Cdt. Flavius
Respect diplomatique : 2044 30/09/1017 ETU 00:35 |
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La suivant du regard, il écoutait, encore et encore, avec un air étrangement attentif, presque poussé à l'excès, un air qui pourrait tout à fait convenir au trait d'un psychologue désabusé ne manquant d'aucun moment de sérieux. Détaché de l'émotion diront certains. Mais au fur que l'histoire avance, le visage froid s'éclaircit peu à peu, d'un contraste éperdument exagéré, car quant elle eût terminé, se fût un énorme sourire qu'il afficha. « Remarquable ! J'aurais tellement à en dire que je risque d'avoir à abréger, et là encore, je crains d'avoir manque de temps car... car... fabuleux ! » Il ne semble pas simuler son enthousiasme. « Depuis le temps que je cherchais cela ! Il y a presque tout ! Même le radotage reconnu comme tel, prescription indirect d'un prêche de la bonne parole comme... comme... oh non, allez, je ne ferai pas la comparaison tout de suite, bien qu'elle fusse évidente de par mes derniers mots. » Son hologramme se tasse tout à coup, il vient de s'asseoir. Il reprend un ton plus serein. « Je vous recommande de faire de même, prenez vos aises là, vous en aurez besoin, cela risque d'être long. C'est vous qui voyez. Commençons. Tout d'abord par les sujets qui fâchent, et surtout immédiat, que l'on puisse se débarrasser de ce surplus anecdotique oh combien ennuyeux par rapport à ce qui va suivre : les miens se dispersent déjà dans votre Galaxie, certains sont même déjà en route vers certains mondes inhabités. Nul désire de m'afficher en tant que dissident confirmé, d'autant plus qu'il s'agirait là de la plus bête des manières de le faire. Non, vous conviendrez qu'il s'agit simplement là de choses entreprises à priori de l'information posteriori que nous étions cordialement conviés à ne pas quitter notre cellule. Vous m'en verrez désolé. Ce point-ci maintenant "réglé", ou tout du moins mentionné, passons à l'intéressant. » Il tape dans ses mains, et se relève soudainement. « Finalement, je crois que je vais devoir me dégourdir un peu en même temps, cela est bien trop passionnant. Un Idéal, une Volonté, et... une Force. Vous croyez en quelque chose... et affirmez être prête à mourir pour celle-ci. Il n'y a certes pas de grand mots religieux, peut-être même moins de prétention; mais la nuance de la forme importe peu, car c'est l'état de l'esprit qui prime sur le reste, et cet état-ci... c'est celui que j'avais jadis. » Son air redevient très sérieux. « Ne croyez pas là qu'il s'agit d'un élan narcissique ou égocentrique de ma part me poussant à tout ramener à ma personne, non, il ne s'agit ici que du support qui m'est indispensable pour légitimer les mots qui vont suivre, et que vous devriez écouter tout particulièrement. Tout ce que vous avez été, tout ce que vous êtes aujourd'hui, et tout ce que vous serez plus tard... » Court silence, avant qu'il ne prononce les mots qui suivent comme une sentence. « ... seront les raisons qui vous donneront à être jugé par autrui de la même manière que je l'ai été... et avec la même conclusion. Je le sais. Je le sens. Je le vois. Il n'y a pas à aller bien loin pour le découvrir, et je suis le mieux placé pour le comprendre. A chaque acte que vous marquerez, le retour des choses vous éloignera un peu plus de votre idéal affirmé, le jeu ne peut être que plus facile en ne fixant pas celui-ci très haut, mais tôt ou tard, le temps et la réalité finissent par vous rattraper. Vous le constaterez bien assez vite. » Tout en parlant, il semble guetter sa réaction. « Permettez que je pousse l'avertissement... ou plutôt la prédiction, par quelques exemples non exhaustifs mais frappant de réalisme. Vous ne comptez tuer personne ? De simples punitions ? Un simple enfermement pour les plus dangereux ? Soit, de belles paroles tout à votre honneur, admirable, sincèrement. Quand viendra le temps de la pratique, vous n'aurez plus qu'à compter le nombre de ces disparus qui s'autodétruiront d'eux même à la première éraflure que vos "punitions" infligeront, vous accusant déjà de meurtrière. Vous n'aurez plus qu'à compter ceux qui préféreront se laisser mourir plutôt que de vivre en captivité dans un monde cellule sous la promesse de vie que vous leur donnerez malgré tout. Vous n'aurez plus qu'à compter ceux qui préféreront abdiquer à la vie dans le silence face à l'immuabilité des choses qui vous seront nécessaires pour imposer cette paix tant désirée. Cette paix réclamée, oui... comme vous le dîtes, je sais ce que cela implique, surtout quand j'entends que vous visez tout autant la préservation des vôtres de la destruction apotique. Vos commandements ne sont effectivement pas immuable comme vous le dîtes... car ils se durciront forcément. Sans quoi, vous devrez rapidement reprendre raison sur vos ambitions, quand dans quelques temps, tout le monde commencera à amasser d'immenses stocks apotique capable de détruire un univers entier plusieurs fois, et qu'il vous sera possible de vous faire mettre genou à terre par la simple menace de cette arme. Non pas qu'ils gagneront forcément, ils perdront peut-être, mais vous avec. Et nombreux sont ceux qui sont prêt à chuter si ils peuvent entraîner leur adversaire avec eux. Quand j'affirmais que la sagesse ne préservait pas de tout... » Il marque une autre pause, mais son regard ne se détache pas. « Et quand vous réussirez, en admettant que vous réussissiez, vous entendrez leur crie à tous, celui de la colère et de la haine désapprouvant jusqu'à la moindre parcelle de ce que vous avez été, et vous vous rendrez compte que votre rêve... n'était que leur cauchemar. » Silence. Prolongé. Il guette toujours la réaction. Il ajoute. « Oh... mais malgré tout mon pamphlet presque sacerdotal, notez que je ne vous ai jamais suggéré de vous arrêter. Oh noooon... continuez. » Et il esquisse un léger sourire.
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