Mjovadal. Cette foutue planète glacière. Quelle idée pour le Leader d'aller se cacher dans un endroit pareille. N'aurait-il pas put se cacher dans une Villa au soleil, quelque-part sur un monde tempéré ?

Telles furent à peu près les pensés de la guerrière extra-lucide Xitlacuehual Tochtli "Harker", Jedi d'origine Kaiserdienne de son état, qui attendait patiemment l'arrivée des autres maîtres de l'ordre quelque-part dans un grand hangars de la station du Nexus, capitale administrative de la colonie.

Une rapide demande d'autorisation auprès du Dominium avait confirmée à la Jedi que le temple pouvait mener des opérations armées sur la surface du monde tant que cela ne portait pas atteinte aux civils. A priori, attaquer un complexe mercenaire ne porterait pas atteinte aux civils.

Bien entendu, cette demande d'autorisation avait sans doute permis aux ennemis inattrapable, ceux-là même qui détenaient le leader du Thorium, de savoir que les Jedis arrivaient.

Mais sans ça, il aurait été impossible d'agir sans se faire attaquer par des unités de protection civile du Dominium, ce qui aurait, disons-le de suite, clairement fait dégénérer la situation.

Ainsi-donc, Harker avait toutes les autorisations requises pour mener sa mission, et attendait patiemment dans un hangars du Nexus.

Elle avait achetée un véhicule tout terrain, une sorte de tank anti-gravité, pensé spécifiquement pour parcourir les routes étroites et nivelées de l’hémisphère nord de la planète. On avait aussi installé plusieurs tourelles sur son blindage, sait-on jamais. Elle attendait à côté, désirant pouvoir saluer ses pairs à leur arrivée. Cependant elle jugea rapidement qu'il s'agissait d'un choix totalement stupide de sa part.

Car le hangars donnait directement sur l'extérieur.

Et que dehors, il faisait froid.

Environs -25.

Cependant, Harker étant ce qu'elle était, à savoir une fière guerrière tribale: Elle n'accepta pas son échec, surtout pas avec ce technicien qui l'observait depuis le fond de la pièce, et resta là, droite comme un piquet, à attendre ses collègues et à se les peller.

Bordel.

-25 quoi.

Elle inclina la tête et, pressée de rentrer dans le véhicule, leur fit signe de la suivre tandis que l'ingénieur présent dans la pièce guidait les soldats vers d'autres transports au sol achetés sur les frais de l'Ordre.

L'intérieur du véhicule était très bien organisé, et la place y était au final plutôt étonnante. Le centre était occupé par des sièges se faisant face, une porte menant au cockpit, une autre menant à un petit sas et une échelle montant vers la tourelle. Il y avait aussi un projecteur holographique, ce dernier était activé, affichant une carte tridimensionnelle de la région et de son impressionnante topographie. On pouvait voir ici et là des structures humaines, écrasée par la masse monstrueuse des monts locaux. Harker s'approcha de la carte et attira une baguette métallique dans sa main, baguette avec laquelle elle commença à pointer différentes structures et routes.

"Bien. Ici, ce "petit" amalgame de métal, c'est le Nexus. Nous y sommes actuellement. Nous partirons par la route nord et continuerons jusqu'à cette station. Ce n'est pas le chemin le plus direct mais la présence de route nous permettra de partir dans des pointes de vitesse. Après ça nous passerons par ici, elle pointa une sorte de sentier à flanc de mont,descendant dans un gouffre dont la taille et la profondeur était comparable à celle d'une mer. C'est le cratère d'Arnegmon. Comme l'ombre des massifs avoisinant le cache du soleil presque toute la journée, aucune installation ne s'y est implantée, mais il existe plusieurs routes praticables. Le gros avantage est que nous ne seront pas repérables par nos ennemis avant d'être à leur porte. En effet, la station où ils se sont installés se situe là, à flanc de falaise. En théorie il nous faudra près de 29h de voyages pour y arriver, c'est près de deux-mille huit-cent kilomètres à parcourir, après tout."

Elle pointait désormais une structure positionnée à flanc de montage dont le sommet culminait, d'après l'affichage, à quelques treize milles mètre au dessus du niveau de la mer. La station était située dans le premier tiers. Elle n'était accessible par aucune autoroute magnétique, mais contenait tout de même trois hangars.

Elle marqua un temps et effectua un mouvement de main, ordonnant à l'interface du projecteur de zoomer sur le complexe, ce qu'il fit. L'image perdit cependant un peu en qualité.

C'était une grande pièce hexagonale donc chaque mur était couvert d'écran et de consoles sur lesquels s'affairaient des officiers tuniques bleues. Le concert d'ordres brefs et de bruits électroniques qui emplissait l'espace accompagnait à merveille l'absence totale d'odeur qui régnait dans la pièce, renforçant le côté froid et artificiel des lieux.

Trônant au centre de ce petit poste de commandement, confortablement installée dans un fauteuil suspendu au plafond, Strassman attendait, l'air soucieuse. Elle qui semblait si exaltée, si en forme du temps où ses hommes aidaient les forces du Thoriums à évacuer leur capitale, elle ressemblait désormais à une cancéreuse en phase terminale : Squelettique, peau grisâtre, cernes sous les yeux, lesquels avaient perdus leurs brillant. Seuls son uniforme et sa pose, toujours aussi droite, lui permettaient de conserver un peu de contenance. Bien qu’apparemment très malade, Strassman restait une officière tunique bleue. Une fanatique dangereuse, prêtre à se battre et à mourir pour une cause que d'aucun qualifieraient d'injuste.

«  Alors, Fräulein, que pensez-vous de tout ça ? »

La voix provenait de son Com-link, petit implant que possédaient chaque officier des tuniques leur permettant de communiquer entre-eux. Même si son interlocuteur n'avait pas utilisé le formatage habituel des communications, qui commençaient en théorie par une énonciation du nom de l'interlocuteur et de la raison de son message, Strassman savait parfaitement qui lui parlait.

Elle reconnaissait cette voix.

Elle la reconnaissait instinctivement.

Yahweh, le fondateur et dirigeant de l'ordre auquel était affilié l'armée privée des Tuniques Bleues. Elle ne sut pas quoi répondre, et l'autre reprit ainsi après un long silence.

«  Vous n'êtes pas sans savoir ce qui va suivre, n'est-ce pas ?

- Je l'ai deviné.

- Et vos hommes ?

- Je ne sais pas. Si c'est le cas, ils n'ont pas l'air de s'en faire. 

Nouveau silence. Du peu qu'elle savait de lui, Strassman pensait que Yahweh était ce genre d'homme qui prenait son temps en toute circonstance. Cela ne la dérangeait pas. Elle appréciait l'idée d'être dirigée par un être au calme aussi affirmé.

- Vous savez, vous êtes un bon élément, Strassman. J'aurai réellement apprécié pouvoir vous compter plus longtemps dans nos rangs.

- Merci, monsieur.

- Je suis très sérieux. Vous avez fait du très bon travail lors de l'évacuation de notre invité. Il ne vous aura d'ailleurs pas échappé que j'avais fais augmenter votre durée de vie de quelques dix cycles, pour vous récompenser. A ce propos, combien de temps vous reste-il ? Deux jours ? Trois ? 

La question était sincère. Il semblait réellement se soucier de savoir combien de temps la commandante clonée allait encore vivre. Cette dernière eut un petit rire et secoua la tête. Parfaitement au courante du fait que les officiers supérieurs pouvaient, s'ils le désiraient, observer le monde par les yeux de leurs hommes lors des communication, elle baissa la tête et fixa ses mains. Elles étaient gantée. Elle retira le gant en réprimant une grimace : Ses doigts tremblaient, leur peau, grisâtre, semblait trop tendu sur la chair, et s'était déchirée ici et là, laissant derrière-elle de grandes crevasses rouges et douloureuses. Ses ongles, pour leur part, étaient couvert de milles craquelures et semblaient tous sur le point de tomber. Restant ainsi quelques secondes, la militaire remit finalement son gant.

- Oh. Je vois. Je suis sincèrement désolé.

- Mais monsieur, nous sommes créés pour le combat, nous savons tous dès notre création que notre vie se doit d'être aussi courte qu'intense.

- Oui, évidemment. Je pensais simplement que vous serriez plus en forme pour le jour ou ils arriveront.

- Ce n'est rien.

- Non, en effet. Ce n'est pas important. Adieu Strassman.

Battez-vous bien, vos actes serviront sans doute d'exemple à prochains membres.

- Ce serait un honneur. Adieu, monsieur. »

La communication coupa, et la commandante fit mine de s'étirer. Elle ressentait un vague sentiment de nostalgie, vague sentiment qu'elle ne réussissait pas à expliquer. Elle resta ainsi dans le vague, interloquée par cette sensation inhabituelle, quand quelque-chose de lourd et de froid se posa sur un épaule. Relativement indifférente à la surprise, la militaire se contenta de cligner des yeux et de se retourner. Derrière-elle se trouvait un grand individu en armure. Au moins deux mètres. Il portait, de façon assez ridicule, un poncho et un chapeau à bords longs au dessus de sa carapace, et une morgenstern pendait à sa ceinture. Il ne semblait pas vraiment à sa place, ici.

«  Commandante.

- Ah, vous voilà enfin. Je vous en prie, prenez place, je vais  vous expliquer nos mesures de sécurité. »

Le voyage qu'effectuèrent les Jedis et leurs hommes dura, comme l'avait prévu maître Harker, près de vingt neufs heures, et ce même si les véhicules utilisés par le petit corps expéditionnaire étaient rapides, et s'adaptaient très bien au terrain parfois escarpé qu'on leur faisait traverser.

La première partie du voyage fut pourtant une véritable partie de plaisir : En effet, le groupe traversa les autoroutes magnétiques du Dominium en direction du "Pique – 1". Ainsi, ils quittèrent les hangars du Nexus et arrivèrent aussitôt sur une sorte de titanesque place de métal blanc encadrée de murs transparents laissant voir d'un côté les monts et de l'autre le cratère d'Arnegmon. La place en question était presque entièrement vide, occupée uniquement par quelques véhicules de police stationnés là au cas où, un plafond magnétique empêchait la véritable tempête de neige faisant rage dans la région d'atteindre le sol. Un plafond similaire couvrait l'intégralité des autoroutes, louée soit l'ingénierie Kaiserdienne.

Quittant la place, les véhicules arrivèrent dans une sorte de demi-tube divisé sur deux étages, assez large pour laisser passer près de quinze tanks de front et continuant en ligne droite sur plusieurs centaines, voir milliers de kilomètres. Il s'agissait du tronçons de l'un de ces fameux autoroutes. L'adjectif "Magnétique" était pour sa part lié au fait que des rails de train magnétique allant en moyenne à plus de 1100km/h suivaient leurs tracés.

Ainsi-donc, le groupe voyagea à toute allure, avalant des kilomètres de route en un temps recors jusqu'à finalement atteindre le Pique – 1 et ses inquiétantes flèches.

Lorsque les tours lointaines et gothiques de la station commencèrent à être visible par le groupe, la tempête de neige s'était calmée, et un grand ciel uniformément bleu s'étendait au dessus des monts. L'air s'était lui aussi légèrement réchauffé, passant de -25° à -19°. Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient du pique, les Jedis purent constater que là où le Nexus était une station à l'architecture très sobre et moderniste, le pique relevait plus de la petite folie architecturale : Il prenait en effet la forme d'une sorte d'incroyable ensemble de cathédrale d'acier, de verre et d'argent s'élevant à mi-hauteurs des monts environnant et s'enfonçant à n'en pas douter profondément dans les roches. Ici et là, des drones de transport et de construction virevoltaient, donnant au tout un petit air de ruche robotique. Le groupe atteignit la station plusieurs heures après avoir commencé à l’apercevoir à l'horizon.

Après une rapide discussion, il fut décide de ne pas y passer la nuit, les informateurs ennemis auraient risqué de détecter la présence des Jedis. Ainsi, le groupe se contenta de faire le plein, d'acheter des vivres, de rapidement se renseigner sur le temps du lendemain, et repartit aussitôt par la porte Est de la ville, porte qui amenait au cratère d'Arnegmon. Là, la vitesse globale de leur avancé diminua sensiblement. Descendre un mont escarpé à pleine vitesse n'était en effet pas envisageable. Une fois qu'ils atteignirent un espace suffisamment plat et, à priori, sans danger, le groupe se permit de prendre quelques heures pour dormir.

Puis il reprit son avancée.

Traverser le cratère fut, pour beaucoup des hommes présents dans le corps expéditionnaire, une expérience assez unique et, par la même, assez déplaisante.

Les véhicules avançaient doucement, coincés entre les hauteurs abruptes et la fosse profonde du cratère, plongée dans une nuit éternelle imposée par l'ombre des monts rocailleux, et malmené par le climat infernal de la planète. Parfois c'était le vent, qui poussait les véhicules, parfois une congère se disloquait quelque-part dans le lointain, provoquant d'incroyables éboulements. De plus, à l'ombre des monts, la température était exceptionnellement froide.

Pourtant, déterminés comme pouvaient l'être des Jedis, ils continuèrent inlassablement à avancer, prudemment mais sans jamais s'arrêter ou reporter à plus tard leur opération. Ainsi, après plus de vingt longues heures, le groupe atteignit sa destination.

Visible dans le lointain, le complexe ennemi, avec ses airs de grands bunker hexagonaux. Des petits postes de gardes entouraient ses trois portes principales et, louée soit la force, quelqu'un avait cru bon, lors de la conception du bâtiment, de créer une sorte d'égout suffisamment large pour laisser passer plusieurs hommes de face. Bien entendu la dite sortie était protégée par des grilles et, à n'en pas douter, surveillée, mais elle restait

une faille structurelle notoire.

Installée dans le poste de pilotage de son véhicule, Harker se retourna ves ses collègues et écarta doucement les bras, manifestement satisfaite.

Scannez la planète.

Impossible. Cette planète ne nous appartient pas. Si notre bombardement tue des innocents, celà pourrait entraîner un casus belli. Nous avons reçu une autorisation de rejoindre l'opération, bien que j'ignore de quels moyens elle dispose, ils sont peut être déjà sur place.

De plus, je veux, et je dois m'assurer de sa mort moi même. Nous portons le même nom et il à tenté d'usurper le trône. C'est mon devoir en tant que souveraine de prouver que je suis meilleure que lui en lui arrachant le cœur moi même.

Je sais, si c'est pour dire des trucs aussi ...

Vous savez quoi faire, transmettez le message aux autres, et bloquez le vaisseau à toute intrusion de ce genre.

Passez sur écran.

Tiens, un Jedi. Amusant que on trouve toujours les vôtres dans les zones à problème.

Korda, Gahmerdehn de Scorva. Ceci est mon vaisseau amiral. Nous sommes en mission officielle avec autorisation du Dominium. Nous avons été prévenus que on risquait de vous rencontrer.

Écoutez, je n'ai pas fait tout ce chemin pour que on nous dicte des normes de taille de vaisseau. Nous sommes là pour participer à l'assaut. J'ai à bord des milliers d'hommes, de l'armement lourd, des escouade de psykers. Et je viens personnellement avec ma garde.

Hmmm. Comme vous voulez. Nous allons vous rejoindre avec un petit groupe d'intervention à l'aide de navettes.

Korda. Terminé.

Non, mais c'est bon pour mes nerfs, et puis la politesse n'à que peu d'effet sur ces gens.

Bon. Capitaine Gartan, je vous veux avec une escouade de psykers parée au hangar dans 10 minutes.

Capitaine Ulnivus, je veux un groupe polyvalent de spécialistes. Armes lourdes, snipers, paras, et combattants 3D.

Transmettez, que on fasse préparer mon armure, j'arrive de suite.

Et je veux 4 d'entre vous en bas, équipement de combat.

Je veux mon frère mort dans la prochaine vingtaine d'heures.