Cdt. Harvest
Respect diplomatique : 471 02/01/1017 ETU 00:12 |
Score : 6
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Harvest se rassit sur sa chaise. Sa journée l'avait totalement anéantie. Sur son immense table ovale qui lui servait de bureau, il y avait nombre de rapports de démissions d'officiels qui n'en pouvaient plus de l'arrivée des tapis qui entêtaient l'état. Le grand trésorier d'Orb, voyant le chaos sur place, c'était même suicidé, ce qui avait provoqué le tollé général. Harvest regarda les enregistrements de l'assemblée, et considéra la réponse que Flavius lui avait faite. Elle l'écouta en entière deux fois, nota les questions qu'il lui avait adressé sur un calepin, et y réfléchit quelques instants. Une fois cela fait, elle alluma sa projection holographique. ~ ~ ~ Harvest apparut aux yeux de tous : elle avait l'air exténuée, et mangeait de la piémontaise. Derrière elle, on voyait, par la projection holographique, un mur recouvert de tapisseries. "Ok, alors. Je vais répondre à votre première grande question à la toute fin. Je vais revenir sur certains points, déjà." Elle commença à ouvrir la bouche pour parler, et à ce moment précis, un bras passa devant l'optique holographique, ce qui le fit apparaître dans l'assemblée : c'était le bras d'un majordhomme, ou d'un quelconque servant : il déposa, sur la table devant Harvest, un grand verre d'eau et une demi douzaine de cachets d'aspirine. L'archi-guide s'adressa à l'assemblée. "Donnez moi quelques instants." Elle s'enfila deux aspirines d'un coup, et fut enfin bien présente. "Alors. Ouais. Je vais revenir sur le truc que j'arrive pas à formuler : si, oui ou non, si quand je comprends une chose, si ça altère mon degré d'acceptation. Elle s'empara d'un cachet s'aspirine qui était, à proprement parler, une pastille qu'elle fit tourner sur la tranche comme une toupie. "Alors j'ai eu une sale journée de merde, et je serai tenté de répondre la chose suivante : non. MAAIIIIS, rien n'est si simple. Car en vrai, tout dépend de ce que vous entendez par acceptation. Faut définir le terme, car y répondre sera, sinon, impossible. Mettons, mettons. Je connais un mec influent qui encule des chèvres. Oui. Bon. Il est politiquement très influent. Est-ce-que je comprends ce qu'il fait ? Oui. Est-ce-que je l'accepte ? Non. Est-ce-que je le tolère ? Oui. Accepter et tolérer quelque chose, ce n'est pas la même chose. On peut vivre avec des choses que l'on accepte pas, ou que l'on ne comprend pas, ou les deux. On appelle cela la diplomatie." Elle plaqua, d'un doigt, le cachet sur la table. "Un autre point à présent : pour vous, votre doctrine prévaut à votre niveau de compréhension. C'est ce que vous reproche votre opposition : votre doctrine passe au devant de celles d'autrui car vous obéissez au devoir qu'elle vous incombe. Flavius. On appelle cela du totalitarisme. Est-ce mal ? Non. Le seul exemple de mal que vous avez compris et ici cité étaient ces autres envahisseurs extra-galactiques. A votre place, je les aurai aussi massacré, ce n'est que respect de la sécurité publique. Mais soyons clairs : peu importe comment, s'ils ont des valeurs différentes et des moyens d'agir, qu'importe leur idéologie, ils sont des résistants. Pas le mal. Cela étant dit, je les aurai aussi tué, pour une raison déjà explicité. Vous dites que je verrai tant d'actes de tolérance de votre part, tant de choses. Or, vous me dites très clairement que vous obéirez de manière inconditionnelle à votre dogme au delà de toute tentative de compréhension. Alors, ouais, j'imagine que je vais en voir, des choses." L'ironie était palpable. "Votre façon de définir le bien et le mal est juste de me répondre "ouais alors je le fais une bonne fois pour toute en vous disant d'aller consulter les archives" Ok, d'accord, mettons que j'ai deux ans pour trier toutes les archives de l'assemblée, mettre tout le spam et autres conneries de côté... Non, je n'ai pas ce temps. On ne répond jamais à une question en la reportant. Mais j'ai déjà mon idée à vous voir agir à présent : je comprends que votre notion de bien est assez primaire et est basée sur la p'tite maison dans la prairie, la tolérance, et que sais-je encore. Donc oui, c'cool, comme dirait l'autre. Ça l'est d'autant plus que subjectivement parlant, vous faites le mal pour ce que les autres comprennent de vous afin de faire votre bien, et pas le leur. Je trouve que c'est la limite de votre doctrine, que je commence à mieux cerner ; n'allez pas me contredire là-dessus, vous êtes même d'accord sur le fait que la compréhension induit la subjectivité d'autrui. A présent je vais répondre au gros de vos questions. Mais avant toute chose, je vais aussi vous en poser, et j'aimerais que vous y répondiez. Que feriez-vous si toutes vos notions de biens venaient à fluctuer. Je ne dis pas que ce SERA le cas, mais voyez-le de manière hypothétique. Que feriez-vous si le mal était le bien. Que feriez-vous si le mal pourrait être le bien. Que feriez-vous sans bien. Et enfin, une meilleure question : de mon point de vue, je vous définis par votre dogme. Lorsque vous êtes là, je sais à l'avance que je vais prendre duBIEN et du MAL dans ma gueule. Ainsi vient ma question : au delà du dogme, qui êtes-vous ?" Courte pause, le temps qu'elle mange deux cuillères de piémontaise. Elle reprend aussitôt. "C'est une question sincère. J'aimerais que vous y répondiez aussi. Aussi, poser cette question me permet de répondre à la votre. Ainsi, oui, je comprends vraiment ceux qui peuvent me poser des inimités personnelles sur ma manière de parler et de m'adresser à eux, et aux conséquences plus directes qui en découlent. Mais vous, Flavius, comprenez-vous ceux qui pourraient vous poser des inimités personnelles sur votre propension inégalée à agir contre eux malgré votre niveau de compréhension, par l'application concrète de votre dogme totalitaire ? Car il l'est. Preuve en est : vous êtes un actif. Je parle mal aux gens oui. Mais je n'envahie pas des gens moi. Je ne détruis pas mes adversaires moi. Je ne me league pas avec des fanatiques pour mettre celui que je comprends mais que je ne tolère pas en raison de mon devoir au silence, moi. Parler aux gens, c'est mal ? Pas chez moi ; chez vous, oui. Parler de bien et de mal, chez moi, c'est mal. Chez-vous, c'est normal. Vous voyez le truc ? Bien sûr que je vous comprends, mais de mon point de vue, je serais aliénée à devoir fermer ma grande gueule et à surveiller ma langue alors que vous autres pouvez parler de bien et de mal impunément. Si l'on me menace - ça a été fait - lorsque j'ai parlé comme je le fais naturellement, vous trouvez ça normal ? Voyez, Flavius, je suis faible. Vous êtes l'empereur. Inversons donc le tableau : Harvest dirige la galaxie avec une horde de fidèles fanatisés : si je vous demandais d'arrêter de parler de bien et de mal et de renoncer à votre dogme - à ce que vous êtes - pour juste pouvoir communiquer avec moi, comment réagiriez-vous ? Mal, je l'espère : car ainsi, vous seriez un individu libre, et singulier. Je n'en demande pas plus aux gens. Et c'est d'ailleurs pour cela que j'apprécie le fait de vous parler." Elle baissa un peu la tête, et afficha un sourire somme toute très gentillet. "Ma compréhension d'autrui, comme vous le voyez, altère mon acceptation d'autrui, et leur tolérance : pourquoi ? Car mon peuple est cosmopolite, et que nous existons grâce aux autres, et aux différents. Et nous grandissons ainsi. La balle est de nouveau dans votre camp."
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Cdte. Biquette
Respect diplomatique : 273 02/01/1017 ETU 00:17 |
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Score : 2
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L'hologramme de l'inconnu à la chevulure blonde, s'afficha à nouveau. .--- . / ...- --- ..- ... / --- .-. -.. --- -. -. . / -.. . / -- . / .-. . -. -.. .-. . / .. -- -- . -.. .. .- - . -- . -. - / -... .. --.- ..- . - - . --..-- / ... .. -. --- -. / .-.. . ... / -- --- .-. - ... / -.. ..- / ... -.-- ... - . . -- . / .---- ---.. --..-- / -. . / ... . .-. --- -. - / --.- ..- . / .-.. . ... / .--. .-. . -- .. . .-. ... --..-- / -- . ... / -.-. .... . -- .. ... . ... / -. . / -. . --. --- -.-. .. . .-. --- -. - / .--. .- ... --..-- / -. --- ..- ... / -. . / ... --- -- -- . ... / .--. .- ... / .-.. . ... / -.-. .... . ...- .-. . ... .-.-.- / -. --- ..- ... / .-.. .- / ...- .. --- .-.. . -. -.-. . / -. . / ... . / .-.. .. -- .. - . / .--. .- ... / .- / .-.. .- / .--. .- .-. --- .-.. . --..-- / .--- . / -. .----. .... . ... .. - . .-. .- .. - / .--. .- ... / .- / ... .- -.-. .-. .. ..-. .. . .-. / -.. . ... / ...- .. . ... --..-- / -.-. . / -. .----. . ... - / -. .. / -- .- .-.. --..-- / -. .. / -... .. . -. --..-- / -.-. . -.-. .. / . ... - / .-.. .- / .--. ..- .-. --. . .-.-.-
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Cdt. Harvest
Respect diplomatique : 471 02/01/1017 ETU 00:20 |
Score : 4
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Harvest tourna d'un coup la tête vers l'hologramme inconnu qui parlait en un brouillard sonore détestable. Elle croyait que c'était une annonce publicitaire brouillée tentant de spammer l'assemblée. Qui sait. Elle fut donc très vindicative. "Rho, mais ferme ta gueule, tu vois pas qu'on parle entre gens adultes, là ?"
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Cdte. Biquette
Respect diplomatique : 273 02/01/1017 ETU 00:46 |
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Score : 4
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L'hologramme répondit clairement en humain Pour moi, tu n'es qu'une gamine, Petite. Si tu ne comprends pas le Mordus, pourquoi devrais je le traduire ? Car c'est un langage du Mal, est qu'il faut parler Bien ? Tu ignores des choses, tu est tellement ignorante, comme cet Univers. J'exige qu'on libère Biquette et qu'on me donne en cadeau cet Harvest, elle rejoindra mon Harem.
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Cdt. Harvest
Respect diplomatique : 471 02/01/1017 ETU 01:30 |
Score : 5
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Harvest en cracha sa piémontaise. Il y en avait partout : un bout saucé gicla notamment sur l'optique qui enregistrait sa projection holographique, ce qui, d'un point de vue visuel, transforma l'hologramme d'Harvest en bout de tomate mâchée aux yeux de tous. Elle essuya l'optique pour qu'on la voit à nouveau, et se tourna alors vers l'illustre inconnu avec un air... Il n'y avait aucun qualificatif pour décrire la gueule qu'elle tirait. "Alors, heu, déjà, c'est pas du mordus, mais du morse, et ensuite, t'as pas besoin de te traduire, puisqu'un mec nommé Crantell va le faire dans genre un quart d'heure." Elle observa son plat de bouffe. Elle trouvait la piémontaise vraiment dégueulasse mais elle la mangeait car déjà, elle avait faim, et ensuite car elle avait la flemme d'aller se déplacer pour en trouver une autre. La véritable raison était qu'il y avait trop de tapis dans les couloirs de son bâtiment pour qu'elle puisse se déplacer. "Son Harem quoi. Son Harem. Le mec vient du moyen-âge quoi."
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Cdte. Katarina Skull
Respect diplomatique : 171 02/01/1017 ETU 01:55 |
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Score : 3
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Katarina, qui passait manifestement dans sa salle de projection à ce moment donné, se fit entendre. "Comme le gars qui t'finance, du coup ? ... Oh putain, attends un instant." Il se passa quelques trois seconde puis l’hologramme de Katarina apparut, un sourcil haussé, dans un air mêlant inquiétude et incrédulité. "OrsHeN ChERI ! C'est toi ?!"
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Cdt. Harvest
Respect diplomatique : 471 02/01/1017 ETU 02:04 |
Score : 3
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Harvest écarquilla les yeux comme jamais. Son regard se transforma un court instant en "tu vas très mourir, ma cocotte", mais finalement, on lut du désarroi mêlé à une bonne dose de souffrance en Harvest. "Je ne veux plus rien savoir à propos des gens qui me financent." Elle coupa son hologramme, et trente secondes passèrent. Son hologramme réapparut, et elle ajouta : "Plus rien savoir. A jamais." Seconde coupure, plus longue ce coup-ci.
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Cdt. Flavius
Respect diplomatique : 2044 02/01/1017 ETU 03:20 |
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Score : 2
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Flavius pointa son doigts sur l'hologramme inconnu, mais sans même lui adresser un regard, celui-ci restant ancré sur Harvest. Quitte à ce que quelques perturbateurs anonymes viennent se joindre à la fête, autant en profiter pour user d'eux comme argumentaire dans nos longues tirades, même si du coup, ce cas-ci va m'obliger par commencer par votre dernière question. Vous voyez cet individu ? Il me fait un peu penser à la chèvre... ou d'autres encore du même genre. Le type de personne exécrable venant cracher leurs bêtises à longueur de journée dans cette Sainte Assemblée, oui, et sachez qu'il n'y a rien de plus qui m'insupporte... après le Mal, le Mal m'insupporte toujours plus que tout mais je crois que vous l'avez assez bien compris ça. Si je saisie cette occasion de vous parler de ce genre de cas, c'est car dans votre dernière conclusion, vous transvasez les rôles comme si je vous reprochais personnellement votre manière d'être comme par exemple votre attitude insultantes à l'égard de certains. Oui Personnellement. Il marqua une pause. En faite, l'exemple est ici tout à fait approprié, car je vous ai posé une question sur votre compréhension des réactions d'autrui, sans même mentionner mon propre avis sur la question. Car si cela vous intéresse, sachez vous pouvez m'insulter autant que vous voulez, dire les plus grosses ânerie, et au quintuple de ce que vous n'oseriez même pas user à l'égard de certain ici, que jamais je viendrai me charger de votre cas pour cette unique raison... car ce serait Mal, via un précepte encore trop long à expliquer sans trop s'attarder dessus encore. Pour exemple, des individus de la pire espèce ont toujours pu s'exprimer ici, comme la chèvre, que je trouve insupportable, mais qui n'a pourtant jamais eu à craindre de moi pour cette raison, je le répète, c'est les sales coup et le complot qu'elle préparait derrière qui m'ont fait agir. Notez donc le pour vous même, mais retourner ainsi le contexte dans l'argumentaire découle soit d'une incompréhension, soit d'une erreur, car je ne vous ai jamais demandé de vous taire ou de changer votre manière de parler, et je l'ai encore moins exigé. Autre pause. Revenons en au début, je passerai rapidement sur la définition que nous donnons à l'acceptation et la tolérance, l'important ici est que nous nous comprenions, pour être effectivement clair et directement poser les bases : quand je n'accepte pas quelque chose => Croisade ou intervention militaire. La tolérance rentre donc dans l'autre catégorie, reconnaissez qu'au moins ici, la définition est plutôt simple à saisir, car binaire, soit je frappe, soit je ne frappe pas, je peux difficilement faire les deux à la fois, quoi que en frappant moins fort peut-être ? Il tira un petit sourire, avant de rapidement reprendre son sérieux et poursuivre. Et ce que vous dîtes est effectivement quelque chose que l'on me reproche, que notre doctrine passe au devant de tout mais... que peut-on attendre d'autre d'un religieux dont les croyances se fondent sur le principe même que sa vie est entièrement consacrée à sa Foi ? Appelez le totalitarisme si vous le voulez, l'on m'a souvent appelé fanatique dans cette Galaxie, et j'ai toujours accepté cette définition sans trop sourciller car elle est plutôt exacte chez la quasi-totalité des Salusiens d'un point de vu extérieur. Quand je parle de tolérance, c'est exactement ce que je vous disais, cela ne concerne pour moi que ce qui sort du cadre religieux, entre autre je n'aurais effectivement jamais aucune tolérance pour ce que je juge comme Mal. Que voulez-vous que je vous dise, la doctrine est ainsi faite et nous y croyons dur comme fer, nous ne pouvons plier là dessus, et le fondement de nos croyances nous poussent à nous battre pour cela, avec un zèle proche de la folie pour ceux ne comprenant pas que les motivations découlant de notre spiritisme omniprésent. Et c'est effectivement ce qui fait peur à beaucoup de gens. Pause. Mais ce qu'il faut aussi voir là dedans est que le fondement même de notre doctrine est plutôt souple en comparaison des normes de beaucoup de civilisations Galactiques. Nous fonctionnons ainsi, une grande largesse du dogme, dans une étroitesse de son application. Nous trouvons cela plus cohérent et en accord avec les principes Divins de nos préceptes. Si je vous demandais de consulter les archives, ce n'était pas pour rien, bien que cela n'est pas tant nécessaire que ça compte tenu que vous l'avez un peu notifié de vous même, dans le genre "petite maison dans la prairies"... Mais je m'égard un peu, je crois que vous préféreriez largement que je m'attarde plutôt sur vos questions que sur le reste, car il y a du travail, beaucoup, beaucoup de travail... Flavius prit un air perplexe. Car déjà, vous ne savez pas l'effort que cela va me demander pour poser vos hypothèses comme réelles, vous parlez là d'une croyance indéfectible, alors même au stade de fiction, cela est compliqué, mais je vais essayer. "Que feriez-vous si toutes vos notions de biens venaient à fluctuer. Que feriez-vous si le mal était le bien. Que feriez-vous si le mal pourrait être le bien. Que feriez-vous sans bien." Alors là... je dois dire que j'ai vraiment du mal à visualiser la chose. Pour la première question, si la notion de Bien venait à fluctuer, je me poserai pour question de ce que Deus cherche à travers ce changement, mais... par ce qu'il est, de par le Bien qu'il représente, la définition que nous en avons est déjà entière, c'est... c'est vraiment trop dur de jouer à ce jeu d'esprit. Car même la seconde est plus simple disons le... si le Mal était le Bien, alors nous ne serions plus, le Bien représente aussi la Vie, hors c'est cette même Vie qui est notre support et réceptacle à tous en ces lieux, ce cas de figure est donc impossible même en théorie. Pour la troisième, même cas que pour le second. Pour la quatrième, je ne sais pas... si la volonté Divine n'existait pas je crois que nous aurions tout intérêt à poursuivre son héritage malgré tout dans sa dernière guidance. Mais cela part du fait que nous ayons déjà pu bénéficier de ses enseignements avant que le Bien n'existe plus en tant que force. Car dans l'hypothèse où celle-ci n'aurait jamais existé, nous avons un mot pour ce que cela donnerait : l'enfer. Il a toujours son air perplexe. Je ne sais pas si vous vous attendiez à des réponses plus concrètes, mais je le répète, c'est plutôt dur à aborder pour moi ce genre de fiction, disons que je fais de mon mieux... mais pour ce qui est de la dernière question de ce thème, à savoir de qui je suis au delà du dogme, j'y reviendrai sur la fin. Car je vais d'abord vous apporter réponse sur celle-ci : "Mais vous, Flavius, comprenez-vous ceux qui pourraient vous poser des inimités personnelles sur votre propension inégalée à agir contre eux malgré votre niveau de compréhension, par l'application concrète de votre dogme totalitaire ?" Bien sur que je le comprends, bien sûr que ma Foi le comprends, bien sûr que même tout mon peuple et toute ma religion le comprennent. Là est tout le paradoxe de la croyance, l'idée se veut universelle, totale, dans sa guidance, ce que représente parfaitement une religion mais... quelque chose coince, car cela n'est pas possible autrement que par la force, et notre dogme est tout à fait lucide dans ce domaine, le combat perpétuel entre le Mal et le Bien étant pleinement ancré dans nos écrits. Et voyez ce que ce paradoxe donne, une civilisation religieuse "Petite maison dans la prairie" mais armée jusqu'au dent, la fermière ayant troqué sa fourche pour un lance-roquette plasma. Mais j'en reviens encore à ce qu'est notre dogme, très souple en soit, mais étroit dans son application. Je pense personnellement qu'il vaut mieux ça que l'inverse. Car effectivement, nous sommes impérieux dans notre manière d'aborder notre combat contre le Mal mais... notre dogme de par sa souplesse ne jette pas n'importe qui dans cette catégorie, notez qu'il n'y a eu que deux personnes dans cette Univers ayant été qualifié par nos instances comme Personnification du Mal. De même, une religion qui ne permet aucun écart sur des questions aussi poussées que celle-ci, tout en accordant à côté des pleines libertés de pensés à autrui, sans vouloir imposer la vénération de leur propre dogme à d'autre -liberté religieuse- est tel vraiment un grand défaut en comparaison de nombreux dogme de vie athéiste bien souvent plus contraignant, et bien souvent à l'égard même de la religion en elle même. Donc oui, je comprends mais... plus j'y pense, et plus que je me dis que les réelles craintes et inimités à mon égard se justifieraient bien plus si je n'étais pas un religieux, oui je le pense... Silence. Et cela me permet d'introduire sur la question que j'ai repoussé en dernier, à savoir : "Au delà du dogme, qui êtes-vous ?" Toujours dans le genre compliqué, comment pouvoir vous dire qui je suis, alors que par mes vœux, j'ai entièrement consacré ma Vie à mon dogme ? Certains pensent que je suis quelqu'un de gentil, de méchant ou je ne sais quoi derrière tout ça, mais rien ne leur permettra jamais d'affirmer qu'il en est vrai, car ce que je suis aujourd'hui, je le suis par mes croyances, par mes convictions et par ma Foi. Comment me définir sans elles alors qu'il s'agit ici de toute ma vie, de toute mon existence ? Je ne dispose clairement pas d'assez de recule pour savoir ce que j'aurais pu être sans tout cela, il n'en tient qu'à chacun de le deviner, de le sentir... qui sait, peut-être que si je n'étais pas croyant, j'aurais été la pire ordure qui soit de cette Galaxie, même si je ne pense pas que j'aurais pu faire valoir la même position qu'aujourd'hui, sans la force d'âme qui découle de ma Foi. Il prit un air interrogateur. Je ne sais pas encore si il s'agissait de la réponse que vous attendiez, mais je ne puis fournir mieux, alors voilà. Car j'aimerai bien vous y voir tiens, vous, si je vous demandais ce que vous seriez si vous étiez aujourd'hui la plus pieuses Salusiennes qui soit ? Tenez, d'ailleurs tant qu'à en être à nos interminables échanges, autant effectivement rajouter cette question sur la liste maintenant : qui auriez-vous été si vous étiez une pleine croyante du dogme Salusien ? Petit sourire. A vous maintenant. Saint Salut !
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Cdt. Arkhangel Hismer
Respect diplomatique : 1079 02/01/1017 ETU 03:27 |
Score : 4
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Un Kaiserdien, en tenu d'ingénieur. Sans doute le clampin qui devait s'occuper de l'entretien des caméras. "Hey, salut ! Le fait de beaucoup parler ne veut pas dire vous avez raison. Allez, bon courage !"
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Cdt. Harvest
Respect diplomatique : 471 02/01/1017 ETU 13:07 |
Score : 4
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"Mmmhhrhmmh. Ce vil détournement de question en me posant strictement la même. Comment pourrais-je répondre à ce que j'aurais donné en tant que pleine croyante du dogme Salusien étant donné que je n'ai pour ainsi dire PAS fait vos fameuses écoles de théologie ? Mais de ce que je peux voir, si j'avais été lobotomisée de la sorte, j'imagine que je me serais transformée en Feriel2.0. Quoique non, trop pleurnicharde - j'ai rien contre votre fille hein. Quoiqu'il en soit, ce que ça aurait changé, c'est que j'aurais été à vos côtés, que j'aurais été une représentante du dogme et non d'elle-même, et que j'aurais plus de puissance civile et militaire. Quelque chose comme ça. Après, le but de ma question était sincèrement de voir ce qui resterait de nous en tant qu'êtres au delà de nos dogmes : si je vous ai posé la question de ce que vous seriez sans cela, ce n'était pas tant par opposition à votre religion, mais pour mieux voir qui se cache derrière cette carapace. C'est une façon de faire connaissance ainsi que de vous évaluer, si vous voulez. Si vous aviez voulu me poser la réciproque, il n'aurait pas tant fallu me demander ce que je serai avec votre dogme, mais ce que je serais sans les miens : et là, c'est une question à laquelle j'ai vraiment beaucoup réfléchi de beaucoup de point de vue, et sur laquelle je pourrais longuement m'étendre. Mais je pense que vous vous en foutez, car le débat, assez binaire, varie entre un dogme salusien/non-dogme salusien. Preuve en est de la nature de votre question." Elle réfléchit quelques instants. "Donc pour vous répondre plus prosaïquement, je n'aurais pas été moi, car j'aspire à exister en tant qu'individu. L'autre jour - et cette formulation m'avait bien fait rire - vous m'expliquiez avec toute la rengaine du monde qu'à vivre dans la méfiance, la peur et l'opposition, je ne serais plus jamais que l'ombre de moi-même. De mon point de vue, un homme qui m'avance, souriant, qu'il ne vit que par, pour et dans son culte, n'est en effet que l'ombre de lui-même : il n'a plus de volonté propre. Il n'a plus de liberté. Il n'a même plus d'aspirations. Je vais donc reformuler ma question : qui auriez-vous été si l'enfant que vous étiez autrefois n'avait jamais rencontré le Deus ? A titre personnel, et aussi curieux que cela puisse paraître, lorsque je réfléchis à mes actes et à moi-même en tant que personne morale, je m'interroge beaucoup sur l'être que j'ai été dans le passé : l'enfant que j'étais autrefois serait-elle fière de moi ? Comprendrait-elle mes actions, ou bien la laisserais-je dans l'effroi ? Serais-je, pour elle, un ennemi ? Et plus tard, si adulte en évoluant sainement, serait-elle avec moi, ou contre moi ? Par peur de s'humilier face à soi-même, on se considère toujours comme une unité pleine de notre naissance à notre trépas. Mais vous savez quoi ? Il ne faut pas craindre l'humiliation : elle n'est que la mesure de notre amour propre. Et au delà de ça, a divers moment de notre vie, nous subissons des événements marquants qui altèrent notre façon de pensée, et qui réécrivent notre voie mentale. Pour moi, à partir de là, nous sommes autant d'êtres qui auraient pu en être d'autres. Et c'est pour ça que je me méfie des religions : elles écrivent notre voie à l'avance. Elles écrivent nos pensées, nos idéaux, et par la même, nos avenirs." Courte pause. "Flavius, je pense qu'au delà de votre dogme, vous êtes un homme triste et seul. Être entouré de personnes qui pensent strictement comme nous n'apporte aucune évolution intellectuelle à proprement parler : considérant cela, parler à autrui ne fera que mener à des solutions et des arrangements que l'on peut faire seul : ainsi, toute construction philosophique et autre développement intellectuel meurt dans l’œuf. Et aussi, ils sont tous comme nous, car ils répondent du même dogme : alors, parle-t-on encore à des gens, ou bien parle-t-on à un dogme ? Vous aurez beau avoir votre fille, votre empire, vos fidèles qui vous adorent tellement qu'ils se font passer pour vous en public avec les mêmes idéaux, cela ne fera que vous plonger dans une plus profonde solitude. Qu'importent les mots que vous mettrez dessus, je pense que c'est d'ailleurs cela qui vous pousse à me parler, car vous êtes en effet seul et en quête de l'autre, ou à défaut de ça, ou à défaut de ça, vous avez une irrépressible envie de me convertir, ce qui ne fait qu'encore plus étayer mon hypothèse. Mais comme je le disais, il ne faut pas craindre cela. Au contraire, il faut se laisser être. C'est, pour vous répondre en vous citant, la seule chose que je puisse attendre d'un religieux dont les croyances se fondent sur le principe même que sa vie est entièrement consacré à sa foi. Fin de citation." Elle marqua une courte pose en scrollant l'écran de son pda : elle avait dû enregistrer la tirade de Flavius, et essayait de voir à quel point elle allait à présent répondre ; finalement, elle se décida. "Sinon, hey, vous avez très sévèrement évité mes questions sur la notion de valeurs. Mais bon, on pourrait déjà avoir un pré-avis sur ce que j'aurais pu vous rétorquer, mais ce n'est pas vraiment le point le plus intéressant du discours, alors je vais m'abstenir, même si ça aurait donné des trucs sur la solidité conceptuelle de votre perception de l'enfers, ou d'autres conneries du genre. Mais y'a pas d'autre chose intéressante à dire, donc je coupe mon discours ici. Y'a déjà pas mal à discuter, car on commence à centrer l'essentiel."
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