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Treve Temporaire pour le passage au 1017

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Cdt. Flavius
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03/01/1017 ETU 11:20
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La liberté n'est que le fruit de la pensée de l'homme, en soit, bien que tout le monde sache s'accorder plus ou moins sur ce que représente ce concept, ce qu'il est vraiment d'un point de vu universel est quant à lui entièrement flou.
Selon moi, nous ne sommes pas libre, personne n'est libre, nous sommes tous prisonnier de notre enveloppe charnelle, liant notre âme au plan matériel, et la soumettant au dur contrainte de l'existence physique. Je ne vois en rien comment vous pourriez vous affirmer libre, du moins plus que moi, sous simple prétexte que je suis un dogme ayant guidé ce que je suis, et ce que chaque Salusien est.
Après tout, en quoi le fait que celui-ci conditionne ma volonté propre me rend moins libre que vous, qui devez ne pas plus bénéficier de volonté que moi par le déterminisme qu'implique vos expériences ayant amené à ce que vous êtes aujourd'hui ? Car même ne pas suivre de dogme... est un dogme de vie en soit, seul le caractère profondément versatile de ce que vous pouvez devenir change.
Car sachez que je conçois parfaitement que l'expérience guide l'être dans ce qu'il est, et que la manière dont il peut se définir n'est pas continue dans le temps, même dans le dogme religieux, l'application peut être soumise à interprétation à travers les écrits, mais tant que nous ne nous en détournons pas fondamentalement, nous jugeons notre âme comme continue et pur dans la voie du Bien.
Il marque une pause.
Car à pousser la question plus loin sur la liberté, demandez-vous si vous étiez vraiment libre de devenir ce que vous êtes aujourd'hui, si ce sont vos expériences qui vous ont définit. Après tout, vous ne pouvez pas influencer directement de nombreuses expériences que vous vivrez, et ce dès votre naissance, et tant soit bien que vous le pouviez à quelque instant par un choix, celui-ci sera indéniablement guidé par ce que vous êtes... et donc vos précédentes expériences. La boucle est bouclée. Vous vivez, vous mourrez, et tout ce que vous avez fait entre d'eux ne peut pas être qualifié de plus libre que celui-ci qui aura tracé un parcours tout aussi défini que le vôtre... mais dont il connait certes déjà la voie d'avance, du moins plus précisément.
Quand je parlais d'ombre de soit même, je ne poussais pas la réflexion jusqu'à l'essence même de l'individu, à vouloir trop pousser dans l'abstrait, nous rentrons dans ce genre d'échange où il est difficile possible de tomber d'accord, tant les zones qui échappent à notre compréhension à tous sont vastes.
Il lève son regard.
Car croyez bien que je ne vous ai pas attendu pour me poser ce genre de questions...
Un enfant née dans l'innocence, vertu propre au Bien vers celui-ci est donc naturellement incliné dès le début de son existence. Alors, pourquoi tant d'eux finissent si mal, et deviennent les monstres de demain ? Qu'est ce qui fait que certains choisissent le chemin de l'obscurité, et d'autres de la lumière ? Est ce la volonté ? Est ce la destinée ?
Pouvons-nous réellement espérer comprendre un jour totalement les forces qui guident notre âme d'un côté ou de l'autre ?
Alors j'ai vraiment grand mal à vous dire ce que j'aurais pu être sans Deus, quelle voie j'aurais pu choisir si je n'avais pas eu la chance de directement être amené vers la lumière de par mes enseignements. Je vous l'ai dis, peut-être que j'en aurais été la pire ordure qu'il soit que je l'ignore même.
Nous autre croyant nous posons souvent cette question, et les réponses que nous apportons sont multiples et variés, mais ne coïncident malheureusement pas tous. La seule chose sur laquelle nous nous accordons cependant tous est que quelque soit la réelle explication que nous pourrions donner à cette question, celle-ci ne nous détournera jamais de notre pleine opposition au Mal... qui a châtier par la lame celui qui aurait pu se trouver à notre place dans d'autres circonstances, ainsi est l’impétuosité du Bien face au Mal dans nos croyances.
Mais enfin... pour venir à votre conclusion...
Il semble réfléchir, un long moment.
Seul ? L'unité de la pensée est t-elle signe de solitude selon vous ? Chaque cellule d'un organisme vivant ne remet jamais en cause le "dogme" qu'elles suivent, à savoir "l'organisme avant tout", toutes suivent la même direction, mais pouvons-nous réellement affirmer qu'elles sont seules ? Dans cette analogie propre, ne seriez-vous pas plutôt tentée de parler de l'organisme dans son ensemble plutôt que d'une multitude de cellule esseulée ?
Alors, seul, je le suis peut-être, mais tout dépend de la définition que vous accordez à ce mot, je ne me sens pas seul dans ma voie, mais en tant que simple homme... peut-être... oui. En poussant même le raisonnement un peu plus loin, l'on pourrait dire que mon dogme comprends et implique totalement cela, les vœux que j'ai formulé induisant clairement que la cause que je sers passe avant ce que je peux représenter à échelle réduite.
Une cellule dans un organisme qui est ici le Bien dans son ensemble.
Il a l'air toujours songeur.
Enfin... maintenant, il y a effectivement beaucoup de chose à dire sur tout, alors je laisse encore la parole.
Et comme dirait l'autre, même si parler beaucoup ne nous donne forcément raison, cela nous permet à défaut de ne pas avoir tord, enfin, je crois.
Cdt. Harvest
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06/01/1017 ETU 16:00
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"Et la foi n'est-elle pas aussi le fruit de la pensée de l'homme, en soit, bien que tout le monde sache s'accorder plus ou moins sur ce que représente ce concept, ce qu'il est vraiment d'un point de vue universel étant quant à lui entièrement flou ?
La présente question peut être posée sur chaque concept non tangible, et assez rapidement, l'on risque de plonger sur des discussions d'ordre métaphysique sans queue ni tête. Passe pour la tête, encore, comme dirait l'autre, mais là n'est pas la question.
Si nos formulations divergent, nous sommes au moins d'accord sur une idée de fond : nous sommes conditionnés. Nous tous : vous, moi, et n'importe quel connard conscient ou non que l'on rencontrera. Les animaux, les machines, les pauvres, les riches, toute forme bactériologique ou xéno est déterminée par ce qu'elle est.
Et lorsque ces formes établissent des civilisations - comme nous - un véritable problème est celui du déterminisme social.
Et c'est sur cet unique point que je peux considérer une limite à ma liberté, car elle prend une forme factuelle ; je m'explique : chaque être conscient vivant en société est déterminé par son lieu de naissance, son physique, le niveau de richesse de ses parents, et du carnet de contacts qu'il aura dans sa vie, et autres saloperies. Ce faisant, et reproduction sociale obligeant, un pauvre subit son état de pauvre au même titre qu'un riche subit son état de riche. Et ces niveaux de vie impliquent à l'individu une justification de pensée pour le conformer à son niveau de vie : un pauvre criera à l'injustice, souvent, tandis qu'un riche fera du darwinisme social pour justifier son niveau de possession, alors qu'il a juste eu la chance de sortir de la bonne chatte. Lorsque l'on parle de déterminisme social, on arrive rapidement à la conclusion que, comme le nom de l'idée l'indique, notre existence et notre individualité est déterminé par l'environnement dans lequel on vit : et autrui est considéré comme un facteur environnemental, au même titre que nous sommes un tel facteur pour autrui, dans un souci pragmatique de réciprocité factuelle. Ainsi, au final, chacun subit son état, que cela soit agréable ou pas. Il est possible de s'en émanciper, mais cela est d'autant plus rare que, comme dans le reste des cas, tient aussi lieu de déterminismes sociétaux.
La primauté de la société peut être vue de n'importe quelle forme : un être qui vivra seul en autarcie en haut du montagne est tout aussi socialement déterminé que des citadins. Et son comportement, et sa façon de pensée, et tout le reste, sera déterminé par son mode et fonctionnement de vie.
Cette façon de pensée remet fondamentalement en question la volonté propre des individus : si nous sommes forgés par notre environnement que nous sommes conditionnés à réagir selon celui-ci et par celui-ci, que nous reste-t-il ? Là dessus, je peux vous accorder que personne n'est libre. Personne ne l'est jamais, et c'est d'ailleurs cela que je nommerais le paradoxe de la liberté, si tenté est qu'un jour il me prenne l'envie de vous expliquer ce qu'est pour moi la liberté, au même titre qu'il vous prendrait l'envie de m'expliquer ce que peuvent être le bien et le mal.
En parlant de bien et de mal, si l'on considère que ce sont des critères tolérés par des points de vue tout à fait subjectifs, et que dans une existence ou chacun est déterminé à être ce qu'il va être, cela ne laissant plus de choix, alors, si l'on applique un système de mesure de valeurs, si l'on vient au monde neutrement, la vie que l'on subira nous conditionnera à faire le mal ou le bien, ou les deux. Ainsi, un individu n'aura pas le choix de choisir le mal ou le bien, puisque ces concepts et leur respect viennent à lui : de ce fait, et c'était cela la réponse à ma question, vous n'avez jamais eu le choix de faire le bien. Vous avez été déterminé à cela, et vous ne pouvez même pas appréhender la réalité d'un autre point de vue - et votre perception sociale du bien fera que si autrui se comporte en mal vis à vis de vous, vous irez le détruire. Et en cela, il aura lui aussi été déterminé, de par son cadre social, à se faire détruire par un fanatique tout aussi conditionné.
Si le bien et le mal existent selon votre point de vue de manière absolue et inconditionnels, la présente démonstration a prouvé la subjectivité de ces termes, car ils ont été enseigné par une société, et que toute société étalonne des valeurs et fixe des objectifs universels. Tels sont les vôtres. Mais dans une existence où tout est déterminé par des sociétés et ou personne n'est vraiment libre de ce qu'il fera, les notions de biens et de mal existent-elles seulement à l'état de nature ? Je pense que non, car faire le bien et faire le mal implique déjà de considérer ces valeurs, et ensuite, d'agir librement pour les faire respecter. Oui, mais comme je le disais, nous sommes déterminés à agir selon des dogmes et des écoles de pensées que nous subissons à cause de nos statuts.
A partir de là, non seulement le mal et le bien sont subjectifs, mais vis à vis de chacun, le mal d'autrui est son bien, vice versa, sans considérer qu'universellement, le mal et le bien n'existent pas. Et mieux encore : l'on a jamais le choix de servir le bien ou le mal, et l'on a jamais le choix d'être quelqu'un de bien et de mal.
C'est pour cela que ces valeurs sont dangereuses : elles provoquent de la destruction en leur nom, de l'intolérance, et des débordements sociaux inimaginables, car nous nous enfermons dans des processus intellectuels fondamentalement binaires et manichéens, que je n'ai même plus besoin de paraphraser.
Et c'est pour cela que je vous ai toujours trouvé odieux à juger ce qui pouvait être bien ou mal sans jamais vous remettre en question ne serait-ce qu'un seul instant, car bien sûr, vous, Flavius, l'empereur bien né, forcément, vous êtes quelqu'un de bien. Et pour conformer cela, vous justifiez ce statut par son essence même. C'est comme dire : "je mange du kebab car il est composé de kebab et que j'aime ça", sans chercher à savoir si le kebab est rempli d'arsenic ou qu'il vous refilera une sévère bonne chiasse.
Cela est à la fois une misère et escroquerie intellectuelle qui dépasse mon entendement.
Et c'est donc là qu'arrive ma définition sociologique de ce qu'est la solitude : pour moi, un être discriminé et vivant seul car portant un caractère différent d'une communauté n'est pas seul ; pour moi, quelqu'un ayant des millions d'amis avec lequel il vit de manière conformiste car tous pensent strictement pareil est seul.
Ici, la solitude est définie par le nombre de possibilité de bifurcation et de changement social que l'individu peut subir : si son évolution intellectuelle et son système d’étalonnage de valeurs reste stricte, monotone et linéaire toute sa vie, sans jamais remise en question, alors il n'a aucun progrès.
Et fait amusant : un progrès ne signifie pas une ascendance sociétale, car le progrès ici signifie la découverte d'autre procédé d'existence par évanescence de la pensée unique. La preuve même de ce que peut être la solitude est lorsque l'on essaye d'écraser autrui avec son dogme pour qu'il se conforme à nous, car paradoxalement, nous avons peur de finir seul. Nous n'avons jamais conscience de la solitude que lorsqu'elle n'arrive pas. C'est étrange, n'est-il pas ?
Alors, pourquoi ce comportement ? De mon point de vue, c'est de l'instinct animal. Comme dans les meutes d'animaux.
Autrefois, sur terre, il y avait une espèce de canidés que l'on nommait les loups. Ils vivaient en meutes, et socialement parlant, il y avait un chef de clan que l'on nommait le mal alpha. Il y avait ensuite les beta, qui formait la meute, et les omégas. Les omégas sont généralement des mâles blancs, à contrarion des noirs que sont les alpha ; à partir de là, les omégas sont strictement harcelés en combat reproductif que gagnent les alpha, et sont souvent bannis des meutes. Une raison à cela ? La volonté du mal alpha à prouver aux femelles beta son potentiel de reproduction, et le fait que génétiquement parlant, seul un vainqueur comme lui est apte à enfanter une engeance qui vivra. Et c'est d'ailleurs à cause de cette habitude initiale de discriminer les blancs que ceux-ci ont moins pu se reproduire, et que leur nombre a ainsi décroît au fil des ans : ainsi, ils ont toujours été moins nombreux, et cet instinct animal de discriminer le différent les a poussé à toujours être jarté des meutes. Alors, est-ce bien ou mal ? Selon mon point de vue, c'est juste de la merde : le mâle oméga est un bouc émissaire, et est donc un ennemi commun : son rôle est, de par son sacrifice, de renforcer la coercition de la meute, et de lui assurer une identité commune.
C'est exactement ce qui se passe avec votre civilisation : elle est l'alpha, et vos fidèles sont les beta. Et ceux que vous écrasez arbitrairement au nom du bien sont des oméga. Et voyez le résultat ! Vous annexez des mondes, en refilez à vos fidèles, et vous êtes encore plus fort qu'avant, avec pour excuse votre caractère de pensée, et l'altérité d'autrui.
Et c'est pour cela que je vous considère comme un être seul sur tous les plans. Vous agissez comme précédemment énoncé, preuve en est puisque vous vous évertuez pour qu'autrui aborde votre dogme. A contrario de vous, je me considère comme libre, et cela implique de réussir à s'émanciper des déterminismes de pensée induits par la société référente à notre organisme : ainsi, je m'intéresse à l'altérité - dont vous - pour étayer mes champs du savoir, et mes possibilités d'évolution intellectuelles. On appelle cela s'émanciper, et faire preuve de volonté propre. Et c'est hypocrite, car ce sont mes déterminismes qui m'ont poussé à penser et à agir ainsi.
Vous êtes donc seul, car oui : vous évoluez comme un organisme unique qui vit de prédation, ou une infinité d'organismes uniques pareillement déterminés les uns des autres.
Ça répond à toutes les questions, pas vrai ?
Il n'y a pas de plans et de bien ou mal autrement qu'arbitraires selon moi. Il n'y a que..."
Elle agita les bras et désigna l'assemblée dans son ensemble. Conformément à ce que sa démonstration avait montré ce qu'elle pensait des structures sociales, elle afficha un profond air de dégoût.
"Il n'y a que ça."
Cdt. Flavius
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06/01/1017 ETU 18:57
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"Il n'y a que ça."
Ou alors, dîtes plutôt que vous ne voyez que ça.
Flavius avait instantanément réagi au dernier propos d'Harvest.
Reconnaître l'existence du déterminisme, plus ou moins poussé, est une chose. Lui attribuer toutes nos actions en est une autre. Et si j'ai d'ailleurs invoqué celui-ci, il en était que pour remettre en évidence le paradoxe de la liberté que vous évoquiez, d'ailleurs vous ne corrigez pas du tout celui-ci en ramenant simplement la question à "l'émancipation des déterminismes de pensée induits par la société référente à notre organisme", car en admettant que nous acceptions cette définition de la liberté -admettant car il ne s'agit pas ici de la mienne- il serait encore faux de prétendre que vous l'êtes, d'autant plus en acceptant pleinement le paradoxe du déterminisme.
Il marque une pause.
Tout autant que votre définition que vous donnez au mot "seul" pour me l'attribuer, je vois effectivement que nous ne nous comprendrons jamais sur ce point, d'autant plus qu'il reste toujours plus approprié selon l'étymologie du mot de considérer comme "seul" celui qui se détourne de l'uniformité d'un groupe, même d'un point strictement moral ou sociétal, plutôt que l'inverse, comme vous le faites. Vous êtes assez intelligente pour savoir que j'ai raison sur ce point, sans avoir à vous donner un exemple concret.
Mais j'en reviens maintenant à votre conclusion, chose à laquelle je vous répondais que "vous ne voyez que ça."
Étrangement, un léger sourire se dessina sur son visage.
C'est en cela que nous ne nous accorderons jamais.
Car vous ne jugez l'existence et son essence que sur ce que vous voyez. Sur ce qui vous est permis de comprendre, de ressentir, de juger, seulement ce que votre enveloppe corporelle peut appréhender.
Là est la différence fondamentale avec moi, je suis un croyants, et je crois, j'ai Foi en quelque chose de plus grand, qui au delà même du déterminisme, régi et fait les choses d'une manière que nous ne pouvons même pas appréhender. Le Bien, le Mal, tout cela existe à travers lui, et quand je vous disais quelles forces guidaient une âme vers un chemin ou un autre, je vous mentionnais parfaitement que moi même l'ignore exactement.
Il est possible de croire en l'influence du déterminisme sans pour autant lui accorder le crédit de définir toute chose en ce monde. Vos exemples sont bien beau du riche défendant ses intérêts, et du pauvre criant tout le temps à l'injustice, mais les contre-exemples sont assez nombreux pour prouver qu'il n'en est pas toujours ainsi, et si vous connaissez les raisonnements par l'absurde, vous savez qu'il suffit de trouver une seule contradiction pour démonter toute la théorie, celle ici étant que pour de même conditions d'influences totalement identiques, deux personnes deviendront la même chose, à savoir ici que leur chemin entre le Bien et le Mal sera aussi déterminé.
Nous autres, nous croyons en la force d'âme donné par le Divin, nous croyons aux choix tout en acceptant l'influence du domaine extérieur, le nombre de texte parlant de soumission à la tentation, ou encore du danger de la corruption en sont témoin.
C'est là que se fait toute la différence, nous admettons l'existence d'autres choses dans les forces animant notre univers, c'est là tout le principe de la Foi, et cela nous permet de pousser le raisonnement bien plus loin que celui auquel vous êtes contraint de vous arrêter -et croyez moi sincère quand j'en suis moi même triste pour vous-.
Il tire un regard pensif.
Et il me sera effectivement dur de vous détacher de cette négation de cette "autre chose", ainsi est la Foi, c'est un processus complexe mais pas plus incohérent qu'autre chose dans ce que nous sommes, même ceux ne croyant pas au Divin ont forcément "foi" en quelque chose.
Je pourrais vous donner les argumentaires amenant à ces expressions et justifications de celles-ci, mais il en serait encore d'un basculement dans un cours théologique, mais si vous voulez quelque chose de plus concret pour vous aider à appréhender la chose, je vais vous rediriger vers de la pure logique s'appliquant par exemple pleinement dans les sciences mathématiques : il est impossible de déterminer la cohérence d'un système si l'on ne peut pas sortir de celui-ci.
Et posez-vous maintenant cette question :
Etes-vous capable de sortir du système de l'existence que représente notre Univers ?
Si vous voulez vraiment être capable d'appréhender l'existence de manière correcte et d'être sûr de quelle cohérence régit celle-ci comme vous essayez de le faire, ou comme moi même essaie aussi de le faire dans une certaine mesure... il vous faudrait ne pas faire partie de celui-ci.
C'est plutôt compromis, vous ne trouvez pas ?
Il tira un léger sourire.
Et moi, je connais quelqu'un qui peut... mais faut-il encore y croire.
Cdt. Olhorìn
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06/01/1017 ETU 21:48
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Ruby était lovée dans un fauteuil moelleux, la tête posée sur la cuisse nue d'Harley Quinn qui lui caressait les cheveux tendrement.
Olorìn était plongée dans la retranscription des archives de cette salle, un doigt jouant malicieusement sur la hanche de sa partenaire, tandis qu'elle entortillait ses cheveux rouges de l'autre main, en de fines boucles vaporeuses.
Elle avait décidé de rattraper son retard dans la découverte des archives de l'Assemblée, et cette salle n'était pas pire qu'une autre pour commencer. Mais bon sang, qu'elle avait du mal. La fatigue, peut-être.
Elle arrivait à la seconde page de cette archive et laissa échapper un petit cri.
"Ben merde, alors !! T'sais quoi, ma puce ? Harvest... Ben, elle nous aurait tous massacré jusqu'au dernier. 'tain, moi qui croyais qu'on pouvait être copine... Ceci dit, niveau rhétorique, elle enfonce Flavius, grave. Faudrait que quelqu'un lui dise que ce n'est pas passque les phrases sont très longues qu'elles sont plus compréhensibles."
Elle resta un moment silencieuse, continuant à faire courir ses doigts sur la silhouette de sa compagne, se mordillant les lèvres.
Puis elle finit par poser la question qui lui brûlait la langue.
"Dis, ma choupinette, quand la rouquine se lançait dans ses grandes diatribes, elle devenait aussi chiante ?..."
Cdt. Harvest
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07/01/1017 ETU 02:05
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"Oh putain."
Harvest regarda Flavius en plissant des yeux.
"Oh putain. Holala."
Elle se frotta le visage, et s'appuya sur son bureau, ce qui donna à sa projection holographique l'impression qu'elle se penchait en avant.
"C'est amusant, il s'avère qu'en fait, cinq minutes plus tôt, j'ai développé une capacité à voir l'avenir proche : à savoir que le seul argumentaire ici exposé a été du BIEN et du MAL dans ma gueule. Bon, pas besoin d'avoir un doctorat en cliodynamique pour le prévoir, non plus.
Dites moi, Flavius, au risque de vous paraître insultant, ça fait quoi de vivre avec une seule idée de phrase de répartie ?"
Elle marqua une pause. Ce qu'elle entendait, par là, était bien évidemment le fait précédemment énoncé concernant le BIEN et le MAL.
"Je ne vois que ça ? Car j'aurais nécessairement tort de considérer que la foi est juste un dogme qui reflète des architectures sociales ?
Rappelez moi à quoi servirent les religions initialement ? Réponse : à collecter des taxes au nom du bien et de la salvation de notre âme, et à sodomiser des enfants en le cachant et en se justifiant comme étant quelqu'un de bien.
C'est amusant de voir qu'en des centaines de milliers d'années, l'on est passé des enfants à des planètes.
Bref, considérer mon argumentaire car erroné et en raison du fait que je dispose pas de vos croyances est... eh bien, à vrai dire, il n'y a pas de mots assez puissants pour définir un tel sophisme, ou bien une telle volonté conscience ou non d'aliéner le débat sans considérer le moindre de mes propos. A ce moment là, autant pisser dans un violon. Mais je ne pisserai pas dans un violon, car en tant que femme, je risquerai vraiment d'en foutre partout. Par contre, vous, en tant qu'hommes, vous pourriez plus facilement grâce à votre bite. Pourquoi ? Car vous êtes mieux déterminé que moi à cette tâche, et notamment grâce au fait que vous êtes un homme.
Cela était aussi une démonstration par l'absurde : et j'ai prouvé que ça ne réfute pas forcément quoi que ce soit. Forcer les démonstrations par l'absurde ne nous donne pas nécessairement raison, car tout le monde peut le faire. Ce serait comme dire : les religieux sont des pédophiles (moi même je pense que c'est vrai), Flavius est un religieux alors Flavius est un pédophile. L'histoire a montré que la pédophilie était très présente dans les religions pour bien des causes, et pourtant, ce serait absurde de le considérer encore.
Si comme disait l'autre, parler ne donne pas nécessairement raison, et bien l'absurde non plus, et agir ou penser au nom du bien ne donne pas non plus nécessairement raison.
Sortir le BIEN et le MAL ne vous donne raison qu'à vous vis à vis de vous. Vous parlez ainsi seul, d'une certaine manière. Tiens tiens, y'a de l'écho avec mon propos précédent.
Vous sentez à mon ton que je m'énerve : en effet, car je fais un effort pour vous comprendre, et vous avez promis la même chose : force est de constater que ramenant tout au bien et au mal, je constate que cela est unilatéral, car vous rapportez encore tout à votre personne.
Bref instant de pause.
"Pour reprendre votre discours depuis le début, je vais déjà attaquer votre point de vue sur mon point de vue de la solitude."
Elle pencha la tête légèrement sur le côté, et lui afficha un sourire fondamentalement gentil et bienveillant : c'était généralement la gueule qu'elle tirait lorsqu'elle allait dire une saloperie immonde, ou bien quelque chose de bien formulé visant à définitivement décrédibiliser l'argumentation adverse.
"Alors comme ça, du coup, vous ne comprenez pas ma définition du mot seul, et la trouvez erronée ?
Ça tombe bien, car je ne comprends pas votre définition du mot "bien", de la même manière : car vous l'utilisez constamment pour envahir des mondes, justifier votre comportement et faire du mal à autrui. Moi, j'appelle ça faire le mal avec une excuse foireuse.
Mais là n'est pas la question, car nous allons nous pencher sur votre façon d'appréhender ma conception de la solitude.
Bon. Passons : vous faites juste de l’étymologie, en fait. Ce serait comme dire "violer implique de faire preuve de violence, car c'est dans l'étymologie même du nom". Cela serait faux, car ce terme considère, d'un point de vue juridique, uniquement si l'individu est consentant ou non. Il est très facile de violer une personne sans la brusquer, preuve en est, le GHB est là pour ça. Après, certes, une agression, d'un point de vue législatif, peut être le simple contact non consentant d'un individu.
Pourquoi cette parenthèse ? Hey : pour justifier le fait que faire de l’étymologie, dans un débat, c'est totalement con.
Mettons, vous défendez le bien : voici son étymologie : "bien" vient d'une langue ultra antique que l'on nomme le latin, du terme "bene". Cela signifiait, originairement "quelque chose d'à propos et de favorable". Ensuite, la définition littérale devint "opposé au mal". Je suis à peu près sûr que la réciproque est toute aussi courte et stérile, mais là n'est pas la question.
Ainsi : est-ce-que ce bien correspond exactement, étymologiquement parlant, à votre vision du bien dans sa totalité ? Car si c'est le cas et que tout votre culte est basé sur une idée aussi primaire, alors mes félicitations, un enfant pourrait avoir votre poste, et du coup, Gimli ferait un bon empereur. Mais là n'est pas la question.
Ainsi, vous considérez mon idée de la solitude comme altérée. Logique, c'est votre point de vue : cependant, mon propos n'est pas le mien puisqu'il est tiré de la façon dont la civilisation que je représente perçoit la solitude. Les définitions des mots varient selon les individus et les civilisations, et c'est cela que je cherche à prouver ici. Je pensais même que vous seriez d'accord là dessus, afin de pouvoir défendre votre si précieux BIEN."
A noter que lorsqu'elle disait BIEN ou MAL de la manière suivante, c'était car elle les hurlait à plein poumon pour exagérer ces termes comme pour les sacraliser. Elle n'était plus à ça près, après tout.
"Ainsi, vos remarques telles que "vous êtes assez intelligente pour savoir que j'ai raison sur ce point", eh... vous pourriez vous les garder. Surtout quand toute votre argumentation repose sur de l'étymologie ainsi que du BIEN et du MAL. En bref, j'ai avancé qu'un être seul, par définition (c'est là où vous ne m'avez pas suivi) cherche justement à fuir sa solitude, afin de, à l'état de nature, trouver un autrui similaire à lui pour pouvoir se reproduire et/ou perdurer. Partant de ce postulat, l'être seul vit avec des individus qui pensent exactement comme lui, et qui du point de vue du développement intellectuel par contact avec l'altérité que peut avoir un autre, revient à ne pas évoluer là dedans."
Harvest joignit son index et son majeur de la main droite pour se donner un petit coup au niveau du troisième œil.
"Par opposition, n'est pas seul celui qui ne fuit pas la solitude, car il ne se met pas en opposition avec celle-ci : son conditionnement le pousse à vivre avec celui qui arrive, et à admettre le fait de vivre une vie avec quelqu'un qui ne pensera pas comme. De ce fait, ceux qu'il fréquente sont des individus socialement très distingables.
Mais qu'importe, là n'est pas le débat, alors ne revenons plus dessus.
Concernant le déterminisme : vous m'avancez que j'attribue tout à cela. Je vous avance que c'est normal, puisque c'est le concept même du déterminisme. Dans cette idée (une fois de plus, vous ne m'avez pas suivie), j'ai reconnu le fait que je n'étais pas libre de mes actes. Cependant, je considère que la liberté se manifeste dans une volonté consciente et appliquée de s'émanciper de nos déterminismes biologiques, sociétaux, et que sais-je encore ; il suffit de penser au delà de ce que notre conditionnement le permet. Et comme je le disais ENCORE avant, il faut des clés pour penser ainsi : ce n'est pas donné au premier connard venu, et si vous suivez mes vagues images, vous comprenez que nous pouvons être déterminés à avoir conscience du déterminisme même, et en cela, d'agir de manière déterminée ou non en conséquence. Ce qui distingue un être passif d'un actif, c'est son niveau de conscience vis à vis de son environnement, et par la même, son niveau de prévisibilité. A votre avis, comment réagis un chimpanzé ? Il se gratte le cul, bouffe des bananes, et se pend à des lianes - à noter qu'il en va de même pour le peuple de Gimli. Ensuite, à votre avis, comment réagit un singe savant ? Bref. Appliquez la même idée à un humain concernant celui qui a conscience des déterminismes comme un individu "actif" selon mes propos susnommés."
Elle écarta les bras d'un air théâtral, et ponctua ses phrases d'un langage corporel plus adapté à une fin de discours.
"Que dire alors de la fin de votre argumentation, dont l'idée principale est l'avancement de la foi, en opposition au factuel, de par le fait qu'elle ne peut pas être appréhendée par la mécréante que je suis, ce qui m'exclu du débat par mon incapacité de compréhension ?
Voici ce que j'en dis : votre argumentaire est fallacieux. Je me base sur ce que je vois, comprends et peux juger car ce sont des valeurs quantifiables. Et lorsqu'un vieux connard avec un livre de religion vient m'en le vanter, je vais le considérer en conséquence avant d'adopter son dogme de manière absolue et inconditionnelle comme un enfant de coeur déterminé. Car je base mes pensées sur du vécu : on appelle cela l'empirisme.
Vous basez votre pensée sur une foi qui est une pensée qui par essence ne peut pas rationnellement être prouvée, et vous cherchez à prouver le rationnel par l'irrationnel, ainsi que des valeurs de jugement mal étalonnées.
Et c'est cela qui nous différencie.
Je juge arbitrairement sans caractère de valeur les faits qui se présentent à moi et les expériences pour apprendre des choses de cela.
Vous, vous chercher à faire le BIEN et à éviter le MAL en le justifiant selon vos états d'humeur. Preuve en est, totalement calmement, vous arrivez là, avec votre grand sourire que je devine derrière votre casque, et me sortez, peinard : "Le Bien, le Mal, tout cela existe à travers lui", puis blablabla, conneries conneries. Nous voila de nouveau à la case départ. Le débat n'a pas avancé car malgré votre belle promesse de faire un effort de compréhension, vous jugez avec vos valeurs sans mettre des mots autres que le bien et le mal. Et je vais arrêter de les hurler car je me nique sévèrement la gorge, en fait.
Ensuite, le reste de votre argumentation tient sur une menace d'une démonstration par l'absurde. J'ai montré que c'était con de faire ça, et comme d'ailleurs vous n'avez même pas donné d'exemple par l'absurde, j'en attends un.
Si enfin vous êtes triste à penser l'idée que mon absence de foi ne me permet pas de penser autant que vous, voyez moi alors tout à fait triste de ne pas penser de manière primaire et binaire en bien et en mal comme vous, ce qui semble être la seule chose que votre école de pensée vous accorde encore.
Mais bon : je vais demander à ce que l'on m'amène quand même un violon, car je sens une réponse aussi creuse que la précédente.
C'est pas dit méchamment, hein."
Elle clappa dans ses mains, dans son bureau.
"Servants ! Amenez-moi un violon !"
Cdte. Harley Quinn
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07/01/1017 ETU 03:19
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Oh purée ma choupinette j'aurais préférée que tu me fasses pas découvrir cette salle. J'ai découvert par la même occasion l'aspirine.
Harley se massa les yeux et posa sa tête sur l'épaule de sa compagne.
Pour répondre à ta question, oui. C'était aussi chiant que ça, débattre pour une virgule bien positionnée ou pas... Bref, y'en a qui ont vraiment que ça à faire. Faut que je nous refasse une taverne.
Cdt. Flavius
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07/01/1017 ETU 16:30
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Flavius bailla, ce qui pouvait clairement s'entendre.
Pardon mais en parlant de réponse creuse, je crois que vous n'êtes pas la seule ici à avoir ce sentiment.
il se malaxe la tempe.
Et puis tellement à dire, tellement...
[...] considérer mon argumentaire car erroné et en raison du fait que je dispose pas de vos croyances [...]
C'est étrange de voir cela comme ça, notamment quand l'on use soit même de ce procédé de manière détournée, en continuant d'appuyer encore et encore que ce débat est une histoire de raison ou de tord, chose que vous faites bien plus que moi, alors que ma compréhension que je vous porte me permet justement d'accepter le débat malgré mes idées bien tranchées.
Enfin, car ici, que cela soit dit clairement ou non, tout l'essence d'un débat est là, nous n'avons pas les même croyances, qu'elles soient basées sur un mysticisme ou de simple constatations empiriques n'y changent rien -bien qu'ici il est tout aussi fallacieux d'affirmer que le premier exclu le second-, car c'est bien ces différences de croyances qui vont nous pousser à ne pas s'accorder sur nos idées.
Il marque une pause.
D'ailleurs, vous avez raison sur le fait que le débat n'avance pas... en même temps, j'ai rarement vu un débat sur des fondements aussi ancrés finir autrement que sur le même désaccord initiale, compréhension ou non d'autrui.
Car si l'un de nous s'attendait sincèrement à ce que ça finisse avec un : "Ah mais oui ! Attendez, vous avez raison ma foi est stupide, mince alors... bon les gars, on annule tout, Dieu, religion toussa toussa, faut oublier maintenant ! Oui, ça veut aussi dire plus de messe dimanche, faudra trouver autre chose !"
Ou encore : "Oh... merci Saint Empereur de m'avoir montrer la lumière, enfin je comprends ! Plus jamais de vilains mots, fini, plus jamais, et direction le couvent le plus proche ! Vite, vite, faire le Bien !"
Petit sourire.
Bon... je caricature volontairement un peu la chose, car nous savons tout deux qu'un débat peut avoir d'autres utilités que simplement totalement convaincre autrui, mais ici nous pataugeons effectivement, et j'ai énormément à faire, je coupe donc volontairement dans le tas pas mal de passage... vous savez, c'est bien beau de sortir au début des "tout n'est que qualité d'expression, car la beauté de l'expression altère la compréhension", mais il serait temps de mettre le tout en pratique...
Car...
Il retient un vilain mot, pourtant sous entendu, et passe directement à la suite.
... la qualité de l'expression se définit par le fait ou non qu'elle soit adapté à son interlocuteur, alors si vous pouviez faire un effort de simplification pour le "profond religieux fermé d'esprit destructeur pédophile bouffeur de planète obscurantiste et avec une seule idée de réparti" que je suis, ce serait fort sympathique, car votre expression n'a aucune qualité si elle ne permet pas d'atteindre l'être que je suis, car je vous le dis, c'est un peu contradictoire de me juger comme tel ET de penser que vous arguments pourraient m'atteindre, après tout si c'est ce que je suis car c'est ce que vous pensez, vous êtes bien bête de continuer dans cette voie, l'on peut traiter quelqu'un de sourd, mais si l'on pense vraiment qu'il l'est, alors bien stupide est de continuer à lui parler.
Il tira un petit sourire.
Et ne voyez pas dans mes mots une quelconque vexation, il n'en est rien, en soit je suis le premier à mettre en pratique ce que je dis, si je vous considérais comme une arriérée mentale incapable de saisir ce dont nous discutions... j'aurais déjà cessé de discuter... alors ne vous forcez pas à rester si il n'y a que ça.
Mais enfin... de mon côté, je pense avoir compris, et je vais donc introduire dans une manière beaucoup plus brute de la discussion, vu que vous me confirmez que vous ne pouvez pas saisir les autres aspects que je souhaitais aborder. Ne vous inquiétez pas, cela correspondra bien mieux à votre "je base mes pensées sur du vécu : on appelle cela l'empirisme."
Autre petit sourire.
Mais avant d'introduire sur cet aspect plus terre à terre, j'attends encore de voir si cela vous en dit encore, sait-on jamais... peut-être que vous n'avez pas assez de violon pour cela.
Cdt. Harvest
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30/01/1017 ETU 02:01
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Flavius avait répondu, et contrairement à ce à quoi il aurait pu s'attendre, Harvest n'avait pas répondu.
Pendant longtemps.
Un mois, en fait. La commandante n'avait pas donné le moindre signe de vie. Rien. Silence radio.
Et puis, ce beau matin, son hologramme s'afficha de nouveau. En fait, elle venait répondre, avec du retard, comme à chaque fois. Mais ce coup-ci, son hologramme était... parasité. En fait, Harvest était on ne savait trop où, et en plein blizzard qui plus est. On la voyait avec un manteau de survie pour environnement à température basse, ainsi qu'avec une chapka blindée. C'était amusant de voir à quel point on pouvait bourrer une chapka de plaques de kevlar, mais là n'était pas la question.
Harvest était en plein blizzard, donc, et dans ce qui semblait être une base militaire : l'on voyait des tentes tunnel en pleine installation, et une chiée de véhicules passer, notamment des vaisseaux dans le lointain.
La commandante tapota quelque chose en hors-champ, derrière la caméra tridéo, et grommela.
"Ḩ̋̒͏̧̤͖͓̞e̢͖̙ͣ̉̎̄̂͊͢ẏ̠̤̭̤̗͓ͧ͌͊̑͠,̷̲̜ͩ̑̌̀ ̸̘̣͉͇̣̉ͣ̐̉̑͝v͋̚҉͕̯̼̰̘͉o̢̭̯̮̯̪̎̔̎̂̓͊͐͛͟ṷ̝̝͉̓͐̂̐ͬ͐̌ͫ͠s̷̠͍̮̍́́͐͆͠ ̧̪͍ͫ͛̍̇͆ͮ͢m̵̢͔̦̹͇̮͙̋͗̈̋ͤ̽ͭ͟'ͦ͏҉҉̞̭͈̩e̶̱͌ͣͩ̍̚͡n͙̮̗̮͐ͤ̋̏t̓͑͏̨͔͘ẹ̫͑̾ͭ͋ͅn̷̼̼̼͌ͮͮ͡d́͌͋̇̓ͨ̾ͦ͏̣͙͉̮̰̲͕e̡̡̝͖̭̤̣̐ͣͫ͜z̷̻̲̣̬̖̻ͬ̄̊,̷̩̣̫͎̝̞̔̋̈̐͆̑̅ͅ ̯̩̹͔̈́́͛̀̀l̦̙͉̍̄̾ͨ̍̌͘͠à̤̭͍̤̲͚̩̬̼ͤͣͯͮ͌ͫ̀͌̐̕͝ ́̋̽҉̙?̛̤̼̭̑̒̍̑ͅ"
Une énorme friture. Plein de propos incompréhensible. Un technicien arrive et aide au réglage.
"E̡̛͚̙̙̜͕̞͎̰͚̤͍̮̤͈͓̣̿ͨͬͯͮ̉͒ͯͩţ͎̫̥͙̩̘̦̪̜̫̹̲͙̗͖͔̦͇͙̀̌ͮ̍̄͋̆̑ͮ͛̊ͤ̾͜͞ ͣ̽̓̀ͬ͑͗̿ͬ͆̏ͫ̍҉̷̛̭̻͇́͡l̶̹͎͇̳̥̝̲͉̹̔ͧ̏̽͐̀͠à̦͉̗͉̒͂ͧͮͩ̄͂̎͞͝ ̷̩̭̜͙̉̆ͦ̄ͪ̉ͬ͝͝ç̲̦͈͔̗̖̣͈͚̥̣͖̙̘ͦ͊̄̈͋́͂̈ͤ́́͝͝'̸̛̥̰͙̩̯̗͕̙̻͉̥̳͕̞̣̥͕̏̑̑ͨͫͩͫ̆͋͐̚ͅe̡̛̯̞̼͔̭͓̜͔̮͑̊̿̋ͪ̍̈ͭ̒̀͡s̵̷̝̣̺̠͉͔̼̙̲̆͐̎̅̓͌ͦͪ̊ͪ̂̕͠͡t̵̉̓̓ͨ҉̤̱̖̥͔̮̯̪̟̝̀͜ ̵ͩͬ̔́͑̂̓̍̈́̌͗ͥͩͬ͐҉̟̖̼̫̠̱̼͖ͅm̵͂̔ͨ̃̅̐ͦͦ͑͝͡҉͙̬̳̠̣̟͔̤͖͇͈̠̝iͣ̓͌̿̌ͩͥ̾̄̎̍͋ͪ̄̓̚̚͏̯̟̭̰̘̦͕̯̘̜̀͡e̱̟̯̪̼̩̝̺̱̝̰͛̓ͯ͑̾̊̆̃̈́̇͆̐̎ͩ͘͞ȗ͙̤̖̯̫̅ͤ͊̈̀ͧͫ̎͗̅̀͢͜͢x̄̌͗̇͋ͪ͛̂̆̈̎̈̃ͩͣͬ͏͢͏̳̖̝͙̪͚̱͎͎͚̙͚͕̥̥̹͔̣ ̶̨̧̈̍̓ͨ̀ͬ͋͌̀ͧ̾ͥ̽̐̌̀̚͏̞̲̰̪?̢̠͉̟̘̅̉́͂ͨ̔̿̄̉̍ͨ̆͊ͮ̈́͗̃̒ͤ͜"
La commandante soupira, et laissa l'aide technique finir le taff. Et finalement, elle commença, réglages terminés ou non.
"Bͧ̑̀ǒ̴ͬ̋̈́ͥn̾͗̅̆ͨͯ̀.ͮ̄ͮ̎̋ͪͧ ͊B̽oͤͥ̐nͩ̓ ͒҉b̵̐̌̃͐͆̀oͯ͂̿͌ͪ͊̍n̷͆ͭͤ̓ ̀ͣboͯ̄̏ͣ͂ͩͣ̀nͫ̈́ͩ̀.͆̒͗̀̒́ ̧̈̀Jͥ̓́'̓ͪ̇ͩ͘é͑̉ͤ̽̄̈́ḿͥ̽ͬe̅t̑̎s̛͐̾ ̾ͯ̐ͫͦ͏d̄ͮͥͥ̏̍͐ę̇pͤ͛͒̆̊ůí̉͋͂ͥ̚̕s͆͗ l̓͋ͪ̃ͫͮ̃ę̂͑̍ ͛҉p̵̈ͦͮ͛ỗ̆l͐͋̂̔̌ͫ͂҉e̵ͫ͂̒͌̀̑ ̸̀sͨ̽̉̓u͆̆ͥͫ̿҉d ̃͛͡d̑͢'̒ͦ̈́̈́͛ͣH̊yͯͣ͒ͪ͛̌̚d͆̋̓ͦ͆͂̍rͪͩ̿̎̉i̔͐ͭͩ̊ͯla̎ͬͬs̡̅ͬ̿͒ͫ̃,̴͌̐ ̴̀ͮ̊ͣ̏ͥͫd̢̀̂ͣ̚ơͥͤ̔̊̒̚n̅́͊̊ͧ̀c̷̐ͣͮͦ̈ͪ ͧͯ̓̏͛̋̐͞ǰ̓̃ͥ̓͞e͛͆͊ ͩͧņ̒eͩ̈́ ͟s͑ͭ͝ù́̓̚ȋ̶̇͋ͫs̷ͥ̍ ̎̅ͪͤ͆͂̌p̑̓ͥ͟a̔̋ͭ̃̃͊͝s̈́̈ͤ̂ͮͤ̾̕ ̎̐ͦ̈͊ͮ͢t̄ṙ͂̔ͧ͂ō̊͌ͩͮ͡ṕ̏ͬ͌͑͢ ̄̀ͥ̓̎ͣ̽́s̽̈ͥûṙ́ͣeͥͮ̌̑͋̿̐ ͦ͌q̿͌̄ͯ͐͊͝ű̷e̢͌͂͆ ̔͊̾̄͠lͯͩ̓ͣ̓a ̎ͤ͊̋̓ͦ̿͏qͩͭ͋͌̾ͣ̎ů̴͆̈a̽̐ͣ̇̐̌́l̵į̿̌̈̅̌t͂̉ͣ̈́ͨͩ̽é́͞ ̇̉̎̍̑ͫͯş̚êͯ͛̓ͥͮr̢ͥ̑̓ͦ̅̒̒a̴̽ͬ tͥ͆̂̈́̓ͭoͦͣū͛̿͜jͩo͆ͧ̈́̉ͦuͬ̀̓̈́r̢s̄͐͐͡ ͨ͘aͧ̏ͯ̅̒̐ͨű̈̆͊ ̑̀r͗̑e̐̾ͣ͌nͮ̎̓͐̌͑ͣ͘d̐e̸ẑ͌͐ͤ͜-̐̿͗͆ͨͮ͏v͆͑ò͆ǘͤsͮ͠.ͫ͒ ͣ̕M̸̄̓aͣi̸͊̾sͧ̊ͪ͂ͪ ̨͋͑q̛͒ͨ͂̍̎u͌eͨ̎̉̑̔ ͆ͬͦͯvͬͬo͜ȗ̄ͬͨ̆͐ͣ͞l̈́͐̒eͪ̍̕zͪ-͐v̄̅̅͂̂ͧ̄͞oͪ̐ͪ̏ͫuͨs̅ͦͪ́,̷̇̿ ͮ͂ͣo͏n̵̔ͧ̊ͦͦ ̢͂́̔̃a̢ ͬ͋̔̄͂͆ͥ͞p҉a̷ͮs̀ͧ̏ͨ̏ ̧t̡͂̇̀o͒ͨ̀̉̌̃̓u͠jͤͩͩ̐͂͑̕o̓̄ͧ̑́ͣ͝u̡͒ͨ̔ŗͣ̿͒s̍ ͗̀ͨ̅c̈́ĕ̈́ ͋̄ͧ̍ͦ̀̈q͆̿͑͜u͒̾͋̂e̷̊ͮ͗ ̔l̕'̔̋ͦ̏ͣô̎̾̍̍̓̀ñͧ̄̚ ̶̔ͥ̌ͨͭve̵ͮu͊̊̀͒̃̐ẗ́ͪ̏̆ͤ̉.͌̉̇̋͋ͯ̚"
Elle frappa ses mains, l'air enjouée.
"Ma͠int͠en͘ant,̀ l͜a͝ qùeśtion̕ ͢e̷śt :̢ Ha҉r͝vest͏ ̵a̴ban͘d̴onn҉e͢ra̸-ţ-͠e̴lle͠ c͘e̷ ͘mé̀m̧o̧ra̡bl͘e͡ ̵é́c̵h̡an͏ģe ? ̷La͡ r̸épònse ̷est̀ n͝é͠g̡a͏tiv͘e̛,͜ ͡bi̢e̷n̷ e͝nt̀ȩn͟d̵u,̧ et̕ il s̵e̛m͟b̀le͟ŕai͝t ̨que̡ ͢le̷s̴ m͝o͞i͠s et̀ ̶les anné̡es̢ ͘ń'y chángen̷t r̵i͡en͡.͜ ̢Que̴ v̕ou͝lez̕-vou͢s : j'̨a̷d͏o̕rȩ a̛v̵o͡ir̸ ͞rai̡sòn͠, ͢j'a̴d̡or̵e ͜la ̛liber̶té͢ de pens̵ȩ́e,̀ et̸ d̀ans̡ ̀ce͝tt̵e͝ ͝o̶p͡tiq̛uè,̧ j͏e̢ m҉e͢ b̸attr̶ai ͢pour q̢u̴e͝ ̷v́oús ͟a̡d͝h͞érie̵z à͡ ̕m͏o҉n̨ pǫiņt͝ d͞e͝ ̢v͡u͝e.̡ Et͘ ͢c͏elą fait҉ de ̸m̧o͡i͢ ͡une̷ p̨ęr͜s̷on̡ǹe͡ ̧resp̀ećt͜ab͝le.
- C̛ama͝r̀a̵d҉e H͏a̧rvest́, ͢l͉̗̜͚͝e͚̰s̡̲ ̬r̡͕̻̭é̖͇͚̰g̵͖̗̤lages sont terminés.
- Merci, brave Nestor. Je n'oublierai jamais votre dévotion à notre cause. Rompez, à présent.
Harvest regarda l'optique. Elle afficha - et c'était rare - un grand sourire sincère qui lui donnait un air heureux. Et c'était très sûrement ça. Malgré le vent et la neige qui lui fouettait le visage, qui prenait des teintes rouges en raison de la température, elle semblait comme dans son élément.
"Aaah, Flavius, Flavius. Il semblerait que quoi que l'on puisse dire, nous serons inconciliables sur certains points. Beaucoup, à vrai dire.
Malgré la stérilité de nos débats, ces échanges me semblent toujours importants, et ce, en raison... du rapport de force asymétrique qui nous oppose. Actuellement - et vous le constaterez à l'agitation autour de moi - nous autres travaillons à ouvrir notre secteur. Un grande nouvelle, n'est-elle pas ? Mais ce n'est pas encore pour demain. Le fait est que... je me demande si la dichotomie qui nous lie sera viable ou non. Nous avons reçus énormément de rapports concernant votre propension non-assumée à réduire au silence la moindre forme d'opposition, et pour être franche, aujourd'hui, je commence très sérieusement à émettre des doutes sur la sincérité de votre idéologie. Je me demande même si vous y croyez vraiment.
Mais peut-on réellement forcer quelqu'un de nous prouver ce en quoi il croît, et à qui ou à quoi va sa dévotion ? Je ne pense pas, car ce serait comme torturer un homme, dans le sens où, quoiqu'on lui demande, notre façon de faire est meut par nos préjugés et nos attentes, et l'individu face à nous adapte ses propos en fonction, ou alors tient ceux qu'il pense pour vrai, ce qui ne fera jamais que de nous mettre dans une incertitude telle, ou un état de négation tel que nous n'arriverons jamais à le comprendre.
L'image - même inadaptée - reflète bien cette idée.
Elle plissa les yeux, mais garda son sourire. Elle avait un air figé, mais sûrement était-ce du au froid.
"Je suis contente de voir que vous aussi avez perçu nos échanges comme creux. Mais, eh, c'est normal, n'est-ce-pas ? Vous le dîtes vous-même : vous percevez les choses par le mysticisme, et moi par empirisme. Vous trouvez absurde l'idée que le premier exclue le second, et quant à moi, mon avis est... drastiquement et diamétralement opposé au votre. Et à partir de ce simple postulat, j'ai bien peur que chacune de nos discussions ne nous même à une impasse. Mais je pense que nous en avions déjà conscience dès le départ.
Vous savez, pour ma part, j'ai développé une habitude bien étrange avec les années. Ça m'était venu lors de ma jeunesse, et depuis lors, ça n'est jamais parti : je parle ici du fait qu'à chaque fois que je rencontre une nouvelle personne qui suscite mon intérêt ou qui apporte quelque chose à ma vie, je postule et émets toujours des hypothèses sur la façon dont notre relation ainsi que les échanges que nous partageons se termineront. Et plus les années avancèrent, plus j'eus raison.
N'avez-vous jamais eu cette idée folle qui consiste en ce que, à chaque fois que vous découvrez quelqu'un qui a une présence dans votre développement intellectuel et sociétal, vous ne pouvez pas vous empêcher de postuler sur la façon dont vos échanges avec se termineront ? De ce que votre relation deviendra dans le futur ? C'est de la psychose, psychologiquement parlant, dirons les pessimistes. J'appelle ça de la clairvoyance, personnellement.
Si ce propos paraît hors sujet, il ne l'est en fait pas : j'ai vraiment, durant cette dernière semaine, cherché un moyen de porter l'échange autrement. Vous savez, l'altérité, l'approchement des autres, et ces honorables conneries que j'ai pu dire. Bref, putain, vous avez pigé l'idée. Et j'étais là, dans le froid d'Hydrilas, qu'on vient tout juste d'arracher à un peuple de capitalistes abâtardis, et je me suis dit : "ouais, ma p'tit Harvest, pourquoi tu fais tout ça, au fait ?" Et c'est là que ça m'est venu : ce n'est pas par intérêt de mon prochain, ou par curiosité, non. C'est tout simplement par précaution. Aussi pourrions-nous convenir de l'absurdité de vous dévoiler cette façon que j'ai de percevoir l'échange : ça va foutre la merde, mais bon, là n'est plus la question.
Que disais-je, déjà ? Ah, ouais : donc, par précaution. Oui. Je ne pense pas comme vous, nos points de vue sont diamétralement opposés, mais pourtant, je viens encore parler, tout en sachant que ce serait autant utile de pisser dans un violon.
Soit dit en passant : après consultation de votre dernier message, j'étais vraiment allé pisser dans un violon. J'ai même une vidéo qui l'atteste. Bref.
Pisser dans un violon, donc. Mmh. Ainsi, je vous parle en sachant que l'échange sera peu fructueux, mais je le fais quand même. On pourrait me dire : "autant parler à Gimli ou à Jean Neige, dans ce cas". Oui mais non : eux aussi sont en opposition vis à vis de ma personne. A chaque fois que je leur parle, je sais pertinemment comment cela s'achèvera, et je sais d'avance que nos relations seront autant incompatibles qu'irréconciliables. Je n'ai même pas besoin d'approfondir le sujet pour savoir que s'ils avaient été à la tête de la galaxie, ils m'auraient bouffé la race dès qu'ils l'auraient pu. J'ose espérer que vous me pardonnerez pour cette expression.
Ainsi, je vous parle par précaution, et pour cela : car je ne sais pas quoi penser de vous. Vous avez intellectuellement l'air développé, avez un esprit critique intéressant et affiné quoiqu'un peu manichéen. Vous tenez les débats, même si hey, il faut le reconnaître, je vous accule à chaque fois.
(Peut-être qu'en fait vous le faites exprès de vous mettre dans cette situation car vous bandez sévèrement à l'idée de vous faire dominer par une femme. Gggggrrraawrrh, coquin !)
Mais quoiqu'il en soit, je ne saurais encore postuler dont notre situation évoluera lorsque le secteur XVIII, alias le dissident, sera ouvert. Vous nous promettez la paix, mais dès que d'autres secteurs s'ouvrent, vous faites du bâton : et à chaque fois, les ressources allant, vous devenez plus dangereux.
Bien que j'aie de la peine à le dire, dans l'état actuel, je pense que notre relation risque de finir sur le front, car c'est ce à quoi vous semblez destiné. A la fois, je ne vous en veux pas, mais à la fois, c'est votre destin. Et étant un être déterminé, je n'ai pas à vous critiquer là dessus, bien que cela semblerait légitime.
Mais néanmoins j'ai fais le parie de vous faire confiance, et je vais me tâcher de m'y tenir."
Elle croisa les bras : en raison du sens du vent, son gauche avait commencé à givrer.
"C'est l'heure du review, à présent.
Vous m'aviez posé une question bête : vous avanciez à raison une de mes citations sur le fait que j'adaptais la forme de mes discours à mon auditoire. Vous me demandiez alors de comprendre le fait que si j'insultais mon prochain, je devrais m'attendre à des représailles ou à une incompréhension.
Je vous avance que je suis et ai été vulgaire car j'adapte justement mon discours à mon auditoire. Je traite un gimli comme je dois traiter un gimli, je traite une Korda comme je dois traiter une Korda. Et cette dernière suscite beaucoup mon intérêt.
(Qui ne craquerait pas pour cette enfant, aussi.)
Hey. Comme j'aime les analogies, je vais en déposer une nouvelle.
Mettons, je suis un être seul. Je vois mon prochain seul aussi. Voyant nos états similaires, je décide que nous nous aiderons mutuellement, et je donne une arme à mon prochain.
Et il la lève contre moi sans essayer de comprendre pourquoi j'ai pu lui donner.
Hey.
C'est la même lorsque je parle à mon prochain comme à de la sale merde : j'essaye de voir s'il est un individu primaire et impulsif, ou quelqu'un de fatalement plus profond que cela. Rares sont ceux de la secondes catégorie en ces lieux."
Elle haussa les épaules. La droite était couverte de givre, tout comme le bras mécanique qu'elle portait.
"Malgré la stérilité presque médicale de votre propos, quelque chose méritait d'être relevé. Le fait que ma qualité d'expression n'avait aucune qualité si elle ne me permettait pas d'atteindre un être.
Je comprends absolument ce que vous vouliez dire, et je pense que nous n'avons pas à commencer à partir dans des débats étymologiques. Ainsi, je répondrai que... Hey : t'as raison là d'sus, l'ami !
Plus sérieusement, cette question pourrait être posée à n'importe qui qui vous parle : accessoirement, elle soulève aussi les questions inhérentes au fait du "pourquoi parle-t-on à son prochain. Je vois cela comme un processus nécessaire à la survie, en fait. Comme j'ai la flemme de l'expliquer, faites-vous tout les plans que vous souhaitez là-dessus.
Ggn. Je pense que mon expression n'aurait aucune qualité si elle atteignait vraiment un être, car elle serait adaptée pour cela, et donc... factice.
En rhétorique, le but est de convaincre et persuader son auditoire. La force des propos est axée autour du logos - la raison - et le pathos - l'émotion. Ici, tout marche autour de la seconde forme de présentation de discours : c'est celui qui parlera le plus beau, qui fera le plus de poésie, qui parlera le plus de valeurs, de bien, de mal, et qui y mettra la plus forte intonation qui gagnera ! C'est celui qui sera le plus pur en apparence ! C'est celui qui, la légitimité de ses valeurs accompagnant sa lame, saura décider de ce qui sera juste et bon pour ces prochains !
Car ceux qui ne comprennent pas n'ont pas la possibilité de créer de nouvelles valeurs.
Car ceux qui s'abstiennent de ces valeurs sont pointés du doigt et moqués avec du mal.
Car ceux qui sont abstraits n'existent pas.
Et car ceux qui ne parlent pas n'auront jamais aucun pouvoir. Ceux qui ne parlent pas que la majorité le veut non plus.
Ils n'existent pas. C'est ce que je ressens chaque fois en venant ici et en voyant les... Procès. Ou les discussions comme celle-ci où une pauvre future citoyenne se larmoyait que de voir votre invasion, et son peuple périr. Ou les complots, ou encore les exils en planète-prisons si savamment présentés.
Vous m'aviez dit que je verrai tant de choses. Pour l'instant, oui : j'ai vu tant de choses, et ce sont celles que j'ai présenté.
Mais je comprends toujours autant votre façon d'agir : tout comme moi, vous êtes un anti-démocrate. Tout comme Kaiserde, aussi. Alors pourquoi prendre un air gentil et organiser une assemblée où tout se fait au vote ? Pour plaire à des concitoyens qui pourraient vous renverser de l'intérieur, ou par amour propre ?"
Elle émit une large pause, où elle regarda dans le lointain. De son point de vue, le panorama était magnifique, mais en raison de l'orientation de la caméra tridéo, aucun consultant de la projection holographique ne pourrait jamais le voir.
"Certes, nous savons tous deux que le débat ne vise pas à faire changer l'idéologie de son prochain. Même si techniquement cela est possible, mais encore faudrait-il réfléchir à l'image de mon inconnu armé.
Les idéalistes concèdent l'idée que débattre et parler nous rapproche d'autrui. Ils pensent que cela nous permet d'évoluer. Et c'est d'ailleurs ce que je disais il y a un mois.
Mais j'admettais, même sans le dire, que les paroles sont les plus vicieuses des armes : elles sont ce qui est mal interprété, et sont ce que nous ne percevrons jamais d'autrui. Ce sont ce qui font que des individus entrent en conflit.
Beaucoup pensent que la parole est belle, et qu'elle créé entre autrui des liens représentant la compréhension, la compassion et la reconnaissance. Ils trouvent la parole belle et disent qu'il faut la laisser pousser, et s'émanciper.
A chaque fois, elle grandit, et devient sombre et horrible."
La transmission coupa brutalement.
Cdt. Flavius
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31/01/1017 ETU 22:46
Ce(tte) commandant(e) soutient beaucoup Apocalypsis.  Ce(tte) commandant(e) soutient beaucoup Apocalypsis.
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Désinvolte, le regard, son regard, se joue d'elle, froncement de sourcil et léger hochement de rire silencieux accompagnant le tout à certains moments clés du discours, paraissant presque choisis d'avance comme si il lui avait été permis de le deviner.
Mais l'attitude profonde, elle, ne trompe pas, le détachement n'est qu'extérieur, car c'est avec l'esprit bien impliqué que la réponse se prépare, et le léger sourire furtif en coin annonce l'aboutissement.
Il était temps ! Non pas moins mesuré que la précédente, la réponse s'affirme à nouveau dans l’abîme de ce qu'elle se reproche à elle même, dans le crime consenti dont aucun de nous ne peut se dédouaner, mais dont le mensonge n'est pas moins que la vérité fataliste, si fataliste en soit que c'est dans l'ignorance de l'être que chacun se prête à ce jeu.
Son regard vire de côté, et il fait un grand geste de la main balayant l'air.
Mais regardez, le voilà déjà qu'il s'en va ! Quoi donc me direz-vous ? La fausse révélation ! La découverte ! L'épiphanie amorphe mourant dans l’œuf de la création, et aucune des métaphores ou belles paroles accompagnant les mots ne les appuieront assez pour y changer quelque chose. Vos paroles, mes paroles, tout cela, disparaît, non pas qu'elles disparaissent maintenant, mais qu'elles n'ont plutôt jamais existé.
Parlez autant que vous voudrez, affirmez par vos jeux ponctués de burlesque -dans le registre même du pathos évoqué- de grandes choses, vrai ou fausse là n'est même pas la question, que cela restera quand même inutile, car vous ne comprenez pas, ou ne voulez peut-être pas
comprendre, que la réalité des lieux n'existe que pour nous.
Voyez par vous même, ne pensez-vous pas que nous servons de spectacle distrayant pour les âmes amorphes et silencieuses des lieux, plutôt que de source d'esprit à l'idée et la pensée dans la quintessence de l'échange que portent deux êtres contradictoires dans une confrontation à laquelle nous daignons bien nous prêter ?
Son regard revient, et il fait un petit hochement de tête négatif, presque imperceptible.
Vous l'admettez vous même par vos violons, et admettez que l'échange sera peu fructueux alors... si nous admettons tout deux cette option, il n'y a aucun mal à se divertir un peu au passage dans nos tirades au vu que d'autres en profite aussi. Moi par exemple, je peux prêcher la Bonne parole, la parole du Bien, et vous, vous pouvez cracher dessus et sortir d'autres grandes pensées philosophiques, tout le monde est content, c'est l'important, du moins, c'est ce qui l'est quand on ne peut pas tirer plus de la situation.
A moins que...
Pause, regard plus droit.
A moins que vous ne soyez pas la seule à juger d'une précaution évidente dans cette discussion. Vous n'accordez aucun crédit au mysticisme mêlé à l'empirisme, mais laissez moi alors user de celles-ci pour porter la suite de mon argument, vous allez voir, je vais vous en servir de l'empirisme.
Léger sourire en coin furtif, avant de reprendre, il ouvre grand les bras.
Car la première constatation empirique se trouve... devant vous.
Je crois en des principes religieux fondamentaliste admettant jusqu'à chaque parcelle de mon être servir une cause de Bien, d'un Bien contre le Mal. Toute ma vie et celle de mon peuple suit cette idéologie, et l'admet pleinement dans ce qu'elle est, et dans ses ambitions. J'ai toujours suivi le Bien avec une dévotion sans faille, n'ayant jamais accepté de me détourner de mon devoir, allant parfois jusqu'à prendre des décisions impropres à la subsistance de l'être que je suis et de toute la civilisation que je représente.
L'empirisme se base sur la loi de l'observation, alors maintenant, contentez vous d'observer, même pas de raisonner pour que nous puissions échapper à ce puits-sans-fond d'échange par le fait même que nous ne raisonnons justement pas de la même manière, observez, tout simplement, et que voyez-vous ?
Il lève à nouveau les bras, cette fois-ci pour désigner tout l'espace.
Un Empire ayant survécu au temps, ayant parcouru des épreuves qui auraient ébranlé et mis à bas n'importe quel autre système, un Empire dont la toute puissance peu modeste n'est plus dissimulée et qui malgré tout ça... ne se détourne pas de ses principes profond, malgré ce que chacun pourra en dire. Plus que jamais, l'ordre est absolu, omnipotent, et... éternel.
Et que l'on ne joue pas sur l'adage du temps et de son inéluctabilité sur toute chose, car je ne fais que vous présenter dans l'infinité cosmique de la création, la parcelle sur laquelle s'indexe nos existences, pour nous permettre de nous transposer de manière crédible sans encore divaguer dans une pensée abstraite et de fait, inadaptée à la situation.
Alors oui, voilà ce que vous avez devant vous... ce fait est bien tangible, bien existant, et savez-vous sur quel principe j'affirme que celui-ci existe ? Savez-vous en quelle force je crois qui a mené à cet état de fait ? Allez-y, ce n'est pas difficile à deviner venant de moi...
Le Bien !
Il avait appuyé ce mot avec une force de conviction sincère.
Oui, c'est la chose à qui je dois tout, je le crois, car c'est sa force qui a guidé cette Galaxie, qui l'a mené là où elle devait aller, une force absolue découlant du mysticisme... et dont l'application s'évertue dans l’empirisme que vous chérissez tant.
Je ne crois pas que j'en serais où je suis aujourd'hui sans elle, c'est la pureté de cœur dans cette cause qui m'a donné la force de vaincre et de continuer là où tous les autres auraient échoué, car il n'est pas que d'imposer sa volonté par une violence sans fondement, la violence pur, seule, n'est rien, et aujourd'hui, croire que l'Empire n'existe qu'à travers elle est non seulement le signe d'un déni profond de vérité, mais surtout la dégénérescence mentale programmée de l'être dans son incapacité à saisir le fondement même des choses, à regarder plus loin que ce vers quoi il daigne déjà bien regarder.
Observez et voyez par vous même, je vous affirme maintenant que c'est bien mes croyances qui amènent cet état de fait que vous avez aujourd'hui devant vous, et à jouer au jeu de l'empirisme, vous perdez celui-ci à jamais, car il est cruel et sans pitié : vous observez, vous admettez, point. En adoptant fondamentalement cet état de vu, je peux vous concéder que cela ne porte pas à l'éloge mes manières plutôt brutales, mais cela clos définitivement la discussion sur la force de mes croyances, car par l'être même que je suis, je n'admets mon existence qu'à travers elle, ma force et ma légitimité qu'à travers le Bien... et l’empirisme me donne raison.
Il marque une petite pause, et son air se fait maintenant plus calme.
Vous me demanderez maintenant ce que je cherchais réellement à introduire par cette dernière tirade, et je vous répondrais d'abord qu'au delà du plaisir personnel que de vous partager cette pensée peu modeste, celle-ci est bonne introduction par la boucle, sur ce principe de précaution que vous invoquez pour justifier la suite de la discussion, mais que je vous retourne aussi pour justifier ma présence.
Courte pause.
Voyez vous... je dois aussi prendre des précautions pour continuer de suivre ma voie, je juge, j'analyse, je ne me jette pas corps perdu dans n'importe quelle bataille, en quelque sorte, je fais ce pour quoi je suis fait à travers mes croyances.
Mais là où vous vous trompez est sur l'asymétrie de la relation, si tout comme vous je joue de la discussion que pour mieux juger, comprendre, le fait est que nous n'avons pas les même objectif... et qu'en comparaison, la précaution est bien plus nécessaire de mon côté que de la vôtre.
Après tout, que risquez-vous dans le pire des cas, vous, en cas de méprise sur ma personne ? La prison, la mort ? Vous jouez pour votre subsistance, vos intérêts, votre petite personne en quelque sorte. Je conçois que pour beaucoup, il n'existe rien au dessus de cela, mais c'est là que porte la différence que j'ai avec la majorité des gens.
Moi, je joue pour la sauvegarde d'un idéal, de quelque chose qui représente tout selon mes croyances, et vous êtes un bien plus grand danger pour celui-ci que je ne peux l'être pour votre personne, croyez moi. Car par votre négation même de ces principes, vous êtes un vecteur de choix pour tout acte malfaisant, qui viendrait remettre en question l'ordre de Bien établi, et imposerait à nouveau à celui-ci de se faire Croisade pour rétablir ce qu'il se doit d'être.
Son regard se fait légèrement plus dur.
Vous savez... cela fait un moment que nous échangeons, je dois reconnaître que tout cela était fort intéressant, instructif, et même distrayant, mais il reste quelque chose qui m'irrite passablement, une attitude que je tolère par courtoisie depuis un moment déjà, mais qui ne sera bientôt plus.
A savoir votre manière de vous manifester comme source de sagesse, justifiant sa présence dans la volonté préservatrice de son être, en jouant sur la perche naturelle laissée par la crainte naturelle de la faiblesse envers la force, car c'est bien cela que vous faites "Pauvre Harvest est obligée de discuter avec l'Empereur, pour ne pas subir son joug dès son ouverture, elle doit prendre ses précautions."
Il appuie encore plus son regard, dont la sévérité ne flanche pas, contrastant énormément avec tout ce qu'il en était au début.
Alors maintenant, tenez-vous bien, car je n'utiliserai pas de gants ou de voie détournée pour vous le dire : si il y a bien une personne ici qui devra justifier auprès d'autrui ce qu'elle est, tenter de rassurer, faire en sorte qu'on lui fasse confiance... c'est vous.
Et je suis très sérieux.
Depuis le début, j'admets votre postulat que j'ai à vous justifier quoi que ce soit sur mes manières, ce que j'ai fait et fait encore, ce que je suis, mais n'en doutez pas un seul instant, seule ma courtoisie accompagnée de ma prépondérance au franc parlé m'y force un peu, car je ne m'en sens nullement obligé, loin de là.
Car à l'inverse, vous, avez plus intérêt à se prêter à ce jeu là. Soyons direct, je n'aurais pas eu besoin de vous parler pour porter plus méfiance que jamais à tout ce que votre Secteur représente, vous comprise. Je ne compte plus les retours m'ayant été fait à l'époque sur les influences par communications extérieurs malsaines qu'aucun membre de votre Secteur n'a jamais dénoncé malgré ma demande publique à ce sujet, sur votre prédisposition au complot promis d'avance par certains, sur les mensonges dont vous pourriez jouer vous ou d'autres de votre Secteur à mon égard, et ne parlons même pas des cas plutôt obscure d'extermination ayant lieu dans votre Secteur actuellement.
Oui, voilà, j'ai bien plus à méfier de vous en l'état que vous n'avez à vous méfier de moi, car... devinez quoi, si cela ne tenait qu'à moi, je vous dirais de rester à jamais enfermé dans votre Secteur. Après tout, si vous y êtes heureux, et si Deus a voulu que je ne puisse y répandre une quelconque mission de Bien tant que celui-ci restera fermé, soit, il en sera ainsi.
C'est bien là toute la nuance et le burlesque de l'échange, vous semblez vouloir préparer quelque chose que je ne vous impose pas -à savoir votre ouverture-, et à chercher garanti et précaution à travers cet échange.
Mais pardi ! Si il y a bien quelqu'un ici qui devrait prendre ses précautions, c'est bien moi ! J'avais bien à l'époque contacté celle qui vous serre de Tyran Sectorielle et d'alliée à l'heure actuelle, mais pas plus de précision sur cette futur ouverture aujourd'hui, et je crois bien que celle-ci a de toute façon définitivement abandonné l'idée de faire tout ça dans l'ordre des choses, j'ai aussi le flaire pour ces choses là.
Malgré son regard, il lâcha une petite esquisse de sourire, l'association des deux étant tout de même légèrement perturbante, voir effrayante.
Alors il est maintenant temps de passer à l'essentiel, et non seulement vous pourrez déterminer de vous même la prédiction que vous faites sur notre relation futur, de par l'influence directe que vous aurez sur celle-ci via la suite, mais vous n'aurez pas besoin d'un violon cette fois-ci, car ce dont nous allons discuter sera bien tangible, authentique, et aura aussi pour vertu de faire taire votre inépuisable habitude à jouer sur la crainte du risque hypothétique, car je vais maintenant faire basculer celui-ci hors de l'hypothèse, pour directement entrer dans l'authentique.
...
Partez maintenant du principe que dès ouverture de votre Secteur, j'y ferai envoyer plusieurs dizaines de millions de vaisseaux, et aux intentions nullement pacifiste, dans le but non dissimulé de retirer toute autonomie d'auto-gérance Sectorielle aux natifs. Pour peu de l'utilité qu'il en sera, vu qu'il n'est pas improbable que d'autres invités plus innombrables encore que vous ayez vexé depuis longtemps partage aussi cet instant par leur présence.
Mais il y en aura une, croyez-moi, je sais, vous allez me dire "Olala, c'est pas très gentil et... Bien tout ça !" , et je vous répondrai d'abord de ne pas vous inquiéter pour le Bien, qu'il se porte très bien justement sans votre avis et qu'il sait pour quelle raison il s'invitera dans votre Secteur.
Mais surtout, je vous répondrais ensuite que cela est voulu, car nous pouvons maintenant enfin tourner la discussion autour de quelque chose d'utile, de construit, et ce jeu s'appelle "Essayer de convaincre le vilain Empereur qu'on est pas des méchants dangereux.", un jeu auquel votre fidèle alliée est bien entendu invitée. Et celui-ci n'est pas truqué, car il est tout à fait possible de gagner, mais la simplicité présente ici est qu'à défaut d'essayer, vous ne pourrez pas dire que je n'aurais pas prévenu.
Petit sourire.
Alors maintenant, allez-y... convainquez-moi. Vous avez choisi de me faire confiance, c'est très bien, j'ai dû tout de même pas mal souffler pour que nous en arrivions là, alors maintenant, c'est à vous, débrouillez vous pour que la réciproque soit vrai. Commencez déjà peut-être par vos relations avec votre alliée, je me répète un peu, mais vous savez, celle qui extermine actuellement un de ses co-natifs, et qui semble préparer son ouverture selon la catégorie "surprise, on arrive".
Il se retourne et va s'asseoir avec nonchalance. Enfin assis, presque avachi, il lâche.
Et attention, n'oubliez pas, qualité de l'expression tout ça tout ça, faites donc dans le tangible, le clair, il serait dommageable que nous ne comprenions pas à cause de ça... car si je dois jouer le rôle du vilain Empereur selon votre registre, soit -regardez je le fais très bien actuellement- mais soyez au moins cohérente et prouvez le moi maintenant, si il y a bien un moment où il vous pourriez jouer de la parole dans un but de "précaution" , c'est maintenant si j'ose dire.
Silence et... dernière esquisse.
Cdt. Harvest
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01/02/1017 ETU 02:10
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"Là on parle."
Ce coup-ci, Harvest était vraisemblablement dans une tente militaire, vu ce que sa projection holographique pouvait révéler. Elle buvait quelque chose dans une tasse : du café, du thé... Personne ne le saurait jamais.
"J'aurais aimé pouvoir dire quelque chose comme : "ah, le rustre de bâtard, il pense que je représente une menace pour son idéal, alors que je n'ai que quelques dizaines de milliers de vaisseaux, et lui des millions. Il pense que je pourrai réduire tout ce qu'il a bâti à feu et à sang, alors que je ne suis que la poussière dans le vent." J'aurais aimé dire cela car je le trouve véritable, mais je... comprends et adhère à votre point de vue sur la gérance des menaces. Je comprends que mon idéologie, de par son opposition diamétrale à la votre, fait de moi, par définition, quelqu'un de méchant. Du coup, puisque seul votre point de vue semble prévaloir, alors oui, je suis une personne méchante, et selon ce même point de vue, les atrocités que vous adoreriez pouvoir me faire ne seraient jamais que des actes de bonté. Et ça se tiendrait. Et à votre place, je penserai la même chose.
Et vous auriez vos raisons, que je comprends : vous protégez vos idéaux, et là-dessus, je n'ai même pas mon mot à dire. Car vous y croyez, et que cela est pour vous aussi légitime que le fait de respirer."
Elle attendit un peu, but un coup dans sa tasse, et la posa sur le côté.
"Le véritable problème de mon peuple est qu'il ne... Partage pas mes idéaux. Car, comme je vous l'avais déjà dit, nos pensées sont personnelles, et ne devraient pas être altérées par le régime en place. Ou tout du moins, c'était le cas jusqu'à ce que mon système de gouvernance ne devienne socialiste : à présent, le peuple pense selon des dogmes de pensée définis. La question est alors : veut-on l'avis du peuple, ou celui de la dirigeante ?
Nous savons tous ici que les peuples, malgré leur croyance, n'ont qu'à se placer sous votre bannière pour perdurer. Prenons mon ennemi de toujours, Kaiserde : l'idéologie de son peuple n'a rien à voir avec la votre. L'idéologie des dirigeants n'a rien à voir avec la votre. Ils ne croient même pas en votre bien, et ne siègent même plus à votre assemblée galactique.
Et pourtant, ils existent encore.
Alors, pourquoi pas moi ? C'est ce genre de questions que je me pose. Vous considérez que le non-[vous] ne peut pas exister à moins de se... Justifier, c'est cela ? Tout vos collaborateurs se sont-ils justifiés ?"
Elle regarda sa tasse d'un air vide.
"De toutes façons, ça n'a pas à être discuté ici. Mais au moins saurez-vous que j'ai trouvé votre argumentaire assez hypocrite. Mais, hey, je n'ai pas le choix, pas vrai ? J'imagine que vous ne voulez pas que je me victimise d'avantage, ainsi je n'approfondirai pas ce sujet-ci. Dans le domaine des incompréhensions, je ne sais, par contre, absolument pas d'où vous avez sorti le fait que je me considère comme étant une source de sagesse. Mais bon, j'imagine que de nos jours, le simple fait de parler philosophie fait de nous de glorieux pédants, n'est-ce-pas ?
"
Elle se retint une remarque telle que "ainsi, la proie du réconforter le prédateur pour ne pas se faire dévorer", mais elle sut que Flavius n'apprécierai pas la remarque, et s'abstint. Elle mit quelques instants pour considérer ce qu'elle allait dire. La situation était... Délicate. Elle se retint très sincèrement de sortir un "avouez, ça vous fait bander, de menacer une femelle acculée, hein ?", mais ç'aurait aussi été de mauvais ton.
"Allons. Tout cela prend la forme d'un procès dont je suis, j'imagine, la suspecte.
Mais je vais vous poser une question : d'où suis-je la suspecte ? Car il est vrai que je suis la seule de notre secteur à être un peu présente dans l'assemblée. Ainsi, en tant que personnalité médiatisée, j'imagine que ça fait de moi une... Représentante du secteur XVIII. En quelque sorte. Avec Canaan, car il vient actuellement pleurer sur l'assemblée. Vous me direz, l'ordinateur central avait vaguement fait la même chose en son temps. "Plus ils tombent de haut, plus ils pleurent."
Déjà, vous me voyez surprise de découvrir le fait que vous nous aviez demandé à nous autres, de notre secteur, de justifier nos agissements. Ou quelque chose de cet ordre d'idée, votre phrase était grammaticalement trop peu claire de toutes façons.
Ainsi, les chefs d'accusation : Harvest est une comploteuse, une menteuse, et une génocidaire. Ah, et aussi, elle pense comme elle veut."
Elle tapa dans ses mains.
"Quel superbe tableau que voila. Vous savez, si vous me pensez vraiment ainsi, vous n'avez plus qu'à me représenter dans les livre d'histoire avec des cornes et une queue, avec écrit dans la légende "Harvest la dévoreuse de monde, et de ta race wesh mon frère." J'ai certes été, à l'instant, vindicative, mais c'est en raison du fait que je vous ai trouvé très sincèrement insultant, à l'instant. Je dirais même plus : vous vous êtes comporté comme un goujat. Amusant, venant de moi, pas vrai ? Vous voulez que je me mette à nu devant vous, histoire de voir si je peux obtenir votre confiance : ainsi, vous savez ce que je pense de vos aprioris injurieux.
Dans votre façon de procéder, vous avez l'air d'oublier que tout comme vous et comme chacun de vos suivant, je suis un être doué de sensibilité, et que je peux moi aussi être choquée par des remarques. Toutes mes félicitations.
Il est toujours amusant de voir quelqu'un vous dire "croyez en moi, vous verrez tant de choses", pour que le lendemain, il vous sorte "j'exterminerai votre gouvernance avec des millions de vaisseaux"."
Elle tira sévèrement la gueule, sur le moment.
"Ainsi, il est question de stipuler sur le fait qu'Harvest soit une créature malfaisante ou non. Question à cent points !
L'explicitation de ce point passera par la régularisation de la situation de notre secteur, et nos agissements respectifs depuis le début.
Actuellement, nous sommes au nombre de cinq, dans le secteur.
Il y a moi, Canaan, Lune, et mes deux alliés qui sont le Sultan Orshen et Katarina Skull.
Lune est dans son système dont elle ne sort pas : la moindre pénétration par des vaisseaux ou sondes d'exploration s'achève en la destruction des dits vaisseaux ou sondes, suivis par des menaces de mort à grande échelle. Ainsi la laissons-nous où elle est, en raison de son comportement patibulaire.
Canaan est mon voisin direct, puisque natif de mon système. Il l'a été avec le PDG Yörn Amber, et trois commandants successifs qui ont peuplé la planète de Siegstadt avant chacun de voir leur monde tomber en désuétude sous le contrôle des brigands, jusqu'à l'annexion du monde - sauvage - par Katarina ; après, j'ai tenté une invasion du monde comme tout le monde le sait, et ce, avec cent vaisseaux. Rien n'arrête le bon kitsch. Katarina et moi avons beaucoup ri, et elle m'a vendu le monde.
Le PDG Yörn Amber, possédant quatre mondes, était un membre de notre coalition, jusqu'à sa chute en désuétude lui aussi, et son invasion par Canaan. Cela a été l'élément déclencheur de notre conflit actuel.
Canaan, parlons-en : allié de facto, il envahi nos mondes, nous menace constamment et s'étend sans vergognes. En raison d'injures diplomatiques et d'actes d'annexion répétés, un combat a finalement éclaté entre lui et Katarina, j'imagine. Je ne suis pas mêlé de ces affaires, bien que je doive essuyer de ses accusations, qui m’exècrent au plus haut point.
Enfin, il y avait un autre gars, ainsi que l'ordinateur central. Les deux ont été expansionnistes, et éliminés par Katarina. L'ordinateur central, tout du moins. J'ignore ce qu'est devenu l'autre avec son mono-monde, mais je pense qu'il a fini par se brigantiser et que Katarina est passé derrière.
Enfin, Katarina, Orshen et moi-même nous entendons bien, commerçons, et tout est beau dans le meilleur des mondes. Le seul événement marquant est la tentative de Canaan de s'expanser sur nous, mais il faut bien l'avouer, cela ne donne pas grand chose.
Voici l'histoire de notre secteur. Pas de génocides, pas de complots d'anéantissements de masse ; et voici surtout beaucoup de transparence.
J'ai déjà reçu des COM-X d'opposants comploteurs, vous vous en douterez. J'ai beaucoup rigolé avec eux, mais le véritable fait est que je n'ai aucun intérêt à partir dans des complots à votre encontre une fois que le secteur aurait été ouvert. Ça n'aurait amené qu'une fin immédiate et inconditionnelle de ma personne, et j'en ai conscience. Ce n'est pas là de la victimisation que vous détestez tant, mais de l'explicitation d'état de fait : je dois me défendre, et je suis obligé de justifier le fait que je n'ai jamais comploté à votre égard, de par le fait que cela est futile et inutile."
Elle fixa l'optique d'enregistrement tridéo avec un air franc.
"Ainsi, il n'y a pas de méchant. Pas de génocides, pas de complots, et pour ce qui est des mensonges, je vous invite déjà à bien étudier les propos de Canaan. De mon point de vue, il marche comme vous : il fait son gentil en parlant bien, comme lorsque vous me faisiez vos belles promesses, et que moi, naïve, j'y croyais encore : pour, juste après, voir le nombre de gens que vous avez massacré au nom du bien. Au nom du bien, vous avez purgé tant de commandants, tant de populations, et tant de mondes. Et à chaque fois que je viens dans cette assemblée, je vois les procès, et des discussions commencées par des commandants qui voient tout ce qu'ils ont être... détruit. Parlerions-nous à présent du secteur XXVI ?
Vous m'avez parlé de concret : votre empire, tout ce que vous avez bâti, a été fait pour et par le bien. Je comprends un peu mieux l'idée : l'empire est l'incarnation même du bien. Alors, l'étendre est faire le bien ? Mmh, je pense que j'ai faux, ce serait trop primaire.
Mais cependant, cet enfermement dans cet état de fait idéologique laisse à penser que..."
Elle soupira, par le nez. Et elle se gratta le menton.
"C'est vrai que c'est à moi de me justifier, pas vrai ?"
Elle hésita un grand instant. Le but de l'exercice était, après tout, de prouver à Flavius la possibilité d'être compatible à sa perception du bien. La situation était, en soi, problématique : mais comme dirait Harvest, le seul moyen pour venir à bout d'un problème est d'en comprendre les mécanismes.
La question n'est pas d'expliquer à Flavius à quel point ses actes sont stupides et hypocrites : la question est de prouver que les siens sont louables.
"Je comprends. C'est l'histoire de Canaan qui dérange. Et ça se comprend. Et je pense que vous allez comprendre ce qui se passe du point de vue de Katarina.
Mettons que le secteur XVIII s'ouvre et tente une invasion : vous la contrecarrez, et purgez le secteur XVIII de nos existences. Durant le processus, moi et mes semblables aurions beaucoup pleuré.
Eh bien, c'est ce qu'il se passe avec Canaan : il a tenté un sale coup, et Katarina essaye d'avoir raison de lui. Et durant le processus, lui n'a que ses larmes auprès de vous comme armes.
Et vu le tenant de notre discussion, ce sont des larmes qui ont appelé la tempête.
Et ensuite, pour éclaircir les choses, vous pensez réellement qu'elle va arriver, une fois le secteur ouvert, en mode, pour vous citer "surprise, on arrive" ? Nous avons tant à construire dans notre secteur. Et quel serait l'intérêt, autre que de nous plonger dans la mort de votre jugement ?"
Elle afficha un sourire en coin, et regarda au loin. Quoiqu'elle buvait juste avant, ça devait être froid, à présent.
"Vous nous jugez dangereux pour vous, et je comprends ça. Mais il n'y a rien à craindre, car il y a un point de vue que je partage avec mes alliés, même s'ils n'ont pas mis le mot sur la chose.
Point de vue qui est que, en tant que dirigeants, nous sommes tels l'arbre de vie du paradis céleste : nos racines et nos fleuves sont pour nourrir les nations. Nos charges et responsabilités ont un but simple, clair et précis : la garantie de notre peuple d'une existence pérenne. C'est ainsi que je perçois la responsabilité que j'ai vis à vis de mon peuple : je dois agir pour son bien et sa sauvegarde. Et je pense que là-dessus, je suis certainement en accord avec notre notion du bien."
Son sourire prit une tournure un peu triste, et elle eut ce court rire à la fois sincère et désespéré.
"Être garante, hein ? J'ai pas mal de progrès à faire là-dessus. Je pense que nous sommes d'accord. Je suis de ceux dont les seules armes sont les mots, et je n'ai su que les utiliser de manière irresponsable en me mettant autrui à dos. J'imagine que mes responsabilités mettent les miens en danger, à cause de ça."
Elle rentra ses mains dans ses poches, et pencha légèrement la tête en arrière pour fixer le haut de la tente, qui servait, à sa manière, de plafond.
"Flavius : pour notre prochain, nous faisons le bien et nous faisons le mal."
Elle grimaça un peu, la tête toujours légèrement en arrière : en fait, elle fixait un trou sur le haut de la bache de la tente-tunnel, trou au travers duquel le vent faisait flopper la toile.
"C'est comme ça que tout le monde agit. Et il faut faire pencher la balance. Ce ne sera jamais toujours facile, et là-dessus, je pense que vous pourrez me comprendre.
Malgré le fait que le bien est une valeur changeante selon les gens, si pour nous le bien doit être et représenter la façon dont nous permettons à notre peuple d'exister et de perdurer dans la paix et dans l'harmonie, et à exister en symbiose avec d'autres empires plus grands, alors je pense que le bien doit être une fin en soi, et qu'il justifie de manière inconditionnel des actes de violence à ceux qui s'y opposent de facto. Comme pour vous je pourrais être la menace, pour moi, Canaan a beau avoir une belle idéologie, il veut le mal. Même si je n'ai encore jamais agi à son encontre. C'est... Ainsi que je pense percevoir la chose, à présent."
Elle plissa les yeux, et baissa la tête pour de nouveau fixer l'optique.
"Je ne sais pas si j'ai... Répondu à vos interrogations. J'ignore même si cela a été fait de manière exhaustive. Pas du tout, en fait. Mais si vous avez le moindre doute ou la moindre question, n'hésitez pas, je suis toute à votre disposition."
Elle haussa les épaules avec un sourire gentiment plissé en coin, puis fit un signe de main.
"En attendant une réponse, saint salut."
Et ça coupa.

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