Satirik se rendit dans la salle attribuée à son secteur. Elle se battait depuis plusieurs cycles en secteur 0 contre le démon, mais, pour se faire reconnaître, elle devait y mettre plus que des kamis.

Determinée, elle s'avança au centre de la pièce et y déposa une chaise.

Yzual était assis sur la chaise, au milieu de la pièce, impatient. A l'annonce du Démon, plus de la moitié de la galaxie s'était déplacé pour le spectacle. Jamais l'Assemblée Galactique n'avait été aussi vivante !

La porte s'ouvrit avec fracas. Satirik se tenait dans l'encadrement. La poitrine en avant, le dos courbé, les fesses en l'air, elle prenait la pause. Soudain, elle s’élança en direction du Démon, trépignant d'impatience, avec l'allure d'une top model.

Sa robe en dentelle transparente était assortie à son masque. Son corsage s'arrêtait à l'extrême limite du raisonnable, tandis que la fente laissait apparaître une fesse à chaque fois qu'elle se cambrait. Elle posa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil, et approcha son visage à quelques centimètres de celui du Démon.

Satirik se releva, claqua des doigts et un orchestre apparut, jouant aussitôt une musique entrainante. Tournant sur elle même, en ondulant son corps, elle leva doucement les bras en l'air. Les mains derrière la tête, elle dénoua soigneusement son bandana. Gardant les yeux fermés, elle passa derrière le Démon, et lui attacha le bandeau en dentelle noire.

Les sifflements et les encouragements à la débauche raisonnaient tellement que l'orchestre avait parfois du mal à se faire entendre.

La jeune Commandante claqua une nouvelle fois des doigts, et son ami, Roger, sortit de derrière la foule de pervers. Sous les yeux horrifiés de la masse, Roger enleva sa tunique. Il se passa avidement de l'huile sur le corps et commença à se trémousser devant Yzual, aveugle. Ses bourrelets flasques et tremblotants étaient animés d'une vie propre. Les poils de son torse, collés, ne formaient plus qu'un seul gros poil. Roger prit la tête d'Yzual et la plaqua contre sa poitrine d'obèse. Quelques frottements suggestifs firent vomir les Commandants les plus proches. Roger se tourna, puis se pencha en avant pour exhiber ses fesses. D'un coup de main, il arracha son string. Le Démon, toujours aveuglé par le masque de Satirik, était aux anges ! Il ne se doutait pas du triste spectacle qui se passait à quelques centimètres de son nez.

La foule des spectateurs, silencieuse et atterrée, se cachait les yeux des mains pour ne pas voir l'horrible appendice qui se balançait mollement tout près des cuisses du Démon.

Malheureusement, sous une telle pression, le pauvre Roger ne put se retenir, stressé par la foule, il lâcha un gaz sonore et puant.

Le souffle percuta le visage d'Yzual. Sous l'effet de la surprise, celui-ci retira le masque, et se retrouva nez à nez avec la raie du pauvre Roger, qui ne se doutait pas une seconde de ce qu'il allait lui arriver...

Benjamin, dans un coin éloigné de la scène, vit Orishas reculer pour le rejoindre...

Il avait quand même un vieux relent de bile dans la bouche.

MAIS IL A BOUFFÉ QUOI CE TYPE?!

Yzual venait d'agripper la tenue de Satirik. Sous le choc, elle recula de quelques pas. Ses cheveux retombèrent sur sa poitrine nue, ce qui produisit un souffle de mécontentement parmi l'assistance. Les yeux toujours clos, son regard porta néanmoins sur la dépouille de Roger.

Au fur et à mesure qu'elle parlait, le tissu de sa robe semblait s'animer. Ils s'étirait, s’entrelaçait, se nouait. Satirik se baissa légèrement pour arracher le bas de sa robe. La toilette fut si courte que les voyeurs tentèrent discrètement de se baisser pour regarder en dessous ! Elle attacha soigneusement le morceau de tissu autour de sa tête, lui cachant intégralement les yeux.

Le vêtement s'était transformée en une combinaison très moulante. Si l'on ne voyait pas sa peau, on pouvait admirer tous les détails des courbes de son corps. Elle leva sa jambe, et donna un violent coup de talon dans le torse du Démon. Yzual tomba à la renverse en crachant des flammes. Les meubles s'embrasèrent. Les commandants alentours ne bavaient plus. Pris de panique, ils commencèrent à évacuer la salle. Satirik fit une pirouette pour éviter le mur de flamme. Elle courut et sauta au milieu de la foule. Instantanément, elle disparut.