Une fois le mystérieux chamane disparu, le ciel sembla s'assombrir. Un grondement sourd se fit entendre, et quelque chose passa par la porte d'entrée du temple, derrière eux. Ils se retournèrent pour tomber nez à nez avec une immense forme serpentine en suspension dans l'air, une tête de dragon oriental à longues et fines moustaches en ornait l'extrémité. Ses écailles étaient noires et des bordures dorées soulignaient ses traits. Le corps du dragon semblait sans fin, serpentant dans les airs jusqu'à l'extérieur et se perdant dans les nuages. Ses yeux brillaient d'un jaune très clair.

Kahoaliri serra Azalée contre lui et lui murmura :

Une voix grave et éthérée s'éleva dans les airs, semblant venir de partout à la fois.

Le Ma'kxey lâcha prise, se leva et fit face à la créature divine. La peur se mêlait à l'instinct de survie dans son esprit.

Le grand dragon n'eut pas le temps de terminer sa phrase. En un éclair, Kahoaliri avait attrapé le cylindre métallique attaché à sa ceinture, et en une fraction de seconde, celui-ci s'était allongé et élargi de façon impensable. Le Ma'kxey avait enchaîné ce mouvement d'un grand coup vertical qui fit s'écraser le bâton magique sur la tête du dragon, qui explosa dans un nuage de fumée noire et disparut sans laisser de trace.

Rassuré, le Ma'kxey retourna auprès de sa compagne et ils s'enlacèrent.

La chaleur de leur union gagna les corps et les esprits des deux amoureux. Le dragon divin disparu, Kahoaliri enleva sa tunique et la jeta derrière lui. Son bras glissa ensuite dans le dos d'Azalée alors qu'il raccourcissait la distance les séparant de façon lente et contrôlée. Leurs visage s'arrêtèrent à quelques centimètres l'un de l'autre, les yeux dans les yeux. De sa main libre, il entreprit de caresser doucement les formes harmonieuses de sa bien-aimée. La température grimpa d'un cran, et au moment opportun, il put l'aider à retirer son propre vêtement, l'accolant contre son corps. Savourant le plaisir de l'instant avec toute leur passion, ils s'aimèrent encore et encore... Puis tombèrent de fatigue dans les bras l'un de l'autre.

Azalée avait eu très peur à l’apparition du « serpent noir » et son sang s’était figé à l’entendre maudire leur union. Elle ferma les yeux souhaitant de toutes ses forces se réveiller pour se débarrasser de tout ça. Mais Kahoaliri décida de se battre… Tout se passa tellement vite, peut-être en un seul battement de cœur, qu’elle ne comprit pas tout.

La seule chose qu’elle savait, c’est qu’elle était dans ses bras, qu’ils ne risquaient plus rien et qu’il l’aimait assez pour défier le Totem de la discorde…

Ensuite, il se passa ce qui arrive entre deux êtres qui s’aiment et ont failli se perdre… Elle se laissa aller à ses caresses, à ses baisers, y répondit avec passion et oublia... jusqu’à s’oublier elle-même.

Le Temple devint flou, la jungle tout autour s’effaça…

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La caverne vivait les premières lueurs du jour quand elle se réveilla. Couchée contre Kahoaliri dans le hamac, elle commença à lui tirer doucement sur les poils du torse.

En disant cela, elle avait un sourire espiègle et le hamac commença à se balancer.

Kahoaliri ouvrit lentement les yeux et s'étira. Il sentit la fraîcheur du matin lui faire frissonner l'échine, puis la chaleur du corps d'Azalée contre le sien le réchauffa.

En disant ceci, la main du Ma'kxey caressa la joue de sa compagne. Autour d'eux, les fleurs qui avaient éclot la veille sur la surface de l'eau semblaient s'animer avec l'augmentation de la luminosité. Les pétales émettaient une faible lueur, rendant la scène presque irréelle. Le soleil à l'aube ne donnait pas directement sur la grande ouverture face au bassin, mais les reflets roses orangés de la jungle illuminaient faiblement la caverne. Assez pour que Kahoaliri se régale les yeux en parcourant sa belle du regard de haut en bas, puis de bas en haut.

Il sentit les pulsations du coeur d'Azalée s'accélérer. Lui souriant, il ne ressentait plus le froid, son corps s'échauffant au contact du sien. Il saisit les grandes feuilles et les tira autour du hamac pour plus de tranquilité...

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Quelques cycles étaient passés où Azalée et Kahoaliri avaient vécu leur amour en toute intimité. Mais venait un moment où il fallait retourner vers leurs devoirs de Dirigeants !

La Lune de Wu’on les avaient bénis et ils portaient tous deux une mèche argentée dans leur chevelure, signe du choix des forces du peuple Ma’kxey. Une sorte de prêtre les avait unis dans leur rêve.

Aussi Azalée avait-elle voulu officialiser cette union au sein de son peuple et de Sagesse en organisant une grande fête dans les arbres de sa planète.

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Sur ces mots, elle sourit à Kahoaliri qui posa un baiser sur ses lèvres.

Les « mariés » étaient parés des atours de leurs peuples respectifs. Blanc nacré pour elle, rouge et or pour lui. Selon la tradition, ils avaient reçus, durant de longues heures, les félicitations des dignitaires des deux nations.

Ils étaient maintenant disponibles pour la Galaxie.

Eolen Karva apparut à l'Assemblée Galactique, vêtu simplement contrairement à ses dernières interventions.

"Commandante Azalée, Commandant Kahoaliri, Notre mère vous salue.

Je suis ici afin de vous faire part des vœux de bonheur de notre mère et ses habitants. Nous serions ravis d'être présent en ce jour béni."

Il salua le couple, et se retira.

Quelques instants plus tard, sur Origine.

"Punaise, il est impossible à prononcer ce nom KAhoaliri, KahOaliri, où met-on l'accent? Encore du travail a faire..."

La Commandante Téthys, épuisée par une lourde journée de tractations avec les Commandants Dragunov et Spector, et de toute façon incapable de quitter son propre Océan spatial, décida qu'un simple message holographique de félicitations et un cadeau diplomatique suffiraient bien à sa contribution au "mariage"...elle n'en revenait déjà pas que toute la galaxie semble penser du bien de cette coutume barbare et archaïque, et se trouvait déjà bien suffisamment diplomate de ne pas cracher tout ce qu'elle en pensait aux "heureux" conjoints. Son agacement augmenta d'autant plus qu'elle dut réfléchir à une tenue appropriée et se changer pour la cinquième fois de la journée, et qu'elle ne savait absolument pas si elle devait adopter les coutumes des Arboricoles ou des Ma'kxey. Elle finit par enregistrer le message suivant dans une robe tissée d'algues venant du grand Arbre Marin et d'un diadème au style Ma'kxey. Pour l'occasion, elle attacha son kopsis, son sabre traditionnel dans le dos, puisque Kahoaliri semblait faire ainsi avec son bâton.

" - Ici la Commandante Expéditionnaire Téthys des Flottes Néréides. J'adresse mon soutien et l'espérance qu'ils supporteront les difficultés aux Commandants Kahoaliri et Azalée, puisqu'ils ont décidé de s'enchaîner par les liens du mariage.

Je vous souhaite le plus de courage possible et un mariage supportable. Puissiez-vous bien chevaucher vos vents et vos mers. Téthys, terminé."

Azalée parcourait les passerelles entre les arbres et valsait avec les protagonistes présents. Une folie enivrante la possédait. Elle tournait, tapait du pied, riait, virait de bord, riait encore...

Elle était heureuse, aimée, adulée, comblée de tous ses sens et encline à être magnanime.

La Confédération Rouge ne manquait pas d'occupations. Il y avait une rencontre diplomatique capitalissime et une expansion territoriale à mener, de grands travaux, et on en passe. Mais Dragunov, désireux de ne manquer aucun acte diplomatique, avait pris le temps d'enregistrer un message et d'envoyer un petit quelque chose avec. Mais le temps étant aussi précieux que de l'Apotium, il s'était fendu d'un message audio à l'endroit des Ma... Max... Makx... Maxksekckxktxkey. On le vint porter, après celui de la Commandante Téthys.

Azalée courait sur les passerelles entre les arbres à un rythme effréné, poursuivie par Kahoaoliri qui la défiait de lianes en lianes. Leurs rires emplissaient l'espace...

Azalée stoppa net pour répondre au Cdt. Mirignon.

Kahoaliri l'avait rejointe et avait emprisonné son corps de ses bras puissants.