Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 28/09/1019 ETU 21:36 |
Message édité -
Score : 11
Détails
Seule Un mal de tête lancinant la réveille, un reste de soirée trop arrosée ? Elle n’ose pas ouvrir les yeux tout de suite, sentant une vague nausée, craignant de faire empirer sa migraine. Elle reste un instant sans bouger, écoutant les battements de son cœur qui lui semblent un peu trop rapides. Elle prend le temps de faire le point et d’appeler à elle ses souvenirs. Rien ne vient. Trou noir. Néant. Peu à peu, des sensations lui arrivent et outre le mal de tête, le lit sous elle semble bien dur, et ses membres sont tout endoloris. Elle finit par ouvrir les yeux et les referme aussitôt, aveuglée par une lumière éclatante. Elle prend quelques profondes inspirations pour lutter contre un sentiment de panique incontrôlable qui lui coupe le souffle, car sous ses mains, ce n’est définitivement pas un matelas qu’elle sent, mais une pierre glaciale. Deuxième tentative. Elle se redresse légèrement et regarde autour d’elle. Elle se trouve au milieu d’une étendue aride de pierres. Partout où porte son regard des pierres, aucune trace de vie, d’habitation n’est visible. Elle est seule. Mais c’est quoi ce bordel ?? Elle referme les yeux et se masse les tempes, tentant une nouvelle fois de faire appel à ses souvenirs. Comment diable a-t-elle bien pu se retrouver endormie ici ? Elle décide de se lever et de marcher, que pourrait-elle faire d’autre de toute façon ? Et puis, un peu d’exercice arrivera peut-être à oxygéner son cerveau embrumé et lui apporter des bribes d’explications sur sa situation. Elle choisit une direction, ses pieds semblant avoir décidé d’eux-même le chemin à emprunter. Au fur et à mesure de sa progression, dans ce paysage inhospitalier, elle ne peut retenir ses larmes, car, plus elle avance et plus elle doit se rendre à l’évidence. Ce ne sont pas seulement les souvenirs de la soirée arrosée de la veille qui lui manquent, le voile qui obscurcit son esprit a pris jusqu’à son nom. Tellement concentrée à essayer de trouver quelque chose, n’importe quoi, dans le gruyère qu’est devenu sa mémoire, elle ne s’est même pas rendue compte que le paysage autour d’elle avait changé et qu'elle avait maintenant la sensation d'avancer au gré d'une étrange mélodie… seul problème, la musique semble venir directement de l’intérieur de son cerveau. Non mais là, c’est plus possible, elle va pas en plus se mettre à entendre des bruits imaginaires ? Cette fois c’est sûr, elle est folle. Ou ce n’est qu’un cauchemar et elle va se réveiller ? Oui c'est ça, un cauchemar et elle va bientôt se réveiller... Elle se raccroche de toutes ses forces à cette idée.
|
||
Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 28/09/1019 ETU 23:45 |
Score : 9
Détails
Une direction... ...un instinct conduirait une âme perdue dans un désert à se mettre dans l'axe où passe le soleil. Mais y avait-il un soleil ici ? Il y avait un astre très lumineux, au dessus d'elle, mais un autre se distinguait comme caché derrière lui. Tandis qu'une autre paire à plus faible clarté se profilait plus près de l'horizon. Pourtant les pas de l’Égarée choisirent une direction complètement contraire. La pulsation dans sa tête agissait comme un sonar, par lequel elle se laissait porter. Pum...pum pum...pum.. Si elle était bien sur une planète -et non pas dans un sorte de dimension purgatoire-, les proportions de la nature y avait pris le goût pour un gigantisme sans bord. Des roches particulièrement accidentées la cernaient dans son voisinage immédiat. La matière noire de ces reliefs semblait presque métallique. Et leur forme effilée, décousue, comme si une montagne avait été éventrée, laissait à penser qu'un sculpteur fou avait donné libre cours à ses pulsions absurdes, enfonçant dans le sol les restes d'un décor précédent. Les rochers s'enfonçaient dans le sol, et les morceaux géants qui en sortaient penchaient en diagonal, ressemblant plus à des ruines qu'à une nature paisiblement ordonnée, pointant vers le ciel. Par endroit, elle pouvait apercevoir un sable parfois blanc, parfois tâché de rose. L’Égarée pressentait la présence d'un désert environnant. Et peut-être fallait-il espérer qu'il y avait au delà, autre chose que du sable. La folie était sans doute un échappatoire plus rassurant que cette réalité. Seule, perdue dans cet environnement, il y avait peut-être des peurs plus concrètes que celles de voir ses pensées lui échapper, dont elle prendrait peut-être conscience au fil de sa marche. Il y avait bien une chose, prégnante, pesante sur son esprit. Sur son front? ou peut être dans sa poitrine? S'il s'agissait d'une gueule de bois, c'était sans doute la plus oppressante qui soit. Et cet effet était renforcé à chaque pas qu'elle faisait, découvrant un peu plus l'étrangeté de ces lieux. Ses tympans étaient comme bouchés, renforçant une sensation d'être prise en étau par l'air lui-même. L'air! Il y avait de l'air ici. Ou du moins quelque chose de respirable. Au delà de cette impression désagréable qu'il était presque solide, palpable, et difficile à inspirer, le fait était que son organisme parvenait à l'absorber. Peut être la gravité ici était-elle plus forte, ou la composition de l'atmosphère légèrement trop azotée. Cela pouvait-il avoir des effets néfastes sur elle? Après tant de cycles passer dans l'espace, on oublie parfois les principes classiques d'un air non conditionné. D'ailleurs, la chaleur ici était étrange. C'était relativement soutenable, mais par instant c'était comme affronter un mur. Comme essayer de franchir un four. Littéralement. Jusque là, elle avait évité instinctivement ces nexus brûlants, car aucun obstacle ne l'avait retenue. Par ailleurs, l'air était stagnant, par moment il faisait chaud, voir tiède, voir même des couloirs se distinguaient dans l'invisible offrant presque de la fraicheur. Peut-être était-ce là des courants ou tourbillons. Mais leur originalité résidait bien dans le fait d'être presque tangible et façonnait la carte. Et le chemin de l’Égarée. Ses pas, guidés par eux-même, ou par cette musique, ce tempo interne, la menaient vers une des roches qui s'élevait sur sa droite. Elle avait évité d'y grimper jusque là, car l'escalade n'y semblait pas propice, ni d'ailleurs le chemin se terminant à chaque fois sur des pointes abruptes et dangereuses. Mais cette fois, elle ne distinguait pas clairement le bout du relief qui s'étendait sur plusieurs kilomètre et la roche offrait un passage légèrement aplati. Elle sentit un air chaud contre ses joues et identifia immédiatement un couloir. Non deux. Non...quatre. Très chaud, et si brûlant que l'air se dilatait comme des mirages bouillonnant. Il était difficile de distinguer quoique ce soit au travers de ces champs de chaleur. Cependant, il semblait bien que ce promontoire naturel permettrait de se faufiler entre eux, et atteindre ainsi un point en hauteur. Pour y voir mieux? Et pour faire quoi ensuite?
|
||
Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 29/09/1019 ETU 11:35 |
Message édité -
Score : 10
Détails
Elle avance comme dans une bulle, se fermant autant qu'elle le peut à ce qui l'entoure, comme si elle pouvait nier l'existence de l'endroit où elle se trouve, espérant toujours qu'il ne s'agit pas de la réalité ? La chaleur l’étourdit. Ses pensées sont de moins en moins cohérentes et s'éparpillent dans tous les sens. Si elle a déjà aimé, elle devrait s’en souvenir non ? Ou si elle a déjà haï ? Ce sont des sentiments forts, qui ne peuvent pas disparaître comme ça ? Ils devraient laisser des traces ? Quelque chose ? Une image ? Pourtant, non, rien de rien. A-t-elle seulement déjà existé ? Est-elle réelle ? Sans réfléchir, elle se pince le bras bêtement. Aïe ! Ce simple cri semble résonner longtemps dans l'immensité désertique qui l'entoure. Sa respiration est difficile, ses pas se font de plus en plus lourds. Elle n’a rien trouvé à manger ni à boire depuis qu’elle s’est réveillée dans cet endroit. Et sa migraine qui ne l’a pas quittée… De colère, elle shoote dans un caillou. Si ça continue, elle va crever ici, comme ça, au milieu de nulle part, seule, sans même pouvoir se raccrocher à de derniers souvenirs heureux avant de mourir, sans même savoir pourquoi, comment elle s'est retrouvée là ? Et si cette mise en scène était le fait d'une divinité cruelle ? Épuisée, elle trébuche, vacille, mais ne tombe pas. Elle aimerait s’assoir et hurler, pleurer sur son sort, attendre tranquillement la mort. Pourtant ses pieds ne lui offrent pas ce répit, ils continuent d’avancer, implacables, comme s’ils connaissaient le chemin, suivant la roche plane qui grimpe lentement. C’est comme si quelque chose l’attirait là-haut. Si c’est ce Dieu stupide, elle ferait sans doute mieux de faire demi-tour tout de suite ? Mais elle sait qu’elle ne le fera pas, car malgré ses efforts pour nier la réalité qui l'entoure, c'est la curiosité qui la pousse maintenant, et elle a vraiment envie de savoir ce qu’elle apercevra arrivée en haut. Une ville ? Un village ? Une cabane ? Des gens ? A boire et à manger ! De l’espoir ! Elle fait les derniers pas presque en courant malgré la fatigue, impatiente. Une fois a destination, elle tourne lentement sur elle-même pour bien regarder partout, plissant les yeux pour mieux voir. Pour finir, elle s’arrête et se laisse tomber à genoux en pleurant.
|
||
Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 29/09/1019 ETU 13:57 |
Score : 9
Détails
Ce qu'elle vit lui coupa le souffle et elle ne prit pas le temps de l'observer pleinement. Effondrée, les yeux fermés, l’Égarée sentit une douleur atroce à son bras droit. Avant que ses jambes ne cèdent, elle avait percuté...le vide? C'était un peu comme si elle avait pressé sa peau contre un métal brûlant. Et la sensation rejaillissait seulement quelques secondes plus tard, alors qu'elle pleurait, son cœur lui parut sortir de sa cage tandis que la chair de son épaule lui donna l'impression d'exploser. Mais elle n'avait plus de force. Ce n'était pas tant la fatigue, qu'une sorte d'épuisement moral. Plus rien ne la guidait, plus aucun sens, plus aucun lien. Ce monde autour pouvait bien prétendre être réel, cette douleur pouvait bien la déchirer, est-ce que cela aurait de l'importance? Elle se rapprochait du sol, achevait sa course au travers des Galaxies, ici, au bout de l'inconnu, démunie et sans but. Un instinct l'avait mené, comme si une part de son cerveau n'avait jamais envisagé la possibilité de mourir et cherchait toujours une issue, une opportunité. Mais cette énergie de secours était désormais consumée. L’Égarée était semble t-il prête à ne plus lutter, à ne plus se poser de question, ne plus faire d'effort, ne plus espérer de retrouver des souvenirs, ne plus s'accrocher... Son corps manqua de s'écrouler. Elle eut un léger sursaut -un dernier?- posant la main pour se retenir. Dans ce mouvement, elle manqua à nouveau de perdre l'équilibre, lorsque sa paume agrippa la roche, ce ne fut pas un plat qu'elle rencontra, mais une surface brisée, profonde, comme un bord ou un coin. Alors, elle tenta d'ouvrir un œil rempli de larmes, portant un regard sans espoir sur ce décors qui ne correspondait en rien à ce qu'elle s'était attendue. Un ravin aux proportions inimaginable. Car non ce n'était pas une vallée, non ce n'était pas un cratère, ou un trou. Ce genre de dépression terrestre pouvait sans doute se voir même depuis une station en orbite. Il s'enfonçait à des kilomètres en profondeur, et de sa position, l'Egarée prit conscience qu'elle était en hauteur, que toute la roche derrière était comme les projections de matière de ce qui semblait avoir été une catastrophe ou un évènement dantesque. D'aussi loin qu'elle pouvait contempler, le paysage qui s'ouvrait à elle était tout entier un ravin, comme si un objet céleste avait frappé cette terre et creusé un sillon dont elle avait l'impression qu'il se resserrait sur sa droite vers une silhouette montagneuse qui se détachait très nettement sans dévoiler ses détails ou ses couleurs tant elle semblait distante. Dans l'autre direction, il n'y avait juste que la désolation et il était impossible de dire si c'en était le début ou la fin. L'autre bord du ravin, en face, était si loin qu'elle distinguait à peine les roches noires brisées, se confondant avec l'horizon. Cette même roche se voyait ça et là dans cette vallée-ravin, dans un mélange de terre rougeâtre et de sable blanc. Ainsi que des formes sombres plantées dans le sol se distinguant des traces géologiques environnantes par un aspect géométriquement compréhensible. L’Égarée était donc littéralement au bord du précipice. Un courant d'air frais vint caresser son visage, comme un animal attiré par sa détresse, qui dansait autour d'elle et essayait de susciter son attention. En même temps, le tempo qui l'accompagnait ne semblait pas faiblir. Au contraire, bien que le rythme ne changeait pas, il lui parut plus intense. Si elle avait dessaoulé, elle remarquait maintenant que cette sensation oppressante était bel et bien due à ce signal physique, matériel, concret. Réel ? "Pum...pum pum...". Peut être finalement était elle arrivée en Enfer, mais quelque chose en elle lui indiquait que peut être aussi cela vaudrait le coup d’œil ? Et puis, elle n'avait rien de prévu dans son emploi du temps.
|
||
Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 29/09/1019 ETU 17:56 |
Score : 7
Détails
La douleur cuisante de la brûlure a au moins eu l’avantage de l’obliger à sortir de sa bulle de négation. La logique semble implacable, si elle a mal, c’est que c’est vrai. Elle regarde son bras pour constater l’étendue des dégâts. Le résultat n’est pas beau à voir, on dirait qu’elle a carrément mis son bras au-dessus d’une flamme pendant quelques instants. La chaire a été assez profondément brûlée. Pourtant elle a beau tourner sur elle-même elle ne voit aucun feu. Par contre… Elle tend prudemment un doigt en direction d’une distortion d’air devant elle, et le retire aussitôt. Elle vient de se brûler. Elle murmure, songeuse. Ça fait au moins un mystère éclairci ! Non vraiment, très sympa ce coin ! Dès j’aurai l’adresse précise, je la noterai …. pour ne surtout JAMAIS y revenir. Sérieusement…. J’aurai pas pu me réveiller sur une île paradisiaque, bercée par le bruit de l’océan ? Voilà, donc après avoir entendu des bruits dans sa tête, maintenant elle se met à parler toute seule. Tout va pour le mieux sur le chemin de la folie. Elle s’approche de la fin c’est sûr. Observant désormais avec méfiance les variations d’air autour d’elle, elle s’avance vers le précipice pour trouver un accès et commencer à descendre. La pulsation incessante qui vibre dans ses tympans semble plus forte vers la droite, ou alors son oreille gauche est bouchée ? Haha ! S’il y a une pulsation, c’est que dans cette direction il y a quelque chose ? quelqu’un ? Elle amorce une descente prudente au milieu de ce paysage de désolation. Elle n’a aucune idée de ce qui a pu se passer ici, mais ça a du être sacrément violent et ça explique sans doute pourquoi pour l’instant, elle n’a pas aperçu la trace du moindre être vivant. Sa progression est lente, c’est pas facile de garder le cap sur la droite, tout en évitant les murs de chaleurs et les divers obstacles sur le chemin. Sans compter la fatigue, la douleur, l’incompréhension, la solitude, la peur, ses compagnes de voyage encombrantes dont elle se serait bien passée. Plus elle avance et plus elle se rend compte du gigantisme de la montagne qu’elle s’est fixée comme objectif à atteindre, géante et malgré les heures qui semblent défiler, toujours aussi lointaine. Le plus troublant, c’est cette pulsation qui semble venir de par là, de son cœur même. Mais… ça pulse pas une montagne pas vrai ? C’est juste un gros tas de roche toute froide et immobile. En parlant de roche…. Elle est intriguée par les morceaux rocheux, disséminés ça et là, aux formes géométriques perturbantes au milieu de cette nature hostile, sauvage, ravagée. Elle dirige ses pas vers l’un d’eux. Et force est de constater que ce qu’elle avait d’abord pris pour des rochers n’en sont finalement pas. Elle fait glisser sa main le long d’une structure métallique. Oui, on dirait bien la coque d’un vaisseau qui serait tombé tout droit du ciel pour s’enfoncer dans le sable. Maintenant qu’elle regarde mieux autour d’elle, elle aperçoit plusieurs zones d’impact. Elle se déplace en fait au milieu d’un cimetière d'épaves. Instinctivement, elle s'éloigne de la coque et accélère le pas. Trouvera-t-elle un abri, une protection dans la montagne ? C’est pas qu’elle croit aux fantômes.. mais…elle sent la nuit arriver et elle aimerais bien trouver un refuge pour ne pas la passer seule, à découvert, au milieu des décombres.
|
||
Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 30/09/1019 ETU 06:56 |
Score : 7
Détails
Hum...hum hum...hum... En même temps qu'il s'avérait plus diffus et son tempo moins perceptible, le signal grandissait de secondes en secondes. Était-ce un son? ou une illusion sonore? La vibration était réelle et intense. Quelque chose pulsait, à faire trembler l'air ambiant. Lorsqu'elle posa la main sur la coque de ce qui restait d'une frégate, elle sentit même l'onde se répandre au travers elle et par delà le sol. Ses pas en tout cas la conduisait un peu plus près chaque fois de...la source? Les restes d'un décors montagneux ornaient les bords de la vallée et là où elle arrivait désormais, il ne s'agissait plus de quelques morceaux éparses de roches noires, mais bel et bien des façades entières de ce qui avait été un mont. Plusieurs? La sensation d'être toute petite l'accablait davantage tandis qu'une ombre immense recouvrait la vallée. Aucune diminution de chaleur ne s'en fit cependant ressentir pour le moment. Après quelques heures, quelques carcasses éventrées, beaucoup de sable et de sueur, il n'y avait presque plus que de la roche noire autour d'elle. Le fort dénivelé lui fit constater que cette matière émergeait du sol comme pour venir joindre les deux bords du ravin à une distance qu'elle pouvait désormais apprécier. Plus elle observait la situation géologique, plus elle arrivait à la conclusion qu'un cataclysme avait percé les montagnes, et dans le ravin s'étaient écroulés les restes de celles-ci, refermant à cet endroit la vallée. Elle s'achevait donc dans une pente accidentée, ressemblant au paysage qui l'entourait à son réveil, mais aux dimensions proportionnelles à la démence de ces lieux. Il allait falloir trouver des chemins, grimper, avancer, lutter, et refaire surface si du moins elle tenait à se rapprocher de cette chose qui l'appelait. Ou pas. Elle entreprit donc la montée, se laissant uniquement portée par une sorte de curiosité étrange, comme si elle aurait bien aimé se divertir un peu avant de mourir. Hum...hum hum. Bien qu'au bout de sa vie, l'Egarée avait mis ses plus sombres idées de côté et son corps était mu par des automatismes : il fallait avancer coûte que coûte, quelque soit la faim, la fatigue, le résultat...Hum! Huuuuum!Ûuuuuuu! A une certaine hauteur, elle remarqua qu'elle avait dépassé le ravin et pouvait distinguer l'horizon à nouveau bien que son regard soit obstrué par des pics rocheux tout autour d'elle. Il faudrait grimper encore pour avoir une vue dégagée et peut être comprendre ce qu'il s'était produit ici. Tandis qu'elle marchait, la roche lui parut soudainement plus lisse et des reflets se détachaient par instant sur ce sol, dont elle comprit qu'il n'était plus tout à fait le même. Ûuuuuuuuuuuuuuuu... Était-ce des symboles? Non? Il y avait des symboles sur cette surface, à l'endroit même où elle posait les pieds. Et partout autour. L’Égarée redressa son cou et remarqua que cette structure se distinguait du reste de la montagne. Ce n'était plus de la roche. Ce n'était plus un relief. Et à certains égards, cette chose là lui laissait une forte appréhension. L'onde se propageait désormais en elle sur une fréquence quasi continue. Comme si le Ciel l'appelait, comme si le métal lui répondait. Tout cela prenait des allures mystiques qui ne devrait pas la rassurer. Et pourtant : n'est-ce pas là le 1er signe d'une civilisation? Avait-elle subi cette catastrophe? Personne n'était là pour accueillir et le sentiment d'être en présence du lieu où s'était achevé toute une histoire serra les tripes de l’Égarée comme on l'est dans un cimetière ou devant une maison abandonnée. On imagine des êtres qui y ont vécu et l'oubli dans lequel ils ont sombré. Morts ou disparus dans le silence galactique, dans l'indifférence de l'Univers et de son Dieu.
|
||
Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 01/10/1019 ETU 20:36 |
Message édité -
Score : 9
Détails
Elle se baisse pour observer la surface de plus près et tend la main pour en toucher la matière. Pierre, métal ? Elle ne saurait le dire avec certitude. En tout cas, c’est parfaitement lisse et décoré avec minutie. Tous ces jolis arabesques… quoique, en y regardant de plus près… Est-ce vraiment un simple décor ou bien les signes d’une langue qui lui est inconnue ? Elle explore la zone méticuleusement, cherchant des indices, des traces de vie. Elle fait glisser ses doigts sur les symboles, à la recherche de... quoi ? D’une porte ? Car, il doit bien y avoir quelque chose en dessous, le bruit, la pulsation, semblent venir de là. Pfffff, elle perd patience. Visiblement, ça ne doit pas être sa qualité première… En même temps, elle sait même pas comment elle peut encore avoir la force de tenir debout et chercher quoi que ce soit avec la journée pourrie qu’elle vient de se taper… Elle finit par s’assoir, vaguement découragée, puis, toute cette zone, la surface bizarre, les symboles, le bruit, la mettent terriblement mal à l’aise. Elle tapote nerveusement sur les symboles pour la centième fois. Et c’est là qu’elle la voit. Pourtant, elle est sûre et certaine d’être passée cent fois pile à cet endroit et qu’il n’y avait rien trente secondes plus tôt. Et, pouf, d’un coup, c’est là, une trappe. Elle se lève, s’approche prudemment et se penche pour tenter de voir quelque chose. Les ténèbres sont totalement oppressantes, et les sons, qui parviennent d’en-dessous de plus en plus flippants. Elle recule, les larmes aux yeux, terrorisée d'avance à l'idée de devoir passer par là. Décidément RIEN ne lui sera épargné. Qu’a-t-elle bien pu faire dans une vie antérieure pour mériter un tel karma ? Le temps est venu de faire le point sur les options qui s’offrent à elle : - mourir de faim, de soif et d’épuisement dans le désert ou - passer par la trappe sombre en se laissant guider par le bruit flippant qui la conduira peut-être à la même mort qu’a connue la civilisation qui avait bâti cet endroit. C’est pas facile, facile de choisir, les deux sont quand même hypers tentants ! Elle soupire, résignée, s’approche à nouveau du trou, se met à genoux pour tenter encore d’apercevoir quelque chose, qui pourrait faire pencher la balance… oui… peut-être… par là… Évidemment, la fatigue a raison de son équilibre, elle glisse et se retrouve aspirée par les ténèbres. Elle chute avec la délicatesse d’un hippopotame et pousse un cri de douleur. Levant les yeux, elle a juste le temps de voir la trappe se refermer au-dessus d’elle. Non mais, c'est une blague ? Elle éclate d’un rire qui se termine en sanglots. Flashs dans son cerveau click Ténèbres click Souffrance click Solitude click Peur click Un ricanement familier dans le lointain click Elle frissonne et se raccroche à son bruit comme à une bouée. Le suivre semble être devenu sa meilleure alternative, la seule en fait. Il semble même plus si flippant que ça finalement. Elle se redresse donc péniblement, et avance à l’aveugle, les mains tendues devant elle, se rapprochant à chaque pas de la fin.
|
||
Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 03/10/1019 ETU 17:55 |
Score : 7
Détails
Et vous feriez quoi vous? Reprenons. Les 1ers sens troublés. La trappe se ferma, coupant court à tout retour en arrière. A quelle hauteur était-elle? Où était-ce, ce lieu de chute? Une salle? il y avait bien des surfaces autour, comme des murs, des rebords, des tuyaux, des plaques et principalement une matière lisse. Au sol aussi. Car il était évident qu'en tombant de si haut, on atterrissait pas en pleine équilibre. La chute était double et le visage aussi entrait en contact avec son environnement. Une claque violente, un moment en suspens où rien était compréhensible. Où on devinait à peine que cela pouvait être pire. Il faisait noir. Et on ne parle pas de pénombre. Jusque là, ressentir le métal au bout de doigt était difficile, mais presque soulageant, voir intelligible. La possibilité d'identifier son espace était comme un besoin-réflexe impossible à contenir. Pourtant très vite, le toucher s'avérait insuffisant. Car il faisait noir. Si noir qu'il n'est pas possible de se distinguer soi-même. Il n'était pas même envisageable d'apprécier une distance, ou de parfaitement mémoriser un chemin, identifier une direction, comprendre un objet. Au bout d'un moment, même la main ne savait plus ce qu'elle touchait. L'esprit finissait par ne plus savoir si le corps était debout ou à genoux. Si il grimpait ou marchait, ou s'accrochait dans le vide. Il ne parvenait plus à estimer si ces 3 pas valaient 3 mètres, ou 50 cm. Si ce Hall était gigantesque, ou si ce n'était même pas l'ombre d'un petit couloir. D'ailleurs, y avait-il le moindre Hall? ou le moindre couloir? Et puis...quel était cet endroit? Cela semblait être une dimension différente de celle où elle marchait dans le sable d'une planète inconnue. Ici, il n'y avait plus ni ciel, ni horizon, ni pression sous les pieds, ni relief, ni couleur. Pourquoi se retrouvait ici? Qu'était ce lieu? Qu'était ce lieu????! Une prison? Un piège? Un Labyrinthe! Il était fascinant à quel point l'esprit s'imaginait tout et n'importe quoi en l'absence d'image. Le plus difficile était de réaliser qu'après toutes ces heures à avancer centimètre par centimètre, rien de reconnaissable ne vint surprendre les sens. Ni la main ni le nez ne parvenait à saisir la moindre source d'espoir. Peu importe la survie, juste un signe, quelque chose qui indiquerait que tout ce lieu était réel. A y perdre l'espace, il n'y avait plus rien pour retenir son esprit dans sa cage. Et il y avait ce fichu son. Un appel et une sommation à la fois. Depuis le début, il avait été là et ne cessait jamais. C'était finalement comme être sourd. A la désorientation se mêlait un inconfort aux limites du supportable. Non, c'était faux : c'était totalement insupportable. Combien de temps cela avait duré? Combien de minutes? Combien d'heures? ...combien de jours? Etait-ce possible de survivre si longtemps sans manger, sans boire? De toutes façons cela n'avait presque plus d'important, ce chemin de croix n'en finissait plus et n'avait même plus de début. Une sorte de supplice tragique qu'un auteur malsain aurait pris plaisir à faire subir à son personnage. Le plus étrange toutefois était que seul ce son était le signe d'une activité. Seul, il était l'incarnation d'une issue. Et encore plus bizarrement, il parlait aux tripes, il parlait à l'âme, il parlait à la folie. Quelque chose au delà du mystique frappait l'esprit et le conduisait inéluctablement vers la Source. Alors...vous feriez quoi?
|
||
Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 05/10/1019 ETU 12:32 |
Score : 6
Détails
Le peu de raison qui lui restait semble s’être évanoui dans les ténèbres oppressantes qui l’entourent. Elle ne contrôle plus ni ses pensées, ni ses gestes. Les secondes ressemblent à des minutes, les minutes à des heures, les heures à des jours, les jours à des mois, les…. Heuuu, minute papillon, stop les conneries, si ça faisait des jours elle ne serait plus debout à galérer dans le noir pas vrai ? Sans manger et sans boire on se retrouve un peu toute morte rapidement ? Mort. Ou alors, elle est déjà morte ? Non mais, la mort, ça peut pas être aussi pourri ? Puis, si elle était morte au moins, elle n’aurait plus mal, elle n’aurait plus peur, elle ne sentirait pas ce froid glacial… Froid. Tiens, mais, il fait froid maintenant ? Mais il faisait pas super chaud, elle venait pas de se brûler genre au troisième degré juste avant ? Juste avant quoi ? Mais qu’est-ce qu’elle fout ici ? C’est où ici ? Ha oui, la trappe, la chute, la douleur, le noir, le bruit.... Bruit. Mais, pourquoi est-ce qu’elle avance vers un bruit qui fait super peur? C’est carrément n’importe quoi, il faut qu’elle s’arrête, qu’elle fasse demi-tour... Peur. Pourtant, elle continue inexorablement d’avancer vers le bruit parce qu’elle a l’impression que la peur est rassurante. Rassurante ? Mais pourquoi diable penserait-elle un truc pareil... Diable. Créature de cauchemar aux yeux rouges, portant un cape. Une cape ? Mais non, le diable, il a deux petites cornes et une queue fourchue plutôt... Cape. Putain qu’elle a froid, si seulement elle avait une cape avec de la moumoute bien chaude, elle serait au paradis et tous ses soucis s’envoleraient... Voler. Mais qui lui a volé toutes ses affaires ? Pourquoi elle est toute seule dans le noir sans rien, à crever de soif, de faim et de froid ? Dieu qu’elle déteste les voleurs... Dieu. Ha si elle l’avait sous la main celui-là, il prendrait cher !! Très cher... Cher. Elle se demande où en est le cours de l’énergie ? Vite, il faut qu’elle aille vérifier pour lancer quelques opérations commerciales, elle pourra en profiter pour acheter à boire, à manger, un manteau, des bottes, un lit, dormir... Elle finit par trébucher, s’écrouler d’épuisement et s’endormir à même le sol. Plus de pensées, plus de rêves, plus de bruit, un néant total et reposant. Elle se réveille en sursaut quelques minutes ou quelques heures plus tard, qui sait ? Personne n’est là pour compter de toute façon. Elle regarde autour d’elle. Et merde, c’était pas un rêve. Elle est vraiment dans cet endroit totalement noir, le froid semble de plus en plus glacial et le bruit est toujours là. Elle s’assoie et prend le temps de réfléchir. Si ses idées sont un peu plus claires, sa situation ne l’est toujours pas. Elle se relève, vacille un instant sous le coup de la faim et la soif, mais se redresse avec toute la combativité qu’il lui reste. Une chose est sûre, elle en a marre de se trainer ainsi et de se sentir impuissante. Alors elle va aller jusqu’au bout de ce foutu chemin, trouver d’où vient ce foutu bruit et dire à la foutue civilisation/entité/fantôme/divinité/néant (rayez les mentions inutiles) qui fait tout ce raffut, tout le mal qu’elle pense de l’accueil sur cette planète.
|
||
Cdte. Louise Parcimonia
Respect diplomatique : 525 06/10/1019 ETU 15:51 |
Score : 7
Détails
Ça y est, elle y était : la fin. Du périple. De ce supplice. De cette vie? De cet Acte... Aveuglée dans le noir. Comme si les neurones étaient violemment stimulées et envoyaient une décharge d'informations à l’hypothalamus. Une lumière pure frappa l’Égarée. La vibration l'entourait toute entière et l'appelait presque physiquement désormais. Comme si une force invisible la poussait, soulevait ses pieds et l'attirait vers...quoi? ...ôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôôô... Étaient-ce des hallucinations? Elle voyait des formes, des fils, des entrelacs, des croisements, dont aucun n'avait de sens, hormis leur géométrie à peu près saisissable pour son esprit. L'une d'entre elle, un arc de cercle, devant elle, se démarqua et semblait pulser terriblement. Impossible à dire si tout cela était normal ou réel. Mais elle pressentait être très loin de la vérité. Pourtant, elle n'avait jamais été aussi proche de la toucher. Ce fut à ce moment qu'elle se rendit compte que sa main était tendue. Vers cette chose. Et l'attraction était strictement matérielle, il y avait comme un champ de force. Des picotements se répandirent sur tout son corps et ce n'était pas le froid qui en était la cause. Quelque chose s'était activé et elle crut entendre un mécanisme très lointain. Tout de suite après, alors qu'elle pensait que la puissance était déjà assez virulente, celle-ci s'accrut très nettement. Au point où il devenait littéralement impossible de retenir la main. Très étrangement, au bout de ses doigts et sur toute sa paume, elle percevait encore le froid glacial de ces lieux, comme si la pression magnétique ne s'exerçait pas dans toutes les directions. Pour quelle raison une telle chose existait-elle ?! La force agissait belle et bien tout autour et si le premier réflexe de l’Égarée serait peut-être de résister, peut-être que quelque idée dans son esprit, quelques bribes de lucidité -si il était seulement possible de l'être encore dans une telle situation-, lui indiqueraient la meilleure approche. Si du moins elle avait la moindre marge de manœuvre. Le moindre choix possible. Qu'allait-elle faire?
|