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Aurores...

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Cdt. Agrippa
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21/06/308 ETU 01:19
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L'eugénisme désigne l'amélioration des caractères héréditaires d'une espèce par une intervention délibérée. Ce souhait, qui existe depuis l'antiquité peut se traduire par une politique volontariste d'éradication des caractères jugés régressifs ou d'optimisation planifiée des caractères jugés bénéfiques.
Traité sur l'eugénisme - Département comportemental du Grand Sanatorium de Jonction
___________________________________
[] Bobine d'archive n°784G - Département de musicologie antique []
http://www.youtube.com/watch?v=g7LWANJFHEs
[] Bonne lecture, commandant. []
On y accède par hasard, entre deux armoires dégueulant leur contenu de livres, de codex, de traités. La porte est un trompe l'œil, habilement dissimulée sous un fard séduisant de reliures anciennes collées à même la paroi métallique du sas. Les notes du piano s'y heurtent doucement, ne laissant entendre qu'un faible bruissement à l'extérieur du caisson.
Voûté comme le pianiste, l'occupant des lieux mime la danse des doigts sur le clavier. Il déglutit, il fredonne, il salive. La dextérité du virtuose l'indispose, le rend admiratif tout à la fois. Les phalanges d'Agrippa, elles, ne savent manier que le scalpel. Sa mélodie à lui est faite de râles, de cris, de tessitures charnues et gluantes.
Ce réduit baignant dans une lumière diaphane et le remugle de murs anciens et humides, perdu quelque part dans les dépendances camphrées de la bibliothèque, constitue curieusement le havre secret du professeur.
Vautré sur sa chaise mécanique, partageant l'espace avec un projecteur de bobines et quelques araignées aveugles, Agrippa est un fœtus rougeaud bien à l'abri dans le ventre maternel. Ici, le tumulte des choses du monde ne l'atteint pas. Ici, les douleurs de son corps obèse et démantibulé, les ciselures du temps creusant insidieusement chaque jour sa face ravagée n'ont pas de prises. Ici, il fait corps avec l'albâtre des parois, le bronze du sas d'entrée, l'air vicié de la cellule, la science des bobines. Ici, il devient matière grise et fait mûrir les fruits de sa pensée. L'implacable dirigeant de l'Empire du Grand Sanatorium de Jonction trouve son inspiration dans un placard à balais.
La bobine est un trésor archéologique. La composition électrise Agrippa, heurté de plein fouet par la mélodie. Les notes se dessinent en équations, en rangs serrés de probabilités et de projections. A chaque gamme, un concept naît et s'épanouit sous le regard complice des arachnides tissant leurs toiles au-dessus de la tête du professeur. Jonction est devenue riche et puissante, elle a survécu aux péripéties de l'Histoire et aux anciens rois, tyrans, magnats et autres édiles. Les anciennes alliances sont mortes avec la chute des chefs. Bokara, El Coco, Ab Skyh. Agrippa est maintenant un vétéran, habile et rusé. Il le sait, peu ont survécu pour le dire, quelques-un le connaissent. Les ennemis d'hier sont devenus des alliés. Le pianiste affecte de grands moulinets de poignets, déchaînant ses talents lors d'un passage plutôt complexe.
Agrippa a de nouveaux projets. La décadence actuelle est un terreau fertile et puissant. Aurore est une demoiselle en âge d'être cueillie. Au-delà des gynécées d'étoiles, Agrippa suspecte d'autres galaxies, d'autres Empires, d'autres aventures à explorer. Le pianiste se redresse et salue. La bobine se termine dans un crépitement fugace. Le professeur se racle la gorge, se love dans sa chaise, actionne un bouton. Sa voix rauque crève le silence confiné des lieux et s'insinue dans le micro de son communicateur.
" Shankar, mobilisez la flotte et faites bombarder la planète-capitale du docteur Clelia dans le système III, et priez-le ensuite de me rejoindre immédiatement ici, sur Jonction, dans mon boudoir. "
La réponse n'est qu'un grésillement offusqué. Agrippa grogne une phrase sirupeuse, ne souffrant aucune contestation de l'ordre donné.
" Bien sûr, il est libre de refuser. Bien sûr, oblitérez Exima si jamais il avait la fantaisie de décliner mon invitation. La brutalité du carton d'invitation suffira à lui faire comprendre avec quelle impatience et quel enthousiasme je l'attends. "
Silence dans le communicateur. Le professeur vitupère.
" Jonction paye toujours ses dettes, Shankar. Le commandant Clelia le sait. Et je ne parle pas des intérêts... "
Cdt. Jephtar Clelia
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28/06/308 ETU 20:06
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"Dans un système d'éléments en interaction (compétition/coopération) c'est l'unité dotée de la plus grande souplesse -concept recouvrant principalement l'amplitude et la vitesse de ses capacités d'adaptation aux changements- qui va gagner."
De l'application de la cybernétique à la biologie de l'évolution.
in "Dynamiques de la Biosphère, une introduction à la biologie de terraformation", par le professeur Jean-Antonin Clelia.
Galaxie Aurore - Secteur 7 - Système 3
Escortée par une paire de chasseurs furtifs de classe Nyx, la corvette eximane pénétra la zone interne de l'orbite de Jonction sous l'oeil indifférent des satellites défensifs. Elle s'aligna sur les instructions de la tour de contrôle et son pilote, d'une main sûre, la fit basculer dans l'atmosphère. La traîne incandescente des gaz en fusion se mêla alors aux reflets irisés du lever de soleil, donnant lieu à un spectacle d'une incomparable beauté, pourtant destiné à n'être observé que par le personnel blasé de la station orbitale de surveillance.
A bord de la corvette, le Docteur Clelia poursuivait les réflexions initiées peu avant la réception de la convocation. La perte de deux-cent cinquante mille civils, et plus important de la raffinerie dans laquelle ils travaillaient, allaient logiquement diminuer la production minière générale d'Exima. Donc la somme d'impôts versés au Sanatarium de Jonction.
Et même s'il était certain qu'Agrippa avait à sa disposition de nombreuses planètes, jamais Jephtar n'aurait supposé qu'il était prêt à subir une perte inutile.
Ce bombardement, Jephtar en était presque sûr, avait donc obéi à des motifs irrationnels et cela l'ennuyait. D'un autre côté, il ressentait une certaine satisfaction à l'idée que les motivations d'Agrippa seraient bientôt révélées.
Malgré tous ses efforts et la mobilisation d'une grande part de ses ressources mécanoïdes, Clelia n'avait pu découvrir la raison qui avait poussé Agrippa à le reconnaître comme dirigeant d'Exima après le coup d'état.
En outre, l'attitude d'Agrippa était sans équivoque: il considérait Clelia comme un vassal. Le Docteur comptait sur leur rencontre prochaine pour modifier cet état de fait. Sur leur rencontre, et sur le dard enduit de polytoxine qu'il s'était greffé entre les métacarpes de sa main droite.
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La rampe s'abaissa lentement et Jephtar Clelia s'avança sur l'esplanade sous les vivats d'une foule reconditionnée pour l'occasion. Le filtre de ses implants oculaires jetait sur la grand-place un voile verdâtre et assombrissait les couleurs éclatantes de la matinée déjà bien avancée. Le Conseiller-Mentat Shankar vint à sa rencontre à la tête d'une délégation.
Agrippa ne s'était aucunement départi de son goût du spectacle et de la mise en scène...
-Commandant Clelia, c'est pour moi un honneur de vous accueillir sur Jonction. Laissez-moi vous adresser, au nom du Grand Sanatarium, tous nos remerciements pour avoir répondu si vite à notre... appel.
Clelia ne répondit pas et Shankar n'y prêta pas attention. Indiquant l'imposant bâtiment à l'autre bout de la place, il enjoignit le Docteur à le suivre.
Le peuple applaudissait toujours.
-Vous serez sans doute fort contrit d'apprendre que l'ensemble de votre escorte va devoir être rectifié. Vous admettrez sans mal que le Sanatarium se doit de prendre certaines précautions au vu des circonstances de votre départ de Jonction.
Shankar avait dit cela sur le ton de la conversation alors qu'ils franchissaient le portique de cérémonie du Sanatarium, sculpture de marbre blanc et de verre offerte à la lumière du jour. Les implants de Clelia l'informèrent qu'il était l'objet de plusieurs scans biométriques poussés. Il poursuivit son chemin, confiant. Il n'avait toujours rien dit.
Il ne parla pas plus lorsque Shankar s'arrêta face à une étagère surchargée de livres et de matrices archaïques que rien ne différenciaient des rayonnages qui occupaient l'espace d'un couloir déjà exigu. Jephtar distingua, dans le désordre le plus total, un manuel d'hypnopédie, un précis de cuisine à l'huile et un traité de géométrie différentielle. Un crépitement désagréable parvint à ses oreilles, bruits aigus à la limite de l'audible semblant provenir de derrière les livres. Shankar fit signe aux gardes qui les avaient accompagnés de quitter les lieux, puis jeta un dernier regard à Clelia et les suivit.
Le pan de mur devant Clelia coulissa.
Cdt. Agrippa
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11/07/308 ETU 23:07
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« Qui auget scientiam, auget et dolorem »
" Celui qui accroît sa science accroît aussi sa douleur " - Service des archives antiques, Bibliothèque du Sanatorium de Jonction
[] Bobine n°7845-A41 []
http://youtube.com/watch?v=tuOsecaN9lE
[] Résidus fragmentaires captés par la sonde Judicator - site de fouille inconnu []
La succession des images est saccadée, agressive, hachée. Le grain du film a résisté aux interférences du temps, le spectre lumineux est resté intact. Dans son immensité absurde, l'univers a transmis pour l'éternité un héritage champêtre et morbide. Les hommes marchent vers la mort, et l'éclat métallique et vaniteux d'un claquement de fusil retentit pour des millénaires dans les confins d'une galaxie éloignée.
Aurores. Le professeur Agrippa considère le crépuscule des inconnus, de ces dignitaires marqués du sceau du bannissement terminal. Des caractères défilent, présentent des identités perdues dans les confins obscurs, là où l'Histoire et le vide s'unissent pour former l'oubli. Réduits à une onde percutant la coque des croiseurs interstellaires, ces hommes meurent dans le silence des étoiles. Un homme lève son chapeau. Il tombe. On l'achève.
Oblitération totale. Jephtar Clelia a répondu à l'appel. Le professeur considère l'intrus. Dans le réduit, les araignées oscillent comme des pendules.
" Bienvenue, docteur. J'observe que le bombardement ionique de votre capitale a stimulé votre curiosité toute scientifique et que vous êtes venu en personne pour décider ou non de mon amitié à votre égard. Fort bien, vous n'allez pas regretter votre venue sur Jonction. "
Présentez armes. En joue. Agrippa toise l'individu.
" Des heures passionnantes nous attendent. Shankar a réalisé un travail merveilleux devant l'assemblée galactique... observez un peu... et étonnez-moi, Jephtar. Qu'en pensez-vous ? "
On tire à bout portant dans les corps convulsés, déjà tordus par le ridicule macabre des cadavres déjà raides mais encore chauds. Agrippa se fend d'un sourire étrange. Les dirigeants de jadis savaient décidément mourir avec dignité, un chapeau à la main.
Cdt. Jephtar Clelia
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18/07/308 ETU 13:32
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Puisque l'humeur semble être aux citations latines...
"...frigida in aqua adfunditur venenum, quod ita cunctos ejus artus pervasit ut vox pariter et spiritus raperentur."
"... dans l'eau froide est versé le poison, qui envahit tous ses membres si bien que la voix comme le souffle lui sont pareillement ôtés."
Tacite, Annales, XIII, "L'assassinat de Britannicus", collection privée du Docteur Clelia (traduction personnelle).
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" Des heures passionnantes nous attendent. Shankar a réalisé un travail merveilleux devant l'assemblée galactique... observez un peu... et étonnez-moi, Jephtar. Qu'en pensez-vous ? "
-Shankar? Est-ce là un test de votre part? Nous savons tous les deux que dans l'océan de vos ambitions, Agrippa, Shankar n'est au plus la manifestation que d'une turbulence de surface. Elle attire l'attention, inspire peut-être la crainte, mais n'est rien en comparaison du courant profond, froid et immuable qui l'a initialement engendrée. N'espérez pas que nous parlions d'autre chose que des dynamiques sous-jacentes à vos actes que, je le reconnais, vous avez habilement dissimulées. Je ne suis pas resté dans l'ombre tout ce temps pour me voir servir les mêmes boniments que le premier diplomate venu.
...et sans doute seriez-vous sage de méditer longuement vos réponses.
Les pensées de Jephtar se tournèrent une seconde vers la charge toxique implantée dans sa main. Une pression ferme à la base des doigts et le dard jaillirait. D'abord enveloppé d'un gel pour empêcher la contamination de Clelia. La couche protectrice se déliterait au contact de l'oxygène, libérant l'arme qui finirait sa course dans le corps du Professeur Agrippa.
Ce dernier eut un sourire condescendant.
-Voilà une position fort dénuée d'humilité pour le scientifique que vous êtes, Docteur. Avez-vous réellement songé que je puisse vous révéler mes plans les plus vastes sur une simple question? Mais peut-être avez-vous à votre disposition des arguments dont je n'ai pas connaissance et qui pourraient m'inciter à plus de loquacité?
C'est trop tôt, beaucoup trop tôt. Il veut une fois de plus affirmer sa supériorité. Accordons-lui une concession.
Clelia expira longuement, chassant la tension de ses épaules. C'est un homme au corps fatigué et au visage ravagé qui regarda de nouveau Agrippa.
-Il est indéniable que la manière dont vous vous êtes assuré d'une respectable influence sur l'Assemblée tout en masquant votre allégeance véritable force l'admiration. Cela dit, tant de minutie dans la duplicité ne saurait s'envisager sans une force directrice qui la justifie. Les agissements et la politique de certains éléments de l'Assemblée n'ont de sens que dans le cadre d'un projet de déstabilisation. Et il apparaît, curieux hasard, que ces éléments se trouvent connectés par des liens diplomatiques d'ordres divers... vous savez bien entendu à qui je fais allusion. Vous ne devriez pas sous-estimer la discrétion d'une unité mécanoïde...
Je ne crois pas au mensonge pour le mensonge, et je ne fais là que reformuler mes propos précédents. Nous en revenons au même point, Professeur.
Dans l'imaginaire collectif, l'épée incarne l'honneur, le poignard la traîtrise et le poison la subtilité. La marque d'un assassinat raffiné qui aura su déjouer la vigilance de la cible sans enfreindre les convenances. Sans verser le sang. La main invisible. Sacre de la puissance de l'homme qui devient Dieu et accède à l'omnipotence meurtrière.
Peut-être les tyrans du passé savaient-ils mourir avec élégance. Leurs lâches bourreaux, quant à eux, n'étaient que de grossiers amateurs de poudre noire.
Fascinante sociologie que celle de la peine capitale. Fascinante par le déchaînement des passions qu'elle occasionne. Ses partisans se sont ceints les yeux d'un bandeau sanglant. En lui conférant une structure juridique, un statut de clause du contrat social, on ôte au meurtre toute la composante à la fois intellectuelle et passionnelle qui en est l'essence. D'expression de l'aspiration créatrice de l'Homme -car destruction et création sont équivalentes- , de cri triomphal de la liberté, il devient simple processus mécanique, aveugle, bon à être relégué dans l'inconscient sociétal comme les prétendues pulsions d'un pleutre psychanalysé.
Le meurtre doit demeurer l'achèvement du conflit des personnalités. Il est le point de convergence de l'émotion et de la rationnalité, et par là unique mode d'affirmation de l'être comme un tout indissociable. Ceux qui justifient le meurtre au moyen du droit positif, de la loi, nient l'homme en tant qu'être complet et se condamnent à subir une perpétuelle dichotomie.
Le meurtre ancre le monisme dans le réel en abolissant la distinction qu'opère la plèbe entre l'âme et l'esprit.
"Tu as tué; te voilà humain."
Cdt. Agrippa
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15/11/308 ETU 21:37
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" On ne vit que deux fois "
Citation anonyme - Archives du Grand Sanatorium de Jonction
Bobine n°7894DF5
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[] Rapport médical - Diagnostic n°743AB []
De toute évidence, le coma prolongé du professeur Agrippa semble irréversible. Les toxines ont gravement endommagé les synapses auxiliaires des fonctions cognitives élémentaires.
Nous procèderons à une dernière batterie de tests demain matin, sur base des protocoles établis par le docteur Jephtar Clelia.
A ce jour, les causes de l'empoisonnement du professeur Agrippa restent inconnues.
Fin du rapport journalier.
Cdt. Agrippa
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28/11/308 ETU 15:18
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" Vanitas vanitatum ! "
L'Ecclésiaste - Archives historiques de la Bibliothèque du Sanatorium
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[] Rapport interne []
La question est assurément délicate. Nous ne pouvons nous résoudre à déchoir le professeur Agrippa de sa chaire à la tête de notre synode. La puissance discrète de Jonction s'est longtemps bâtie sur sa réputation et sur son travail acharné.
Nous passerions pour des usurpateurs et des lâches si nous appliquions les procédures de destitution. Les anciennes alliances risqueraient d'être rompues, et les dominions coloniaux du synode pourraient être pris pour cible par des Etats rivaux ou le crime organisé. Les casus belli ne manqueraient pas, et nous devons notre relative quiétude à notre discrétion sur les affaires internes de Jonction.
Nous sommes également confrontés aux mécanismes de protection que le professeur Agrippa a mis en place pour éparpiller et protéger les fonds souverains de Jonction. Plusieurs centaines de milliards, voire de milliers de milliards, sont hors d'atteinte ; hélas autant pour nos ennemis que pour nous-même.
A vrai dire, nous ne contrôlons pas grand chose, si ce n'est ces immenses gisements d'apotium, qui constituent l'une des réserves les plus grandes de notre sphère d'influence. Tant que la Flotte et l'amirauté nous sont fidèles, notre mainmise sur ces ressources peut être stabilisée et utilisée à bon escient.
L'apotium doit couler à flot.
Cdt. Agrippa
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30/11/308 ETU 12:54
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" Jonction paye toujours ses dettes "
August Agrippa - Minutes du procès
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Pute de vierge !
La perspective est intéressante, vue d'ici. Les arêtes des murs se fichent comme des épingles dans la fange lisse des carrelages blancs. Le lit, énorme et aseptisé, s'accroche au sol comme une toile de maître. Les machines agitées s'essoufflent sur ses côtés. De temps en temps, le crâne chauve et brillant d'un médecin s'arrache à la composition. Engoncé dans une discipline textile de draps blancs, emprisonné dans une immense camisole, le corps du professeur Agrippa trône au centre de cette vision singulière. Ce corps obèse et boursouflé, criblé de furoncles et d'escarres, le professeur n'en sent plus la pesanteur.
Flottant dans l'éther comme une grosse vessie translucide, Agrippa médite.
Nom de Freud ! C'est donc ça, la mort ?
Quel dilemme. Que penser ? On pouvait donc lâcher prise ? Le pouvoir n'était qu'une illusion ? Tout n'était que vanité ? Réellement ? Une minuscule toxine et un complot mené par des potaches étaient venus à bout de lui, qui avait survécu à de multiples guerres contre des adversaires bien plus torves et bien plus puissants ?
Agrippa sentait que le lien avec son corps accidenté n'était pas tout-à-fait distendu, élimé, rompu. Une sourde indignation grondait dans les limbes. La graisse recuite de sa panse énorme vibra un instant. Les yeux grands ouverts, Agrippa regardait Agrippa. Entre l'enveloppe et le spectre, une alliance était née.
Ils paieront. Jusqu'au dernier.
Les machines étaient consternées. Le corps dont elles avaient la garde s'agitait. Un œil mauvais, mort depuis des semaines, se fixa sur elles.
__________/\________/\_____/\__/\____ Bip
Jonction paye toujours ses dettes !
Coa. Synode de Jonction
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08/12/308 ETU 12:52
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[] Communiqué du Grand Sanatorium de Jonction []
[] Rapport du synode auprès des représentants galactiques []
Représentants de l'assemblée,
Commandants du secteur VIII,
Le synode tient à vous communiquer l'information suivante ; une flotte de guerre battant notre pavillon arrivera bientôt dans votre secteur. Ne vous en inquiétez pas, il s'agit d'un transfert commercial contracté avec le commandant Maxwell.
Nous avons opté pour ce mode de transport afin de limiter le déplacement de nos flottes marchandes, sujettes à de nombreuses attaques pirates sur nos principales lignes commerciales.
Le synode est prêt à répondre à vos remarques ou questions par le biais de messages privés.
Nous vous remercions pour votre attention.
Cdt. Agrippa
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11/12/308 ETU 23:08
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" Fuir ? A l'heure du triomphe ? "
Yerog Mansfeld - Chroniques d'Alfa Deimos, ouvrage de science-fiction préféré du professeur Agrippa.
[] Bobine musicale en chargement... []
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[] Nous vous souhaitons une agréable écoute, conseiller Shankar. []
L'enfant n'était plus qu'un gros bulbe rouge et gluant. Lorsque les premières colonnes de feu crevèrent le ciel d'Exima, sa peau se couvrit de cloques frémissantes, grouillant sur son épiderme comme autant de vermines aux abois. Ses yeux se couvrirent d'un voile pâteux et gras, ils se mirent à couler à gros bouillon, sa tête enfla comme une énorme vessie, et tout cela le rendait particulièrement grotesque.
Le conseiller Shankar observait avec intérêt la lente métamorphose du petit indigène sous l'effet des projectiles incandescents. Alignés en une parfaite perspective d'acier et de flots lumineux, les canons orbitaux vomissaient leur géhenne, pétrissant la surface de la planète d'une poigne de fer.
L'enfant s'évapora dans une gerbe de cendres. Shankar épousseta sa toge, réclama un cendrier. De noires volutes finissaient d'embrumer le pont du croiseur amiral. Sur la boîte de cigare en acajou, une maxime du professeur Agrippa, gravée dans les fibres du bois précieux. Qui augmente son savoir augmente sa douleur.
Exima allait retrouver la bienveillante juridiction du Grand Sanatorium de Jonction, et ainsi assurer un bonheur inéluctable à ses habitants. La cendre, paraît-il, est un sujet facile à contenter. Déjà, des messages désespérés crépitaient sur les consoles de la passerelle de commandement. Déjà, des cargos chargés de fleurs lyophilisées et d'urnes en plastique arrivaient en grondant. Jonction n'oubliait jamais l'aide humanitaire. Et payait toujours ses dettes.
Cdt. Andy Maxwell
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14/12/308 ETU 21:40
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[]Citation de circonstance.[]
Les instincts de l'homme restent intacts, voici la simple vérité qu'oublient les « rationalistes ». Or, sa soif de salut fait partie de l'ordre naturel des choses. Quoi qu'il lui arrive, quels que soient les changements qui s'opèrent en lui, l'homme veut, espère, croit faire son salut, trouver le sens central de son existence, valoriser sa vie.
*Fragmentarium, Mircea Eliade*
Jôson, planète capitale du peuple du même nom. Climat majoritairement tempéré. Pour le reste, désert, montagnes, chaud, froid, sec, humide. Vie, etc. Le gouvernement actuel prône l'isolationnisme sans vergogne pour la paix et la tranquillité de la planète et de ses habitants. Mais intéressons nous, cher lecteurs, à ce qui se passe du côté des rebelles, de ces terroristes patentés qui réprouve une telle politique. À travers les montagnes désertiques, les villages troglodytes, où les ruraux se protègent de la foule et du monde, du chaud et du froid dans leur maison de pierre. 500 km de toute civilisation, les roches révèlent parfois des interstices auquel des mésocivilisations avaient leurs oasis. Là, nous arrivons dans le repaire du commandant Andy Maxwell, ancien représentant intergalactique du peuple jôson au sein de l'assemblée galactique, qui essaye de ramener l'ancienne ouverture d'esprit et des frontières sur sa planète natale.
[]musique de circonstance.[]
http://www.deezer.com/track/30780
Des galeries où circulent des câbles sans fin. Équipement s'entassant dans des recoins, bidons et caisses de maintenances s'alignant peu à peu. De ces méandres, nous arrivons à un escalier de fer, un couloir étroit et obscur, au fond de ce couloir une porte entrouverte, d'où nous parviennent les accords d'une musique qui en ce lieu paraît irréelle.
« Darkest of night
With the moon shining bright
There's a set goin' strong
Lotta things goin' on
The man of the hour
Has an air of great power
The dudes have envied him for so long
Oooh, Superfl.... »
-Commandant maxwell !
-Oui, quoi, quoi !!
Andy Maxwell une bouteille d'essence de fenouil dans les mains en guise de micro se sentit coupé tout d'un coup dans son élan. Il descendit de sa chaise bringueballante et déposa la bouteille vide sur une table boiteuse mais pleine de cartes, plans, émetteurs, billets V.I.P. pour un concert annulé et tickets resto. La caverne dans la pénombre dévoilait d'autres cartes d'état major, plans d'usines et autres billets doux collait sur ses murs. Andy Maxwell au visage effaré par l'intrusion intempestive de son second, Jack Cornelius
-Jack, combien de fois t'ai-je dit...pas me couper dans mon groove.
-Pardon, commandant, mais il y a peut être plus important pour l'instant.
-Soit, passons une fois de plus sur ce manquement au protocole, que me reste t-il au fin fond de ce repaire à milles lieues de toute bonne musique. Sommes nous encore des hommes, sans musique pour l'âme, Jack ? Ou bien des rats apeurés, effrayés par le moindre p...?
-Nous serons peut être bientôt des héros, à vous de vous concentrer un peu pour que nous soyons des héros mais des héros vivants.
Le commandant prit son air taquin.
-Allez redis-le un peu.
-Mais..quoi ?
-Allez, allez, sois pas timide.
-Que nous serons des héros ?!
-Woué, ça le fait, bébé. Soit, trêve de bavardage, qu'as tu donc ?
Jack soupira, les yeux au ciel. Il lui était parfois dur de suivre. Sans plus de transition, il déposa sur la table des photos pixellisées. Andy Maxwell les mains sur les hanches, observa d'un œil puis de l'autre ces carrés de pixels censés représenté le début de l'héroïsme
-Mais c'est formidable ça Jack, mais qu'est-ce que je vois au juste ?
-Je rentre pas dans la détails...
-oui, s'il te plaît
-...Mais, ce sont des croiseurs, frégates et autre chasseurs....
-Jonction ?
-Sans aucun doute
-Tu veux dire que personne ne pourrait par un hasard fortuit se donnait le droit d'investir deux bouts de cailloux perdus dans l'infini de son isolationnisme dépravé, autre que notre sauveur.
-D'après mes renseignements, il y en a peu qui se permette de se déplacer pareillement pour deux bouts de cailloux.
-On est sauvé, alors ?
Bizarrement au yeux de Jack Cornelius, Andy Maxwell, commandant de son état, parut étrangement calme.
-cachez votre joie.
Andy maxwell eut ce qu'on appelle communément une légère faiblesse. Il s'assit sur son siège de fortune en un soupir à vous commander un tremblement terre. Ce qui heureusement pour le lieu où se trouve nos protagonistes, ne se déclencha pas pour autant.
-Tryin' to get over, Woo, Superfly, woué bébé.

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