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Cdt. Melquiadès
Respect diplomatique : 110 
03/12/307 ETU 23:52 
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Message édité -
Score : 9
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Quand le vieux Melquiadès fût chargé de représenter son Monde natal devant l'assemblée galactique, il embarqua ses poules, son chat noir, son tabac, ses grigris et ses bouteilles de lambik comme seuls conseillers. Autant dire que pour le vieil homme, la politique se résumait à une discussion franche et arrosée au détour d'une ruelle, d'une traboule ou d'un troquet, loin des protocoles, des orateurs pompeux, des joutes de sémantique et des intrigues d'alcôves. Melquiadès prenait plaisir à recouvrir les marbres du sénat d'une bonne couche de paille, non sans naïveté, car sa sagesse à lui venait des ragots des maritornes de steppes légendaires et lointaines. Seule une intervention opportune d'un vieil ami érudit dota Melquiadès d'un outil mieux adapté aux tribulations d'un cénacle régissant la vie d'une galaxie toute entière. C'est ainsi que Chrétien de Troye entra en sa possession. Melquiadès, à qui il fallut autant de longues séances d'explications pour lui enseigner le fonctionnement de cette étrange montre à gousset que de litrons de farot pour étancher sa soif, disposait d'un véritable diplomate à son service. Enfin, plusieurs mois plus tard, les présentations furent faites devant l'assemblée, et la galaxie s'éveilla avec un représentant de plus au sein de ses honorables institutions. S'installant confortablement dans une loge avec sa suite dans un grand tumulte de piaillements et de jurons fleuris, Melquiadès trompait l'ennui en invitant le diplomate perdu, l'orateur timide, l'ambassadeur bon vivant, le badeau cultivé, l'étranger anonyme ou l'aventurier assoiffé à partager un bol d'argile et une bonne bouffée de tabac. Loin du pupitre et des coups d'éclats, ce serait de son minaret empestant la paille, sous le regard ombrageux du matagot, que Melquiadès discuterait le coup avec ses pairs. Chrétien de Troye fût installé avec goût sur un vieux pot de confiture d'oranges bleues encore scellé, raccordé au phonographe fatigué qui lui permettait d'éructer. Des coussins en crin d'Auroch, des narguilés en céramique et quelques cages à poule finirent de dissimuler les ocres et la pourpre, les velours et les marbres d'une alcôve surplombant l'immense et fier cénacle de la prestigieuse assemblée galactique... " Considérons ceci comme une autre manière de parler de choses graves avec légèreté, et de choses légères avec gravité... " Melquiadès donna un bon coup de pied sur le pot de confiture servant de trône à son conseiller mécanique. Le vieil homme ne comprenait pas la moitié des jérémiades plaintives de sa montre à gousset, ce qui avait le don de l'énerver, de lui donner de l'urticaire, et de faire tourner le lait de poules qu'il gardait précieusement dans ses gourdes en peau de ramouflon... Topic ouvert à tous ceux qui désirent assister de loin aux débats et à l'actualité de l'assemblée galactique , au détour d'une discussion joviale avec le vieux Melquiadès, ses poules, son chat noir et son conseiller Chrétien de Troye ! Merci cependant de ne pas flooder et de veiller à respecter une certaine ambiance décrite ci-dessus... |
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Cdt. Nawasiki Houchibida
Respect diplomatique : 153 
04/12/307 ETU 13:29
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Score : 1
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Ustizummi se baladait dans l'Assemblée. Touchait un ou deux mot à Amrad par-ci, allait acheter une mixture marron appelée "café" par-là mais ne faisait rien d'important. En un mot, elle s'ennuyait. Puis elle vit le vieil homme, ou plutot le sage homme, car tout le monde sait que la sagesse s'acquiert avec l'âge. En plus, cela permettait de rester en bons termes avec toutes les personnes âgées qu'elle connaissait. Elle s'approcha donc de ce sage homme, visiblement peu perturbé avec sa basse-cour des éclats de passion des salles avoisinnantes. Elle salua l'homme et s'assit. Elle posa aussi la première questoi qui serait venu à l'esprit de n'importe qui: -Salutations honorable sage, quelle est la raison de votre venue en ces lieux? Et d'où est votre provenance?
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Cdt. Neil Jors
Respect diplomatique : 617 
04/12/307 ETU 16:59
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Score : 1
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Depuis son arrivée à l'Assemblée Galactique, Neil n'avait pas eu le temps de découvrir, virtuellement parlant bien entendu, le bâtiment abritant cette fameuse institution. Il se trouve que justement, lassé par les discussions interminables, il quitta l'hémicycle pour visiter les environs, laissant David, son ambassadeur, représenter Essara seul. Il se promena un long moment, au grè de ses envies, avant de tomber au détour d'un couloir, sur le commandant Melquiadès. Il trouvait étrange ce vieil homme qui ne se déplaçait qu'escorté de ses poules, de son chat et de sa pipe. Il lui faisait penser à son grand père. Sauf peut être, que le commandant Melquiadès semblait emprin de cette sagesse que l'on ne peut retrouver que dans le monde paysan, mais qui bien que rude était si subtile et tellement vraie. Ce qui n'avait pas était le cas de son grand père qui avait été un magouilleur fini. Neil vit entrer le vieil homme et son escorte dans sa loge. Il resta là, indécis, puis vit Ustizummi, la soeur du commandant Nawasiki Houchibida, entrer à son tour. Il se décida alors et franchit prestement la distance qui le séparait de l'entrée de la loge. Il entra également, et entendit la fin de la question d'Ustizummi. -"...Et d'où est votre provenance?" Neil inclina la tête vers le sol, en signe de respect, puis s'avança, trouva un coussin, et s'assit à son tour sans dire un mot, ne voulant pas interrompre la réponse de Melquiadès. Une poule, dissimulée derrière le coussin, certainement en train de faire la sieste, s'enfuit rapidement dans un grand bruit de plumes et de battement d'ailes.
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Cdt. Melquiadès
Respect diplomatique : 110
05/12/307 ETU 14:35
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Score : 6
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Chrétien de Troye était aux anges. Les premiers ambassadeurs étrangers, piqués de curiosité, arrivaient au compte-goutte dans la loge encombrée du vieux Melquiadès. Ces légats, dirigeants et autres diplomates, trompaient l’ennui mortifère de la montre à gousset, qui regrettait le lustre des marbres, les palabres d’Etat, les conjurations politiques et les petits fours servis lors des somptueuses réceptions protocolaires. Depuis qu’il avait été abandonné aux mains du vieux colporteur, désigné confusément représentant de leur monde natal devant l’assemblée galactique, Chrétien de Troye n’avait eu droit qu’aux miasmes soulevés par chaque battement d’aile, aux regards assassins du chat noir et à l’odeur de paille fermentée qui scellait une alliance olfactive sournoise mais puissante avec celle du tabac noir et acre. Chrétien de Troye, tout à son aise de rencontrer des gens de la Haute, ravi de pouvoir enfin exprimer son savoir-faire et ses intarissables connaissances des choses du monde, prit les devants et formula les multiples salutations d’usage, en plusieurs idiomes, afin d’être compris par tous. « Salaam, bonjour, kon-ni-chi-wa, zogzog, salutations, #7854RZ2 ! » Melquiadès, occupé à servir trois bols de lambik, haussa les épaules tout en roulant des yeux. Un soupir caverneux ponctua la mimique perplexe du vieillard quand la montre à gousset reprit son baratin sirupeux. « Je suis honoré de vous souhaiter la bienvenue au sein de notre…hem… ambassade. Le Mzee Melquiadès représente notre monde natal, qui n’a à ce jour jamais eu de nom fixe, mais qui souhaite dès à présent prendre place dans le concert civilisé des nations de cette galaxie ! Nous cherchons essentiellement à commercer et à partager nos connaissances… » Quand la discussion s’engagea sur le terrain du colonialisme, de l’expansionnisme, de la macro-économie, de la coopération scientifique et du commerce, Melquiadès se contenta de siroter son breuvage. Une sombre mélancolie l’étranglait quand la fièvre du pouvoir s’emparait des hommes. Lui qui n’avait que ses contes, ses grigris et ses poules comme seules préoccupations, il ne parvenait pas à comprendre comment le bal des nations sonnait tellement faux à ses oreilles. Quand il en eut assez, il donna un coup de pied dans le pot de confiture qui servait de trône à Chrétien de Troye, et lorsque celui-ci se tut, non sans protester, le vieillard offrit aux convives un bol de céramique rempli d’un liquide suret et doux. Melquiadès émit un gargouillement en signe de santé, et porta un toast. Tandis que les poules, turbulentes phalanges de plumes patrouillant dans la loge, se lovaient au pied des invités, le matagot exigeait son dû en caresses en se frottant aux mains cuivrées du vieillard, la montre à gousset aiguisait son éloquence et le lambik coulait à flots. Melquiadès évoquait les brumes éternelles des métropoles endormies, les étendues absolues des steppes reculées, le hasard des portiques étranges, menant d’univers en univers, la poésie d’un monde familier et anonyme, secret et occulte. Tel était le monde natal du vieillard, à la fois sorti de rien, n’offrant pas grand-chose à qui rêvait de gloire et de puissance, mais portant en lui toute la richesse de rêves éternels et inassouvis…
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Cdt. Melquiadès
Respect diplomatique : 110
07/12/307 ETU 12:03
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Score : 2
Détails
Ils s’étaient assoupis, ils étaient distraits, ils étaient ailleurs. Coupés du temps par la saveur du lambik tiède, bercés par le boulevari régulier des ronronnements du chat et le léger gloussement des poules endormies, le royaume de paille du vieux Melquiadès était paisible. Seul Chrétien de Troye rayonnait d’un activisme acharné. Les choses du monde et de l’univers, vues du haut de son bocal de confiture, ne lui échappaient pas. Il avait les lourdes tâches de gouverner, décerner les ordonnances et diriger les flottes de galions flottants, charges terriblement ingrates aux yeux du vieillard, mais on ne peut plus nobles pour une montre à gousset. On pouvait dire que Chrétien de Troye remuait ciel et terre pour veiller aux intérêts du monde sans nom avec passion et non sans un certain esthétisme. « Honorable commandant Neil Jors, nous sommes ravis de vous compter parmi nos convives, et ravis de vous compter au rang des nations civilisées qui régissent aux destinées des peuples de notre galaxie. » Melquiadès commençait à perdre patience. Dès que la montre à gousset commençait à devenir gluante, son urticaire lui titillait atrocement les tétons. Comme toujours, Chrétien de Troye, comme tout diplomate qui se respecte, commençait ses logorrhées en lançant les fleurs. Le vieux, avec irritation et impatience, attendait le moment où ce dernier balancerait les pots… « Nous avons également remarqué avec satisfaction que vous avez pris possession du centre de contrebande de notre secteur, chose dont nous nous félicitons car laisser un tel centre économique aux mains de quelques contrebandiers allait à l’encontre de toute sagesse. Cependant, nous nous interrogeons sur la taxe que vous prélevez, et qui nous handicape fortement dans notre développement économique. Cette taxe, imposée par votre nation, nous semble arbitraire, et semble servir votre enrichissement personnel. Nous ne… » Un coup de godillot bien ajusté empêcha Chrétien de lancer ses derniers pots. Tandis que la montre à gousset sombrait dans une fange bariolée de déjections et de plumes en maudissant le vieillard et ses détestables manies, Melquiadès plongea son regard dans celui du commandant Jors, lui tendit un autre bol de lambik, et l’invita d’un hochement de tête chaleureux à répondre aux propos de Chrétien de Troye…
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Cdt. Danceny
Respect diplomatique : 603 
07/12/307 ETU 13:31
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Score : 4
Détails
>_ Réception d'une transmission ... >_ Liaison Holocom établie ... Salutations commandant Melquidès, Victor Danceny, le vilain libertin des lieux car j'ai le malheur et le grand plaisir de dire et faire tout haut ce que les autres font tout bas. Je me permets de vous contacter à propos de deux petits choses. Tout d'abord je suis absolument fan de vos chaussures en peau de ramouflon et si vous êtes d'accord, je suis prêt à vous acheter les droits et commercialiser à grande échelle ce produit. Le ramouflon est un animal qu'on ne trouve plus en Mistival, nous avons exterminé tous les animaux nuisible à l'espèce humaine et à notre écosystème ... Sinon j'ai cru remarquer que vous manquiez de compagnie et que vous étiez bien fripé ... Je vous propose donc de vous mettre en contact avec mon service des Relations Publiques (5 garçons dans le vent à la pointes des dernières tendances) afin d'organiser un petit relooking : chirurgie esthético-génétique pour défroisser un peu cette peau qui ressemble plus à du parchemin vieillot et escorting avec un très large choix de compagnons customisés sur catalogue : la Banque Centrale de Génétique de £ibria saura vous concocter le parfait servant ou la parfaite compagne ! Et nous reprenons gratuitement votre synthétique en lui ajoutant les derniers gadgets sur le marché : protocoles linguistiques étendus, de divertissements sexuels, d'assassinat et le must la fonction "grille-pain/cafetière ultra rapide" ! Au plaisir de faire des affaires avec vous ! >_ Fin de transmission
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Cdt. Neil Jors
Respect diplomatique : 617
07/12/307 ETU 13:46
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Score : 3
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La communication avec le commandant Danceny terminée, le silence entre-coupé de ronronnements de chat et de piaillement de poule reprit. Le chat logé sur les genoux, Neil accepta le bol de lambik, et répondit à la montre à gousset: -"Effectivement, nous avons prit le contrôle de la capitale de contre-bande, et nous avons instauré une taxe. Cependant, cette taxe reste légère, et il est hors de question de l'augmenter, soyez en sûr. Toutefois, la supprimer est difficilement envisageable." Une gorgée de lambik semblait appropriée. Elle l'était, vu la vitesse avec laquelle elle fut absorbée. Neil reprit: -"Toutefois, nous pouvons la supprimer et la remettre brievement de temps à autre, afin d'influencer de façon plus importante le marché de la contre-bande. Bien entendu, personne ne saura quand la taxe se remettra, et je m'engage à ne la laisser que pour deux cycles consécutifs à chaques fois, et à laisser deux cycles minimum de battement entre deux taxations. Cela vous convient-il?" Sur ces derniers mots, le chat releva la tête, et miaula faiblement, signalant qu'il désirais que je sois moins avard en caresses.
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Cdt. Melquiadès
Respect diplomatique : 110
09/12/307 ETU 01:41
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Message édité -
Score : 4
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Melquiadès avait tranché. Malgré les plaintes de son conseiller, il laissa filer les lucratifs bénéfices de la gabelle imposée par le commandant Neil Jors sans se plaindre. Neil Jors s'enrichissait rapidement et facilement sur le dos des marchands comme Melquiadès. Et alors ? On argumentait sur la légitimité de ces taxes. Melquiadès la balaya d'un revers de la main. Si il y avait bien un concept bien tordu, c'était celui de la légitimité. Bien qu'ignorant des sophismes les plus cyniques, le vieillard savait que ce terme était employé par ceux qui désiraient protéger leurs conquêtes et les conserver le plus longtemps possible par le biais de toutes sortes de règlements compliqués qu'on nommaient traités, actes de propriété, concessions, bails ou contrats. Bien des lois fixées dans le marbre sous les coups de burin de la mauvaise foi avaient converti d'ambitieux aventuriers en richissimes et légitimes propriétaires. Oui, la légitimité était un mauvais argument. Oui, la légitimité était brandie comme principe soit-disant éthique et légal pour justifier ce qui ne pouvait être justifié avec objectivité, et surtout, avec sagesse. En vérité, il était tout aussi légitime que Neil Jors possèda ce moyen de s'enrichir que n'importe quel autre quidam. En vérité, il était tout aussi légitime que Melquiadès s'y opposa, et refusa de payer une taxe arbitraire prélevée sur son commerce. Mais en vérité, Melquiadès ne souhaitait pas s'engager sur cette voie. Une voie que lui avaient déconseillée bien des décennies plus tôt les plus sages maritornes de ses steppes natales. C'était la voie des passions, du désir, de l'égoïsme, de la violence. C'était la voie qui ouvrait l'inexorable marche vers une soif absolue, vers une avidité qu'on ne pouvait espérer étancher. C'était une voie où toute sagesse mourrait sous le cynisme de galimatias juridiques, d'intrigues machiavéliques, de mauvaise foi et de duplicité. C'était une voie qui rendait les Hommes mauvais. Neil Jors semblait être un homme honnête, car il n'avait pas tenu de discours sur un quelconque droit de propriété, de légitimité, de babillages superflus et perfides. Ainsi, Melquiadès accepta sa tutelle sur le marché du secteur, sans chercher à monnayer quoi que ce soit. Le vieillard lui servit un autre bol de lambik, esquissa un sourire et leva son hanap à sa santé. Résigné, Chrétien de Troye, alors rétabli sur son piedestal, se plia à la volonté du vieux. " Nous comprenons et acceptons vos conditions, commandant Jors. Le Mzee Melquiadès vous souhaite bonne fortune. " Un rictus, un éclair de malice. Le vieillard caressa le matagot qui était venu se lover entre ses jambes. Le chat vrillait de son regard d'opale l'heureux propriétaire du marché sectoriel. Chrétien de Troye, lui, répéta ce que Melquiadès lui avait murmuré entre deux gorgées de lambik. " Le Mzee Melquiadès ajoute qu'il vous trouve honnête Homme, et souhaite vous honorer d'un dicton de notre monde natal que nous pourrions traduire de la manière suivante... ... un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. " Fumerolles naissantes du narguilé qu'on allume, doux ronronnement des braises parfumées. Melquiadès offrit alors à ses convives de partager les saveurs du tabac noir et des parfums lointains sous le regard béat et stupide des poules curieuses...
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Cdt. Neil Jors
Respect diplomatique : 617
09/12/307 ETU 23:16
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Score : 2
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Une bouffée de narguilé, délicate et légère détendit un peu Neil. Ces odeurs, ces sensations, ces bruits participaient à la création d'une ambiance enchanteresse à travers laquelle on pouvait presque voir, sentir, ressentir même, le monde natal du commandant Melquiadès. C'est dans cette fameuse ambiance que Neil prit la parole, d'une voix calme et posée: -"Ce dicton de votre monde est juste. Rien que le fait d'être dirigeant d'un empire, et d'avoir derrière soit plus de 21 milliards de concitoyens qui compte sur vous pour faire prospérer leur nation, protéger leurs proches, assurer leurs vies et celle de leurs enfants représente pour moi une responsabilité énorme. J'ai très à cœur d'aider chacun de mes concitoyens de mieux que je pourrais, j'ai été élu dans ce but." Je m'interrompais pour prendre une deuxième bouffée. Force m'est d'avouer que cette discussion avec le commandant Melquiadès est des plus relaxante. Pouvoir aborder un sujet sensible avec autant de simplicité et de décontraction tient certainement de l'art. Sous ses airs simples et ses manières rudes se cache probablement le meilleur des diplomates que j'ai eu l'honneur de rencontrer. Je comprend mieux pourquoi le commandant Melquiadès a été choisi pour représenter son monde à l'Assemblée. Cet homme est un génie de la diplomatie. -"Mais, me direz-vous, les autres habitants de la galaxie ne m'ont pas élus. C'est on ne peut plus vrai. Mais je ne tiens pas tellement à enrichir mon empire au détriment d'autres peuples, ce n'est pas ce que je désire, même si je l'avoue, j'utiliserais de temps à autre cette taxe. Et vis à vis de tout ces gens que je ne connais pas, et qui ne me connaisse probablement pas non-plus, quelque soit leurs formes, leurs couleurs ou leur façon de penser, je me sens un peu responsable de leur sort. A mon sens, ceux qui croient qu'on est élu pour diriger un peuple, se trompent. On est élu pour gérer bien plus que la population d'une civilisation: on est élu pour faire les choix qui permettront aux gens qui ne font pas parti de votre monde de poursuivre leurs vies normalement. Vous allez probablement me prendre pour un rêveur doublé d'un pacifiste naïf, et peut-être, surement même, avez-vous raison sur ces deux points. Néanmoins, je crois en l'instauration de la paix dans notre secteur. Mais ce qui est un rêve au niveau sectoriel, est proche de l'utopie à l'échelle galactique, aussi j'essaye humblement, à mon échelle, d'apporter la paix et la stabilité que nécessite notre secteur. Pour moi, l'accomplissement de ce rêve passe par la franchise, l'honnêteté et la confiance. C'est pourquoi, je m'engage à ne pas utiliser à outrance le système des taxes sur la contre-bande du secteur 4, et à plafonner celle-ci à 10% lorsque qu'elle sera active. A l'heure où nous parlons, cette taxe a été suspendue. Toute marchandise qui entre ou sort de l'astroport de Jamargalsa est libre de toute taxe. Je tiens toujours mes engagements, bien que cela puisse paraitre étrange pour un politicien."
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Cdt. Melquiadès
Respect diplomatique : 110
11/12/307 ETU 12:26
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Message édité -
Score : 3
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C'était l'histoire d'un pingouin respirant par le cul. Il est mort étouffé le jour où, épuisé, il s'asseya pour se reposer. Melquiadès eut un fourire. Cette comptine légendaire était l'un des fondements de sa singulière sagesse. Bien qu'il se garda de la raconter à ses convives, il ne put s'empêcher d'y penser, entendant par delà les ballots de paille et les cages à poules les pompeuses et graves circonvolutions des débats de l'assemblée. Chrétien de Troye, ignorant le vieux, vut en Neil Jors une opportunité de dialoguer entre gens de responsabilité. Puisque Melquiadès refusait de négocier sur base des traditions cyniques de la diplomatie protocolaire et du commerce intergalactique, il faudrait bien veiller aux intérêts du monde sans nom par des moyens détournés. Et tandis que la montre à gousset ruminait le moyen d'établir des traités et de créer des ambassades avec leur convive sans attirer l'attention du vieillard, Melquiadès jeta un coup d'oeil distrait au message envoyé par ce mystérieux Danceny. Grondement mou et humide des chicots qui grincent. Melquiadès n'entendit rien aux galimatias du bonhomme, comprenant juste qu'il en voulait à ses mocassins et qu'il lui proposait de le "reluquer" sous "escorte". Bien que tolérant à l'égard des coutumes étrangères, le vieux ne souhaitait quand même pas moins qu'on lui laissa ses chaussures, et que se faire "reluquer" sous "escorte" n'était pas nécessaire. Si ce Danceny souhaitait le voir, il pouvait venir de lui-même dans sa loge, et si il avait vraiment besoin d'une escorte pour se sentir en sécurité face à son armée de poules et à son ombrageux matagot, et bien soit, ses gardes seraient également les bienvenus. Le vieux pouffa. Et si Danceny était un pingouin, devrait-il rester debout pour ne pas s'asphyxier ? Réponse "Cher Danceny, Le Mzee Melquiadès vous invite à boire le thé et à fumer la chicha. Vous pouvez amener votre escorte si vous le voulez. Nous nous reluquerons ensembles afin de faire plus ample connaissance. Par contre, le vieux souhaite conserver ses chaussures. A bientôt."
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