Un couple s'avança.

Elle était presque nue. Son corps était partiellement recouvert de feuilles, de mousses et de branches agréablement disposées. Sa hanche gauche ne portait qu'un pétale. Le dessus de son visage était masqué par les traits d'une nymphe, dont s'échappaient encore des petites branches et des feuilles. Sa bouche affichait un sourire charmant.

Celui qui l'accompagnait avait l'apparence d'un centaure. On devinait qu'il chevauchait l'avant d'une entité robotique perfectionnée. Son visage était grave et méconnaissable, et il portait orgueilleusement des bois.

D'une voix non reconnaissable, la nymphe répondit à la maîtresse de maison:

Les trois en chœurs : "Pa !"

Le père du Clan s'installa dans son transmetteur holographique.

Il fallut un certain temps à la famille de Dora pour s'habituer aux robots qui allait leur servir de corps pour la durée du bal. Il fallait reconnaître aux ingénieurs Akhoriens qu'ils avaient fait du beau travail, les corps artificiels répondaient parfaitement à leurs propriétaires, les mouvements étaient fluides et précis. Charles, Louis et Henri était vêtu de costards blancs crème et d'un haut-de-forme de même couleur, un petit masque noir leur recouvrait le haut du visage. La seule chose qui différenciait les trois garçons était leur chemise, respectivement rouge, orange et verte pour Charles, Louis et Henri.

Pa, portait une queue-de-pie noire avec un haut-de-forme assorti et un masque blanc qui contrastait avec son costume. Dora quant à elle portait une épaisse robe bleue richement décorée et brodée, un petit chapeau melon percher sur sa tête, son masque était un énorme masque d'opéra qui lui recouvrait le haut du visage, à couleur et les décorations étaient en parfaite harmonie avec sa robe.

Le Clan s’avança vers leur hôte qui les attendait.

Pa s'avança à son tour.

Les trois en chœurs : "Mais m'an !"

Les trois en chœurs : "Quoi, mais m'an !"

elle fit d'une voix agréable : que la lumière des étoiles éclairent votre chemin !

Une jeune humaine à la peau très blanche et à la démarche assurée se présenta à son tour au niveau du tapis.

Ce dernier lui parut giser sur le sol tel le corps d'un soldat tué à la guerre. Il était tout aussi rouge que la couleur du sang qui l'imprégnait et semblait couler de la construction impériale.

Elle s'en accommoda et continua d'avancer à travers les statues aux postures indécentes.

Elle portait un masque représentant une figure inexpressive, dénuée de toute personnalité et de sentiments. Semblable au visage d'un ange mort-né, ce camouflage lui paraissait donc idéal pour son crime d'anonymat.

Il était enduit d'une épaisse et luisante couche de cire à la couleur toute aussi blanche que celle des neiges éternelles. En la matière, il ne pouvait recouvrir la peau de personne d'autre que celle d'une être à l'âme virginalement pure et innocente.

Une chevelure rousse et coiffée effrontément montrait vouloir s'en échapper avant de finalement se laisser tomber avec la plus grande des délicatesses jusque sur de solides épaules dénudées recouvertes d'un léger pardessus transparent.

Grande et élancée, la jeune femme portait en dessous une longue et légère robe bleue, simple mais efficace tant elle épousait avec insolence et grâce les douces courbures de son corps.

Alors qu'elle arriva au niveau de l'escalier, elle la redressa légèrement de ses deux mains gantées puis gravit les marches menant au hall d'entrée avec élégance.

Au fur et la mesure de sa montée, la robe finit par laisser entrevoir de petits pieds soutenus par de fragiles souliers de verre.

Puis, dans l'élan, se dessinèrent de longues et fines jambes légèrement musclées tandis que, plus haut, d'harmonieux mouvements de hanches participaient activement à donner du volume à sa fine silhouette.

Encore plus haut, un discret décolleté maintenait fermement une poitrine généreuse sur laquelle venait reposer de tout son poids un exceptionnel collier habillé de mille saphirs.

Lorsqu'enfin elle se présenta dans le hall, elle pu apercevoir Lynn s'empresser de venir à sa rencontre afin de lui garantir le plus parfait des accueils.

Sans lui porter la moindre attention du regard, l'invitée ôta son pardessus puis le lui jeta aux bras accompagnant son geste de son sac à mains et de quelques crédits.

La maîtresse de maison, visiblement génée mais préparée, parvint en la circonstance à garder son calme impérial.

Son intercolutrice, déconcertée, tourna alors pour la première fois la tête dans sa direction pour la dévisager avec insistance.

Dans la seconde, elle laissa en plan l'hôtesse puis se précipita au niveau de la réception où elle y jeta son carton d'invitation.

Lyvia eu un petit rire discret que le commandant releva.

La lieutenant fit un pas en arrière très bref.

Lyvia était devenu rouge, elle ne s'attendait pas à une telle remarque de son N+1, et le pire. C'est qu'il avait vu juste.

Elle montra sa main et tenait une rose rouge, l'une des premières espèces à fleurir depuis le sauvetage de la flore depuis l'Ancienne-Terre.

Cela vous irait tellement bien. Elle se ressaisit. C'est uniquement parce que vous représentez les Zephyrions n'y voyez rien d'ambigüe.

Il tapa des mains et une femme brune dans un tailleur noir et gris se présenta, un robe à la main.

La grande brune présenta la robe.

Lyvia n'en revenait pas de voir une robe aussi belle, encore moins lorsque celle-ci lui était destiné et des larmes de joie coulèrent sur ses joues. Pas tant pour la beauté du vêtement que celui du geste de son commandant.

Commandant qui tapa une seconde fois dans ses mains et un mannequin blanc sortit du sol habillé des vêtements de Zephyr.

Enfin votre masque, quelle merveille! L'émotion montait alors que la brune plantureuse à l'air stricte continuait de présenter l'accessoire de la soirée. Le pourtour des yeux est d'un bleu océan, tellement profond, tellement... bleuuu! Autour un liseré rouge écarlate très fin rappelant la couleur de votre pantalon. Vos yeux jaunes ressortiront comme deux perles des plus grands fonds marins d'Eden voire même de Port-Boréal. Et le reste du masque noir, brillant comme les 6 galaxies! Et une lune d'ivoire, resplendissante de l'amour de tout notre peuple. Le créateur de cette merveille a assuré lors du résultat final que sa plus belle création avait vu le jour dès lors que ce masque fut achevé, ce pauvre homme était si ému. Cette fois-ci, une larme sous les lunettes de la brune tombait jusqu'à s'écraser sur le sol et d'un mouvement de talon s'effaça derrière la porte rendant tout échange intime.

Le commandant, après avoir lâché un rire devant le burlesque de cette scène, tendit son bras droit en direction de Lyvia. Ils étaient fin prêt pour cette soirée.

Une femme se présenta et nous demanda quel était notre nom.

Et Ishkur participera à la danse.Sur quoi elle lui tira la langue et entrèrent dans le chef d’œuvre d'architecture.