ministre se préoccupait peu des relations qu'entretenaient les deux caciques. Elle avait concentré son attention sur son nouveau collègue, le Process 1917. Leur collaboration allait être intéressante.

Détail amusant, la présence de cette pauvrette vaguement galonnée aux côtés de l'empereur. Ainsi, le Grand Bleu aimait les jeunes renégates dans le besoin. Toujours bon à savoir. D'une beauté quelconque selon les critères humanoïdes, la Shepard devait sans doute avoir d'autres arguments à faire valoir pour ainsi attirer les faveurs impériales. La mimique de dégoût qu'elle n'avait pas su dissimuler devant le portrait de Marie-Chantal en disait long sur l'estime qu'elle portait à l'espèce asticoïde. La ministre saurait s'en souvenir...