Ce truc semble mort. Enfin, Le Joker ne l'est pas je pense. Je vous signale une violation des règles de détention.

Présence d’unités du Joker

Coordonnée 8.11.0.1

Coordonnée 8.25.0.1

Bien entendu, des unités sont en route pour détruire ces éléments.

Depuis un moment on attendait le réquisitoire de Jack. Si bien qu'on ne l'attendait plus. Des heures s'étaient écoulées. Il avait commencé à se faire tard, et, comme on avait de nombreuses choses à faire, un foyer à gérer, un match à regarder, on était rentré chez soi. Et, puisque môssieur ne se décidait pas à parler, on l'avait planté là.

Quelques cycles avaient passé, et Jack était toujours dans la même position, serein, un petit sourire confiant sur le visage, les mains jointes sur la barre. Passablement irritée, et connaissant le passif trollesque du personnage, l'administration avait décidé de voir qui tiendrait le plus longtemps et de ne pas le bouger d'un pouce. On finit par s'en désintéresser, même, par l'oublier. La porte fut verrouillée sans qu'on se rappelât qu'il y avait un résident à l'intérieur. Terrible imprudence, laisser l'homme qui fut le Joker seul sans surveillance en plein milieu d'une salle de l'Assemblée, ça relevait de la folie ! Pourtant, rien ne se passa.

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Ce jour-là, le concierge, armé de son petit chariot, venait accomplir sa mission dans cette aile que plus personne n'utilisait, parce que ce n'était pas une raison pour laisser l'endroit sale. Il retroussa ses manches, déverrouilla l'énorme cadenas qui barrait la porte et ouvrit le lourd battant de fer.

L'odeur l'agrippa à la gorge et lui fit vomir ses tripes.

Il finit par entrer en maugréant, un filtre à air fiché sur la face. Les ténèbres les plus impénétrables avaient investi la pièce, faisant résonner ses angoisses les plus profondes. Il chercha frénétiquement l'interrupteur, le trouva. Une lumière bienvenue éclaira une pièce parfaitement normale. Mais alors, d'où venait cette odeur du Diable ? Il parcourut la salle du regard. Les barres, les pupitres, les bancs… au fond, au banc des accusés, un détail attira son attention. L'endroit était mal éclairé, il était un peu myope, il s'approcha.

Il manqua s'évanouir.

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« Bon Dieu, vingt cycles qu'il est là, tu m'étonnes que ça pue…

— Les tests ADN ont confirmé que c'était bien lui, mais les rapports d'autopsie disent qu'il est mort depuis presque un mois, le vingt-huit dernier.

— Tu veux dire qu'il était déjà mort quand on l'a laissé tout seul dans la salle ?

— Hm-hm. Ils ont attendu son réquisitoire en vain. Je comprends mieux pourquoi.

— Bon sang… on vit une époque de fous, j'te dis… »

Ils jetèrent un dernier regard à Jack le cadavre. Ses cheveux bruns s'étaient parés de reflets verdâtres. Sa peau déjà livide avait tourné au blanc cadavre. La décomposition avait étiré ses traits, retroussé ses lèvres, découvert ses gencives.

C'était le Joker qu'ils croyaient revoir, nu comme un ver sur sa table frigorifique, qui attendait patiemment sa prochaine autopsie, souriant à pleines dents.

C'est Reine Korda, ou "Excellence", pour vous, ensuite, j'ai passé assez de temps à lui courir après, j'ai le droit de voir ça si j'en ai envie.

Alors Excellence? demanda uns des officiers.

Vous savez ce que ça veut dire?

FÊTE NATIONALE!

Allez, on rentre! Ce soir on sabre le champagne!

Nibis muhrad Scorva! répètèrent-ils tous en coeur tandis que ils lachèrent les médecins, posèrent leurs armes sur leurs épaules et quittèrent la salle dans la bonne humeur.

Ah, et vous feriez bien de brûler ce truc avant que l'odeur ne vous empoisonne, ou je ne sais quoi qui puisse être dedans. Honnêtement, on se fout du pourquoi ou comment.

Allez, on y va, on à une bonne nouvelle à dire aux autres!