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Heaven

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Cdt. Harvest
Respect diplomatique : 471

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01/01/1017 ETU 20:29
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HEAVEN
HRP : Salutations, camarades. Ce présent topic servira, pour l'heure, de rp privé qui me servira à narrer les avancées de ma civilisation et de mon personnage. S'il y a des volontaires pour poster ici, cela se fera lors de rencontres diplomatiques ou autres événements marquants, ou tout autre genre de choses que l'on définira en COM-X. Bref. Bonne lecture !
Nb : veuillez considérer, dans un soucis de respect de la diégèse, que le premier post que voici a lieu directement suite au débat avec Flavius sur "trêve temporaire pour le passage au 1017".
Musique : https://www.youtube.com/watch?v=6sWll2mqPD0
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"Mouais... J'en fais le parie..."
L'archi-guide soupira, et coupa la projection holographique. Elle écouterait très certainement les réponses de l'empereur qui viendraient d'ici là quelques heures, et comme toujours, y répondrait par un enregistrement holographique aussi long que pompeux. Ou alors, ou alors, peut-être se contenterait-elle d'un simple "hey".
Quelle misérable conne elle faisait, selon elle.
Elle se leva de son siège, s'étira ses bras mécaniques, fit quelques tours de nuques en raison de la tension que ses dits bras exerçaient sur l'ossature de ses épaules, et marcha jusqu'à l'immense baie vitrée de son bureau personnel.
Du sept cent trente-deuxième étage de l'arcologie de la capitale administrative d'Orb, l'archi-guide avait une superbe vue sur la ville.
Il y faisait même plutôt beau, ce coup-ci : il devait être dans les alentours de midi, et le ciel, en raison du niveau de pollution catastrophique de la planète, était noir, même en plein jour ; paradoxalement, comme il faisait jour, la ville était claire. Cela étant dit, il pleuvait des cendres.
Comme toujours, en fait. C'était une belle journée : au moins, la capitale n'était pas frappée d'un ouragan aux pluies acides, ou bien de trois mètres de neige dont le PH était si négatif qu'elle décapait la peau.
Orb - anciennement nommée Sankt Polten sous la législation des Kaiserdiens - est une planète monocontinentale assez distante de son soleil pour avoir un climat généralement froid. En fait, sur la majeure partie du monde, il n'y a que deux saisons : un hiver de cinq mois particulièrement difficile à vivre, et un été tiède et sec de sept mois.
L'air, en extérieur, était si pollué que le respirer quotidiennement pouvait être déclencheur de divers cancers des voies respiratoires tous aussi dingues les uns que les autres. Accessoirement, en raison d'incidents nucléaires ayant eu lieu lors de l'avènement d'Harvest au pouvoir face à la législation Kaiserdienne, près de dix pourcent de la population mondiale souffrait de leucémie.
Mais les cancers et la qualité des services de santé publiques ne sont que le dernier des soucis dans un monde où tout le monde se pointe des flingues à la gueule en hurlant pour un oui ou pour un non.
Heaven - tel est le nom de l'empire dirigé par cette chère Harvest - a été fondé par une chienlit de populace de brigands, de pillards, et d'autres racailles, qui ont initialement esclavagisé les Kaiserdiens locaux, et se sont, par la suite, hétérogénéïsés avec les xénos locaux, autrefois discriminés par le dominium. Accessoirement, l'esclavage a été aboli assez promptement par Harvest, qui l'abhorrait pour des raisons personnelles, de depuis lors, les tensions entre ex-Kaiserdiens et Orbiens sont catastrophiques.
Si aujourd'hui humains et aliens vivent d'ailleurs dans une égalité de fait, la réalité est... toute autre : la population xéno s'est terriblement paupérisée en raison d'un certain niveau de discrimination assez pragmatique faite par les administrateurs qui sont eux-mêmes des Kaiserdiens. Si cela peut sembler paradoxal, il est nécessaire de comprendre que lors de la révolution qui permit à Heaven de se fonder, Harvest et les dernières têtes pensantes qui n'étaient pas mortes durant la révolution avaient fait le choix de garder en vie les administrateurs Kaiserdiens, afin de pouvoir continuer de gérer la planète, et qu'elle ne tombe pas dans une anarchie absolue ; car oui : les pillards révolutionnaires n'avaient aucune connaissance administration et géopolitique avant leur arrivée au pouvoir.
Heaven est dirigé par un conseil : chaque planète sous la juridiction de cet empire y envoie un dirigeant, qui siège donc au conseil de direction de l'empire, si tenté est que l'on puisse qualifier Heaven de la sorte.
Harvest, elle, a un rôle assez spécial : elle est la dirigeante et représentante de Orb, monde d'où est venu la révolution et qui est très largement le plus peuplé de toute la nation. Ainsi, factuellement parlant, elle dirige le conseil comme elle veut, puisqu'elle a une chiée d'avantages politiques, comme un droit de véto au moindre vote qui y est fait, ainsi que la possibilité d'exercer nombre de pressions politiques sur les autres ressortissants du conseil.
En retour, elle prenait généralement des tentatives d'assassinat dans la gueule, au rythme de une par semaine environ - et un cinquième du temps, c'était elle qui se débarrassait de son assassin, et non pas son service de sécurité, qui était là pour faire de la figuration.
Elle ne cherchait même plus à en connaître les commanditaires.
A vrai dire, elle était totalement blasée : la première chose à considérer pour pouvoir la comprendre est qu'elle n'avait jamais voulu être dirigeante : à la base, ce devait être "Kerang", le héros et meneur de la révolution, et son ex, aussi. Mais il avait été buté lors de la révolution. Ouais. Alors, ensuite, il y eut "La Goyave", un autre héros de la révolution que l'on surnommait ainsi car il avait une sale gueule qui ressemblait, eh bien... à une goyave. Il creva aussi. Puis il y eut un troisième grand penseur, un quatrième, et... Une vingtaine, au totale. Tous morts lors des affrontements, car comme tout bon pillards et héros qui se respectaient, ils allaient se battre en première ligne en chargeant comme des malades pour motiver les troupes.
Harvest était la seule grande tête qui avait survécue, notamment car elle avait un meilleur instinct de survie que ses prochains et qu'elle avait su se retirer quand il le fallait. Cela ne signifiait pas qu'elle n'était pas une machine à tuer, loin de là s'en faut. C'était juste que... Eh bien, charger face à des tanks est généralement déconseillé.
Ainsi, elle avait survécu, et comme elle était encore en vie à la fin du bordel, la population l'avait foutue au pouvoir.
Elle n'avait jamais voulu ça.
Mais elle s'était prêtée au jeu.
Il était dix-huit heure du matin à Orb, sur une journée qui allait en faire trente-deux, distance stellaire obligeant. Dix-huit heure du matin, là bas, correspond à neuf heure du matin sur ce qui était la terre : c'était la matinée, quoi.
La journée ne faisait que commencer, et elle en avait déjà ras-le-cul.
"Mouais."
Six bonnes minutes passèrent, et quelqu'un frappa à la porte. C'était monsieur Bismuth, un général militaire qui passait quotidiennement dire le bonjour à dix-huit heure cinq du matin pétante.
L'archi-guide tourna la tête, pour s'orienter en direction de la double porte à battants qui était bien à une dizaine de mètres derrière elle : puis, elle cria, ou plutôt hurla, car so bureau était presque totalement insonorisé.
"N'ENTRE PAS ! LA PORTE EST PIÉGÉE !"
La réponse, de l'autre côté, se fit aussitôt entendre.
"QUOI ?!
- J'AI DIT : LA PORTE EST PIÉGÉE !
- T'AS DIS QUOI ?! J'ENTENDS RIEN LA !
- J'AI DIT QUE- MERDE, ENTRE PAS, JE VIENS T'OUVRIR."
Elle aurait dû faire ça depuis le début ; cela étant dit, connaissant l'autre, comme il avait pris l'habitude d'aussitôt entrer, il l'aurait fait avant qu'elle lui ait ouvert, et serait probablement mort.
Elle traversa assez rapidement son bureau, passant outre une immense table qui n'avait jamais servi à rien que ce soit, pour atteindre un des murs adjacent à la porte, qu'elle traversa, car il n'était, en réalité, qu'une projection holographique très réaliste et prenant l'apparence du mur du couloir.
Comme elle était dans le couloir, elle salua le haut général d'un signe de tête. Les deux se connaissaient plutôt bien, et se tutoyaient depuis longtemps.
"On entre par là. Par le mur. Tu vois.
- Euuh... Certes ? Et pourquoi pas par la porte ?
- Car selon le service de renseignement intérieur, on va tenter de me tuer durant la soirée. Alors, à cet effet, j'ai quadrillé l'arrière de la porte avec des fils monomoléculaires, afin de faire des frittes d'assassin dès son entrée. Le côté moins chouette c'est que la porte est inutilisable du coup. Donc, j'ai abattu ce segment de mur, et j'ai mis un hologramme à la place.
- Je... Whoah.
Bref, les deux entrèrent dans le bureau par le mur.
Le bureau de Harvest était... Tapissé de tapis et de tapisseries, comme leur nom l'indique. Mais au sens presque littéral du terme : il y en avait partout. Une pile de tapis reposait même sur la table ovale de la dirigeante.
Le haut-général considéra les tapis, puis observa Harvest : cette dernière, les bras croisés, marcha jusqu'à la baie vitrée, et observa, l'air pensif, un nombre assez impressionnant de cargos stellaires qui venaient du Sultana dirigé par le sultan Orshen "
"Laissez-moi deviner : ils livrent des tapis.
- C'est exact."
Elle tourna la tête pour regarder le haut-général en coin. Elle avait l'air abattue.
Initialement, elle avait dit au sultan Orshen - pour déconner - qu'elle lui achetait tout ses tapis en remerciement de son soutien lorsque les débats, à la sainte assemblée, avaient dégénéré.
Sauf que ce dernier avait pris la blague au sérieux, et que du coup, il avait entrepris de livrer deux quintillion de tapis à Harvest.
Un quintillion de tapis, factuellement, c'est 10 puissance trente tapis. Si cela ne parle pas, sachez que ça fait mille quadrilliards de tapis, ou encore un million de quadrillions de tapis, ou bien même un milliard de trilliards de tapis.
Loin, très au loin, et grâce à l'altitude fournie par les arcologies, on pouvait voir des montagnes de tapis. On avait entrevu de les incinérer, mais quelques avalanches de tapis plus tard, l'idée avait été oubliée. Harvest avait commencé à travailler sur un projet de création d'un super-cargot afin de pouvoir s'emparer de tous ces tapis, et de les envoyer - avec le cargot - dans le soleil.
Bismuth considéra la montagne de tapis.
"Depuis combien de temps ils livrent ?
- Deux jours seulement.
- Et... Elle fait quelle taille, cette montagne, là ?
- Oh... Près de douze kilomètres de haut. J'te raconte pas la circonférence.
- C'est embêtant.
- Assez. Selon nos experts, le sultan nous livre assez de tapis pour pouvoir recouvrir à un virgule deux fois le continent d'Orb tout entier. Tout entier signifie ici "chaque centimètre carré de surface", et cela comprend aussi les structures en altitudes comme cette arcologie.
- Ah mais c'étaient ça les tapis à l'entrée et dans les couloirs !
- Voila."
Bismuth - c'était un grand gaillard très refait de manière cybernétique, avec une gueule tatouée qui en imposait - observa la dirigeante, puis la montagne de tapis au loin, la dirigeante, et encore la montagne de tapis.
"Avec quel argent on va payer tout ça ?"
Le regard d'Harvest s'assombrit, puis elle baissa la tête, l'air lugubre.
Cdt. Harvest
Respect diplomatique : 471

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01/01/1017 ETU 21:25
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HRP : continuité directe du post précédent.
Musique : https://www.youtube.com/watch?v=6sWll2mqPD0
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L'archi-guide regarda le sol, l'air lugubre, et trembla même légèrement. Puis elle releva la tête, observa le paysage, et vit d'autres super-cargots arriver, plein de trilliards de tapis eux aussi.
"Putain mais d'où il les sort tout ses tapis là ! Ça continue d'arriver !"
Cette situation l'horrifiait.
Lentement - mais alors : très lentement - elle se retourna vers le haut-général.
"Je crois qu'on va devoir le faire.
- Faire quoi ?
- Créer le projet chaos, et nucléariser ce monde pour pouvoir se débarrasser des tapis. Je doute que nous ayons des vaisseaux suffisamment puissants pour pouvoir soulever TOUS ces tapis et ensuite les déplacer dans l'espace jusqu'au soleil."
Il y eut un blanc. Assez gênant, bizarrement. Le militaire fut le premier à reprendre la parole.
"Pourtant, le Sultan Orshen a bien les vaisseaux nécessaires pour réaliser la transaction. Pourquoi ne pas lui demander de l'aide ?
- Dis-moi, ton père, pour te concevoir, il a enculé une chèvre, ou bien tu fais juste totalement exprès d'être con ?
Mec. Tu crois vraiment que je vais aller voir ce gars et lui dire : "bien le bonjour mon brave, malgré le fait que vous vous enjaillez et que vous esbaudissiez dans votre coin, auriez-vous l'obligeance de me fournir quelques millions de tonnes de métaux et de nouvelles technologies afin que je puisse céans pouvoir DÉPLACER VOTRE CARGAISON DE TAPIS QUE JE NE VOUS AI POINT ENCORE PAYÉ, AFIN DE LES FOUTRE DANS LE SOLEIL ?! Assurément, en échange de ces tonnes de métaux et de réacteurs, et dans la mesure de mes finances, je m'engagerai à vous payer avec quelques douzaines de chèvres, trois hectares de terre, un plat de piémontaise, deux pots de miel et un compte Minecraft. L'échange me semble somme toute assez équitable, voyez-vous."
Elle prit une très grande respiration.
"Non, hein, ça va pas le faire si je dis ça.
- Non, en effet.
- Non, hein.
- Non.
- Ouais, non.
- Tout à fait : non."
Il y eut encore une courte pause, et elle se tourna avec un air un peu plus rassurant vers Bismuth.
"Je trouverai une solution. Sans projet chaos. Bref. Sinon, quoi de neuf ? Que me vaut initialement ta venue ?
- Oh. Pas grand chose. Je venais te souhaiter un joyeux anniversaire. C'est aujourd'hui, non ?
- C'est ça, c'est aujourd'hui. Contente de voir que quelqu'un s'en est souvenu.
- T'as pas pris ta journée ?
- Nah. Trop de responsabilités. Le conseil de direction se réunit dans une demi heure à tout casser.
- Je vois. Par contre, j'ai pas trop suivi : ça te fait quel âge, du coup ?"
Harvest se pinça les lèves. Elle compta sur ses doigts, plissa les yeux, compta une seconde fois sur ses doigts, leva les yeux aux néons du plafond qui était bien à vingt-cinq mètres de haut, et comme elle fut déconcentrée par des tapisseries clouées aux murs, elle fixa le haut-général.
"Trois cent seize ans. Ça passe vite."
Trois cent seize ans, en effet.
Harvest, autrefois - tout au début, en fait - alors qu'elle avait à peine la trentaine, voire pas encore, reçut, à Kaiserde - pour des raisons sur lesquelles nous reviendrons plus tard - une peine de prison et de travaux d'intérêt généraux symbolique de quatre mille deux cent soixante-dix-sept ans. Les Kaiserdiens étant ce qu'ils sont, c'était à dire, de gros fascistes, ils se sont assurés qu'elle fasse cette peine. Comme bien d'autres prisonniers très spéciaux recevant ce genre de peine affolante, Harvest finit à la station de minage de l'hyper-astéroïde qu'était SCU-PVI#3. Là-bas, comme bien d'autres, elle fut presque totalement cyberimplantée, dans le but de fournir de meilleurs résultats de production à la station astéroïde, et aussi pour pouvoir littéralement être contrôlée par les informaticiens responsables des serveurs de la station, qui avaient des accès sans fil directs aux membres des prisonniers - tous les prisonniers y avaient été contrôlé de la sorte. Et comme tous les autres, sa durée de vie avait été rallongée artificiellement.
Économiquement parlant, la station était très viable : peu d'ouvriers durant longtemps avec peu de frais, et produisant beaucoup. Ça avait très bien marché, et durant vraiment très longtemps : la station était reconnue pour son apport certain en métaux rares comme le Rhodium ou encore le Ruthénium, mais aussi en excellentes quantités de Molybdène et de Cobalt, très demandés pour la production de nombre d'hyperalliages. Au delà des corps simples, la stations minait principalement du graphène dont l'astéroïde était composé à trente-deux pour cent à l'époque, ce qui en faisait un corps céleste véritablement singulier, et... Rentable.
Et puis, des événements ont eu lieu : la grande révolte d'Heaven partit de la station, et s'étendit à tout le système. Tout le monde connait la suite de l'histoire.
Harvest, donc, vivrait encore quelques millénaires dans le meilleur des cas, avant de décéder de son obsolescence programmée.
Trois cent seize ans, donc. Elle fixa le haut-général : lui, dans le meilleur des cas, et comme les membres réguliers de la population humaine de Orb, si un cancer ou des balles ne l'auraient pas tué entre temps, il mourrait dans son lit aux alentours des trois cent, quatre cent ans maximum - viva la medecina. Il savait que Harvest vivrait encore longtemps, très longtemps : son mandat à vie allait s'éterniser, et c'était bien pour ça que l'on attentait à sa vie de manière hebdomadaire.
"Trois cent seize ans, ouais mon gars. C'est pas encore tout à fait la vie éternelle, mais faut bien avouer que ça décoiffe sec.
- Ouais, ça en claque."
Une courte pause. Le haut-général avait un léger malaise que sa dirigeante percevait, et cela s'expliqua aussitôt.
"J't'ai trouvé un cadeau d'anniversaire. Je pense qu'il te fera plaisir, d'autant plus que tu n'en reçois jamais."
L'archi-guide s'anima aussitôt. Pour la première fois depuis bien des mois, son regard était... vivant.
"Oh ? C'est quoi ! Je peux avoir de suite ?
- Bien sûr. Je t'amène ça."
Il sortit de la salle - par le mur - pour en revenir une demi-minute plus tard. Il avait le cadeau dans les bras, sans emballage. L'archi-guide se déconfit en voyant de quoi il s'agissait.
"Chère Harvest, pour ton anniversaire, je t'offre ce tapis !
- Connard."
Cdt. Harvest
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01/01/1017 ETU 23:01
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Fêter un anniversaire sur un monde duquel on est pas natif est quelque chose de curieux, car les dates ne se concordent pas : les calendriers sont propres à chaque monde, et environ douze ans à Kaiserde - sans considérer les décalages de jours, d'heures, de minutes, de secondes et de tout ce qu'il y a en dessous - n'en font qu'un en Orb. Aussi, la durée des jours diffère selon les planètes, et en Orb, une journée fait plus de trente heures. A Kaiserde, c'est moins. Ainsi, Harvest fête douze fois son anniversaire en une année : les locaux, quant à eux, fêtent leur anniversaire selon le calendrier de Orb, dont ils sont natifs : ce qui fait d'Harvest une des personnes qui vieillissent le plus vite au monde. Fort heureusement, elle n'est pas la seule dans son cas : environ dix mille autres ex-prisonniers de SCU-PVI#3 (sur les cent mille d'origines dont neuf dixièmes sont morts) sont eux aussi dans cette même situation.
Mais accessoirement, comme dit plus haut, la durée des jours fluctue : si une année est une révolution solaire (révolution au sens astronomique du terme), la durée des jours est elle exogène à l'année, puisqu'une journée est une révolution planétaire (sens astronomique du terme). Ainsi, si on doit considérer le taux de parution des anniversaires de Harvest en terme de fréquence de jour comparé à une personne normale locale, on en arrive à la conclusion que c'est un très très gros merdier, et qu'il ne faut pas s'aventurer là-dedans.
Mais ça ne fait que commencer, car selon la théorie de la relativité d'Einstein, le temps est diffracté par le coefficient de la gravitation de l'objet à partir duquel il est normé : ainsi, sur les astres lourds, le temps du point de vue macroscopique passe plus vite (sauf erreur, dans quel cas c'est juste l'inverse, mais le problème reste le même). Ainsi, MÊME par rapport à Kaiserde dont Harvest est native, elle fête ENCORE son anniversaire à une fréquence plus élevé.
N'essayez jamais de fêter son anniversaire à un pote qui est sur un monde différent du votre : ce serait un échec automatique.
Niquez vos races, pour citer Harvest car le problème ne fait que commencer : lorsqu'on lui demande quoique ce soit sur ce sujet, elle s'emballe durant des heures, et en général, des astronomes et des physiciens de renommée ainsi que des administrateurs planétaires se retrouvent dans la salle à coordonner les anniversaires de la dirigeante pour la décade à venir : et en général, tout le monde s'en fout, oublie, ou se goure magistralement de jours : et là, Harvest reçoit des cadeaux de ses nombreux potes du parti révolutionnaire toute l'année. En général, elle ne reçoit rien ses anniversaires : quoique, ce coup-ci, elle a eu... un tapis.
"Un tapis. Le bâtard a sciemment osé."
Elle marchait d'un air déterminé vers la salle du conseil, qui se situait sur un dôme en verre au sommet de l'arcologie. Le dôme était un véritable spécimen architectural, autant grand que dispensable, et dont la majeure partie de l'espace était occupé par un écosystème hydroponique totalement luxuriant : la réunion avait lieu dans un kiosque en bois, au centre, autour d'une grande table.
Comme il y avait un archi-guide par monde, la table faisait déjà une belle taille, pour la dizaine de gars qui siégeaient autour. Au delà de ça, comme d'autres mondes allaient être annexés, il était déjà prévu que la table serait agrandie au fur et à mesure que de nouveaux dirigeants arriveraient, et au fut et à mesure, comme la table grandirait de manière exponentielle car circulaire, il allait falloir totalement déforester le dôme pour que tout le monde siège. Cela étant dit, toutes les discussions actuelles parlaient de ce problème de table depuis que Harvest avait décrété que le système cinq du secteur XVIII peuplé uniquement de brigands, lui appartenait, et qu'elle y fonderait une société parfaite en s'annexant les mondes. Le problème de table se posait à partir du moment hypothétique où, s'il venait à y avoir plus de cinquante dirigeants, à cause du rayon de la table, ceux qui seraient les uns en face des autres le seraient à environ dix mètres de distance. Ou alors il faudrait resserer les sièges, mais ce serait trop... personnel. Harvest avait alors suggéré un hémicycle - qu'elle présiderait en raison de son statut - mais elle s'était aussitôt faite huer et lapider à coups de savates : les autres bâtards tenaient trop à leur table ronde.
Un chemin balisé et pavé à même la jungle du biodome permettait de rejoindre le kiosque central. Comble de l'ironie, les autres archi-guides avaient jugé de bon goût de recouvrir le chemin de tapis, "afin que son haltesse Harvest puisse marcher pied nus en toute sécurité et dans un confort optimal" : c'était ce qu'indiquait un panneau en bois, près de l'entrée, planté à même le sol, fait de terre, biodome obligeant.
Harvest poussa un soupir. Elle essaya d'ignorer les tapis tandis qu'elle marchait. Elle essaya d'ignorer le fait qu'elle allait parler à des consanguins arriérés. Elle essaya d'ignorer le fait qu'on tenterait encore de la buter dans la journée, et elle essaye d'ignorer le fait qu'elle allait devoir rendre des comptes de tapis à Orshen, préparer une autre tirade pour Flavius, préparer les futures colonisations sans même avoir d'hommes, gérer les budjets, devoir s'occuper des tâches administratives qu'elle avait délégué car ses subordonnés étaient beaucoup trop cons, et-
C'est là qu'elle vit l'état du kiosque : elle était arrivé avec seulement cinq minutes de retard, et c'était déjà le chaos.
Beaucoup de commandants trouvent Harvest trop vulgaire et violente dans sa façon de parler, et trop vindicative dans ses actes. Ah. Chaque membre du conseil des archi-guides la ferait passer pour une enfant de cœur.
Ils étaient au nombre de neuf - dix, avec Harvest. Sur les treize mondes qu'occupait Heaven, trois étaient inhabités, et un était dirigé par Harvest : donc, il y avait neuf autres archi-guides.
Et là : et là, ce que vit Harvest l'affligea. Profondément.
Déjà, la table de la réunion était recouverte de tapis. Ensuite, des tapisseries pendaient du kiosque. En enfin... Déjà, un des membres du conseil enculait une pute à même la table. Pendant ce temps là, un autre était ivre-mort, une flaque de gerbe étendue partout sur son flanc. Deux autres se faisaient des "passes" en se lançant mutuellement ce qui semblait vraisemblablement être un couteau de laner dans leurs gueules, le tout en riant de bon cœur, tandis qu'un autre archi-guide, qui avait tenté d'assassiner Harvest il y a seulement un mois, essayait de vendre des bombes à proton à un autre. Enfin, les trois derniers s'engueulaient : ce qui signifiait que, comme tout bon citoyen à Heaven, ils se pointaient des flingues à la gueule en hurlant. Un des trois avait un lance-flammes, soit dit en passant.
Harvest se figea, et se racla la gorge. A ce son, tous cessèrent leurs activités pour se plonger dans un mutisme grave. Même la pute, qui jusqu'alors meuglait comme une cynocéphale gourmande, avait finalement fermé sa gueule. Le plus régulier dans sa propension à garder le silence était l'ivre-mort, qui était quant à lui vraisemblablement dans le coma éthylique.
Harvest croisa les bras, plissa les yeux, se lécha rapidement, dans un tic, la lèvre du dessus, et prit la parole.
"Ce qui se passe là est très grave : je vous vois, et je n'aime pas ce que je vois. Sachez que dans l'immédiat, vous m'évoquez et m'êtes aussi agréables qu'une constipation occasionnelle."
Les trois qui avaient leurs flingues dressés les baissèrent, les deux qui jouaient avec leur couteau l'avaient laissé se planter dans une des poutres du kiosque, et celui qui baisait sa pute lui fit discrètement signe de se retirer, ce qu'elle fit une fois qu'il se fut retiré d'elle, puis il remonta son calbut d'un air gêné. L'ivre-mort, quant à lui, bavait.
"Bien ; je suis sincèrement navrée par ce que j'ai vu, sachez-le. Bon. Gagnons du temps, et évitons les protocoles. J'ai beaucoup de nouvelles à nous annoncer. Elles sont toutes mauvaises.
Déjà, nous sommes fauchés."
Il y eut une huée immédiate et inconditionnelle : tous hurlèrent que c'était de la faute d'Harvest si des tapis pleuvaient du ciel, et elle se prit bien quelques savates dans la gueule, y compris le couteau de lancer des deux autres, qu'elle évita de justesse. Lorsque le calme revint, elle croisa les bras de nouveau, et se reprit.
"Je ne parlais pas des tapis, mais de notre revenu en métaux."
Le dirigeant de Skygate#Alpha, un xénos reptilien et un des deux qui se lançait le couteau, se renfrogna aussitôt.
"Ils sont pourtant plus que corrects.
- Je te demande pardon ? Un million et demi d'unités par cycle ? Tu trouves ça correct ? Nous sommes fauchés. Nous avons certes reçus des financement en terme de leems, mais les métaux ne suivent pas : nous ne pouvons ni écouler notre thune, et encore moins créer des flottes. Certes, pour ce qui est de l'argent, je pourrais envisager de payer les tapis d'Orshen avec, mais ce serait absurde, car d'une part, ça ne suffirait pas, et d'autre part, C'EST LUI QUI NOUS FINANCE. LUI."
Les yeux d'Harvest s'étaient singulièrement écarquillés alors qu'elle avait gueulé.
"Mais là n'est pas le problème : je vais régler ces affaires de financement. Il me fallait juste votre aval là-dessus, car si nous sommes financés... Eh bien, nous serrons redevant à notre protecteur et financier. C'est notre ligne politique, je vous le rappelle."
C'est alors que John Hatch s'interposa : ce gars était un jeune métisse humain vivant à la planète désertique qu'était Heaven Delta. Fait notoire, à Heaven Delta, il n'y avait que... Deux habitants. Oui. Il n'y avait que deux habitants sur le monde : tout le reste était mort durant la construction de mines automatisées gigantesques. Ils étaient donc deux, et en dédommagement de leur solitude, Harvest leur avait fait construire une petite cahute dans laquelle ils pouvaient vivre.
C'est ainsi que John-Hatch parla.
"Pourquoi leur être redevant ?! On a qu'à les enculer par derrière, et s'en foutre ! Une fois qu'ils nous donnent la thune, c'est fini, c'est la notre !
- Mais t'es une race spéciale de con, dis-moi ? Il faut toujours respecter la main qui nous nourrit : sinon, nous mourrons de faim, et c'est la fin. Aussi, je veux - et c'est dur avec vous - que nous ayons une meilleure image à l'international. C'est pour ça que je parlotte beaucoup avec Flavius, ces temps-ci.
- En faisant ta grosse pute consensuelle ? Ouais, j'vois l'genre.
- Bon, écoute : lorsqu'on vit seul sur un monde avec un autre homme et qu'on passe ses journées à s'enculer avec jusqu'à la gorge tant on est frustré sexuellement, on ferme bien poliment sa gueule, est-ce clair ? Surtout quand on siège uniquement à ce conseil en raison de la loi qui stipule qu'il faut un représentant par monde. C'est navrant qu'un monde soit assez peu peuplé que par deux connards pour qu'on ait RÉUSSI à décider lequel des deux serait le représentant en tirant à pile ou face sur un échantillon qui, du coup, représente cent pour cent de la population consanguine arriérée de votre monde."
Ainsi lui répondit Harvest. John Hatch n'ouvrit plus jamais sa pauvre gueule.
"Bref, nous avons besoin d'un mécène. D'un banquier. De métal. Il y a trop de choses à faire, et peu de ressources. La colonisation du système cinq, les vaisseaux pour détruire les tapis, la construction d'une flotte défensive, de bunkers préventifs, de nouvelles infrastructures... C'est trop coûteux. Et un million cinq cent mille unités de métaux, ce n'est rien.
Vous nous trouvez forts ? Ouais ? Vous voyez, biquettes ? Bien sûr que vous voyez de qui il s'agit, car je suis à peu près sûr que la moitié d'entre vous êtes déjà passé dessus. Bref. Sa civilisation est arrivé sur cet échiquier galactique après nous. La population qu'elle avait à son apogée ? Trois cent soixante deux milliards. Nous ? Seulement dix milliards."
Le représentant de Velal-Henor - un playboy humain nommé Alkero, celui du groupe qui avait un lance-flammes et d'ailleurs grand vendeur d'armes - prit la parole.
"Cent vint-cinq milliards, nuance !"
Harvest tourna brusquement la tête vers lui.
"Oh, pardon pauvre chou, j'ai oublié de considérer qu'à vous neuf, vous représentiez cent vingt cinq millions d'individus, dont un qui ne représente qu'un autre type avec lequel il vit seul, nu, dans sa cahute, toute l'année, car il représente cinquante pour cent de la population mondiale."
Le silence qui suivit fut d'or. Harvest se gratta le front, et reprit.
"C'est pour ça que je pèse dans le game, et que vous chlinguez. C'est pour ça que j'ai tous les droits ici. Alors comportez-vous de manière décente, notamment lorsque j'arrive.
"
Le représentant reptilien de Skygate#Alpha reprit la parole, de sa voie sussureuse.
"Et qu'en est-il de Siegstadt ? Lorsque Katarina nous remettra ce monde, aurez-vous encore, Harvest, le monopole de ce conseil ? Imaginez-vous devoir être l'égal d'une étrangère qui viendrait de l'enclave d'Esfkeskjällfell ? Katarina Skull deviendrait très influente ici-bas.
- En voila un qui pense un peu : c'est rare. Pour te répondre, on verra. On verra qui Katarina nous enverra, et on verra l'état du monde."
Résumé de l'épisode précédent : Harvest, dirigeant une nation ruinée, décida d'envahir, dans un ultime élan de désespoir, Siegstadt, une planète appartennant à Katarina Skull, avec qui elle était allié de fait. Cinq-cent frégates s'y rendèrent, et seulement cent et demi revinrent.
Katarina eut si pitié de l'offensive qu'elle décida de céder, dans un futur proche, le monde à Harvest.
Du coup, c'était une victoire militaire. Personne n'en avait jamais douté : les plans d'Harvest sont toujours les meilleurs.
"Fait à part, en parlant de Katarina, voici la grosse nouvelle. La tuile, je dirais : elle a pris la contrebande."
Là, ce fut le chaos : les autres archi-guides, à part l'ivre mort, pêtèrent un boulon, et ils avaient tant de flingues et hurlaient tant que l'on se serait cru durant un nouvel an mexicain. Au moins, ce coup-ci, n'avaient-ils pas gueulé après Harvest.
"Ce qui signifie une chose : nous tous, résidents du secteur XVIII, dépendons du bon vouloir de Katarina. Bien entendu, elle n'ouvrira pas le secteur, car elle est intelligente, et que nous nous méfions tous encore de l'empereur. C'est d'ailleurs dans l'optique d'une ouverture que je souhaite diplomatiquement me rapprocher de lui.
- Ouais, mais supposons qu'au final ça ne marche pas ? Si il s'opposait à Heaven ? Comment évoluerions-nous ?
- Ça, c'est LA question. On va devoir trouver des financements ailleurs. Chez un membre du conseil galactique qui n'ait pas la même idéologie manichéenne et servile que Flavius. Et un nom me vient immédiatement à l'esprit."
Tous fixèrent Harvest, sans mot dire : ils attendaient sa réponse.
"La seule pointure, la seule tronche et le seul gars influent en ce conseil qui ait une idéologie assez proche de la notre et qui pourrait nous financer n'est autre qu'Archengel Ismerr, représentant du dominium de Kaise-"
Elle ne termina jamais sa phrase : lorsqu'elle suggéra cette idée de se faire financer par leur ancien ennemi de toujours qu'était Kaiserde, l'engueulade fut immédiate, violente, mémorables, et impliqua des flingues, des tirs, et trois morts dans le conseil. Harvest avait elle-même buté deux des trois victimes pour ramener le calme : le troisième mort était l'autre reptilien, qui s'était pris une balle perdue. D'ailleurs, le mec qui se faisait le coma éthylique en mourra dans la demi heure, car des gardes étaient venu évacuer le conseil des archi-guides, comme ils avaient commencé à s'éventrer sauvagement leur race à la simple mention de Kaiserde.
Cette réunion du conseil avait avorté : bilan, quatre morts, et une vingtaine d'os pétés, et sept hémorragies par balles. Si Harvest s'en était tirée, elle gardait à l'esprit qu'elle allait devoir réformer le conseil AVANT que le secteur ne soit ouvert, sinon, elle ne s'en sortirait jamais.
Il était dix-neuf heure du matin, et la journée ne faisait que commencer.
Une journée normale pour Harvest.
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HRP : ci-dessous, le monde de John-Hatch.
http://image.noelshack.com/fichiers/2017/52/1483304404-heaven-apocalypsis.png
Cdte. Katarina Skull
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Katarina Skull était au sommet de sa gloire, et d'une bien étrange manière, ce dit sommet continuait tranquillement de grimper.
Ce qui lui faisait dire, futée qu'elle était, que ce n'était peut-être pas le sommet.
Cette pensée lui plaisait bien.
Lorsque ses troupes étaient arrivées dans le système 0 et avaient entre-autre chose noyées les bandits locaux sous les lasers et les chants idéologiquement chargés, sa cote de popularité avait grimpée, passant de 102% à 131,8%, score tout à fait respectable à en croire les différents experts en la matière. La prise du premier point de coordonné du système, bientôt suivit de la prise d'un second point de coordonné, faisait bien entendu parti des plans d'expansions de l'Enclave prévus par son administration, et il n'y avait rien de bien surprenant à ce qu'un acte ne représentant aucune difficulté particulière et devant être effectué le soit.
Mais bon, le peuple aimait le travail bien fait.
Du coup il était content, et du coup Katarina Skull avait les mains libres : Elle pouvait théoriquement faire ce qu'elle voulait.
En effet, ce n'était pas toujours le cas. Malgré son statut de despote-secrétaire générale du Commissariat à la Liberté Populaire, gouvernement qui avait été mit en place à la suite de la révolution libérant Esfkeskjällfell de ses oppresseurs Kaiserdiens, Katarina devait ménager plusieurs membres éminents du parti révolutionnaire, du fait de leur popularité auprès du peuple.
Du coup, le grand jeu c'était de faire oublier à tout le monde qu'ils existaient, et de faire passer dans la foulée un maximum de décision mettant leur pouvoir à mal.
Elle était très forte pour ça. Difficile à dire si elle réfléchissait longuement à sa marche ou si elle était simplement une sorte d'opportuniste miraculeuse agissant par instinct, mais le fait est que ses rivaux politiques avaient du mal à respirer.
Faut dire que le contrôle des médias aide bien, aussi.
Ouais, elle en avait fait son domaine réservé. Médias et représentation extérieure de l'Enclave. Du coup, à l'international les gens n'entendaient parler que d'elle, et en interne, toute ses décisions étaient glorifiées.
Ainsi, sans surprise, les différents journaux du pays parmi lesquels La Vague Rouge, l'Observateur du Peuple ou encore le quotidien matinal Paix Socialiste encensèrent sa glorieuse campagne d'expansion pacifique et libératrice qui ne pourrait être mieux exécuter et qui apportait la joie et la liberté à de nombreux peuples jusque-là opprimés par des tyrans ou des administrations décadentes.
Eh ouais.
De son côté, Katarina était mitigée. La réussite de cette opération n'avait, une fois de plus, rien de surprenant, aussi ne lui faisait-elle pas particulièrement plaisir.
Ensuite, même si elle pouvait se permettre de faire un peu n'importe-quoi, la dissension de la part de leaders d’opinion influents commençait à devenir réellement problématique.
Évidemment, tout les indicateurs étaient au vert et ils ne s'exprimaient jamais ouvertement. Évidemment.
Non, c'était dans certains choix de mot, d'intonation... Des insinuations...
Ils n'osaient pas s'opposer mais le faisaient tout de même. Tout dans leur humeur, leur manière d'être.
Heureusement elle avait l’œil.
Du coup, il faudrait faire une purge. Le seconde de sa carrière.
Elle n'aimait pas les purges, à cause de son petit côté sentimental : Elle avait bu des cafés avec certains de ces traitres, et combattus côte à côte avec certains autres.
Oui, ils étaient tous d'anciens compagnons d'arme.
Mais ils osaient la remettre en question, alors-même qu'elle seule était digne, finalement, de diriger cet état. Elle qui était un parangon d'idéologie, de révolution. La pureté incarnée. Cela faisait d'eux des individus corrompus, et donc fondamentalement dangereux pour l'Utopie de l'Enclave.
Katarina Skull, elle, se considérait un peu comme la sainte vierge des rouges. Et à l'image de son utopie, elle manquait cruellement de classe.
Ainsi-donc, Katarina Skull mit en place un plan. Un plan dans lequel elle ferait d'une pierre deux coups en s'assurant l'amitié du seul état voisin dont l'idéologie se rapprochait ne serait-ce qu'un peu de celle de l'Enclave. Heaven.
Pour faire un bref résumé des épisodes précédents, Heaven avait attaquée un monde de l'Enclave,Siegstadt. Pour une raison ou une autre, l'attaque n'avait été menée que par quelques cinq-cent vaisseaux.
Ce qui était quand même un peu triste.
Un peu.
Quoi qu'il en soit, cette attaque qui n'avait eut absolument aucun effet sur la planète, preuve en est qu'on s'était rendu compte qu'elle avait eut lieu après coup, lorsque les forteresses automatisées de la planète crurent bon de signaler qu'un amas particulièrement gros d'astéroïde avait été atomisé par ses soins dans la journée, avait soulevée beaucoup d’interrogations, et de traits d'humour pas toujours très fin.
Finalement, le gouvernement décréta qu'il s'agissait d'un raid bandit brillamment repoussé par les soldats du peuple (qui n'avaient eut aucune incidence sur l'échec de la mission havrienne), et tout le monde s'était contenté de cet vérité arbitraire.
Katarina Skull et quelques-uns de ses proches collaborateurs savaient cependant qu'il s'agissait en fait d'un acte de guerre, sorte d'ultime spasme d'un état sur le point d'étouffer.
Le plan de la despote-secrétaire générale était d'une simplicité incroyable.
Voter le don du monde que les Havriens désiraient tant, et voir qui s'opposer à cette décision.
Puis ensuite, les purger.
Tous.
Non, pas les purger, les traitres devaient retenir la leçon avant de mourir. La mort était trop rapide. Elle était pour les peines didactiques. Les condamnés devaient comprendre qu'elle choix de vie misérable les avait amené là où ils étaient, avant de mourir.
Le bagne.
Ce serait plus approprié.
Il faudrait aussi trouver une excuse officielle pour la disparition de plusieurs dizaines de membre de l'assemblée.
Elle trouverait bien. Peut-être un complot. Ouais, c'est ça : Ils ont commandités l'assaut contre Siegstadt.
...
La grande salle était comble, on était venu en masse pour participer au vote, qui était une première historique dans la courte histoire de l'enclave. Katarina Skull, dirigeante de l'Enclave et première partisane de son expansion, avait proposée de se "détacher de l'un de ses mondes", pour reprendre ses termes. La proposition avait fait beaucoup, beaucoup de remous et dans l'administration. L'opinion des membres de l'assemblée était plutôt contre la chef d'état.
Ainsi, lorsque Katarina Skull se présenta à cette dernière, l'ambiance était... Pour le moins glaçante.
Elle releva un peu le menton et posa les mains sur la sorte de petit pupitre ou était placé son micro.
"Camarade, je vois ici des visages austère, et ça ne me plait pas. Je vois ici des gens fermés, qui pensent que leur avis personnel vaut mieux que celui de l'état et, pour la plus-part au moins, ont oubliés pourquoi ils sont ici et qui ils servent vraiment."
Silence.
"Le peuple. Nous servons le peuple. Et c'est pour ça que j'ai pris la décision de nous détacher de ce monde, décision qui sera votée et actée ce soir."
Il y eut une quinte de toux. Elle nota intérieurement le nom du fautif. Lui aussi, au bagne.
"Nous sommes ici pour nous assurer que les peuples soient libres, égaux et heureux au sein de nos frontières. Peut-être que vous ne comprenez pas quel lien uni ce principe d'une simplicité formidable et le don d'un monde à un peuple étranger nous étant en tout point inférieur, et cela ne me surprend pas. Je suis là pour savoir, mes ministres sont là pour savoir. Vous, vous êtes là pour voter nos décisions. Vous êtes un outil merveilleux, d'une pureté éclatante. Le catalyseur qui fait qu'entre ceux qui savent et ceux qui profitent de leurs décisions, le courant puisse passer. Mais si vous décidiez de faire sauter le réseau alors que ce dernier fonctionne très bien, quelqu'un pourrait prendre la décision de changer les disjoncteurs."
Court silence, cette-fois elle la sentait clairement, la peur. Quelqu'un se leva. Il s'agissait d'un représentant de l'armée, un de ces petit opportunité qui ne jurait que par la conquête des état voisins. Avant-même qu'il ait put dire quoi que ce soit, la dictatrice explosa dans un soudain éclat de colère.
"Assieds-toi, connard !"
Puis, après un temps qu'elle passa à reprendre son calme.
"Vous savez, je pense que ce qu'il vous manque réellement, au fond, c'est la Foi. Lorsque la Foi manque, rien ne peut marcher, c'est ainsi.
Comment suis-je arriver là où j'en suis, à votre avis ? Est-ce l'argent ? Non. Une intelligence supérieure alors ? Non-plus, loin s'en faut.
Je suis simplement la femme providentielle, celle qui sait d'instinct comment agir car elle a la foi. Que je crois, comme une fanatique, à notre cause, la seule qui compte.
C'est avec cette croyance, cette croyance seule que je me suis présentée aux syndicats. Avec cette fois seule que j'ai provoquée les grandes grèves, avec cette croyance, toujours cette même CROYANCE, que je me suis présenté devant le gouverneur, puis devant Arkhangel Hismer, que je leur ai craché leurs vérités au visage, et m'en suis tirée vivante pour vous en parler soir. C'est la FOI et la FOI SEULE qui compte quand on prétend prendre des décisions qui pourraient tant être bonne que mauvaise, et la FOI vaut tout les débats, car elle ne répond pas à la CORRUPTION, AUX INTÉRÊTS PERSONNELS.
Non, la Foi répond à son simple besoin de pureté.
Et parce que j'ai la foi, et pas vous, je suis ici, derrière cette tribune, et vous êtes là, dans ces sièges.
Parce que j'ai la foi, j'ordonne que ce monde soit donné.
Et vous, parce que vous ne l'avez pas, feriez mieux d'obéir."
Il y eut un long silence puis enfin un applaudissement, puis deux. Enfin, la salle tout entière se leva. Ils ne s’arrêtèrent que lorsque leurs bras ne pouvaient plus supporter le moindre mouvement, conscients que le premier qui les baisserait finirait sa vie loin de toute chaleur.
Dans les cycles qui suivirent, le monde fut transféré à Heaven.
Cdt. Harvest
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02/01/1017 ETU 03:20
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HRP : la présente image explique le post : http://image.noelshack.com/fichiers/2017/01/1483321423-heaven-apocalypsis2.png
Musique : https://www.youtube.com/watch?v=QfCK6OMhMiE
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Harvest était dans son bureau. Tout allait bien.
Puis, elle reçut un message direct de Katarina, dont le contenu était, grosso modo "hey salut ma cocotte, ça gaze ? Tiens, v'la un monde, par contre c'est trente-et-un millions de leems.
La réponse d'Harvest fut sans attendre : "Nous n'avons que 30 965 468 leems."
Puis, la réponse de Katarina : "Alors tel est mon prix."
Harvest hésita : c'étaient là toutes les caisses de l'état.
D'un côté, ce serait un investissement long terme. D'un autre, l'état n'avait aucun moyen de dépenser cet argent, tout simplement car il n'avait pas les métaux qui suivaient. Alors, autant payer, non ?
L'archi-guide réunit les autres archi-guides - ou plus exactement, la seule moitié qui avait survécu à la précédente réunion - afin de statuer sur le problème.
Le conseil considéra que l'annexion de Siegstadt apporterait neuf milliards d'habitants, ce qui DOUBLERAIT la population d'Heaven.
Alors tout le monde vota pour, sans penser outre mesure aux conséquences.
Ce soir là, Harvest était dans son bureau, seul, comme toujours. Elle considérait le fait que comparé à Katarina, elle n'était qu'une sombre laquaise. Pire encore, elle n'était que "l'ombre d'elle même", pour citer Flavius. Elle regardait l'activité dans la ville : au loin, des coups de flingues. Normal, un des premiers amendements d'Heaven était le port d'arme. Moralité, on comptait près de soixante-dix mille morts par mois. Avec les flingues. Mais les flingues, ça ramenait gros à l'état.
Accessoirement, allez dire à une population qui a acquis son indépendance avec des flingues et une révolution qu'elle n'a pas le droit au port d'arme.
Quelqu'un frappa à la porte du bureau.
"ENTREZ PAS, C'EST PIÉGÉ !
- OH ! OK."
La dirigeante fut surprise : quelqu'un n'insistait pas ?
Elle se leva de son transat qu'elle avait fait installer dans son bureau entre temps, et marcha jusqu'au segment de mur holographique : elle le traversa, et arriva nez à nez avec... John Hatch.
Elle plissa les yeux.
"Qu'est-ce-que tu fous là, ignoble enculé ?
- J'ai une super bonne nouvelle, méga balaise super swing !
- Mmmmrhhr ?
- LA POPULATION DE MON MONDE A EU UNE CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE DE CINQUANTE POUR CENT CETTE SEMAINE !
- Attends, attends. T'es en train de me dire que t'es venu me faire chier juste car t'as littéralement eu ton troisième habitant sur ton monde, toi compris ?
- C'est ça : c'est exactement ça ! C'est génial !
- Laisse-moi deviner : le gars s'appelle John Smith.
- Heu... Ouais ! Comment tu sais ?
- C'est l'agent des services de renseignement intérieur que j'ai envoyé chez toi pour te fliquer. Car : t'es con."
La lèvre inférieure de John Hatch trembla, et une larme parut dans le coin de son œil.
"Pourquoi tu dis de telles méchancetés ?"
Et il s'en alla, penaud, la tête basse et les épaules baissées. Il trébucha sur un tapis roulé, se ramassa la gueule dans le couloir, si bien qu'Harvest eut pitié de lui durant un court instant. Puis elle le laissa vaquer, seul, loin.
Elle retourna sur son transat, et sortit son comlink d'une de ses poches : elle checka ses nouveaux messages - une chiée - pour finalement portée son attention sur un message de Katarina : elle proposait à Harvest de créer une ambassade, afin de renforcer les liens diplomatiques déjà existants : une "taverne", dans le jargon.
Au MOMENT où Harvest commençait à rédiger sa réponse, ce fut le blackout.
Oui : la capitale fut plongée dans le noir, et les réseaux de communication coupèrent tous.
Harvest cligna des yeux, dans le noir. Comme elle avait des yeux cybernétiques - d'où leur couleur - elle checka en vision thermique, et se releva lourdement de son transat, et fit quelques pas pour retourner dans le couloir, où elle interpella John Hatch qui errait comme une âme en peine.
"Mec ! T'as une idée de ce qu'est ce bordel ? Depuis la vitre, j'ai vu que toute la ville est dans le noir, là !
- Oh... Eh bien... J'imagine que comme on a donné TOUT ce qu'on avait à Katarina, on a juste plus de quoi payer notre énergie.
- Oh. Logique. Bon, merci mec !"
Elle retourna dans son bureau, et observa la ville : partout, des feux de tapis se déclenchaient dans les rues : la population avait, dans un ras-de-bol général instantané, décidé de rétablir par eux-mêmes l'éclairage public. C'était presque touchant.
Ainsi, une semaine durant, on se chauffa et on s'éclaira au tapis : cet événement fut nommée "la crise du tapis à cause de Katarina", et figure actuellement dans les livres d'histoire.
Quoiqu'il en soit, comme les caisses de l'état avaient littéralement été vidées, Harvest, qui vivait aux dépens de cette institution, n'avait même plus eu de quoi s'acheter un kebab dans la ville. Le bordel, quoi. Alors, elle mendia quelques jours, et une fois que les taxes de la populace furent prélevées, tout alla mieux - à peine.
Pour l'heure, le conseil des archi-guides attendait ses nouveaux membres : les remplaçants des morts, et le gars que Katarina aurait envoyé à la tête du monde qu'elle avait cédé. Et comme le gars dirigerait très certainement à lui tout seul la moitié de la population future d'Heaven, Harvest comprit instantanément qu'elle risquait de perdre son monopole actuel concernant la direction du pouvoir en place.
C'est alors qu'elle eut une idée géniale. Une idée qui combinait Siegstadt et tapis. Une idée... Brillante.
Cdt. Sultan Orshen
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02/01/1017 ETU 16:47
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La nuit était plutôt fraîche sur Pecheron. Étonnement, avec une planète entièrement recouverte de sable, on s'attendrait à une putain de canicule. Mais non. À vrai dire, le sable était entièrement faux. J'entends par-là que le Sultan a décidé un bon jour d'ajouter tout ce sable à l'aide des grues géantes parce qu'il en avait marre de ces plaines verdoyantes. Ouais. Peut-être que cela aurait été extrême au sein d'une autre nation, mais pas ici. On pourrait même considérer la terraformation comme une habitude chez les p'tits arabes. Si une chose ne leur plaisait pas, alors ils la modifiaient avec des putains de grues, et accessoirement des tires lasers.
Bref. Là n'était pas le sujet principale.
Ainsi donc, la nuit avait pointé le bout de son nez sur Pecheron. Le sultan avait - comme à chaque fin de journée - rejoint ces conseillers sur l'une des terrasses du palais royale afin de discuter des choses survenues durant la journée. Parmi ces cinq conseiller, on pouvait retrouver Marie Bernard Santos, Mamadou Erghas, Justin Bridou, Omar Pépito et Karim Lafouine. Tous des personnalités fidèles au régime actuelle. Une fois son entrée effectuée, un serveur lui servit un cocktail et le Sultan s’avança en direction des conseillers qui avaient déjà commencé à discuter.
"Alors, comment se déroule notre livraison ?"
Justin - occupé à engloutir un tacos - tourna la tête et s'essuya prestement la bouche. Non sans laisser un coulis de bave en coin.
"Mieux qu'on le pensait, Sultan"
"Bien, bien. On a pensé à envoyer un mec là-bas pour les faire payer ?"
"Bah, en fait, on a même pas encore envoyé la moitié des tapis."
"Ah."
"Ouais."
"Bah. Q'importe. On les fera payer d'avance. Quelqu'un à une objection ?"
Personne ne leva la main.
"Mhrmm, bien."
...
Tout se passa comme le Sultan l'avait ordonné. Un mec fut envoyé "là-bas" - comme il l'aimait l'appeler -, c'est-à-dire, Justin. (C'était le seul à avoir ouvert sa gueule, après-tout.) Le voyage fut plutôt tranquille. Il arriva quelques jours après son départ à la planète mère du petit empire renégat. Orb. Tel était le nom de cette planète. Après une bonne dizaine de remarques sur l'atmosphère dégueulasse de la planète, il demanda une permission d'atterrissage qui se déroula à peu près comme ça; "BONJOUR. Je viens pour le paiement. C'est bien ici ?" Une phrase d'accroche parfaite qui saura charmer les douaniers. À ne pas en douter.
Cdt. Harvest
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02/01/1017 ETU 21:17
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HRP : continuité du post précédent.
Musique : https://www.youtube.com/watch?v=UdDYbNF5eg0
La capitale d'Orb, d'un coup d'oeil : http://pre12.deviantart.net/4beb/th/pre/i/2015/292/2/9/new_paths_to_helicon___helicon_by_kuldarleement-d5uo6mn.jpg
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Justin Bridou, comme il était apparemment quelqu'un d'important, fut personnellement accueilli au principal astroport de Orb par Alkero, l'archi-guide de Velal-Henor, qui était un des multiples bras droit douteux de Harvest.
Le décor était plutôt sinistre : l'astroport fait plusieurs kilomètres de long et de large, et était entouré, au loin, par la ville. Loin à l'est, on voyait une série d'arcologies qui devaient bien dépasser le kilomètre de haut, dont une plus massive qui devait très certainement être le palais présidentiel. Tout le reste de la ville était fait d'immeubles et d'anciens gratte-ciels, et tout le versant sud du champ de vision de l'émissaire était couvert de quartiers industriels.
Si tout le décors était grisâtre à en pleurer, la moitié de la ville, en ruine à cause de la révolution, n'avait pas été retapée depuis lors, ce qui donnait un aspect apocalyptique au tout. Les seuls éléments colorés, dans la cité, étaient les piles de tapis qui traînaient de ça et là.
Ce beau jour où Justin Bridou était arrivé, il pleuvait des cendres, comme bien régulièrement. Beaucoup d'ouvriers, sur l'aéroport, dégageaient les voies avec des souffleuses.
Alkero était accompagné d'une quatorzaine de gardes en exosquelettes qui avaient, avec eux, de vraiment bon gros flingues.
Lorsque Justin Bridou mit pied à terre, Alkero alla directement se planter devant lui.
"C'est vous le taré qu'on nous a envoyé pour régler cette histoire ?
- Ouais.
- Excellent. Alors, par où commencer. Ah, je sais : sachez que notre pute de dirigeante, c'est à dire Harvest, a décidé de ne finalement PAS prendre vos tapis. Je la comprends. Dernièrement, elle a eu le plan machiavélique de me dire de vous dire que la livraison devait en fait avoir lieu à Siegstadt et que le commandeur de ce monde règlerait la note à notre place, mais comme je trouve que c'est une idée qui pue très sévèrement la merde car elle impliquerait l'autre communiste qu'est Katarina Skull, j'ai décidé de prendre les devants et de vous dire d'aller vous faire foutre, car voyez-vous, je considère à juste titre qu-"
Son discours fut coupée par l'arrivée d'un autre transporteur, qui lâcha un immense bloc de containers remplis de tapis. Les contenants s'écrasèrent sur le sol, tout le monde en ressentant le souffle en raison de la change indécente de tapis contenue à l'intérieur, qui devient bien faire son poids.
L'archi-guide, à cette vue, devint littéralement rouge, et les veines palpitantes, péta aussitôt un cable.
"NON MAIS VOUS AVEZ TOTALEMENT PÉTÉ UN BOULON, LA, C'EST PAS POSSIBLE. A QUEL MOMENT VOUS ÊTES-VOUS DIT QUE CE SERAIT JUDICIEUX DE DÉFORESTER VOS MONDES POUR TRANSFORMER TOUTES VOS RESSOURCES VÉGÉTALES EN TAPIS ET NOUS LES ENVOYER ?!"
La réponse : au moment où le Sultan Orshen a décidé de recouvrir son monde de sable. Autant faire d'une pierre deux coups.
Quoiqu'il en fut, et quelque soit la vérité, l'archi-guide continua de hurler, tenant des propos criants de vérité.
"PUTAIN, MAIS DEUX QUINTILLIONS DE TAPIS. DEUX QUINTILLIONS, ALORS QUE L'ON A QUE DIX MILLIARDS D'HABITANTS. VOUS PENSEZ PAS QU'IL Y A UN TRUC QUI DÉCONNE ?! NON ?!
- Eh bien, pour tout vous dir-
- LA RÉPONSE, BOUGRE DE TARÉ, TIENT DANS LE FAIT QUE VOUS NOUS LIVREZ DANS LES ENVIRONS D'UN MILLIERS DE BILLARDS DE TAPIS PAR HABITANT ! PAR ! HABI- ! -TANT ! CA FAIT LITTÉRALEMENT UN MILLIARD DE MILLIARD DE TAPIS PAR HABITANT VIVANT A HEAVEN ! IL EST LA, LE PROBLÈME ! IL EST LAAAAAAA !!!"
Alors que l'archi-guide fut prit d'une quinte de toux provoquée par son hurlement, Justin Bridou prit une grande respiration, mais ne répondit pas aussitôt, afin de se donner un air important et désirable. Après quoi, il répondit.
"Il faut payer. C'est le principe de l'achat. Comme vous avez l'air un peu sur les nerfs, je peux en parler à la concernée. Où est Harvest ?"
Alkero se pencha en s'appuyant sur ses genoux pour reprendre sa respiration. Il était à bout de souffle.
"Elle est indisposée. Dans son bureau. Elle ne vous recevra pas.
- Oh.
- Donc, voila ce qu'on va faire : vous allez prendre tout vos tapis, y compris la montagne qui fait un billion de tapis pour seize kilomètres de haut qu'on peut voir là bas au loin, et vous allez les ramener chez vous. Et vite. La négociation n'est plus négociable."
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A une vingtaine de kilomètres de là, Harvest, dans son bureau, était entourée de conseillés. On venait de lui apprendre une mauvaise nouvelle, et elle semblait au bout de sa vie.
"Attendez, attendez... Vous êtes en train de me dire que notre flotte d'invasion de comeiliv-5, qui est une planète inhabitée et sans défense, même pas revendiquée, a été mise en déroute ?
- C'est ça, archi-guide. Pour citer les généraux, l'on parle d'une "défaite cuisante".
- Les effectifs. Les pertes. Combien.
- Alors alors. Nous avions envoyé vingt-deux chasseurs bombardiers, cent quatre-vingt-sept frégates béliers, et quatre cent trois frégates corsaires. Et nous avons perdu... Quinze chasseurs bombardiers, cent douze frégates béliers, et deux cent quatre vingt deux frégates corsaires. Les survivants demandent soit à être mutés, soit à prendre leur retraite. On parle de syndrôme de stress post traumatique généralisé.
- Mais COMMENT. Comment ont-ils pu échouer à prendre une planète INHABITÉE ?!
- Nous l'ignorons. Tous les experts s'accordent à dire que c'est en raison du fait que votre armée pue la merde. Sauf votre respect."
Harvest prit un moment pour considérer la vacuité qu'était son existence.
"Bien. Bien bien bien. Et la seconde mauvaise nouvelle, quelle est-elle ?
- Notre dernier bombardement de flottes de brigands fait depuis un de nos mondes a UNIQUEMENT abattu des frégates corsaires qui nous appartenaient.
- Je vous demande pardon ?
- Personne ne sait comment ça a eu lieu, mais ça a eu lieu. Sur les vingt-cinq frégates corsaires en orbite autour de Velal-Henor, quatorze ont ainsi été pulvérisées."
Harvest plaqua ses mains sur sa table. Comme un tapis était posé dessus, cela amortit le son du choc.
"Mais c'est pas POSSIBLE. On ne peut pas être aussi peu doués A CE POINT LA. Je... Bon. Foutez-moi l'camp. J'ai envie d'être seule. Un peu."
Et tous fouturent le camp. Elle resta là, seule, et se demanda pourquoi tout cela lui arrivait à elle. Elle se tourna vers la baie vitrée de son bureau, et mira la montagne de tapis à l'horizon. Voyant cela, elle serra les dents, et les poings, et dans un accès de rage, donna un violent coup de poing de son bras mécanique qui traversa ainsi la vitre. Elle s'en extirpa, élargissant par la même la vitre déjà bien déglinguée, et comme il faisait froid, elle roula un tapis et le glissa dans le trou circulaire de la vitre pour empêcher l'air extérieur d'entrer.
Présentement, elle voyait difficilement comment la situation pourrait être pire, même si elle savait qu'elle pouvait l'être.
Calmement, elle se servit un nouveau verre d'eau, et y mit une aspirine. La première d'une longue série.
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Autobombardement accidentel lors d'une attaque de brigands : http://image.noelshack.com/fichiers/2017/01/1483387814-heaven-apocalypsis3.png
Cdt. Sultan Orshen
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02/01/1017 ETU 21:57
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"Si puis-je me permettre, les négociations ne seront pas finis tant que le contrat que NOUS avons signé ne sera pas expiré. Alors retenez bien ce que je vais vous dire mon, euh... petit, le grand Justin Bridou en a assez de vos crises. Ne jouez pas l'enfant avec moi. Je suis venu ici pour parler à votre dirigeante pas à une putain de montagne de muscles.
Justin attendit plusieurs secondes, plusieurs dizaines de secondes, plusieurs minutes. Mais rien. Le cyborg ne semblait pas disposé à le laisser passer. Visiblement frustré, le diplomate se pinça la lèvre inférieure. Il soupira, et regarda son interlocuteur dans les yeux, sans même cligner des yeux. Eh ouais. Il fallait des années d'entrainement pour en être capable.
"Soit. Jouons à ce petit jeu."
Justin leva ses deux mains et les claqua à deux reprises. Un bruit étrange se fit entendre à l'intérieur du vaisseau avec lequel l'arabe avait fait son voyage. Il passa trois secondes avant qu'un putain de tapis avec des réacteurs à l'arrière et une mitrailleuse à l'avant sorte par la porte dudit vaisseau. Celui-ci vint se poser au côté de Justin, qui, lui, ne se gêna pas pour sauter dessus. Il fit un petit clin d’œil au cyborg avant de glisser rapidement;
"Comme dirait l'un de mes amis; ducon."
Le tapis démarra soudainement, envahissant ainsi les lieux d'une fumée noire. On put d'ailleurs entendre quelques tires. La fumée se dispersa finalement, laissant aux Orbiens l'occasion de remarquer la disparition de Justin Bridou. Pour les plus observateurs, ils purent le remarquer au loin, zigzaguant entre les grattes ciel, à la recherche de la dirigeante. Comme il l'avait si bien dit; "Il faut payer. C'est le principe de l'achat." Et, apparemment, il était était prêt à tout pour que cette règle soit respectée.
Cdt. Harvest
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03/01/1017 ETU 01:50
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Harvest était donc seule dans son gigantesque bureau. C'était encore plus le bordel que d'habitude, car non seulement il y avait à présent des tapis, un transat, et un distributeur de canettes de soy-soda, un mur défoncé et une porte piégée (elle n'avait finalement pas servi) mais aussi un bidon en acier dans lequel des tapis brûlaient, afin de chauffer la salle.
Il fallait préciser que, lors du blackout indirectement provoqué par Katarina, tout le monde, dans la ville, s'était chauffé au tapis. Harvest avait gardé cette habitude, qu'elle jugeait très économe. En revanche, cette habitude avait eu la mauvaise manie de déclencher des alarmes incendies dans tous les bâtiments de la ville, si bien que le premier soir du blackout, il avait fallu palier à des débuts d'inondations.
C'est en repensant à cela et en observant la montagne de tapis au loin qu'Harvest arriva à la conclusion que tout cela devait cesser. Elle arrivait beaucoup à cette conclusion, dernièrement.
Elle alluma son PDA, et comme elle était spammée par tout le monde, y compris l'autre malade qui avait buté Biquette avec un couteau sacrificiel avant de demander à ce qu'Harvest vienne dans son harem (oui, oui), ou encore les autres archi-guides, qui étaient d'authentiques cas, Harvest décida d'en couper les communications. Elle afficha la projection holographique de son écran, et afficha les simulations vidéos du projet de super-cargot-transporteur designés pour envoyer les tapis dans le soleil : le projet avançait, et c'était déjà ça.
Quelqu'un frappa à la porte.
"ON ENTRE PAR LE MUR, EH !
- Ouais je sais !"
Et il entra. Ce gars, c'était "Le Duc", un ancien membre de la résistance - lui aussi un cyborg - natif, tout comme Harvest, de SCU-PVI#3. Il avait reçut une peine similaire à Harvest, et était presque autant refait de manière cybernétique - on reviendra peut-être sur ce détail plus tard. Pour ce qui était de son âge apparent, il avait la trentaine ; et pour citer Harvest : "toi, si t'étais pas drôlement con, tu ferais un bon géniteur, d'un point de vue strictement esthétique".
Les deux se connaissaient depuis longtemps, et ce gars était justement un des conseillés qu'Harvest avait congédié cinq minutes plus tôt.
"Harvest. Tu devrais activer les communications de ton PDA : Alkero cherche à te joindre depuis trente minutes.
- Si je puis me permettre, c'est justement pour éviter d'avoir à traiter avec ce genre d'engeances de putes que je coupe les com' de mon PDA. Mais bref : j'imagine qu'il t'a appelé pour me dire de l'appeler, chose que je ne ferai pas, et comme il sait que je sais qu'il sait que je l'appellerai pas, il t'a dit de me dire ce qu'il avait à me dire.
- Heu... Oui, il m'a aussi fait une phrase incompréhensible dans ce genre là.
- Et donc ?
- Il me dit de te dire que l'émissaire du sultana, Justin Bridou, est venu pour réclamer l'argent des tapis. Il lui a dit de se les foutres au cul, ses tapis, et en réponse, le gars est parti à ta recherche à dos de... tapis volant.
- Pourquoi est-ce-que ça ne m'étonne même plus ? Tss. L'arabe sait où on crèche ?
- Non, mais comme nous sommes dans le bâtiment le plus gros de l'empire, il ne devrait pas tarder à comprendre que nous sommes ici. Alors, je fais quoi ? Je déploie les forces spéciales ? L'armée ?"
Harvest écarta en grand les bras. Elle afficha un grand sourire. Ça faisait longtemps, et intérieurement, Le Duc était ravi de la voir ainsi. L'archi-guide exprima donc le fond de sa pensée.
"Depuis que nous sommes au pouvoir, nous n'agissons plus sur le terrain comme autrefois. Nous sommes léthargiques. Mais tu sais quoi ? Il n'est jamais trop tard pour se réveiller.
Amène moi un hélicoptère de combat et un lance missile. Ce soir, on va bouffer de l'arabe."
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Justin Bridou, ainsi, volait sur son tapis volant en direction des arcologies : il s'était déplacé dans la ville pendant quarante-cinq minutes de manière impunie, jusqu'à, comme Le Duc l'avait fait remarquer, qu'il comprenne qu'Harvest devait très certainement se situer dans le PLUS GROS bâtiment de la cité. Et comment pouvait-il manquer cette immense arcologie qui dépassait le kilomètre de haut, et qui était surmontée d'un biodome ?
Il se déplaçait à vive allure vers le bâtiment présidentiel, donc, et c'est là qu'il vit arriver, face à lui, une dizaine d'appareils volants à poussée véctorielle, qui lui passèrent au dessus à deux cent mètre de haut, et à MAC 7. Visiblement, il avait été repéré. Mais les appareils continuèrent leur course en ligne droite.
Derrière eux, bien plus lent, arrivèrent trois hélicoptères de l'armée de l'air locale : ils ressemblaient à d'immenses croix avec une hélice à chaque extrémité sur le dessus, et les parois de ces hélicoptères en croix qui faisaient face à Justin étaient en fait des portes coulissantes blindées. D'ailleurs, elles étaient ouvertes, et on voyait des hommes avec des mitrailleuses lourdes les pointer sur Justin. Alors qu'il allait sûrement se défiler, il vit, du côté droit de l'hélicoptère de combat au centre, Harvest.
Harvest avait une chapka blindée, des lunettes d'aviateur, et une immense veste en kevlar qui lui arrivait aux genoux.
Malgré la distance et les bruits des hélicoptères et des réacteurs du tapis volant, elle lui hurlait quelque chose. Il tendit un peu l'oreille, et arriva à la conclusion qu'il s'agissait d'un torrent d'insultes singulièrement abondant dans son genre. Alors qu'il allait répondre, il la vit brandir un lance missile à deux canons avec une visée laser, et il arriva à la conclusion qu'il devrait mieux fuir pour sa vie.
Ainsi, Justin Bridou fit un grand looping dans les airs, où il fit demi-tour, et où il évita d'ailleurs de justesse le premier des deux missiles tiré par Harvest. Cela étant dit, le missile lui frolla presque la tête, si bien qu'avec le souffle occasionné, le bérêt qui se trouvait sur la tête de Justin Bridou tomba en contre-bas, dans les rues de la cité-ruche.
Il fit donc demi-tour, et un second et dernier missile tiré par Harvest le manqua magistralement de huit mètres sur sa gauche. Le missile, plus loin, explosa dans les airs, et il n'en resta qu'un gros nuage de fumée qui mit un certain temps à se dissiper.
Justin Bridou passa à côté du nuage en question, et alors qu'il fuyait en ligne droite, il sentit quelque chose percuter et s'enfoncer dans sa nuque : un dard.
A peine avait-il eut le temps de comprendre qu'un des gars, depuis un des hélicos, l'avait touché avec un fusil tranquillisant, qu'il tomba inconscient, et sur le toit d'un immeuble, au passage. Comme l'arabe avait attaché sa ceinture de sécurité - sur un tapis volant, ce qui ne fait aucun sens - son tapis avait en effet lentement plané jusqu'à s'écraser dans un dérapage sur un toit.
...
A son réveil, Justin considéra plusieurs choses : déjà, il avait mal, ce qui était logique, puisqu'il s'était littéralement crashé sur le toit d'un immeuble. Ensuite, une dizaine de gardes l'entouraient, et le braquaient avec des fusils d'assauts. Enfin, Harvest était là, face à lui. En quelque sorte, il avait réussi son coup.
Sauf que, encore sous les effets de l'anesthésiant, il ne réussit pas à articuler quoi que ce soit. Et l'archi-guide en profita pleinement.
"Alors, petit enculé, voila ce qui va se passer : tu vas rentrer chez toi, narrer ta mésaventure à Orshen auquel tu passeras, au passage, le bonjour de ma part et le refus d'adhérer à son harem, puis tu lui expliqueras cordialement que prendre une blague au sérieux au point de livrer un milliard de milliard de tapis PAR HABITANT sur mes mondes, ça s'appelle être un dangereux psychopathe. Une fois que tout cela sera fait, tu retourneras chez-toi, tu mangeras un bon couscous, et tu pourras baiser ta femme en étant encore heureux d'être en vie. Est-ce clair ? Mais bien sûr que c'est clair, tu es quelqu'un d'intelligent, tu comprends, ça."
Elle fixa un gradé, à sa gauche, et clappa dans ses mains.
"Amenez moi la caisse et la chatterton !"
Comprenant ce qu'Harvest allait faire, Justin commença à peine à se relever, mais l'autre lui dégota un coup de pied aussi violent que gratuit en plein sternum, si bien qu'il se retrouva recroquevillé au sol, le souffle coupé.
Comme il était là à gir comme une merde, Harvest l'ensaucissona avec la chatterton, et les militaires le firent entrer de force en le pliant dans une boite en fer d'un mètre cube, et histoire de déconner, ils tassèrent aussi un tapis dans la boite qu'ils soudèrent ensuite. Mais il y avait des trous pour respirer, donc ça allait. Aussi, ils fixèrent une bombonne de flotte à la caisse avec une paille pour que le gars puisse boire, et une bonbonne pleine de soupe, avec, pareillement, une paille qui entrait par un des trous pour la respiration.
Après quoi, un hélicoptère de combat souleva la caisse et l'ammena jusqu'au spatioport d'Orb. De là, on rangea la caisse dans une frégate marchande que l'on bourra de tapis, et deux semaines plus tard, Justin Bridou était de retour à la capitale du Sultana, mais souffrant d'une bonne déshydratation et d'un état de faim conséquent.
Sur le tapis qu'Harvest avait tassé avec Justin, il y avait écrit dessus, en brodure : "Bande d'enculés !"
Elle avait vraiment le sens de l'humour.
Cdt. Sultan Orshen
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03/01/1017 ETU 03:21
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Le Sultan Orshen reçut le colis durant son nettoyage. Accompagné d'une dizaine de serveuses, il se faisait éponger le corps, non sans cacher sa joie. Il était complètement nu, si on exceptait ses parties génitales, caché par un pagne. Tout d'abord interloqué, il ordonna à l'un de ses serviteurs d'ouvrir la caisse. Le dirigeant resta impassible devant l'énergumène qui flottait dans sa merde. Il lui fallut plus d'une minute pour reconnaître Justin Bridou. Pour éviter que la pièce sent mauvais, on le traîna dans une pièce adjacente où il fut nettoyé. Il retrouva ensuite sa famille, avec lequel il put parler de sa mésaventure.
Quant au Sultan, il commença aussitôt à élaborer un plan dans sa tête. Il fixait le message adressé à ses soins. On pouvait clairement y lire ce message-ci; "Bande d'enculés !" Il s'imaginait en train de fouetter Harvest, qui elle, était accroché à un poteau. C'est ce qui lui arriverait s'il réussissait à attraper cette garce. Il eut comme idée de la kidnapper. Mais d'après ses sources, c'était une putain de machine de guerre sur pied. Il pensa aussi à l’empoisonner. Ce qui serait plutôt difficile, étant donné que la dirigeante était plutôt renfermée quant au contact avec les autres êtres vivants. Il eut finalement une brillante idée.
Quelques jours après l'envoi du merveilleux colis, les Orbiens purent à leur tour recevoir un colis. Un unique colis. Il y avait dedans une affiche accompagné d'une merguez, suivi d'un tapis. Sur le colis, il y avait une étiquette, avec écrit dessus; Kit pour Arabe à en devenir. Harvest put remarquer une importante hausse d'apparition de ces choses-là au sein de son monde. On ne savait pas comment il apparaissait, ni qu'il les distribuait, mais ils étaient bien là, c'est tout ce qui comptait. Après plusieurs jours, ils purent en déduire que c'était de la pure contrebande. Les kits commençaient à se faire par milliard. Des citoyens, autrefois pro-renégat, basculaient du côté, euh, chaud de la force. C'est-à-dire, Arabe.
Ainsi donc, la vengeance du Sultanat commençait. Les cargaisons, qui n'avaient pas reçu encore l'ordre d'arrêter les livraisons, continuèrent à larguer encore plus de tapis sur le monde de la dirigeante Harvest. Dire qu'ils n'avaient même pas encore atteint la moitié. Il ne fut d'ailleurs pas rare de retrouver des citoyens étouffés sous une montagne de ces tapis. Des fins bien tristes.
Un jour, tout ce merdier devrait bien arrêter. Alors ce jour-là, le Sultan serait prêt à tendre la main pour négocier. Non sans demander une somme de leems en échange.
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