Ysolde pénétra dans le lieu hautement symbolique du partage d'un pas hésitant. Sa stature frêle et son air juvénile allaient à coup sûr la handicaper face aux Seigneurs de ces lieux.

Au bout d'une journée longue mais ravissante, l'homme entra dans la mythique assemblée d'Espoir, sa galaxie natale : en réalité, il n'en est pas sûr, mais cela sera conté autrement, autre part, à un autre moment. Il observa longuement les motifs tracés sur l'arche qui accueillait les touristes, les visiteurs, les passants, les marchands et tout ce qui intéresserait l'assemblée. Ils ne paraissaient avoir aucune signification, sinon de représenter un mouvement nonchalant de la pierre fondant cette arche.

Puis le nouveau passa la porte. Il se retrouva ensuite dans une sorte d'hémicycle, mais en un peu plus grand, bien plus grand. Il aurait pu, par de savants calcul, en estimer la capacité d'accueil mais il n'était pas savant, ses calculs encore moins, ce qui fait de lui ni plus ni moins qu'un membre de cette assemblée.

- Ave Te, assemblée ! pensa-t-il.

Il put distinguer, nichée quelque part, une petite pièce indiquant Premiers Contacts diplomatiques, vers laquelle il fit chemin après avoir brièvement relevé quelques anomalies d'alignement dans le sol carrelé de la grande salle. Lui, après être passé devant deux jeunes soldats baraqués, trouva vite ce qu'il avait à faire. Il déposa donc son Marqueur.

En préambule, on lisait :

« A l'attention de l'Assemblée Galactique d'Espoir,

Vive la galaxie. »

Sanaky sifflote tranquillement alors qu'autour d'elle ses subalternes s'agitent. Enfin, ses subalternes... Façon de parler. Elle ne se voyait pas vraiment comme leur commandant ou quoi que ce soit dans ce style. Ils avaient gagnés cette planète ensembles, après tout. Mais ça ne l'empêche absolument pas d'être à moitié avachie dans son fauteuil en attendant que la transmission puisse se mettre en place. Maintenant que la planète était sous contrôle, il était temps de se faire connaître. C'est ainsi qu'à des années-lumières de là où elle se trouvait, un hologramme finit par apparaître. Enfin... Un bout d'hologramme, puisque si la femme ne daignait pas se redresser rapidement, ils ne verraient jamais que le haut de son crâne, à l'autre bout de la galaxie. En supposant bien sûr que la galaxie puisse avoir un bout à proprement parlé. Mais le sujet n'était pas là. Une de ses subordonné coupa le son et ôta don casque pour s'adresser à sa commandante.

Elle retint un grognement, et se maudit intérieurement de sa taille peu imposante, avant de se redresser. Bon, alors, ce message.

Suite à une... rude... bataille, la planète répondant au nom de Dùn Èideann est tombée. Elle répondra désormais au nom d'Aon, dite la Première. J'en ai ainsi pris le commandement, et compte bien y ramener l'ordre et la paix. Ca sera une tâche difficile mais nul doute que j'y parviendrais, seule ou avec l'aide de partenaires." Ou en pillant joyeusement les ressources de ceux qui lui résisteraient. Mais ça, elle se retint bien de le dire. "Ceci étant, je suis honorée de rejoindre cette assemblée. Sans doutes aurez-vous bientôt de mes nouvelles. Que l'étoile Ndàn vous accompagne.

La communication fut alors coupée. Sanaky se tourna vers sa subalterne qui lui avait indiqué pour l'hologramme plus tôt, alors qu'elle se laissait à nouveau glissé dans son fauteuil.

"Voilà une bonne chose de faite. Sinon cette musique, elle vient ?"

"I've got a dream, commandante, si je me souviens bien ?"

"Ca sera parfait."

Le chancelier Rurikovich ajusta soigneusement son uniforme et toussota pour éclaircir sa voix : dans quelques instants, il allait entrer en contact avec le reste de la galaxie, et les mots qui sortiraient de sa bouche allaient probablement décider de l'avenir de la jeune république et de ses milliards de citoyens.

L'officier de liaison coupa la transmission sur un signe du chancelier, celui-ci expira comme s'il venait d'accomplir un terrible effort physique, puis se retira dans son bureau. Il s'assit dans son énorme fauteuil en cuir noir, ouvrit un tiroir, prit un verre dans lequel il y versa un peu de whisky après y avoir déposé un glaçon, et attendit...

L'enregistrement commence, à l'image un homme approchant de la cinquantaine. Il est penché sur une table de simulation, attentif, il hoche la tête se massant le poignet gauche:

"Bien, bien" lâche t-il avant de se redresser et de fixer droit devant lui.

Il semble jauger quelque chose puis il se racle la gorge croisant les bras sans son dos.

La vidéo coupe.

Ce qu'on ne verra pas c'est de fin sourire qui vient machinalement étirer les lèvres du commandant, ses mains qui viennent frotter vigoureusement son visage.

Sur la table de simulation de nouveau il se penche, en pleine réflexion, se massant le poignet gauche.

Léonard Spencer n'était pas de ces enfants prodiges qui, dès l'âge de 4 ans, s'amusaient à manier deux épées d'une main, chanter de l'opéra, ou résoudre des équations différentielles. Il n'avait pas, non plus, été médaillé Fields à 16 ans. Non, Lénoard Spencer n'a pas connu cela. Il a en revanche, développé un goût pour l'économie, les finances, la gestion ; la Communication with benefits. C'était là qu'il était passé maître, au prix de nombreuses années d'études et de travail sur Winston, sa planète natale. Celle-là même qu'il finira par acheter. Il avait ainsi récupéré un empire commercial naissant, l'avait renommé pour en créer la Compagnie Marchande de Léonie.

Léonard Spencer était donc, aujourd'hui, Président de cette compagnie, et Empereur de l'empire qui se crée sur Léonie. Bientôt, la planète allait s'ouvrir pour accueillir d'autres peuples, échangeurs de biens, d'autres systèmes..et avoir accès à la Contrebande si convoitée. De là elle tirerait son essence. De là elle grandirait.

Un homme pénétra dans l'hémicycle, son pas était martial. Lors de sa marche vers la tribune, il semblait inspecter l'assemblée réunie avec un regard désapprobateur sur certains membres qu'il jugeait, d'apparence, indigne d'appartenir à une telle institution

Il semblait jeune mais marqué par les combats, ses yeux brillaient d'intelligence, mais ses manières exprimaient clairement son orgueil.

Un pas derrière lui se tenait un autre homme, plus petit dont on apprendra vite qu'il est Malik son bras droit (voire souffre-douleur)

Bref, encore un bleu-bite imbu de sa personne qui venait se frotter aux grands de ce monde

Il prit la parole une fois arrivé sur la tribune:

Il marmonne:

Et se rendant compte qu'on le regardait :

Sur un geste de Malik :

Ils se dirigèrent ensuite vers la sortie pour aller reporter leur prise de contact au gouvernement.