Bon, il est temps de débuter mes chouchous. Je plainde bien entendu non coupable au chef d'inculpation de haute trahison. J'ai beaucoup de défauts et fait beaucoup d'erreurs mais sûrement pas celle là.

- Votre éminence, voici les mots employés par la dame qui a laissé le bébé chez nous avant de partir. Je ne voudrais pas déranger, mais on n’est pas un orphelinat ni même un hospice, mais une boulangerie. Du coup, on pensait ramener directement l’enfant à sa mère. Enfin, où à une quelconque autorité. Mon patron s'intéresse un peu à la politique, et il nous fait un point tous les matins, alors je savais où trouver la mère.

L’adolescent tout enfariné était entré quelques instants auparavant dans la salle. Les gardes ont tout d’abord tenu à s’interposer, mais c’était sans compter sur l’étrange pouvoir qu’avait le nourrisson de mettre les gens mal à l’aise, et de les écarter. Pouvoir magique ? Absolument pas. Son apparence était la cause de bien des silences. Le teint pâle, presque autant que la neige, qui contrastait avec le bleu intense des yeux du bébé. Mais ce qui choquait le plus venait de l’attitude du petit : il n’agissait pas comme un bambin mais comme un être qui avait une conscience parfaite de son environnement. Son regard laissait apparaître une intelligence démesurée pour un être de son âge, et ses gestes étaient maîtrisés et parfaitement contenu, comme un adulte sait le faire. Ou alors c’est le doigt d’honneur que le petit Hannibal lança en direction des gardes qui les fit s’écarter.

Toujours est-il que l’apprenti-boulanger voulait retourner au travail. La politique, il écoutait bien son chef en parlait, mais tout ça il aimait bien de loin. Et là il était un peu trop près des grandes figures de l'empire à son goût. Une fois son discours terminé, il posa donc l’enfant dans son berceau par terre, et se faufila discrètement en dehors de la salle avant que les gardes - toujours obnubilés par le gosse - ne purent réagir. Se trouva donc au milieu du chemin le petit avec pour unique mot : Pour Madamm Qouin.

Il commença à bougonner.

Toi t'es habituée à t'occuper de lui. Elle désigna Ekko du menton. Donc t'es laaaargement capable de me le garder le temps de ces bêtises. Et si t'arrives à motiver les jurés t'auras peut-être pas à t'en occuper longtemps. C'est pas que j'ai pas confiance en toi mon petit Gekko mais... J'ai pas confiance en toi, t'es même pas cap de te garder toi-même alors un gamin. J'aimerais pas être à la place de tes gosses si t'en as. Remarque ça fera des cas psychologiques sympa à étudier mais un peu ennuyeux, le genre de trucs que tu prends pour arrondir tes fins de mois. Harley fit un grand sourire à l'intention de Ruby. Donc tu veux bien les garder pour moi ? S'teuplaiiiiiit. Après j'pourrais m'occuper de démonter les arguments de l'autre rabas-joie, enfin si il se décide à expliquer un peu son truc un jour parce que bon... Ca va être réglé en 5 minutes sinon.

"Je crois que je ne t'ai pas souhaité bonne chance, ma choupinette." Puis elle l'embrassa longuement et langoureusement. Lorsqu'Olorìn lâcha enfin sa partenaire, elle lui caressa la joue et lui adressa quelques mots.