Dans une salle du Sénat impérial se tenait une immense table avec quatre sièges. Tous magnifiquement travaillés, l'un décoré d'or, l'autre d'argent et les deux autres de bronze. Ils faisaient face à un petit hémicycle ou les commandants, représentants, journalistes et autres curieux pouvaient s'installer le temps du jugement. Devant cette hémicycle, deux chaises séparées l'une de l'autre par cinq mètres d'écarts et au milieu une tribune à droite de laquelle se trouvait un exemplaire de la Constitution.

Zertch était le dernier à entrer, après tout il était normal de laisser passer devant lui l'homme le plus puissant de galaxie, son président et une ancienne présidente... Un peu mal à l'aise dans un tel lieu aussi richement décoré. Il se demanda si il avait bien fait. Puis se rappela que Marie Chantal lui avait demandé son influence pour le jugement, *hors de question de faire marche arrière*, pensa t'il.

Votre altesse impériale,

Honorables juges,

Collègues du sénat,

Je jure devant Dieu de dire la vérité, rien que la vérité.

Ma plainte comporte plusieurs volets qui se distinguent dans le temps, mais qui sont intimement liés aux actes et comportement de l'accusé. Je vais suivre leur ordre chronologique. Selon la coutume judiciaire impériale, le commandant Karnak est présumé coupable.

Je sollicite le jugement de la Haute Cour dans le cadre d'un litige m'opposant au commandant Karnak. Je l'accuse d'avoir mené une agression militaire à l'encontre de mes colonies du système zéro de mon secteur natal, le secteur V. Cette agression fut menée sans déclaration de guerre préalable, ni mobile exposé devant le sénat, ni aucune communication d'aucune sorte. Il s'agit d'une attaque surprise et violente, sous la forme d'une invasion systémique brutale. Le commandant Karnak et moi-même n'étions pas en conflit et nous n'avons jamais échangé le moindre mot devant l'assemblée avant cette agression. Je considère cet acte comme purement gratuit.

En qualité d'agressée, je n'ai jamais pu avoir le moindre échange avec mon agresseur, et j'ai été tenue à l'écart de négociations portant sur l'affaire sans jamais avoir eu mon mot à dire. Je fus également censurée au même moment, et donc dans l'impossibilité de me défendre devant le sénat. J'estime donc que les motifs ici exposés suffisent à réunir et à solliciter le jugement de la Haute Cour, comme l'article III, alinéa 4, §3 de la constitution le prévoit en cas d'impossibilité de dialogue entre les deux parties. Ma plainte est, sur le plan juridique, recevable auprès de cette cour.

J'accuse le commandant Karnak d'avoir violé la constitution, dont notamment l'article 1, alinéa 1, §1 :

Voici les éléments que je souhaite apporter devant la cour.

1) L'attaque fut dénoncée devant le sénat par mes représentants et par voie de presse dès le 28/06 ETU. En voici les archives :

Accès direct : http://bit.ly/1PseiRZ

2) Vous constaterez que l'accusé ne s'est jamais exprimé devant le sénat, à aucun moment. J'ajoute qu'il n'a jamais répondu à mes sollicitations par X-COM. L'accusé n'a donc jamais exprimé le moindre mobile expliquant ses actes, prouvant là de facto qu'il s'agit d'une agression gratuite.

3) Nous n'avons pas bénéficié de la protection de l'empereur, comme le prévoit pourtant la constitution à l'article II, alinéa 1, §4.

4) En l'état actuel des choses, nos anciennes colonies sont encore entre les mains de l'accusé, et notre ancien marché de contrebande est aux mains de l'empereur.

Nous réclamons leur restitution dans leur intégralité.

En outre, voici les témoins que nous voudrions citer :

L'accusé s'est récemment rendu coupable de menaces publiques, appelant à mon élimination physique et à l'éradication de ma civilisation. Ces actes et ce comportement sont purement gratuits : je n'ai jamais eu aucun échange préalable avec l'accusé avant les faits dénoncés.

Voici les éléments prouvant ces actes :

Propos tenus devant le sénat par l'accusé le 20/08/1015 ETU à 14:09 (archives de l'assemblée) :

Accès direct : http://bit.ly/1htD8Gy

Propos tenus, à la suite de la précédente déclaration, devant le sénat par l'accusé le 20/08/1015 ETU à 22:52 :

Accès direct : http://bit.ly/1KCzfFS

Propos tenus devant le sénat par l'accusé le 20/08/1015 ETU à 22:56 :

Accès direct : http://bit.ly/1hACRS4

J'insiste : nous jugeons les actes du commandant Karnak. Je refuse toute interférence pouvant nous écarter de l'étude des faits exposés : l'invasion du système zéro de mon secteur natal sans déclaration de guerre préalable ni mobile légitime.

Toute tentative de détourner les débats ne serait que sophismes et tentatives d'obstruction.

Si l'accusé ou la cour veulent m'accuser à mon tour, qu'ils respectent la constitution et qu'ils instruisent un procès indépendant de celui-ci. Je me ferai un devoir et un plaisir de me défendre de toute accusation ayant pu motiver a posteriori cet acte d'agression.

En attendant, je réclame la restitution de mes colonies, spoliées sans aucune justification ni procédure légale.

Je réclame également des excuses publiques et sincères de l'accusé, ainsi qu'une compensation financière pour les menaces proférées.

Merci pour votre attention.

Merci madame, la Cour vous remercie de votre intervention.

La Commandante fouilla longtemps dans ses dossiers, puis demanda une pause au greffier de la Haute Cour afin de retrouver les archives de ses négociations de paix avec l'Empereur Makarirus et le Cdt Karnak. Au bout d'un moment, elle informa le greffier que ces documents restaient introuvables et demanda à conclure ce premier témoignage.

Nereis s'arrêta un instant.

Je vous remercie madame. Seigneur Inimicus, vous êtes appelé par Marie Chantal à témoigner, l'acceptez vous? Si tel est le cas, poser votre main sur la Constitution et jurer devant Dieu que vous ne direz que la vérité et uniquement la vérité.

Zertch se tourna vers l'empereur.