L'homme s’arrêta net, il leva les yeux au ciel puis ténorisé il cria

" ~Je vous souhaite bonne chance. J'ai vu le vaisseau de Black pas loin, et la dernière fois que j'ai vu un contrôleur la scanner... Elle lui a coupé la main... ~Bonne continuation!"

Les scanners de Timbo et Joby se mirent brusquement à flasher de façon excessivement nerveuse, comme si le visiteur qu'ils venaient d'inspecter portait sur lui l'équivalent en puissance de feu d'une dizaine d'ADM, puissance de feu qu'ils n'avaient même pas été construits pour calculer, mais qui était si puissante qu'ils pouvaient s'empêcher de la signaler. En soi, c'était déjà étrange et un peu inquiétant, mais ce qui était d'autant plus curieux, c'était qu'ils s'étaient mis à sonner alors qu'ils ne scannaient strictement personne. Après quelques secondes de cet inexplicable vacarme, les scanners cessèrent de hurler, considérant que le visiteur absent avait d'ores et déjà passé le portique, et que si le secteur entier explosait à cause de ça, ce n'était plus de leur ressort. On mettrait un certain temps à apercevoir les deux petits cercles noircis qui s'étaient gravés d'eux-mêmes sur les lumières d'alarme, et qui, entretemps, verraient donc passer toute la suite des invités, à leur aise.

Le Roi aimait les effets de cape. Ou plutôt non, il s'en moquait. Rien n'indiquait d'ailleurs que son esprit soit en mesure de conceptualiser le concept d'effet de cape à un niveau humain. Il pouvait aussi bien ne pas être conscient du côté proprement inquiétant de ses multiples apparitions, voir les trouver très classiques. Est-ce que, lorsqu'un homme prend une fourmis et la repose finalement près de son nid, il se demande ce qu'elle racontera à ses paires ?

Non.

Il en va donc de même pour le Roi.

Cependant il ne se déplaçait jamais en personne, tant pas décence que parce que cela était fondamentalement inutile. Ainsi, il envoya plutôt une délégation en la personne de l'Homme Noir, Reynal Farwall.

Les scanners orbitaux de la capitale et des vaisseaux présent crurent détecter une soudaine impulsion et certaines caméras numériques tombèrent littéralement en panne. On compta aussi plusieurs ruptures d'anévrisme, incendies électriques, soudaine crise de démence et attaques animales dans les minutes qui suivirent, sans que la cause en soit clairement identifiée. Bref, quoi qu'il en soit les plus faibles d'esprit ou atteint mentalement de la planète se mirent à réciter des psaumes étranges ou encore dessinèrent d'inquiétantes structures pyramidales, quelques enfants virent leur avenir irrémédiablement compromise par des visions récurrentes et plusieurs journaux et centre d'appel reçurent des témoignages affolés demandant ce qui se passait avec le ciel.

Tout cela était totalement négligeable dans l'infinie richesse qu'abritait une capitale galactique, ou même un monde habité de moindre importance, d'autant plus que le phénomène ne dura pas plus de trois minutes, grand maximum.

Bref, toujours est-il qu'un étrange individu se présenta aux deux gardes. Avec sa dégaine, ce devait être une sorte de franc marchand, mais la faction à laquelle il appartenait demeurait inconnue : Un type grand, carré, avec un large sourire, des yeux enfoncés et des cheveux plutôt longs qui rappelaient un peu la paille par leur apparence. Ce type avait beau avoir un sourire proprement dément et une lueur sauvage dans les yeux, tout ceux qui l'observaient avaient du mal à détacher leur regard : Il était inexplicablement beau, très beau, bien que rustre, et en même temps très effrayant. Il provoquait tout à la fois la confiance et le malaise.

Toujours est-il qu'il se montra très aimable avec les gardes, peut-être trop aimable, et procéda sans poser le moindre problème.

Il dit alors : coucou c'est moiii.

*KOF* *KOF* *KOF*

"Héhéhé salut mon gros, à plus" Fit-il à l'adresse du gorille en uniforme.

Jack prit une douche, une deuxième, s'endormit dedans et se réveilla quelques heures plus tard.

Il mit ses habits qu'il trouva joliment pliés sur son lit avant de sortir du bâtiment et de se diriger en direction de l'évènement.

Après toute ces péripéties tout-à-fait ordinaires et sans surprise il tomba sur Timbo et Joby.

Les deux compères se regardèrent en se demandant tacitement qui était ce petit humain qui se payait de leur têtes. Ils allaient procéder à une vérification d'identité et de visa lorsque Jack leur présenta sa carte diplomatique.

Les ours acceptèrent finalement et procédèrent à leur scan de routine. Jack s'en était douté et n'avait pas emmené ses blaster, ni son couteau de combat, ni sa dague de pirate, ni son couteau de manche, celui de botte non plus, de même que son coupe-ongle, qui lui avait simplement été oublié sur le Renégat Volant.

Il pu donc passer sans encombre et se joindre au gratin Catharsien.

Une ombre se positionna au dessus de la capitale, un croiseur fregger fraîchement acheté par la République d'Aymard pour servir de vaisseau amiral... Une navette en descendit, escortée par deux chasseurs d'élites. Ils se posèrent en douceur, laissant Marx Smith descendre de la passerelle.

Une navette isolée, seule et désarmée, arrivait à l'astroport. Elle avait l'air assez banale ; le vaisseau était réellement minuscule, tout juste de quoi contenir une quinzaine d'hommes, ce genre de navettes en scenarium que certaines civilisations parvenaient à créer pour passer les inexplicables barrières des secteurs fermés. En fait, le seul élément qui pouvait attirer le regard était cet énorme symbole peint avec des pigments rudimentaires sur chaque côté du vaisseau.

La navette se posa tranquillement après avoir transmis son certificat diplomatique, et s'ouvrit tandis que les services de sécurité et de réception venaient accueillir ses occupants.

Ce qui sortit les laissèrent pétrifiés sur place.

Un humanoïde énorme et immense, qui tenait plus de la bête que de l'homme, la peau brune brun, velu, la gueule garnie de crocs et l'œil jaune flamboyant, s'avançait vers eux à pas de géant. Il avait avec lui, portant un collier à pointes rentrées vers l'intérieur du col et des chaînes aux pieds, deux hommes à l'air résigné.

Paré — non, couvert de colliers d'ossements, de bracelets d'ivoire, d'amulettes en peaux et en pierres précieuses, ses cheveux tressés avec des anneaux dorés, recouvert d'une longue cape en fourrure teinte en bleu, arborant des peintures de guerre de toutes les couleurs pratiquement partout sur le corps, dont le visage, frappé d'un crâne blanc, il dégageait une brutale majesté, intimidante et fascinante à la fois. Et, pendant à sa ceinture à côté de son épée de fer noir, plantés sur les piques en corne noire qui parsemaient ses épaulières, de nombreux crânes. Tous humains.

Derrière lui venaient quatre autres êtres à la couleur de peau peau et à la morphologie différente, mais tous de son espèce ; deux hommes massifs, deux femmes portant un sein dénudé. Tous étaient parés à l'image du premier, chacun à leur propre manière, avec leurs propres matériaux. Tous portaient une arme ; lances, épées, arcs, haches Tous avaient avec eux un humain enchaînés.

Artistes, banquiers, aristocrates, politiciens, et tant d'autres, tous convergeaient vers l'astroport. Et bien voici des Orcs.

Celui qui était descendu en premier s'avança vers le petit comité qui tentait désespérément de garder bonne figure devant ce gorille armé jusqu'aux dents. Quand il sortit son épée du fourreau ils crurent leur dernière heure arrivée. Quand il leur tendit, ils n'y comprirent plus rien. Quand un des humains enchaînés leur montra un pass VIP, ils surent qu'en fait ce n'était qu'un rêve bizarre.

C'est ainsi que les représentants de la Horde se firent conduire, après avoir tenté de les fouiller et renoncé quand l'Ulak-Khôm et sa suite menaçaient en rugissant de leur arracher la tête à mains nues pour cette insulte, jusqu'à l'épicentre de la réception : la grande salle de l'Arsenal.