-Bon vol madame. Lança une hôtesse à une femme qui venait de déposer ses bagages, juste devant Tale, dans la queue.

-Vous êtes sérieux? Lâcha-t-elle entre deux fous rires.

Cette question, Emilia se la posait sans cesse durant les vingt quatre heures qui constituait son voyage en vaisseau. LA simple pensée de Lautrec qui lui disait

Murmura Emilia. La main droite de Lautrec était encore peu connue dans l'ordre de chevalerie de l'Empire du Verre. Ne faisant pas partie de l'ordre à la base, son ascension au trône était clairement vu par certain partisans comme un "coup de pouce" de la part de Lautrec, ni plus ni moins. Et c'était bien le cas.

Au fond d'elle, Emilia avait toujours cette rage. Et l'aide dont Lautrec avait fait preuve n'avait en rien calmé sa frustration ou ses désirs de vengeances personnelle. Et si elle avait put avoir le choix entre aller à cette réunion et tenter d'éteindre un incendie en pissant dessus, elle aurait choisi la seconde option. Emilia avait toutefois gardée son uniforme rouge et blanc. Ses cheveux blonds coupé courts, un peu à la garçonne embellis par une couronne de lauriers en métal doré.

Lorsqu'elle descendit de l'appareil ayant accosté sur la plage, ou une base proche de cette dernière, Emilia du porter la main à son visage pour éviter d'être aveuglé par le soleil qui diffusait une lumière bien supérieur à ce qu'elle avait pu voir. Elle portait à sa ceinture un sabre comme on pouvait en trouver au sein de l'ordre, si ce n'est que ce dernier relevait une précision supérieur à la normale. Un travail d’orfèvre. La chaleur presque étouffante la força à retirer le haut de son uniforme pour le porter comme une cape improvisée, les manches de la vestes attachées ensembles autour des épaules d'Emilia.

Se demanda-elle à elle même, sous la forme d'une réplique rhétorique. Son regard se posa alors sur deux personnes qui lui semblait familières. Si elle avait bonne mémoires, Elle reconnaissait Tale ainsi que... Mac Wotek? Elle haussa un sourcil de surprise. Elle eut même soudainement l'impression d'être tombée dans un honteux pièges. Sensations qui lui donnait envie de faire fouiller son navire pour être sûre que Lautrec ne se cachait pas dans une caisse dans la cale du vaisseau.

Contrairement à Lautrec, elle avait un pas rapide, léger, du moins, à côté des bruits de pas de Lautrec dans son armure, tout paraissait plus silencieux. A la Hauteur de Tale, cette dernière pointa du doigt Mac Wotek.

Parler de déguisement était assez fort, ce qui marquait, c'était surtout cet hideux bonnet floral que portait le gouverneur de l'Empire du verre.

Emilia constata l'arrivée d'Alexia Nilsen en haussa un sourcil. Elle devait certes se plier au protocole, mais son tempérament faisait qu'elle ne supportait pas ce genre de familiarité. Elle esquissa une grimace qu'elle tenta vainement de dissimuler, une grimace à base de gêne et d'inconfort.

Elle tourna un instant son regard vers Wotek. Se rappelant de sa pensée principale. Là, elle lâcha un "Ah oui". Son regard venait de changer. Comme celui d'un prédateur non content qu'on l'ai abusé.

Le pseudo calme d'Emilia laissa place à une attitude qui la rendait dangereuse... Son regard mauvais qui se dirigea vers son appareil et ses dents serrées témoignaient d'un danger imminent pour le Lord commandant si jamais ce dernier avait eut la folie de s'infiltrer lui aussi. La main du Lord se craqua les doigts dans un craquement sinistre.

Elle dégaina son épée.

La prochaine heure qui suivit fut une inspections totale du navire à la recherche d'un homme en armure qui passait rarement inaperçu. Hélas pour Emilia, aucune trace du Lord Commandant, le trouver ici aurait été aussi surprenant que le déguisement ridicule de Mac Wotek.

Elle rengaina son arme, ne cachant pas une certaine frustration quand à une potentielle opportunité de se passer les nerfs sur quelques choses. Maudit Lautrec, dire qu'il l'envoyait pourrir ici pendant qu'il gérait les affaires de l'Ordre.

Jordis ignorait qu'elle ne possédait plus rien, elle était encore troublée par la tentative d’assassinat et avait son esprit focalisé dessus, ce qui l'empêchait de se mettre aux nouvelles de ce qui se déroulait dans son Empire qui n'était plus. Dans une situation de peur et sans doute d’égoïsme, Jordis pensait surtout à sa propre vie, son peuple ne comptait plus, rien ne comptait, si ce n'était sa survie première. Et le problème est qu'elle était bloquée sur ce foutu vaisseau, près à se faire dégommer à tous moment par les forces de l'Empire du Verre.

Dans un signe d'espoir, elle songea à envoyé un message à Alexia qui détenait la planète paradisiaque en espérant qu'on vienne la chercher.

Dans une peur ou un délire, elle appela même la destinataire d'un terme affectueux.

Elle se mit à pleurer, on avait souvent oublié qu'elle n'était quand même qu'un simple bébé, même doué d'intelligence, cette situation était difficilement gérable pour elle et elle exprimait comme elle le pouvait en ayant peur, elle aimait l'idée de la Mort, mais elle aimait pour sa part tellement la Vie, d'ailleurs son idée de la Mort, elle-même, ne serait plus jamais la même, ainsi Jordis changea.